Je ne sais pas pourquoi aujourd’hui j’ai décidé d’écrire quelques anecdotes se rapportant à ma vie. Peut-être un peu de nostalgie……ou simplement l’idée de passer du temps en me rappelant les bons souvenirs de mon jeune âge. Officiellement, je ne vous raconterai que de bons souvenirs, car les moins bons ou les mauvais, il y a longtemps que je les ai oubliés.
1933: Une belle petite fille nous est née ! D'abord permettez-moi de me présenter. Je suis Colette, née le 20 mai 1933 à Montréal. La photo de droite a été prise en 1934. J'ai été baptisée et confirmée à la Paroisse St-Eusèbe de Verceil de Montréal. Mes parents, comme vous le savez, sont Arthur Gauthier et Aline Paradis. Mon parrain était Joseph-Edouard Gauthier, mon grand-père et ma marraine Laurette Gauthier, la soeur de mon père. À la maison il y avait mes soeurs Monique née en 1932 et Suzanne née en 1934 ainsi que mon petit frère Vianney né en 1941. En surplus il y avait grand-maman Amanda, ma tante Laurette et mon oncle Fernand, soeur et frère de maman. Ce qui fait que nous formions une belle grande famille de neuf personnes. Pour être honnête, je n'ai aucun souvenir de mes quatre premières années sur cette terre. Les premiers souvenirs que j'en ai, sont ceux qui suivent.
1937 - Une terrible maladie s’abat sur moi à l'âge de 4 ans: la diphtérie.Je crois que le plus loin que je me rappelle dans mon jeune âge, c’est lorsque j’ai eu la diphtérie. À ce moment-là, nous sommes en 1937. Je me revois, couchée dans le lit de maman, ayant de la difficulté à respirer…….faut pas oublier que lorsque quelqu’un à la maison était malade, on avait le privilège de dormir dans le lit de maman et papa. Puis, les choses se sont aggravées et on a dû me transporter à l’hôpital Pasteur de Montréal. J'y ai subi une trachéotomie qui est une ouverture chirurgicale de la trachée au niveau du cou lorsqu'il y a risque d'asphyxie. C’est à cet hôpital, qu’on soignait les maladies contagieuses. Encore aujourd’hui, lorsque je ferme les yeux…..je me revois dans l’ambulance qui m'emmenait à l'hôpital et j’entends même le son de la sirène. Je suis restée à l’hôpital durant 84 jours - les médecins avaient dit à mes parents que je ne survivrais propablement pas - Comme cette période a dû leur sembler longue.
Un bon souvenir que je garde de ce séjour à l’hôpital, c’est que mon père avait trouvé du travail au même hôpital (il faut dire que les ‘’jobs’’ étaient plutôt rares à cette époque d’avant la guerre de 1939-1945). Alors, durant ses heures de travail, lorsqu’il en trouvait le temps, mon papa passait devant ma chambre et il frappait dans le petit carreau de la porte et m’envoyait la main pour me dire qu’il était là pour moi. Je n’ai jamais pu oublier cet instant si précieux pour moi à cette époque.
Une autre chose qui me revient à l’idée, c’est que pendant que j’étais là, mes parents m’apportaient toutes sortes de choses pour que je puisse m’amuser durant ce séjour. Donc, comme j’aimais beaucoup colorier et m’amuser avec des cahiers à découper, on m’avait apporté un livre à découper sur les jumelles Dionne qui étaient très populaires à ce moment-là. Quel bonheur pour moi. (Il faut dire que même aujourd’hui, si je m’écoutais, je découperais encore de ces beaux cahiers qui ont tant fait ma joie durant plusieurs années). Par contre…….après un si long séjour, je dus retourner à la maison et imaginez ma déception, car je devais laisser toutes mes choses personnelles à l’hôpital, puisque c’était un hôpital pour les maladies contagieuses et il ne fallait pas transporter de microbes à l’extérieur.
Mais, imaginez ma surprise en arrivant à la maison, de voir toutes les belles choses qu’on avait accumulées pour moi afin de fêter mon retour. Comme de raison, il y avait encore des cahiers à colorier et mon fameux livre à découper sur les jumelles Dionne. Jamais je ne pourrai oublier ces événements auxquels j’ai pensé si souvent durant ma vie.
1940: Ma première communion:
Puis le temps a passé, j’ai fait mon entrée à l’école à l’âge de 7 ans. C’était la loi de ces années-là. Il ne faut pas oublier que nous sommes en 1940. Au cours de ma première année, j’ai fait ma 1ère communion.
Comme de raison ma grande sœur Monique avait elle aussi fait sa 1ère communion l’année précédente. Et pour l’occasion ma grand-mère lui avait fait une belle robe blanche toute garnie de volants et décorée avec du muguet……robe que j’ai moi-même portée pour cette occasion ainsi que ma petite sœur Suzanne, l’année suivante.
Il y avait une coutume lorsque nous faisions notre 1ère communion. C’est que maman nous emmenait faire la visite de toute la parenté…….les oncles et les tantes, ainsi que les cousins, cousines. Et chaque fois, je revêtais ma belle robe blanche et mes beaux souliers vernis.
Comme de raison, à chacune de ces visites, je revenais à la maison avec des petits cadeaux souvenirs, comme un beau chapelet, des statuettes, des images….et parfois des sous de la part des tantes qui n’avaient pas eu la chance ou le temps d’aller magasiner pour acheter un petit souvenir pour l’occasion.
Je ne crois pas que l’on pratique encore cette coutume de nos jours……....autre temps, autres mœurs !
Parc La Fontaine: Le parc La Fontaine est un grand parc de Montréal, situé dans l'arrondissement le Plateau-Mont-Royal. Il a été nommé en l'honneur de Louis-Hippolyte La Fontaine. Lorsque nous étions jeunes, maman nous emmenait en pique-nique au Parc Lafontaine durant les vacances scolaires au moins 3 à 4 fois par saison. Nous allions nous installer à l’intérieur du parc d’amusement, où il y avait des balançoires, des glissades et autres jeux pour nous amuser toute la journée. Et dans la soirée, avant de retourner à la maison, on allait admirer la fontaine du Parc qui nous éblouissait. Quel bon souvenir.
Un autre souvenir qui me revient, c'est que nous avions à la maison tous les albums de ''La Bonne Chanson'' que nous fredonnions si souvent.
L'abbé Charles-Émile Gadbois (1906-1981), prêtre engagé au Séminaire de Saint-Hyacinthe à titre de professeur de chant a publié des milliers de feuillets de musique intitulés "La Bonne Chanson" qui furent très populaires durant ma jeunesse.
Jean Lapointe nous offre ci-dessous une de ses compositions
nous rappelant plusieurs de ces beaux refrains d'antan.
1940/1949: Mes années d’école: Puis ce furent toutes ces années d’études à l’école St-Eusèbe où enseignaient les Religieuses de la Congrégation Notre-Dame, fondée par Marguerite Bourgeoys. Comme j'ai eu la chance de sauter par-dessus ma 5e année, ça m'a permis de terminer mes cours dans cette école, la même année que ma soeur Monique qui avait commencé un an avant moi.
Autant mes sœurs que moi, nous avons été heureuses dans cette école. Souvent, après notre journée d’étude, nous restions même à nous promener avec les religieuses dans la cour de l’école car nous aimions parler avec elles….
Ça nous a certainement permis de devenir bonnes amies avec ces ‘’Dames’’ comme on les appelait! Et enfin j’ai fait mon cours supérieur à l’école Marguerite Bourgeoys à Montréal où j’ai terminé l’équivalent du secondaire 5 d’aujourd’hui.
Par la suite je suis allée prendre des cours d’anglais dans une école spécialisée avant de me lancer sur le marché du travail.
Un souvenir inoubliable, Noël et le Jour de l’An: Un autre beau souvenir de ce temps-là, c’était la période des fêtes. À Noël, nous allions à la Messe de Minuit avec toute la famille et après la Messe nous revenions à la maison où nous avions toujours une belle table bien garnie qui nous attendait ainsi qu’un petit présent dans chacune des assiettes. Ce n’était jamais un gros cadeau, mais toujours une petite surprise. Quelquefois, la surprise portait sur un thème et tout le monde avait le même cadeau, mais de couleur et grandeur différentes. Ce pouvait être ‘’des bas’’, ‘’un gilet’’, ‘’un sous-vêtement’’……mais, croyez-moi, nous nous amusions réellement beaucoup. Quand je pense à Noël, j’ai aussi des souvenirs tristes qui s’y rattachent, puisque maman est décédée un jour de Noël, le 25 décembre 1954 à 11h15 du matin. Elle était âgée seulement de 47 ans. Moi, à ce moment-là, c’était mon premier Noël en tant qu’épouse et j’étais enceinte de mon premier bébé. Ce qui est triste, c’est que maman n’a jamais eu le temps de connaître mes enfants, ni ceux de ma sœur Monique, ni le fils de mon frère Vianney.
Le Jour de l’An pour nous était très important, D’abord lorsqu’on sortait du lit, il nous fallait demander la bénédiction paternelle. C’était une coutume de ce temps-là et il y avait toujours des émotions qui s’ensuivaient. Ensuite il fallait prendre notre déjeûner qui consistait en un morceau de tourtière de ma grand-mère. Il fallait aussi tout manger……sinon, pas d’étrenne tant et aussi longtemps que tout le monde n'avait pas terminé son repas. Mais il faut dire que la tourtière, nous la trouvions bien grasse, surtout au déjeûner. Je crois que c’était un repas trop ‘’riche’’ à cette heure-là du matin. Sans oublier notre excitation, car nous étions toujours gâtées avec de beaux cadeaux, même si nos parents n’étaient pas très fortunés.
Alors, après le déjeûner, nous passions au salon où mon père avait construit une très grosse crèche qui remplissait la moitié de l’appartement. Et devant la crèche, le Père Noel avait laissé des cadeaux pour tout le monde. Que de souvenirs heureux! Comme j’aimerais revivre tous ces beaux jours du passé! Puis dans la Journée du Jour de l’An, les oncles et tantes accompagnés de leurs enfants, venaient nous offrir leurs vœux de Bonne Année. C’était un défilement qui durait tout l’après-midi. Vers 5 heures, c’était mon oncle Lucien, le frère de maman, qui arrivait accompagné de ma tante Juliette et de leurs 13 enfants, qui venaient souper à la maison. Et dans la soirée les enfants y allaient tous, soit d’une chanson, soit d’une récitation. Vers 21 heures, c’était une cousine de maman que nous appelions ‘’ma tante Yvonne’’ qui arrivait avec son mari ‘’Pitt’’ et leur 7 enfants. Et la soirée se déroulait en chansons et en danses. Paul-Émile y allait avec son accordéon, Jean-Guy avec sa chanson ‘’It’s magic’’ et Rodrigue avec sa chanson ‘’Mon cœur saigne pour toi’’ (chanson de Fernandel). Et finalement, tout le monde participait et mettait son cœur à la réussite de cette si belle journée. Que de souvenirs heureux me reviennent à la mémoire et au coeur!
L’histoire d’un buffet:
La photo que vous voyez à gauche est celle de ma grand-mère qui est née en 1885 et mariée en 1903. Et elle fait l’acquisition du buffet qu’elle installe dans son nouvel appartement sur la rue Sheppard, à Montréal.
Quatre ans après le mariage de grand-maman, ma mère Aline naît en 1907 et se marie en 1930. Comme elle demeure chez grand-maman avec sa famille pour près de 20 ans, le buffet est toujours là sur la rue Sheppard, à Montréal.
Au début des années 1950 mes parents décident de déménager à leur tour avec leur famille sur la rue L’Espérance à Montréal. Donc ils partent papa, maman, Monique, Colette, Suzanne née en 1934 et Vianney né en 1941. Le fameux buffet prend donc la décision de suivre toute la famille rue L’Espérance à Montréal.
À son tour ma sœur Monique naît en 1932 et se marie en 1953. Et elle part avec le buffet et il se retrouve sur la rue Iberville, à Montréal.
Puis ce fut mon tour de naître, moi Colette, née en 1933 mariée en 1954. Et je pars avec le buffet dans ma nouvelle maison sur la rue Dollard, à Longueuil.
Un jour ma belle-sœur Denise Gaumond me demande de lui prêter mon cher buffet et elle l’utilise pendant quelques années dans son appartement sur la rue Des Érables à Montréal. Enfin comme toute bonne chose doit nous revenir, mon buffet me revient et je le fais installer dans ma cabane du jardin, là où on installait toutes les choses du jardinage. Il faut dire aussi que nous passions les étés dans ma cour avec les enfants, les amis et la parenté autour de la piscine et du foyer. Autrement dit dans Ma Cabane au Canada, comme le chantait Line Renaud.
Après quelques années mon fils André s’achète une maison à St-Damien de Brandon et installe mon cher buffet chez lui et il y est encore aujourd’hui en 2020. Ce qui fait que notre fameux buffet est âgé d’au moins 117 ans et il se porte toujours bien.
Remarquez que si je pouvais savoir où il était avant d’appartenir à ma grand-mère, on pourrait savoir son âge exact.
La photo que vous voyez ici à droite, est celle de notre cher buffet aujourd’hui et si André décidait de s’en défaire, ma fille Louise voudrait bien l’avoir. Alors, jusqu’où se rendra-t-il? (C’était l’histoire d’un buffet).
Mes années de travail: J’ai débuté comme commis de bureau pour la Librairie Granger Frères au taux de $16.00 par semaine et comme je désirais m’améliorer, durant mes heures de dîner, j’allais remplir des applications aux compagnies aux alentours. Ce qui fait que j’ai travaillé quelques mois pour une compagnie de photos qui s’appelait Photo Service pour $18.00 semaine. Puis ce fut la porte suivante dans une compagnie de quilles du nom de Brunswick Balk Collender pour $19.00 semaine, et une compagnie d’huile à chauffage Sacco Fuel Oil pour un salaire de $20.00 semaine. Et finalement j’ai trouvé du travail de bureau pour la compagnie CCMTA (Canadian Credit Men Trust Association). C'était une compagnie qui s'occupait de faillites où j’ai travaillé quelques années pour débuter à $25.00 semaine et lorsque j’ai quitté la compagnie car je me trouvais enceinte à ce moment-là, je gagnais $40.00 semaine et nous étions en 1955. Il n'y avait aucune compensation ni salaire garanti pour les femmes enceintes comme aujourd'hui, ni aucune possibilité de réclamer de l'assurance chômage. Comme vous voyez, les salaires de ce temps-là n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui, ni les avantages sociaux, ni les bénéfices marginaux.
Les années ''couture'': Plus tard, après un arrêt de travail de quelques années, pour élever mes enfants, j’avais décidé de faire du travail à la maison, ce qui nous permettait un surplus monétaire pour les dépenses de la maison, des enfants, de la nourriture et de tout ce que demande une famille. Un jour, une petite fille du nom de Pat, amie de mes enfants, m’avait demandé si je pouvais lui faire une robe pour sa poupée. Comme elle était gentille, j’ai donc fait la petite robe demandée. Lorsque la maman de Pat a vu ce que j’avais fait pour sa petite fille, elle est venue me remercier et elle m’a aussi demandé si je pouvais lui réparer quelques vêtements et elle était prête à me payer pour faire ce travail……Puis elle l’a dit à une voisine, qui l’a dit à une autre, et ce fut un départ ‘’couture’’. Je suis donc allée prendre des cours de couture chez les Bonnes Sœurs Ste-Anne et par la suite je suis allée prendre des cours de dessin de mode à l’École Thérèse Gauthier où j’ai obtenu un diplôme de dessinatrice de mode. Et, j’ai eu une bonne clientèle durant 5 années, tout en élevant mes enfants et en m’occupant de la maison.
Par la suite, mon beau-frère Henri qui travaillait pour l’Imprimerie Anlo Inc. à Montréal, m’a demandé si je voulais adresser des enveloppes à la machine à écrire, tout en restant à la maison. Il m’a apporté une dactylo électrique et ainsi je leur adressais 1100 enveloppes par jour. J’ai fait ça quelque temps et finalement comme mon bébé Johanne avait l’âge d’entrer à la Maternelle, je suis allée travailler chez Anlo durant 4 bonnes années. C’est là que j’ai appris mon métier de dessinatrice de formules et de dépliants publicitaires comme vous voyez sur l'image à gauche, juste un peu plus bas. Et c’est finalement le métier que j’ai pratiqué durant toutes mes années de travail. Mais il faut dire que durant ces 4 années je ne travaillais pas durant les 2 mois de vacances scolaires. Aujourd’hui, les mamans sont payées durant une bonne période après avoir donné naissance à un enfant, et lorsqu’elles retournent travailler, elles envoient les bébés en garderie……….et voilà, le tour est joué. Quelle différence d’hier à aujourd’hui !
1971/1981 - Les années Molson: Un soir en 1971, j’étais allée rendre visite à ma tante Laurette….et voilà que je prends le journal La Presse et je me dirige dans les annonces classées pour chercher du travail à plein temps. Je vois une petite annonce qui disait : ‘’recherchons dessinatrice de formules, opératrice de ‘’composeur IBM’’ et réceptionniste’’. Alors je dis à mon mari : voilà du travail pour moi. Comme je suis une bonne dessinatrice de formules et aussi que je travaille sur un ‘’composeur IBM’’, ce travail est pour moi. Demain matin je les appelle et je suis sûre d’obtenir ce travail. Et comme de raison, le lendemain dans l’après-midi je suis allée passer une entrevue et j’ai obtenu le poste.
Petite note sur le fondateur de la Brasserie Molson: John Molson, né le 28 décembre 1763 à Moulton en Grande Bretagne et décédé le 11 janvier 1836 à Boucherville au Bas-Canada était un brasseur et homme d'affaires montréalais. Il est le fondateur de la brasserie Molson. La brasserie Molson est une brasserie installée à Montréal au Québec, depuis 1786. L'ensemble de la brasserie s'inscrit dans un quadrilatère délimité par le fleuve Saint-Laurent au sud, la rue Notre-Dame au nord, l'avenue Papineau à l'est et la rue Montcalm à l'ouest.
Ce qui est drôle dans ce travail dans une Brasserie, c'est que ce fut le lot de ma famille que de travailler dans une brasserie. D'abord mon oncle Fernand, le frère de maman travaillait à la Brasserie Dow - ma tante Laurette, la soeur de maman travaillait à la Brasserie Frontenac - mon père travaillait à la Brasserie Black Horse, mon oncle Lucien, un autre frère de maman travaillait à la Brasserie Dow et moi je m'en vais travailler à la Brasserie Molson.
Ce que je ne savais pas, c’est que la Compagnie qui avait placé cette annonce dans le journal, était La Brasserie Molson du Québec Ltée. Alors….j’ai travaillé pour eux de 1971 à 1981. On m’a même fait prendre des cours de dessin publicitaire au Collège Ahuntsic à Montréal, puis des cours sur la conception des formules à la Compagnie Drummond Business Forms, afin de me perfectionner. Ce furent de belles années! Dire qu'à l'occasion, ma compagne de travail Chantal et moi, allions jouer un 9 au golf le matin, avant de rentrer au bureau!
Complicité entre mon mari et mes enfants durant ces années de travail:
Comme de raison en travaillant à plein temps , je n'avais pas le temps de faire du dessert pour le lendemain. Alors dans la soirée je préparais un gâteau pour le servir au souper du lendemain soir. Devinez ce qui arrivait ? Je sors le gâteau du four et je le laisse refroidir.............Pendant ce temps un des enfants va tout de suite avertir son père que le gâteau est sur l'armoire en train de refroidir.............Alors, un des enfants m'attire à l'autre bout de la maison pour me sortir de la cuisine. Aussitôt Marcel va se servir un bon morceau de gâteau.....................Petite question? ...........................Maman, pourquoi papa peut prendre du gâteau et pas nous? ............Comment faire comprendre aux enfants qu'il n'y a pas de privilège pour papa et qu'il ne doit pas se servir du gâteau car c'est le dessert pour le lendemain............Finalement les enfants me demandent de leur servir un morceau de gâteau tout comme papa...............Et le lendemain on devra se contenter d'autre chose...........................Comment leur dire NON....................Quelle belle vie de famille..........................Tout finit par des rires..........................
D'où vient mon goût de voyager?
Durant ces 10 belles années passées à la Compagnie Molson, j’ai eu le privilège de travailler dans un comité de voyages avec mon ami Rudy Pilotte. Nous organisions des rencontres voyages pour tous les employés de la Brasserie. On faisait appel à différents agents de voyages qui venaient nous présenter des films directement à nos bureaux. Ils nous proposaient différentes destinations et nous aidaient à la planification et à la réalisation de ces voyages. Alors, comme nous avions toujours des groupes assez nombreux, Rudy et moi nous partions chacun notre tour en tant que directeur de groupe et cela nous a permis de voyager sans frais Rudy avec son épouse et moi avec mon époux par la même occasion. Il ne faut pas oublier que nous prenions toute la responsabilité de la réussite de ces tours. Mais ça m’a permis de voir la Floride, la Barbade, la Martinique, la Jamaique, Acapulco, l’Espagne et les Iles Canaries, ainsi qu’Hawaïi. C’est donc là que j’ai pris le goût des voyages…….et ça ne s’est jamais arrêté……………(Voir mes beaux voyages).
Lorsque j’ai quitté la Brasserie Molson, je suis allée travailler pour une Compagnie de Produits Pharmaceutiques du nom de Rhône-Poulenc Inc. J’y faisais le même travail en tant que dessinatrice de formules, mais au lieu du travail manuel, je travaillais sur un ordinateur. Et voilà…..je suis tombée en amour avec les ordinateurs. Un jour, je suis appelée à travailler pour le vice-président de la compagnie et il me demande si je sais faire du traitement de texte sur l’ordi. Comme de raison, je réponds : non, mais enseignez-le-moi, je ne demande pas mieux que d’apprendre! Il me répond : c’est tout ce que je voulais entendre, car vous êtes déjà inscrite au Collège Lasalle pour prendre des cours de Word, Excel et MacDraw pour le dessin. Disons qu’à mes débuts sur ordinateur, j’ai commencé sur un ordi MacIntosh. Et là encore, ce fut un coup de foudre pour moi. Je pense que finalement, j’ai toujours été chanceuse pour ce qui est de trouver du travail……..pour moi, je n’ai pas l’impression d’avoir eu à chercher bien fort. Lorsque je voulais travailler, ou changer de poste, je l’obtenais toujours. Et lorsque j'ai pris ma retraite du travail, la première chose que je me suis achetée..........devinez..........c'est un ordinateur! Et aujourd'hui je ne pourrais pas m'en passer!
Ma famille:
Je dois maintenant vous parler de la période durant laquelle j’ai élevé mes enfants. J’étais âgée de 21 ans lorsque je me suis mariée en 1954. J’ai eu le bonheur de donner naissance à cinq beaux et bons enfants. Trois garçons et deux filles. L’aîné, Robert, est né le 25 juin 1955 et l’année suivante, soit le 11 juin 1956, je donnais naissance à mon deuxième fils, André. Maintenant il me fallait une fille, alors, mon vœu s’est réalisé le 1er octobre 1957 et Louise est apparue. Comme de raison il me fallait une période de repos après ces trois jeunes bébés…….que de couches à laver, de biberons à préparer……et comme de raison, mon fils Régent s’est présenté le 23 février 1961…………et finalement mon dernier bébé, ma fille Johanne, est née le 3 août 1962. Ce furent des années de joies, de bonheur, d’entrain dans la maison et aussi beaucoup d’occupation. Par contre, encore aujourd’hui, je peux dire que je n’ai jamais regretté, même pas un seul petit moment, d’avoir eu une ‘’grosse famille’’ comme certaines personnes se plaisaient à me dire. Ce fut la plus grande joie de ma vie et encore aujourd’hui je répète toujours la même chose. Je suis heureuse de tout ce que me donnent mes enfants. Je ne pourrais même pas espérer avoir plus de leur part. Je suis réellement une maman comblée.
Je voudrais vous raconter quelques ‘’mauvais coups’’ que les enfants m’ont faits, même si aujourd’hui, nous en rions tous ensemble lorsque nous en parlons. Commençons par la laveuse à linge. Je n’avais pas de laveuse automatique comme aujourd’hui…..c’était une laveuse avec ‘’tordeurs’’. Comme de raison, mon fils André voulant m’aider à terminer mon lavage, s’est permis une journée de se passer le bras entre les deux tordeurs. Ce fut une expérience douloureuse pour lui…..et pour maman…puisque je pleurais avec eux lorsqu’ils se blessaient. Et en route pour la clinique.............
Une autre fois, comme j’aime les fleurs, j’avais toujours un panier ou une boite de terre au sous-sol que je gardais pour transplanter mes fleurs préférées. Alors, Robert et André ont décidé de faire des châteaux de ‘’terre’’ dans le sous-sol, donc ils ont vidé la terre sur le plancher et vidé ma laveuse sur leur tas de terre afin de faire de la boue qui deviendrait des beaux châteaux. Vous auriez dû voir le plancher du sous-sol…..
Un beau dimanche d’hiver, au moment où j’avais des invités pour le souper, nous réalisons qu’il fait très froid dans la maison. Alors, mon mari va voir au sous-sol pour vérifier le système de chauffage….tout est O.K. et on ne manque pas d’huile à chauffage. On doit donc faire un appel de service à la Compagnie de Chauffage afin qu’ils viennent vérifier notre système…..pour nous faire dire, que quelqu’un avait fermé la valve qui permettait à l’huile de se rendre à la fournaise…… encore Robert et André. Et on a dû payer des frais de service............ Et un peu plus tard.......une journée sans électricité dans la maison........Alors à l'heure du souper, je prépare un souper froid comme de raison. Dans la soirée, on s'aperçoit que tous les voisins ont de la lumière............Mon mari va donc voir au sous-sol pour enfin trouver la raison de cette panne! Les enfants avaient tout simplement fermé le ''breaker'' général qui alimentait toute la maison!
Un jour où Louise était en pénitence dans la maison (mais je ne peux me rappeler la raison pour laquelle je l'avais punie). Alors pendant que mes fils jouaient dehors dans la cour arrière, Louise s'est permis d'ouvrir la porte de sortie afin de mieux les regarder s'amuser. Mais les garçons pensaient qu'elle voulait sortir et ils ont décidé de fermer la porte sans dire un mot. Ils n'avaient pas remarqué que Louise avait les bras tendus de chaque côté de la porte et ils lui ont fermé la porte sur les doigts. Imaginez la crise de larmes pour Louise et moi...........Il faut dire que chaque fois que l'un d'eux se faisait mal, je pleurais autant qu'eux...............Et finalement. elle en a perdu les ongles de la main gauche.
Mais durant ces années, la maison débordait de joies, de cris et de plaisir. Nous avions une piscine et tout l’été les enfants s’en donnaient à cœur joie avec leurs amis. Je me rappelle qu’en 1967 et 1968, les enfants allaient souvent à Terre des Hommes pour l’Expo Universelle. Comme de raison les amis et amies se donnaient rendez-vous à la maison. Mais lorsque les filles arrivaient, les gars se donnaient le mot et sans faire voir de rien…….....les filles se retrouvaient dans la piscine, toutes habillées……Comme la sortie était planifiée, je sortais les robes de chambre pour les filles, pendant que je faisais sécher le linge. Je pourrais en raconter encore longtemps………