La carrière de médecin militaire aujourd'hui !

Parcours professionnel

Classée comme Grande École de la Défense et membre de la Conférence des Grandes Écoles, l’École de Santé des Armées (ESA) est la seule école militaire chargée de la formation initiale des futurs médecins et pharmaciens des armées (6 premières années d’étude).

En contrepartie, vous vous engagez à servir au sein du service de santé des armées pour un une durée définie : (années d'études comprises).

  • 21 ans pour un médecin généraliste ;

  • 27 ans pour un spécialiste ;

  • 16 ans pour les pharmaciens.

La formation de Médecin militaire

6 ans aux EMSLB avec un double cursus : Universitaire (médecine civile) - Médico-militaire (stages, exercices de terrain, séances de tir, préparation physique, anglais et conférences).

Suite à cela, le concours ECN sélectionnera ceux qui feront généraliste et ceux qui feront une spécialité hospitalière (en fonction des postes proposés par la Direction Centrale du Service de Santé des Armées)*.

Puis, 3 ans (généraliste) à 6 ans (spécialistes) d’internat dans l’un des 8 hôpitaux d’instruction des armées.


*les postes de spécialisation sont limités à certaines spécialités.

Le Troisième Cycle des Études Médicales (TCEM), piloté par l’École du Val-de-Grâce (EVDG), se déroule sur 6 semestres. Seuls 5 sont communs entre les Internes de Spécialités Hospitalières (ISH) et les Internes de Médecine Général (IMG) : c’est le « tronc commun » du TCEM.

Celui-ci comporte outre les stages hospitaliers obligatoires un stage de médecine praticienne en unités (pendant le 3ème semestre) et 6 modules médico-militaires :

  • « initial »,

  • « médecine tropicale »,

  • « épidémiologie, hygiène et prévention »,

  • « blessé de guerre »,

  • « humanitaire et actions civilo-militaires »,

  • « nucléaire, radiologique, biologique et chimique »

  • et enfin le « brevet de médecine de l’avant ».

Les internes de médecine générale doivent avoir soutenu leur thèse avant la fin du 4ème semestre.

En fin de 5ème semestre l’ensemble des internes de hôpitaux des armées passent les épreuves de fin de tronc commun .

Ils font l’objet d’un classement tenant compte de la note de classement des deux écoles établie à l’issue de la quatrième année du deuxième cycle, de la note obtenue aux épreuves classantes nationales et de la note obtenue à l’issue de la formation militaire suivie depuis l’admission dans le corps des internes.

Ce classement permet l’inscription sur la liste d’ancienneté du corps des médecins des armées et, pour les IHA en médecine générale le choix de première affectation entraînant le choix de l’armée dans laquelle ils serviront.

Lors du sixième semestre les ISH poursuivent leur stage hospitalier tandis que les IMG font le Stage Autonome en Soins Primaires Ambulatoires Supervisés avec 3 mois en unité et 3 mois en instituts. A l’issue de ce stage les IMG obtiennent leur DES (Diplôme d’Études Spécialisées) de médecine générale et le titre de docteur en médecine.

Les ISH poursuivent leurs stages hospitaliers. En fin de cursus ils soutiennent thèse et mémoire et obtiennent leur titre de doctorat et le DES dans la spécialité.

Les médecins militaires travaillent dans trois grands domaines d’activité : ­

  • médecine d’armée ; ­

  • médecine hospitalière ; ­

  • recherche.

Il reste possible aux généralistes d'obtenir une spécialité hospitalière ou militaire grâce à l'assistanat : un concours après un minimum de 3 ans d’exercice dans les forces.

Après 6 ans d'exercice en tant qu'assistant, ont obtient le diplôme correspondant (spécialité militaire, spécialité médicale ou recherche)

Les spécialités militaire et la recherche nécessites obligatoirement de passer par l'assistanat.


* plus d'information via la note d'organisation du SSA

La médecine d’armée regroupe douze champs de compétence directement liés au soutien des forces, comme la méde­cine des forces, la médecine aéronautique et spatiale, la médecine de la plongée, l'expertise médicale et contentieux ou la santé publique appliquée aux armées.

Les cadres d’emploi sont variés : en métropole comme outre­mer, au profit d’uni­tés spécialisées (troupes de montagne, parachutistes), à bord de bâtiments de la marine ou sur une base aérienne.

MEDECIN DES FORCES

Le médecin des forces est un généraliste formé aux gestes d’urgence pré-hospitalière et capable d’intervenir partout où nos forces sont engagées, pour prendre en charge les blessés de guerre au plus près des combats.

Avec l’infirmier, il constitue le premier maillon de la chaine santé. Son rôle est décisif en opération extérieure comme en France.

  • consultations

  • visites d’aptitude

  • conseille le commandement,

  • assure l’éducation sanitaire et la prévention au profit des militaires,

  • soutien médical des exercices.

  • formation et le management de son équipe.

Sa formation, son cadre d’exercice, en équipe, avec des moyens parfois dégradés, en contexte international, et/ou en environnement hostile ou extrême en font un métier spécifique, riche et diversifié indispensable au soutien des forces.

MEDECIN HOSPITALIER

Le médecin hospitalier exerce dans l’un des huit hôpitaux d’instruction des armées :

  • Percy et Bégin en Île-de-France,

  • Desgenettes à Lyon,

  • Robert-Piqué à Bordeaux,

  • Clermont-Tonnerre à Brest,

  • Legouest à Metz,

  • Sainte-Anne à Toulon

  • Laveran à Marseille.

Sa patientèle est essentiellement civile (70%). Les hôpitaux militaires sont en effet ouverts à tous les assurés sociaux. Ils sont des acteurs à part entière de la santé publique.

  • Ils participent aux plans gouvernementaux en cas d’épidémie ou de crise sanitaire, comme lors de l’épidémie Ebola en 2014 et lors des attentats parisiens de novembre 2015.

  • Le praticien hospitalier est déployé sur les théâtres d’opération dans les antennes chirurgicales sur terre ou à bord des bâtiments de la Marine.

  • Il réalise des évacuations médicales aériennes.

  • Il pratique la réanimation et des gestes chirurgicaux de sauvetage afin de limiter les séquelles et stabiliser le blessé de guerre avant évacuation et prise en charge dans un hôpital d’instruction des armées.

  • Il réalise aussi des interventions chirurgicales au profit de la population locale.

MEDECIN CHERCHEUR

Au sein de l’institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), le chercheur aura l’opportunité d’innover afin d’optimiser les techniques de prévention et de protection de la santé de nos militaires.

La recherche se concentre sur trois domaines majeurs :

  • Contre-mesures médicales des agressions NRBC ;

  • Neurosciences et sciences cognitives ;

  • Physiologie intégrée.

Formations supplémentaires

En cours de carrière, les praticiens peuvent accéder à trois niveaux de qualifi­cation, attribués par concours : ­ (plus d'information sur le site du SSA)

  • praticien confirmé ; ­

  • praticien certifié ; ­

  • praticien professeur agrégé.


De plus, de nombreuses formations complémentaires non-obligatoires sont disponibles durant nos années de service. Voici le livret 2019 de l'école du Val de Grâce.

Sur le terrain !

Sur les théâtres d’opération, le concept français de prise en charge des blessés consiste à amener au plus près des combats médecins, chirurgiens et anesthésistes-réanimateurs pour traiter les malades et blessés et les évacuer dès que possible vers la métropole. L’objectif : donner aux militaires blessés les meilleures chances de survie et de récupération fonctionnelle. La proximité de ce soutien est considérée comme un facteur essentiel du moral du combattant.

Le Triptyque doctrinal du Service de santé des armées.

ROLE 1 : la médicalisation à l’avant, forme particulière et très spécifique d’exercice médical, qui intègre notamment le sauvetage au combat (SC) et le damage control resuscitation (DCR) ;

La médicalisation à l’avant a pour objet d’amener, au plus près du blessé et dans des délais courts, du personnel compétent, rompu aux techniques de prise en charge des blessés de guerre (y compris la prise en charge réanimatoire initiale de type DCR). Ces procédures de DCR sont centrées sur les trois principales causes de décès évitables au combat (hémorragies des membres, épanchements thoraciques compressifs et obstruction des voies aériennes)


ROLE 2 : la réanimation et la chirurgicalisation à l’avant, qui sont les modalités d’intervention médicale spécialisée au plus tôt et au plus près du lieu de la blessure. L’équipe chirurgicale déployée à l’avant met en œuvre des techniques chirurgicales spécifiques, notamment la chirurgie de sauvetage (damage control surgery, DCS) ;

ROLE 3 : l’évacuation médicale (medical evacuation, MEDEVAC) stratégique systématique et précoce, la France ne réalisant pas d’hospitalisation prolongée sur le TOE.

ROLE 4 : Soin dans un Hôpital d'Instruction des Armées (HIA). Ce niveau permet le traitement définitif et les soins de suite du blessé jusqu’à sa guérison. Il n’est pas déployé sur un TOE. Il met notamment en œuvre des capacités chirurgicales spécialisées, le traitement des brûlés, la chirurgie reconstructive, la médecine physique et de réadaptation et la psychiatrie.


Plus d'information ici.

Les évacuations sanitaires

L’évacuation médicale par voie aérienne (MEDEVAC) concourt à la rapidité de la prise en charge du blessé dans les structures médicales de terrain, puis à celle de son admission en France. Elle présente un intérêt logistique certain en évitant l’encombrement des antennes chirurgicales de l’avant, tout en utilisant le vol aller pour les ravitailler en produits de santé. Le transport des blessés sur le théâtre d’opération (MEDEVAC tactique) se fait par hélicoptère de manœuvre et avions de l’armée de l’Air de type Transall, Hercules ou Casa.

Le rapatriement des blessés vers la métropole (MEDEVAC Stratégiques) se fait par avions de type 900 de l’armée de l’Air, en alerte sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris. Transformés en version sanitaire, ils offrent l’équipe de convoyage les moyens de dispenser des soins de réanimation comme la ventilation artificielle, l’anesthésie générale continue et la transfusion sanguine.

Les armées françaises ont équipé des avions ravitailleurs Boeing C135 du dispositif MORPHEE (module de réanimation pour patients à haute élongation d’évacuation). Elles peuvent ainsi évacuer jusqu’à 12 blessés – dont 4 à 6 sous ventilation artificielle – pendant un vol d’un dizaine d’heures sans escale depuis tous les théâtres d’opération. L’équipe médicale est composée de 4 médecins et de 8 infirmiers.