Médecins militaires de renom

Médecins Militaires de renom

Le Baron LARREY

Jean-Dominique Larrey

Naissance : 1766 à Beaudéan (Hautes-Pyrénées)

Origine :

- Fils d’un maître cordonnier

- Devient orphelin à 13 ans et élevé par son oncle chirurgien-major de l’hôpital de Toulouse

- Se rend à Paris pour étudier la médecine

Carrière militaire :

- Débute sa carrière en 1787 comme chirurgien de la marine royal sur la frégate la Vigilante

- 1792 sur les champs de bataille d’Europe, de l’Espagne à la Russie et dans les déserts d’Egypte et de Syrie → crée les ambulances volantes pour soigner sans faire de distinction et développe l’asticothérapie consistant à soigner les plaies avec des asticots

- 1794, devient chirurgien en chef à la 14ème armée républicaine

- 1796, devient professeur à l’Ecole militaire de santé du Val de Grâce

- Soutient sa thèse Dissertation sur les amputations des membres à la suite des coups de feu en 1803

- Devient baron de l’Empire en 1809 + fait toutes les campagnes du Premier Empire → devient chirurgien en chef de la Grande Armée

- Lors de la bataille de Waterloo, il est sur le point d’être fusillé mais il est libéré pour avoir soigné le fils d’un général prussien

- 1811, il réalise une mastectomie avec l’aide de quatre autres médecins

- Fait parti de la première promotion des membres de l’Académie royale de médecine en 1820 + en 1829, élu membre de l’Institut, à l’Académie des sciences

- En tant que membre du Conseil de santé des armées, demande en 1842, une inspection médicale en Algérie

Décès : tombe malade en Afrique + décède à Lyon quelques jours après en 1842

Distinctions :

- Légion d’honneur en tant que légionnaire en 1803, puis officier en 1804 et commandeur en 1807


Ambroise PARE

1510-1590

Chirurgien français


Naissance d’un chirurgien : Ambroise Paré est né sous Louis XII, au cours de l'hiver 1509-1510 à Bourg-Hersent en Mayenne, d'un père artisan coffretier. Il est le quatrième enfant de la fratrie. Il fait son apprentissage sous François Ier (cousin de Louis XII) à l'école du village qui ne lui apprend rien. Délaissant alors ses études, le jeune Ambroise prend une place d'apprenti barbier chez le chirurgien-barbier de Vitré Jean Vialot. Là, il manie le rasoir et se familiarise avec la saignée et panse les ulcères et les anthrax. Ne voulant point en rester là, il s'instruit seul en feuilletant les premières traductions de Galien et de Jean de Vigo.

Etudes à Paris :

Sa curiosité l'amène jusqu'à Paris pour suivre les cours de la rue de la Bûcherie (Faculté de Médecine d'alors), nous sommes approximativement en 1529. On lui enseigne l'anatomie et la dissection.

En 1533, il est admis en qualité de barbier-infirmier à l'Hôtel-Dieu.

Il pratique la dissection et la diversité des malades lui donnent cette expérience réfléchie dont il ne cessera de dire qu'elle vaut tous les livres. D'apprenti, il est devenu alors maître barbier-chirurgien. Il ne peut devenir chirurgien ne connaissant pas le latin.

"Chirurgien" des armées

Un service de santé propre à l’armée n’étant pas de rigueur, les médecins et chirurgiens-barbiers civils, s’engagent donc, argent comptant, ou sont réquisitionné, à la suite d’un noble afin de les soigner en cas de blessures.

Ambroise Paré va au cours de sa vie être impliqué dans de nombreuses campagnes qui le forgeront en tant que chirurgien accompli.

Campagne et innovations thérapeutiques :

A la fin de ses études, il s'engage dans plusieurs campagnes, batailles et sièges militaires qui feront de lui un novateur des techniques de chirurgies :

· La campagne du Piémont est engagée par François Ier où il se révèle comme un innovateur courageux dans le traitement moins inhumain de cautérisation des plaies par armes à feu : il est forcé, par manque d'huile bouillante, d'appliquer sur les plaies un onguent. C'est ainsi que le hasard va forcer un jeune barbier de 27 ans à remettre en cause, des siècles de brutales et inefficaces thérapeutiques. Dès lors, il jure "de ne jamais plus brûler aussi cruellement les pauvres blessés".

· Puis il se met au service de Henri de Rohan (1542) et assiste avec lui au siège de Perpignan, occupée par les Espagnols, où il soigne et guérit à Montpellier, à l'aide d'un procédé simple permettant de localiser le projectile qui vient d’atteindre le maréchal Charles Cossé de Brissac frappé d'une arquebusade à l'épaule droite. Il a l'idée de replacer le blessé dans la position initiale au moment de l'impact pour récupérer la balle perdue.

· Fin juin 1552, au siège de Damvillers (près de Verdun) , investi par Henri II au retour du "voyage d'Allemagne" Paré pratiquera la première amputation de cuisse d'un gentilhomme de la suite de Rohan, puis il généralisa le procédé de ligature des vaisseaux (grosses veines et artères) au-dessus de la partie amputée, déjà connu mais non pratiqué d'Hippocrate, au lieu d'utiliser les cautères habituels (fer rouge), ce qui permet de réduire les risques d'hémorragie, les douleurs et favorise la guérison. Tant qu'il ne sauva que des soldats et des officiers, la Faculté ne se préoccupa guère de cette bienfaisante nouveauté, mais quand après trente ans de guerres et de voyages, Paré se consacra entièrement aux "civils" parisiens avec le même bonheur, la Faculté s'étonna, puis s'inquiéta de cette opposition avec les idées communément admises.

Chirurgien des rois

Auprès des princes, des rois, Ambroise Paré devenu chirurgien, alors qu’il ne maitrise pas le latin, sous l’impulsion du roi, va devenir successivement :

- en 1559, chirurgien ordinaire de Henri II (1519-1559) fils de François Ier,

- en 1559, premier chirurgien de François II (1544-1560) fils aîné de Henri II,

- en 1561, chirurgien de Charles IX (1550-1574) troisième fils de Henri II

- en 1575, chirurgien de Henri III (1551-1589) quatrième fils de Henri II

- avant de s'éteindre un an après l'avènement de Henri IV.

Mort d'Ambroise Paré

Il rend son dernier souffle le 20 décembre 1590, ses funérailles grandioses seront célébrées en l'église Saint-André-des-Arts de Paris où il est inhumé. A sa mort Paré laisse outre sa seconde femme qui lui survivra jusqu'en 1600, trois enfants vivants, trois filles et à son grand dam, aucune postérité mâle.

Nous vous conseillons aussi la lecture de l'ouvrage "Moi, Ambroise Paré, chirurgien de guerre, aimé des rois et des pauvres gens", Roman historique, par Daniel Picard, pour approfondir la vie d'Ambroise Paré.

Alexis CARREL


Albert CALMETTE


Alphonse LAVERAN

1845-1922

Médecin Inspecteur

Naissance : Alphonse, Charles, Louis Laveran est né le 18 juin 1845 à Paris.

Origine : Il est le fils du docteur Louis, Théodore Laveran qui eut également une belle carrière qu’il termina comme directeur de l’hôpital du Val de Grâce.

Début : Après des études classiques au collège Sainte-Barbe puis au lycée Louis-le-Grand à Paris, Laveran suit les traces paternelles et est admis en 1863 à l’Ecole impériale du service de santé militaire près de la faculté de médecine de Strasbourg. Il deviendra major de sa promotion après le stage d’application à l’hôpital militaire Saint-Martin à Paris.

Carrière militaire :

- 19 juillet 1870 : Laveran rejoint l’armée du Rhin lorsque la guerre franco-prussienne éclate, il est affecté aux ambulances de la 3e division du 3e corps. Il participe à ce titre à la bataille de Gravelotte et de Saint-Privat et assiste à la capitulation de la ville de Metz.

- 1874 : Laveran passe le concours d’agrégation du Val de Grâce : il est nommé professeur des maladies et épidémies des armées

- 1878 : il est envoyé en Algérie (à Bône, Biskra, Constantine). Pendant son séjour il commence à suspecter l’origine parasitaire des anomalies histologiques rencontrées dans le sang des patients impaludés. Il s’intéresse à la mélanémie caractéristique du paludisme. Il est promu médecin-major de première classe (commandant) et nommé chef du service de médecine de l’hôpital de Constantine

- Novembre 1880 : il confirme définitivement ses hypothèses en observant l’hématozoaire du paludisme

- 1884 : dans le Traité des fièvres palustres, il conjecture que ce microbe se trouve à l’état de parasite chez les moustiques, ce que le britannique Ronald Ross confirmera quelques années plus tard.

- 1884 : il est nommé Médecin Chef de l’Hôpital militaire de Lille, puis directeur du Service du 2ème corps d’Armée

- 1896 : demande sa retraite et lui fut accordé


Dessin de "l'hématozoaire du paludisme" par Alphonse Laveran

Carrière civile :

- Emile Duclaux et Emile Roux l’accueillent à l’Institut Pasteur et débute alors pour ce prestigieux chercheur une deuxième carrière pastorienne toute consacrée à la médecine parasitaire.

- La transmission de l’hématozoaire par le moustique étant finalement admise, Laveran s’implique fortement dans la lutte contre les moustiques mais il consacre aussi des travaux essentiels aux trypanosomes et aux leishmanies.

Distinction :

- Membre de l’Académie nationale de médecine, il est élu membre de l’Académie des sciences en 1901

- Il reçoit la cravate de commandeur de la Légion d’Honneur

- 1907 : se voit attribuer le Prix Nobel de physiologie ou médecine en reconnaissance pour son travail sur le rôle joué par le protozoaire dans la cause des maladies infectieuses

- L’illustre savant est alors très souvent mis à l’honneur. Membre de très nombreuses sociétés savantes nationales et étrangères, ses mérites sont partout célébrés en Europe, en Amérique et en Asie

- Jusqu’à sa mort à Paris en 1922, Laveran continuera ses recherches à l’Institut Pasteur.

Honneur :

- Des lieux, des monuments, des rues portent le nom de Laveran

- A Constantine (Algérie), l’hôpital militaire n°303 s’appelait Laveran, avec une statue de Laveran dans la cour. L’hôpital est fermé et le buste de Laveran a été ramené à Marseille à l’HIA Laveran

- Une plaque commémorative a été apposé à l’hôpital de Strasbourg et à l’HIA Laveran

- La promotion 1994 de l’ESA l’a choisi comme parrain


Albéric PONT