Célestin SIEUR

Célestin SIEUR

Célestin SIEUR

Né le 27 décembre 1860 au lieu-dit les Plans, canton de Villefagan (Charente), fils de Pierre, propriétaire cultivateur et de Marie Quéron sans profession.

Il obtient le baccalauréat et le 1er décembre 1878, il s'inscrit à la faculté de médecine et de pharmacie de Bordeaux et paie ses études en étant maître surveillant dans une école.

En 1880, il est nommé Externe des hôpitaux de Bordeaux et il obtient un sursis pour continuer ses études tout en étant rattaché au 80° régiment d'infanterie.

Il prépare les concours de l'internat et d'admission à l'École du Service de Santé Militaire implantée dans l'hôpital du Val-de-Grâce.

En effet, après la fermeture de l'École Impériale de Médecine de Strasbourg en 1870, le Service de Santé Militaire recrute des étudiants en cours de cursus.

En 1881, il est reçu aux concours de l'internat de Bordeaux et à celui du Service de Santé Militaire. Il est nommé élève du Service de Santé, rattaché administrativement à l'hôpital militaire Saint-Nicolas et valide son internat des hôpitaux chez les professeurs Bouchard et Demons en chirurgie, Pitres en médecine et Badal en ophtalmologie.

Par ailleurs, il devient sur concours, moniteur d'anatomie du professeur Bouchard et en 1883, il est chargé de conférences d'anatomie à la maternité de Saint-André.

Il soutient sa thèse de doctorat en médecine à Bordeaux le 11 août 1883 sur: De la percussion métallique combinée à l'auscultation dans le diagnostic des épanchements liquides de la plèvre (signe du sou) pour laquelle il reçoit la médaille d'or.

Puis, il est affecté comme médecin stagiaire à l'École d'Application du Service de Santé Militaire du Val-de-Grâce. Il est 3°/68 au concours de sortie.

Promu médecin aide-major de 2° classe, il est envoyé à l'hôpital militaire de Vincennes puis affecté au 3° régiment d'infanterie.

Le 3 novembre 1886, il est promu médecin aide-major de 1° classe.

Il se marie en avril 1887 à Marie Amélie Jacomella.

Il sert du 13 mai 1887 au 17 novembre 1899, dans dans le 20° régiment d'artillerie ( 20°RA) à Poitiers.

Puis, le 17 novembre 1889, promu médecin aide-major de 1° classe, il est désigné comme capitaine de compagnie à l'École du Service de Santé Militaire, récemment créée à Lyon.

Au sein de la faculté de médecine et de l'hôpital militaire de Lyon, il prépare le concours de répétiteur d'anatomie de l'École et s'initie à la chirurgie. Il est promu médecin-major de 2° classe le 23 mars 1891.

En 1892, il reçoit de la Société nationale de chirurgie le Prix Demarquant pour un mémoire sur le traitement chirurgical des voies biliaires et en 1893, il reçoit de la même société, le Prix Édouard Laborie pour un mémoire sur les contusions graves de l'abdomen.

Reçu aux concours militaires le 23 décembre 1893, il est alors répétiteur d'anatomie à l'École de Santé Militaire et chef d'un service de chirurgie à l'hôpital d'instruction Desgenettes.

Le 25 décembre 1896, il est nommé professeur agrégé du Val-de-Grâce, chargé de la direction des travaux pratiques de médecine opératoire et de l'enseignement des spécialités. Il est promu médecin-major de 1° classe le 12 juillet 1899. S'intéressant à l'oto-rhino-laryngologie, il publie: Recherches anatomiques, cliniques et opératoires sur les fosses nasales et leurs sinus en 1901 et reçoit le Prix Alvarenga de Piauhy de l'Académie royale de médecine belge.

Par décision ministérielle en date du 25 octobre 1901, il est désigné pour servir à l'hôpital militaire d'Alger. Il est mis en route le 17 janvier 1902 et prend la direction du service de chirurgie de l'hôpital militaire du Dey (futur hôpital Maillot).

Il continue sa spécialisation en oto-rhino-laryngologie et en 1905, il devient professeur de chirurgie spéciale. Il rentre à Paris où il prend la direction de la chaire nouvellement créée pour l'enseignement pratique de l'ophtalmologie et de l'oto-rhino-laryngologie. Le 16 janvier 1904, il reçoit la Croix de chevalier de la Légion d'honneur. En 1909, il élu membre de la Société parisienne d'otologie, de laryngologie et de rhinologie puis président en 1913. En 1912, il élu membre titulaire de la Sociéte de chirurgie. Par ailleurs Il est élu membre titulaire de la Société française d'histoire de la médecine en 1912, dont il sera président en 1928, 1929 et 1939 et enfin membre émérite en 1952. Le 14 juin 1914, il est nommé sous-directeur de l'École d'Application du Service de Santé Militaire au Val-de-Grâce et médecin-chef de l'hôpital d'instruction du Val-de-Grâce.

La loi du 28 mars 1914 rendant obligatoire la vaccination contre le typhus dans les armées, il s'emploie à sa réalisation dès son arrivée le 28 juillet 1914 comme directeur du Service de santé du 20e corps d'armée commandé par le général Foch où il a été rapidement affecté. Du 15 février 1915 au 25 avril 1915, il dirige le service de santé de la 8° armée en Belgique puis est nommé médecin inspecteur de la 10° armée en Artois commandée par le général Maud'huy.

Dès le début des hostilités, devant la multiplicité et la gravité des blessures par éclats d'obus, il insiste sur la nécessité d'interventions chirurgicales précoces. Ainsi, il participe à la création d'ambulances chirurgicales de l'Avant.

En 1915, le professeur Antonin Gosset conçoit la forme définitive de ces ambulances chirurgicales surnommées Autochir. En mai la première autochir est confiée au médecin major de 1° classe Robert Proust, l'autochir n°2 revient au médecin-major de 1° classe Henri Rouvillois. Il y eût au total 24 autochir du Service de Santé en service durant le conflit dotée chacune de 8 médecins, 37 infirmiers et 27 hommes de train. Chaque autochir était rattachée à un hôpital d'évacuation en arrière du front.

Le 11 avril 1915, il est promu officier de la Légion d'honneur. En 1916, directeur de Service de santé auprès du gouverneur militaire de Paris, il réorganise le service hospitalier parisien et crée en juin au Grand-Palais un centre de physiothérapie au profit des blessés. En 1917, il est nommé médecin inspecteur général du Service de Santé Militaire puis du 26 mars 1918 au 25 janvier 1919 il prend les fonctions d'Inspecteur du Service de santé du groupe d'armées de réserve du général Fayolle qui occupera Mayence et la rive gauche du Rhin à partir du 14 décembre 1918. Le 3 décembre 1918, il est élu membre de l'Académie nationale de médecine, section pathologie chirurgicale, en remplacement du professeur Samuel Pozzi. Il sera président en 1939 puis membre émérite à compter du 18 novembre 1952. Il rentre en France début 1919 car il est nommé président du Comité consultatif de santé de l'armée et inspecteur permanent de l'École d'Application du Service de Santé et des hôpitaux d'instruction de Paris et de Lyon. Il est promu commandeur de la Légion d'honneur le 6 juillet 1919. En 1919, il est nommé honorary fellow par le Collège de chirurgie d'Edimbourg puis membre honoraire de l' Association of Military Surgeons américaine. Il est admis dans la 2° section des officier généraux du Service de santé miltaire le 27 décembre 1922 et se retire 54 boulevard Saint-Jacques à Paris 14°.

Le 29 décembre 1922, il est élévé à la dignité de Grand officier de la Légion d'honneur puis par décret du 15 avril 1954, il reçoit le 22 mai 1954 les insignes de Grand Croix de la Légion d'honneur.

Dès son admission à la retraite, il accepte la présidence de la Société amicale des anciens élèves du Val-de-Grâce et de l'École de Santé Militaire de Lyon qu'il conservera pendant trente-deux ans.

En 1922, il accepte la vice-présidence de la Croix-Rouge Française et assure la formation dans la protection des populations contre les dangers de la guerre chimique.

En 1929, il devient membre du Conseil d'hygiène publique et de salubrité du département de la Seine.

Il décède en son domicile, 54, boulevard Saint-Jacques à Paris le 12 juin 1955 et il est inhumé à Ruffec.

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La promotion 1956 de l'École du service de santé militaire de Lyon porte le nom de Médecin général inspecteur Sieur.