Médecin des Troupes coloniales
Service de Santé
Marcel Orsini est né le 2 février 1911 à Toulon, 4, rue Corneille, fils de Jules, César, né à Velone-Orneto (Corse), premier-maître fourrier, chevalier de la Légion d'honneur, diplôme d'honneur des fusiliers-marins et de Nunzia, Maria, Albertini son épouse.
Après obtention du certificat de Physique, Chimie et Sciences Naturelles (S.P.C.N.) à la faculté des sciences de Marseille, Marcel Orsini effectue la première année de médecine en 1929-1930 à l'École annexe de médecine navale de Toulon. Il est admis sur concours à l'École Principale du Service de Santé de la Marine et des Colonies de Bordeaux et intègre Santé Navale le 22 octobre 1930. Il reçoit le matricule 334 de sa promotion ayant validé quatre inscriptions.
Il soutient sa thèse de doctorat en médecine à Bordeaux le 28 novembre 1934 sur : Les ascites d'aspect laiteux (ascites adipeuses). Leur classification. Leur pathogénie. Thèse n° 17, année 1934-1935, Bordeaux.
Il opte pour les Troupes coloniales et il est promu médecin-lieutenant.
Le 5 janvier 1935, il débute le stage de l'École d'Application du Service de Santé des Troupes Coloniales du Pharo à Marseille.
Il est affecté le 1° décembre 1935 en Métropole, au 8° régiment de tirailleurs sénégalais puis envoyé en 1936 au 1er bataillon de marche des tirailleurs sénégalais (1° BMTS) à Beyrouth.
En 1937 et 1938, il est chef du service médical d'Hassetché en Syrie où il fait face à une épidémie de peste. Pour sa conduite exceptionnelle en ces circonstances, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur.
En août 1939, Marcel Orsini est affecté au service général autonome de la maladie du sommeil en Côte-d'Ivoire (A.-O.F.) puis il est nommé en Haute-Volta (devenu Burkina-Faso).
Ayant entendu l'appel du général de Gaulle du 18 juin 1940, il prend contact secrètement le 25 juin 1940 avec le Quartier général du général de Gaulle par l'intermédiaire des autorités britanniques de Gold Coast.
Le 10 juillet 1940, Marcel Orsini conduit la 33e compagnie du Bataillon de Tirailleurs sénégalais n°6, dotée d'un important matériel et dans des conditions très périlleuses, de Batie en Côte-d'Ivoire jusqu'à Wal en Gold Coast où l'unité se rallie aux Forces Françaises Libres. De nombreux français dont Guy Charmot se sont joints à lui. Pour cette action, il est condamné à mort par contumace en décembre 1941 par les tribunaux de Vichy comme chef de complot.
Il est affecté au Cameroun, comme médecin-chef au 1er Régiment de Tirailleurs du Cameroun (1°RTC).
Promu médecin-capitaine, il participe avec le commandant Dio aux opérations du Gabon en octobre et novembre 1940. En effet, le Gabon ne voulant pas adhérer à la France Libre, Dio est chargé de mener à bien la ralliement, de Gaulle ne voulant pas renouveler en A-.E.F. l'échec de l'opération de Dakar du 23 au 25 septembre. Partie du Cameroun, Dio s’empare de Mitzic dans le Nord du Gabon puis de Lambaréné le 5 novembre 1940, amenant le ralliement du Gabon le 12 novembre 1940 et de toute l'A-.E.F. aux Forces Française Libres.
Début 1941, Orsini est nommé chef du service de santé des troupes du Cameroun puis médecin-chef du bataillon de marche n°5 (BM 5). Il rejoint le Levant par le Nord-cameroun, le Soudan anglo-égyptien et la vallée du Nil, suivant ainsi le trajet du bataillon de marche n°4 dont le médecin-chef est Guy Charmot.
1942 - ORSINI retrouve le fanion du Service médical égaré lors du repli de la 1°BFL DE BIR-AKEIM
Son bataillon rallie la 2° Brigade Française Libre et il participe à la campagne de Libye dont la seconde bataille d'El Alamein du 23 octobre au 4 novembre 1942 puis la bataille de Tobrouk le 11 novembre 1942.
En janvier 1943, Orsini est nommé chef du service de santé de la 2° Brigade Française Libre. Il participe à la campagne de Tunisie, en particulier aux combats de Takrouna où son camarade Raoul Béon trouve la mort le 13 mai 1943.
Promu médecin-commandant, il participe à la campagne d'Italie. Il s'illustre à Pontecorvo, Tivoli, Montefiascone et Bagno-Reggio.
Le 15 août, il débarque à Cavalaire en Provence avec la 1° Armée Française du général de Lattre de Tassigny et il effectue la remontée jusqu'en Alsace. En février 1945, il est en forêt de l'Illwald.
Fin 1945, le médecin-commandant Orsini est affecté à la Direction du Service de Santé de la 1ère Armée Française puis aux troupes d'occupation en Allemagne (1945-1946).
Il est promu médecin lieutenant-colonel en 1947 et il est affecté en même temps à la Direction du Service de Santé Colonial au ministère de la France d'Outre-mer.
En 1948, il est nommé Directeur des services sanitaires en Indochine en poste à Saïgon.
Le 2 mars 1949, il épouse Céline Gagrielle Vialard à Saïgon.
En 1950, il est nommé Directeur du Service de Santé de la 4°Région Militaire.
Il repart outre-mer de 1952 à 1954, pour prendre la direction des services sanitaires malgaches à Tananarive.
Promu médecin-colonel en 1955, Orsini est nommé Sirecteur du Service de Santé de la 9° Région Militaire puis de 1959 à 1961, il est Directeur du Service de Santé de la Zone d'Outre-mer n°3 de l'Océan Indien, en poste de nouveau à Tananarive.
Médecin général en 1964, il est nommé Directeur du Service de Santé des Troupes du Pacifique à Nouméa.
En 1968 il est promu médecin général inspecteur des Troupes de Marine et en 1969, il est nommé Directeur-adjoint du Service de Santé des Armées.
En 1970, il est nommé Médecin Inspecteur du Service de Santé des Armées à Paris.
Admis dans la 2° section des officiers généraux du Service de Santé des Armées, il se retire à Bordeaux, 9, rue des Portes de Caudéran.
Il décède le 20 novembre 1999 à Bordeaux et inhumé dans le cimetière Beauferrier à Bergerac (Dordogne).
Orsini était exigeant pour lui-même et les autres. Il avait un sens aigu de l'organisation. Ces aptitudes lui valurent très rapidement des postes de direction jusqu'à l'Inspection générale du Service de Santé des Armées.
Grand-croix de l'Ordre National du Mérite
Décorations :
Grand officier de la Légion d'Honneur,
Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945,
Grand-croix de l'Ordre National du Mérite,
Croix de Guerre 39/45 (5 citations),
Croix de Guerre des TOE,
Médaille de la Résistance avec rosette,
Médaille coloniale avec agrafes "Libye", "Tunisie", "AFL, "Extrême-Orient",
Croix du Combattant,
Croix du Combattant Volontaire,
Croix du Combattant Volontaire de la Résistance,
Médaille d'honneur des Épidémies, argent,
Médaille Commémorative 39/45,
Médaille Commémorative d'Indochine,
Médaille des Services Volontaires dans la France Libre,
Médaille Commémorative du Levant,
Commandeur de l’Étoile Noire (Bénin),
Commandeur du Nicham Iftikar (Tunisie),
Commandeur du Nichan El Anouar (Côte française des Somalis),
Commandeur de l’Étoile des Comores,
Commandeur de l'Ordre de l’Étoile Équatoriale,
Michel Desrentes – médecin en chef (H) – Santé Navale - promotion 1965