1856 - 1870

EISM de Strasbourg

1856 - 1870 EISM de Strasbourg

Dès là Signature du décret impérial par Napoléon III le 12 juin 1856, l'école accueil ces premiers élèves à Strasbourg.

En 14 ans d’existence, de 1856 à 1870, l’Ecole a formé 1 054 médecins. Alphonse Laveran, futur prix Nobel, y fut élève de 1863 à 1866.

Le principe de cette école était que les élèves suivaient les cours de la faculté de médecine et y subissaient leurs examens jusqu’au doctorat inclus.

Les étudiants doivent être titulaires de huit inscriptions validées (= troisième année d’études médicales) et passent un concours supplémentaire portant sur les matières médicales enseignées.

Le premier médecin-chef fut Charles-Emmanuel Sédillot, précurseur de l'asepsie opératoire et inventeur du mot "microbe", puis secondé dès 1858 par le médecin major de 1ère classe Rouis.

Les nouvelles recrues étaient en nombre insuffisant et, surtout, habituées à la vie estudiantine, se pliaient mal à la discipline militaire et multipliaient les actes d’indiscipline. La situation fut rapidement corrigée par le décret du 28 juillet 1860 qui établit l’admission en première année de faculté. De 10 à 20 reçus annuellement, on passa à 80 et le niveau des élèves devint excellent.

Jusqu’en 1860, les élèves logeaient en ville. En novembre 1860, un casernement provisoire est aménagé à l’hôpital militaire. En septembre 1891, l’École put s’installer dans un bâtiment neuf érigé par l’œuvre Notre Dame qui pouvait accueillir 230 élèves dans de bonnes conditions de confort. La bibliothèque et la salle des collections, équipées, étaient ouvertes de 19 à 21 heures, après la journée de travail.

Les élèves bénéficient d'un enseignement complémentaire assurés par des répétiteurs ainsi que par des professeurs militaires. Après 4 années d'étude, les élèves militaires devenaient docteur en médecine au même titre que leurs condisciples civils.


Les élèves avaient trois types d’uniformes :

  • la petite tenue était composée d’une tunique en drap « bleu national », un pantalon garance, un képi à turban rouge – avec bandeau bleu national et attribut médical brodé en or sur le devant –

  • la grande tenue, avec la même tunique – enrichie au collet d’une « dent de loup » dorée, le pantalon garance, le « chapeau national » en poil de chèvre, les gants de peau blancs et les bottes.

  • La grande tenue existait aussi avec l’habit modèle 1844, sorte de spencer boutonné droit. L’épée était portée en petite tenue par un ceinturon aux boucles marquées du caducée. Un baudrier s’y ajoutait en grande tenue. Ainsi vêtus, les élèves étaient surnommés « les carabins rouges ».

Un décret du 27 avril 1864 donna à l’École le nom d’École impériale du Service de santé militaire.

C’est également en 1864 que furent intégrés les étudiants en pharmacie, « les carabins verts ».

En décembre 1868, Sédillot, à la limite d’âge de son grade, est remplacé par le médecin inspecteur Joseph Arnoux Colmant.

Le 16 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Le 25, 15 pharmaciens en troisième année et 67 médecins en quatrième année sont nommés sous-aides-majors et affectés aux ambulances de l’armée du Rhin. Les autres promotions restent à Strasbourg et logent chez l’habitant, l’École étant transformée en ambulance.

Quatre carabins sont tués dans cette guerre : le pharmacien Roy est blessé le 24 août place de la cathédrale. Il décède dix-huit jours plus tard de tétanos. Le 5 septembre, les élèves Combier et Lacour sont tués par un obus à la Porte des Pierres. Le 22, l’élève Bartholomot est tué alors qu’il portait secours en barque à un blessé.

Le 27 septembre 1870, c’est la capitulation. Le 30, les élèves reçoivent un sauf-conduit pour rentrer dans leurs foyers. Le lendemain, ils partent pour Kehl puis Bâle. Les bâtiments de l’École sont pillés puis transformés pour devenir le siège de la Königliche Post-Haupt-Direction der Elsass. Ses bâtiments sont toujours occupés par des bureaux de la Poste. Une plaque rappelle qu’il y a eu une école à cet endroit.