Raoul Béon est né le 7 avril 1911 au lieu-dit le Gouthé à Montbert (Gers), fils de Joseph, cultivateur et de Berthe Duffau, ménagère.

Il fait ses études secondaires au lycée d'Auch

Après obtention du certificat de Physique, Chimie et Sciences Naturelles (S.P.C.N.) et avoir effectué la première année de médecine à Bordeaux, il est admis à l’École Principale du Service de Santé de la Marine et des Colonies de Bordeaux et intègre l'École de Santé Navale le 24 octobre 1932. Il reçoit le matricule 511 de la promotion ayant validé quatre inscriptions.

Marié, il a épousé Émilienne, Fernande Pruvot le 24 août 1931.

Il soutient sa thèse pour le doctorat en médecine le 21 décembre 1936 sur : Contribution à l'étude des ruptures traumatiques intra-abdominales de la vésicule biliaire. Thèse n° 67, année 1936-1937, Bordeaux.

Il est promu médecin-lieutenant et à partir du 4 janvier 1937, il effectue le stage à l’École d'Application du Service de Santé des Troupes Coloniales au Pharo à Marseille.

À l'issue, il est affecté au 1er Régiment d'artillerie coloniale ( 1° RAC).

Engagé dans les Forces françaises libres à Fort-Lamy, il est affecté au 1°Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (1°RTST) à Moussoro début novembre 1940.

Puis à sa demande, trois semaines plus tard, il est affecté au Bataillon de marche n°3 (BM 3) et franchit avec cette unité, la frontière du Soudan anglo-égyptien le 1er janvier 1941 pour prendre part à la campagne d’Érythrée. Dans les combats de Kub-Kub, du 21 au 23 février, il s'expose sans compter en première ligne. Il renouvelle cette attitude pendant la bataille de Keren, du 12 au 18 mars 1941.

Avec son bataillon, le médecin-lieutenant Raoul Béon participe ensuite à la campagne de Syrie.

Le 15 juillet 1941, il est promu au grade de médecin-capitaine et quelques jours plus tard il prend les fonctions de médecin-chef du 1° bataillon d'infanterie de Marine (1°BIMa).

En février 1942, il est nommé médecin traitant au sein de l'Ambulance chirurgicale légère (ACL) de la 1ère Division Française Libre (1ère DFL).

Après quelques semaines en Syrie, puis en Palestine il part en avril 1942 pour la Libye. Il reçoit les blessés de Bir Hakeim en juin 1942 et de l'Himeimat (El Alamein) en octobre 1942.

Le 25 décembre 1942, il est nommé médecin chef du Bataillon de marche n°5 (BM 5).

Le 7 mai 1943, la 1°Division française libre (1°DFL) dont le Bataillon de marche n°5 (BM 5) montent en ligne pour les derniers combats de la campagne de Tunisie face aux troupes de Rommel. Raoul Béon près de Takrouna dirige avec une activité inlassable le poste de secours.

Le 11 mai 1943, à 6 heures du matin, les Forces Françaises Libres attaquent la position de Takrouna avec succès. Raoul Béon dirige sa section sanitaire et fait relever les blessés au milieu des nuages de fumée et des explosions. A huit heures, un tirailleur est blessé à quelques mètres du poste de secours et Raoul Béon se précipite vers lui.

Alors qu'il s'occupe d'un blessé, un obus explose non loin, le tuant sur le coup. Il est inhumé dans le cimetière militaire de Takrouna

Puis transféré et inhumé dans le cimetière de Bordeaux.

Décorations :

• Chevalier de la Légion d'honneur

• Compagnon de la Libération - décret du 10 décembre 1943, Croix de Guerre 1939-45,

• Médaille de la Résistance avec rosette.

Postérité :

Mort pour la France, son nom est inscrit sur le monument aux Morts de Bordeaux place des Martyrs de la Résistance, sur les Monument aux Morts de Santé Navale et de l'ESA Bron-Lyon

L'hôpital d'Abomey a porté son nom.

Parrain de la promotion 1949 de Santé Navale : Médecin capitaine des Troupes Coloniales Raoul Béon

Michel Desrentes – médecin en chef (H) – Santé Navale – promotion 1965