Edmond DELORME

MIG Edmond DELORME (1847-1929)

  • Parrain de la promotion 2011 de l'ESA

  • Le buste d’Edmond Delorme, sculpté en 1902 par P. Rigolage, figure à l’Académie nationale de Médecine.

  • A Lunéville (Meurthe-et-Moselle), une rue porte le nom d’Edmond Delorme.

Edmond Delorme naît le 2 août 1847 à Lunéville, en Meurthe-et-Moselle.

Il intègre l’École impériale du service de santé militaire de Strasbourg en 1866, à 19 ans, et participe, malgré son jeune âge, à la guerre franco-allemande de 1870 durant laquelle il réalise ses premières opérations à la lueur de la bougie. Fait prisonnier, il soigne pendant plusieurs mois les nombreuses victimes de la bataille de Saint-Quentin (Aisne).

Après la guerre, il poursuit ses études et soutient sa thèse à la faculté de médecine de Paris en 1871. Il séjourne brièvement à l'École d'application du Val-de-Grâce à Paris, avant de se rendre à Constantine en Algérie, dans les hôpitaux militaires, puis en corps de troupe.

De retour en France, il devient en 1877 professeur agrégé de l'École d'application de la médecine militaire du Val-de-Grâce en médecine opératoire, qu'il enseignera jusqu'en 1881. Il exerce ensuite à l’École de cavalerie de Saumur avant de diriger le service de chirurgie de l'hôpital Saint-Martin.

Il fonde en 1881 la Revue militaire de médecine et de chirurgie, une publication mensuelle.

En 1887, il reprend l'enseignement en tant que professeur de clinique chirurgicale et de blessures de guerre au Val-de- Grâce, poste qu'il conserve jusqu'en 1897. Il devient en 1892 titulaire de la Société nationale de chirurgie et intègre la section de pathologie externe de l'Académie de médecine en 1897. Il sera plus tard amené à présider ces deux institutions. En 1897, il prend la tête des services de chirurgie et assure la chefferie des hôpitaux militaires de Châlons, Versailles et Vincennes.

En 1902, il est médecin inspecteur et directeur du service de santé du 18e corps d'armée. De 1903 à 1908, il est directeur de l’École du Val-de-Grâce, où il inaugure la première salle d'opération où les assistants sont en blanc, les instruments ébouillantés et les linges stérilisés. À sa requête et sur ses conseils sont réalisés en 1908 la filtration et la stérilisation des eaux à Lunéville, pour faire face à une épidémie. Il utilisera cet exemple à l'Académie de médecine pour appuyer ses conclusions sur la prophylaxie efficace contre la fièvre typhoïde. Il est aussi nommé président du Comité technique de santé auprès du ministère de la Guerre.

Il devient en 1908 médecin inspecteur général du corps expéditionnaire de Casablanca.

Il fonde et préside la Société de médecine militaire française, qui publie un bulletin mensuel. En 1912, il entre dans la réserve et participe à la Première Guerre mondiale en tant que chargé de mission. Il publiera ses Enseignements chirurgicaux de la Grande Guerre. Il publie en 1915 son Traité de chirurgie de guerre, œuvre majeure en deux volumes à laquelle il avait consacré treize années.

Après la guerre, il se consacre à sa passion d'historien et d'auteur. En effet, Delorme est très impliqué dans la vie de sa région, la Lorraine, et de sa commune, Lunéville, où une rue porte aujourd'hui son nom. Membre de l'association des anciens élèves du collège de Lunéville, il fonde le musée des arts industriels régionaux au château des Lumières de Lunéville en 1921-1922 et rédige de nombreux guides historiques et documentaires sur sa région natale.

Il s'éteint à Paris, le 27 janvier 1929. Ses obsèques ont lieu au Val-de-Grâce et il est enterré à Lunéville. En tant qu'ancien président de l'Académie de médecine et de la société nationale de chirurgie, il reçoit un hommage de ces deux assemblées, ainsi que de l'ensemble de la communauté intellectuelle, scientifique et médicale.