SICE Adolphe

(1885-1957)

SICE Adolphe

Médecin des Troupes Coloniales,

Parrain de promotion : 1959 - Santé Navale

  • Résistance en AEF,

  • Conseil de Défense de l'Empire,

  • Service de Santé

Marie-Eugène, Adolphe Sicé né le 23 décembre 1885 à Saint-Pierre (Martinique), fils de Marie, Joachim, Stanislas, procureur général de la République à Marie-Galante en Martinique, chevalier de la Légion d'honneur, petit-fils François, Eugène né à Pondichéry (10 juillet 1816), commis extraordinaire de la Marine attaché au bureau du Domaine de Pondichéry puis commissaire de la Marine et Gouverneur des Colonies à Pondichéry, chevalier de la Légion d'honneur arrière petit-fils de Louis Sicé, juge suppléant puis lieutenant de Police à Pondichéry (1790) et de Marie-Joséphine, Clémence Trillard qui décède prématurément.

Après obtention du certificat de Physique, Chimie et Sciences Naturelles (S.P.C.N.) à Bordeaux et après avoir effectué la première année de médecine à l'École annexe de médecine navale de Rochefort durant les années universitaires 1904 à 1906, Adolphe Sicé est admis sur concours à l'École Principale du Service de Santé de la Marine et des Colonies de Bordeaux. Il débute une année de service militaire qu'il termine à Santé Navale après avoir intégré l'École le 20 octobre 1906. Il reçoit le matricule 031 de la promotion, en cours de service militaire et ayant validé quatre inscriptions.

En 1909, il est reçu au concours de prosecteur d'anatomie de la faculté.

Il soutient sa thèse de doctorat en médecine en juillet 1911 sur : Contribution à l'étude de la région, vatérienne du duodénum. Thèse n° 54, année 1910-1911 , Bordeaux.

Il opte alors, pour suivre la voie de son grand-père, pour les Troupes coloniales et il est promu médecin aide-major de 1° classe

Il effectue le stage de l'École d'Application du Service de Santé des Troupes coloniales au Pharo à Marseille à compter du 4 janvier 1912

Le traité franco-marocain de Fès du 30 mars 1912 entraine une rebellion et de 1912 à 1914, Sicé participe aux opérations militaires de maintien de l'ordre contre les rebelles du Rif intervenant soit dans la région de Tazasoit autour de Khenifra ou Marrakeck. Blessé au cours des interventions, il reçoit trois citations (voir partie : décorations).

Puis, il participe à la campagne de France avec la 1ère Division mixte marocaine. Elle embarque à Casablanca le 11 août 1914 et arrive à Bordeaux le 15 août, puis il rallie l'Aisne le 20 août et cantonne essentiellement à Tourves et Rimogue. Elle participe à la Bataille des Frontières dès le 25 août autour de Charleville-Mézières puis s'illustre lors de la bataille de la Marne en septembre 1914 dans le secteur de Beaumont-sur-Oise puis lors de la bataille de l'Artois en mai 1915 où, pour la première fois, une division française rompit le front allemand. Tous les régiments de la Division furent cités à l'Ordre de l'Armée avec attribution de la fourragère de la Croix de guerre 14-18.

Puis il est affecté au 13°Corps d'Armée et il est blessé au genou par éclat d'obus en juin 1915 à Plessis-de-Roye dans l'Oise.

Fin 1916, promu médecin major de 2e classe, il reçoit une affectation au Cameroun

En octobre 1918 il est affecté en France au 1er Régiment d'infanterie coloniale (1°RIC).

En 1920, il est envoyé à Libreville au Gabon et il crée en avril 1920 le premier laboratoire de bactériologie destiné à former les médecins et les infirmiers destinés au service de prophylaxie des grandes endémies du Gabon et correspondant à une extension du laboratoire de Brazzaville. Il est nommé directeur du laboratoire et outre la formation, il fait des recherches sur le traitement de la maladie du sommeil par l'atoxyl et il s'occupe de la lutte contre la trypanosomiase (2,5% de la population), le paludisme, la syphilis et la forte mortalité infantile (85%) dans la circonscription de l'estuaire du Gabon-Como s'étendant d'Owendo au Cap-Estérias

1924 - La peste à Fort-Dauphin - Madagascar

De 1923 à 1926, il dirige les services sanitaires et médicaux de la province de Fort-Dauphin à Madagascar pendant une épidémie de peste.

Puis durant le 1° semestre 1927, le médecin major de 1° classe Sicé effectue un stage en microbiologie et bactériologie à l'Institut Pasteur de Paris.

En Septembre 1927, il prend la Direction de l'Institut Pasteur de l'A.-E.F. à Brazzaville. Il rentre en France en 1931, affecté au 21°Régiment d'infanterie coloniale (21°R.I.C.) et il est promu médecin lieutenant-colonel par décret du 22 septembre 1931,

Puis à compter du 1° janvier 1932, il est nommé professeur, titulaire de la chaire de bactériologie, parasitologie et épidémiologie de l’École d'Application du Service de Santé des Troupes Coloniales du Pharo à Marseille.

Promu médecin-colonel le 25 septembre 1935 en remplacement du médecin-colonel Jean-Marie (ESN 1900, mat. 615) Garrot, retraité, Adolphe Sicé est nommé deux ans plus tard, directeur des services sanitaires du Soudan.

Le 30 décembre 1938, il est promu médecin général des Troupes Coloniales, directeur adjoint du Service de santé du commandement supérieur des troupes coloniales en remplacement du médecin général Frontgous admis en 2° section (réserve) des officiers généraux le 29 décembre 1938.

En 1939, il nommé directeur du Service de Santé du 15° Corps d'armée en campagne.

En avril 1940, il est Directeur Général des services sanitaires et médicaux de l'A.-E.F, et, en juin 1940, il se met spontanément au service de la France Libre et du général Charles de Gaulle

27/10/1940 - Conseil de Défense de l'Empire,

De juin à août 1940, il est l'un ardent promoteur du ralliement de l'A.-E.F. à la France Libre. Condamné à mort par contumace par le gouvernement de Vichy, il prévoit les moyens sanitaires la traversée du Tchad jusqu'à Tripoli avec les hommes du lieutenant-colonel Philippe Leclerc de Hauteclocque.

Puis il est nommé Directeur du Service de Santé de l'Afrique Française Libre ( AFL) et il est nommé membre du Conseil de Défense de l'Empire en octobre 1940.

En juillet 1941, Adolphe Sicé est nommé Haut-commissaire de l'Afrique Française Libre et il est nommé Compagnon de la Libération le 1er août 1941 et décoré par le général de Gaulle lui-même. Il est élu membre du Conseil d'Ordre de la Libération.

En juin 1942, après une mission aux États-Unis, il est rappelé à Londres par le général de Gaulle et il est nommé inspecteur général des services sanitaires et sociaux en juillet 1942.

Puis il est envoyé en mission en Afrique en février 1943, puis à Madagascar jusqu'en 1944.

Par ailleurs, il est chargé d'organiser le service sanitaire du futur corps de débarquement franco-allié ainsi que les secours aux populations pendant les batailles de la libération de la France en liaison avec la direction des services de santé des Armées alliées.

Il quitte le service actif en décembre 1945 pour devenir vice-président puis président en 1947 de la Croix Rouge française.

En février 1947, il est nommé professeur de médecine tropicale à l'Université de Bâle en Suisse et titulaire de la chaire de l'Institut de médecine tropicale de l'Université de Bâle.

En 1952, il est désigné par le Conseil de la République pour siéger à l'Assemblée de l'Union Française.

Il décède le 21 mars 1957 à Bâle. Il est inhumé au cimetière de Passy à Paris.

Décorations :

  • Grand Officier de la Légion d'Honneur,

  • Compagnon de la Libération - décret du 1er août 1941,

  • Croix de Guerre 14-18 (4 citations),

  • Croix de Guerre 39-45 (1 citation),

  • Croix de Guerre des TOE (3 citations),

  • Médaille Commémorative de la Grande Guerre,

  • Médaille Coloniale avec agrafes "Maroc", "Koufra", "AFL", "AEF", Médaille de la Victoire Interalliée,

  • Médaille Commémorative du Maroc,

  • Médaille d'Honneur des Services de Santé de la Marine,

  • Médaille de la Croix Rouge Française,

  • Officier de l’Étoile d'Anjouan,

  • Officier de l'Ordre du Ouissam Alaouite,

  • Officier de l’Étoile Noire,

  • Croix de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (Malte),

  • Polonia Restituta (Pologne),

  • Officier de l'Ordre de la Couronne (Iran),

  • Fourragère de la Croix de guerre 14-18 à titre personnel.

Citations :

  • Citation à l'ordre de l'Armée obtenue par la Division Marocaine lors la bataille de la Marne. Ordre général, no 11 du 22 septembre 1914 de la 9e Armée.

« Le général commandant la 9e Armée cite à l'ordre de l'armée la 1re Division du Maroc, commandée par le général Humbert pour la vaillance, l'énergie, la ténacité dont elle a fait preuve aux combats de la Tosse-à-l'Eau le 28 août et dans les journées des 6, 7, 8 et 9 septembre à Montdement, Montgivroux, Saint-Prix. Les résultats obtenus, comme aussi les pertes cruelles mais glorieuses qu'elle a subies, en témoignent. Tous, zouaves, coloniaux, tirailleurs indigènes ont fait d'une façon admirable leur devoir. »

Signé : Maréchal Foch.

  • Citation à l'ordre de l'Armée obtenue par la Division Marocaine lors de la bataille de l'Artois en mai 1915. Ordre général no 38 en date du 10 mai 1915.

« Le général commandant en chef le Groupe des Armées de l'Est cite à l'ordre des armées le 33e corps d'armée, comprenant les 70e, 77e divisions et la Division Marocaine pour avoir sous la conduite énergique de son chef, le général Pétain, fait preuve, au cours de son attaque du 9 mai, d'une vigueur et d'un entrain remarquables, qui lui ont permis de gagner d'une haleine plus de trois kilomètres, de prendre à l'ennemi 25 mitrailleuses, 6 canons et de faire 2 000 prisonniers. »

Signé : Maréchal Joffre

SICÉ HOPITAL 1950 - POINTE NOIRE

Postérité :

Publications :

  • Nombreux articles dans des revues spécialisées.

Livres :

  • La Trypanosomiase humaine en Afrique intertropicale (préface du professeur Félix Mesnil), Vigot frères, 1937, 306 pages.

  • Précis de médecine coloniale (en collaboration avec Charles Joyeux), Masson, 1937, 1250 pages.

  • L'Afrique équatoriale française et le Cameroun au service de la France, PUF, 1946

  • Précis de médecine des pays chauds (en collaboration avec Charles Joyeux), Masson, 1950, 1072 pages

Michel Desrentes – médecin en chef (H) – Santé Navale - promotion 1965