Étudiant en médecine,
Engagé volontaire.
1°RTST (1° Régiment des Tirailleurs Sénégalais du Tchad)
13° Bataillon Médical
François Jacob est né le 17 juin 1920 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) est le fils unique de Simon Jacob, administrateur de sociétés et de Thérèse Franck (décédée en juin 1940).
Après des études primaires puis secondaires au lycée Carnot à Paris, il débute des études de médecine.
Lorsque la guerre éclate en mai 1940, il est en fin de la deuxième année.
Sur le chemin de l'Exode, il entend l'annonce de l'Armistice. Patriote et juif, réfusant la capitulation et la soumission, il descend dans le sud de la France, embarque à Saint-Jean-de-Luz le 21 juin 1940 sur le Batory, bâtiment polonais, à destination de l'Angleterre et le 1° juillet, il s'engage dans les Forces Françaises Libres à Londres. Il demande à être affecté dans l'Artillerie
Il est nommé médecin auxiliaire le 15 août 1940 et il embarque le 1° septembre pour participer à la bataille de Dakar du 23 au 25 septembre puis il se trouve à Douala en octobre lors de l'arrivée du général de Gaulle.
Insigne du 1° Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad
Il participe ensuite à la fin de la campagne du Gabon en novembre 1940.
Il est envoyé à Fort-Archambault au Tchad comme médecin-adjoint dans le 1° Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (1°RTST).
Puis il est envoyé à Mao dans le nord-ouest du Tchad pour soigner les populations .
Il est promu médecin sous-lieutenant en septembre 1942 et il devient à cette date, médecin-chef de la 12e compagnie du régiment des Tirailleurs faisant preuve d'un dévouement constant et d'un rare mérite.
Insigne du 13° bataillon médical
Insigne de la 2° Division Blindée
François Jacob prend part à la seconde campagne du Fezzan (septembre 1942-janvier 1943) avec la Colonne Leclerc, future 2e Division Blindée et à celles de Tripolitaine et de Tunisie, se distinguant par son courage.
Ainsi, à maintes reprises, il se poste en première ligne et ramène des blessés sous le feu de l'ennemi, à Ksar Ghilane du 23 février au 10 mars 1943 puis aux combats de Djebel Matleb et à ceux du Djebel Garci où il est blessé aux bras le 10 mai 1943 par des éclats de mortier.
Il n'accepte de quitter la ligne de feu que le 11 mai au matin, après s'être assuré de l'imminence de son remplacement par un autre officier de santé.
Le 20 mai 1943, un détachement de la colonne Leclerc ou Force L dont il fait partie, ouvre le défilé dans Tunis.
Le 1er juillet 1943, François Jacob est affecté au Groupe sanitaire de Colonne n°2 qui devient, quatre mois plus tard, le 13e Bataillon médical de la 2e Division Blindée créée le 23 mai.
Le 11 avril 1944, il embarque à Casablanca avec la 2° Division Blindée pour rejoindre Swansea en l'Angleterre.
Puis il débarque avec la 2° Division Blindée en Normandie le 1er août 1944 sur la plage d'Utah Beach.
Le 8 août 1944, il est grièvement blessé au bras et à la jambe par 80 éclats de grenade aérienne en relevant des blessés à Mortain dans la Manche lors des combats dans le bocage normand.
Evacué sur Cherbourg, il est hospitalisé au Val-de-Grâce pendant six mois et il est promu médecin-lieutenant à titre exceptionnel le 10 novembre 1944.
Sorti de l'hôpital du Val-de-Grâce le 30 janvier 1945, il est de nouveau hospitalisé deux mois jusqu'au 4 avril 1945.
Le conflit prend fin pour lui et il est démobilisé le 15 septembre 1945.
François Jacob reprend ses études de médecine mais handicapé par ses nombreuses blessures, il ne peut pas s'orienter vers la chirurgie. Il effectue des stages de médecine et fait un passage au centre Cabanel créé par l'Armée pour produire des antibiotiques.
Il soutient sa thèse pour l'obtention du doctorat en médecine à Paris en 1947 sur l'un des antibiotiques nouvellement produits : Étude expérimentale et clinique sur la tyrothricine. Thèse n°245, 171 p., année 1946-1947, impr. R. Foulon, Paris.
Le centre Cabanel fermant, Jacob cherche sa voie en complétant ses connaissances en biologie.
En 1947, il épouse Lysiane Bloch, pianiste, avec laquelle il aura quatre enfants, Pierre qui sera philosophe, les jumeaux Laurent et Odile, fondatrice des Éditions Odile Jacob et Henri.
En 1950, il rencontre le professeur Tréfouël, directeur de l'Institut Pasteur qui lui offre une bourse d'étude et l'intègre dans le service du docteur André Lwoff où travaille déjà Jacques Monod.
Jacob obtient une licence-ès-sciences en 1951 puis une thèse de doctorat ès-sciences en biologie en 1954 à la Sorbonne consacrée à la lysogénie bactérienne (c'est-à-dire l'état d'une bactérie ayant intégré une partie du matériel génétique d'un virus bactériophage) et au concept de provirus (un provirus ou prophage étant le nom donné au génome dormant du bactériophage une fois intégré à celui de la bactérie hôte). Dans ce travail il décrit notamment les conséquences biochimiques des mutations ponctuelles du génome bactérien. C'est ainsi qu'il parvient à expliquer la résistance des bactéries aux prophages par l'existence de mécanismes génétiques capables de freiner l'activité des gènes des prophages.
Il est nommé chef de laboratoire en 1956 et en 1958 François Jacob et Jacques Monod mettent en évidence des analogies remarquables entre la lysogénie et la possibilité d'induire chez certaines bactéries la synthèse de la lactase (l'enzyme permettant de décomposer le lactose) leur permettant d'élucider les mécanismes génétiques responsables de l'échange de gènes entre bactéries.
Puis en 1960, il devient chef du service de génétique cellulaire de l'Institut Pasteur, puis en 1964, il est nommé professeur de génétique cellulaire et titulaire de la chaire de biologie au Collège de France.
François Jacob n'a jamais passé les concours des Universités, mais a suivi la voie des compétences de l'Institut Pasteur, institut privé.
Il est l'auteur de centaines d'articles et de nombreux livres scientifiques, et il a reçu plusieurs prix scientifiques français dont le prix Charles Léopold Mayer de l'Académie des Sciences (1962). Il a pour but d'aider au progrès scientifique et d'encourager les recherches fondamentales, particulièrement dans le domaine des sciences biologiques, biochimiques et biophysiques. C'est un prix d'encouragement à poursuivre les travaux entrepris.
Il travaille essentiellement sur les mécanismes génétiques des bactéries et des virus, sur les transferts d'informations génétiques et sur les mécanismes régulateurs de la cellule bactérienne., ouvrant la voie à la découverte du rôle de l'ARN messager et des techniques du génie génétique.
En 1965, il reçoit avec André Lwoff et Jacques Monod, le prix Nobel de Physiologie ou Médecine : pour leurs découvertes concernant le contrôle génétique des synthèse enzymatiques et virales
1965 - De gauche à droite, Jacob, Wolff, Monod
12 décembre 1965 - Prix Nobel
1996 - Académicien
Il est élu membre de l'Académie des Sciences de Paris en 1977, puis membre de l'Académie Française en 1996.
Il fut membre étranger de l'Académie royale des Lettres et Sciences du Danemark (1962), de l'American Academy of Arts and Sciences (1964), de la National Academy of Sciences des Etats-Unis (1969), de l'American Philosophical Society (1969), de la Royal Society à Londres (1973), de l'Académie Royale de Médecine de Belgique (1973).
De 1982 à 1988, il préside le conseil d'administration de l'Institut Pasteur.
En juillet 1997, il est membre du Conseil de l'Ordre de la Libération.
Par décret du 12 octobre 2007, il est nommé Chancelier de l'Ordre de la Libération et il exerce ses fonctions jusqu'à la fin de son mandat en octobre 2011.
François Jacob est décédé le 20 avril 2013 à Paris.
Les honneurs militaires lui sont rendus dans la cour des Invalides par le président de la République, François Hollande
Il est inhumé à Nancy, dans le cimetière de Préville
Plaque de Grand Croix de la Légion d'Honneur
Décorations :
Grand Croix de la Légion d'Honneur,
Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945,
Grand Officier de l'Ordre National du Mérite,
Croix de Guerre 39/45 (5 citations dont une à l'Ordre de l'armée)
Médaille Coloniale avec agrafes « Fezzan », « Tripolitaine », « Tunisie »,
Médaille des Blessés.
Port à titre personnel (1°RTST) de la fourragère de la Libération.
Postérité :
Grand Croix de la Légion d'honneur,
Compagnon de la Libération : 1945,
Prix Nobel de Physiologie – Médecine : 1965,
Académie des Sciences (1977)
Académie Française (1996)
Rue François Jacob : Bézannes (51), Calais (62), Isneauville (76), Maxéville (54), Plérin (22), Rueil-Malmaison (92), Villeurbanne (59), Liévin (62).
L'école de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) porte son nom.
Principales publications :
François Jacob est l'auteur de plusieurs centaines de publications
De plus, il publie les ouvrages suivants :
François Jacob
Les Bactéries lysogènes et la notion de provirus. Éditions Masson, 1954, Paris.
La Logique du vivant, une histoire de l'hérédité. Éditions Gallimard, Paris 1970.
L'Évolution sans projet dans Le Darwinisme d'aujourd'hui. Collections Points Sciences Éditions du Seuil, 1979.
Le Jeu des possibles, essai sur la diversité du vivant. Éditions Fayard, Paris 1981.
La statue intérieure : ses souvenirs de guerre. Éditions Odile Jacob, Paris 1987.
La souris, la mouche et l'homme. Éditions Odile Jacob, Paris 1997.
François Jacob et Elie Wollman, Sexuality and the genetics of bacteria. Academic Press, 1961
Michel Desrentes – médecin en chef (H) – Santé Navale - promotion 1965