REILINGER Alfred

(1900-1968)

REILINGER Alfred

Médecin militaire

  • 1° BIMa ( 1° Bataillon d'Infanterie de Marine),

  • 2° Brigade Française Libre

  • Service de Santé – Armée de l'Atlantique.

Alfred Reilinger est né le 15 novembre 1900 à Gundershoffen dans le district de Basse-Alsace dans l'Empire allemand.

Il suit la scolarité à Gundershoffen puis à Saverne, chef-lieu du canton.

Après l'obtention du certificat de Physique, Chimie et Sciences Naturelles (S.P.C.N.) à la faculté des sciences de Strasbourg et après avoir effectué la première année de médecine de 1918-1919, Alfred Reilinger est admis sur concours à l'École du Service de Santé Militaire de Lyon, cours Berthelot. Il intègre celle-ci en octobre 1919 ayant validé quatre inscriptions.

Il soutient sa thèse de doctorat en médecine à Srasbourg en 1926 sur : Sur la restitution du langage dans un cas d'aphasie corticale mixte.

Promu médecin aide-major de 1° classe, il effectue le stage à l'École d'Application du Val-de-Grâce.

Il est promu médecin-capitaine en 1929.

En septembre 1939, Reilinger est médecin-adjoint au directeur du Service de Santé de la 3e Armée. Cette armée commandée par le général d'armée Condé occupe alors la ligne Maginot au sud du Luxembourg en face à la Sarre. Elle est débordée par les armées mécanisées de Heinz Guderian

Après l'Armistice signé le 22 juin 1940, il obtient d'être affecté au Levant comme médecin-chef au 6e Régiment étranger de la Légion Étrangère situé à Homs en Syrie. Mais le 1er janvier 1941, avec la dissolution du groupement de Légion étrangère du Levant, le 6° régiment devient un Régiment Étranger d'Infanterie et il doit rentrer en France au cours de l'année 1941.

En avril 1941, Reilinger rejoint alors les Forces Françaises Libres de la Colonne Leclerc en Egypte.

Promu médecin-commandant, il est affecté au 1er Bataillon d'Infanterie de Marine de la 2° Brigade Française Libre avec lequel il prend part à la campagne de Syrie. Les troupes sont acheminées à Qastina en Palestine, combattent les forces françaises restées fidèles au régime de Vichy et le 8 juin, Reilinger est blessé par des éclats d'obus antichars.

Le bataillon rentre ensuite victorieux dans Damas le 21 juin puis prend Homs, Abou-Kamal, Alep.

Reilinger est alors chargé de réorganiser le Service de Santé des Troupes du Levant.

Puis la Brigade rejoint Beyrouth et Le Caire.

En avril 1942, Alfred Reilinger est nommé médecin-chef de la 2e Brigade Française Libre placée sous les ordres du général Cazaud et, à ce titre, participe aux opérations en Libye et Tripolitaine ou guerre du Désert.

Le Belut - 1942 - Insigne de l'Infanterie de la 2° BFL

1941 - Insigne de la 2°Division Blindée

1945 - Insigne du 2°RIC

L'inaction temporaire dans laquelle se trouve parfois les troupes entraîne une baisse de moral chez les combattants. Chacun lui donne un nom. Le Cafard pour les métropolitains, le Coup de bambou pour les coloniaux, la Parpaingite pour les soldats du Levant, le Belut pour les soldats venant du Maroc.

Reilinger décrit alors le Belut. C'est un syndrome contagieux épidémique à manifestaion d'ordre cérébral qui ravage la 2° Brigade. Il est alors silhouetté par le major britannique Garrick sous forme d'un animal à tête de canard, corps de chameau et pattes de dinosaure. Reilinger lui ajoute une boussole solaire sur le dos destinée à guider le combattant français libre dans les sables du désert.

Devant la popularité du dessin, le colonel Garbay, commandant l'infanterie de la 2ème Brigade l'adopte et le faisait peindre au pochoir en rouge sur fond blanc dans un cercle bleu sur tous les véhicules de la Brigade dont il devient l’emblème.

Lorsqu’à la fin de la guerre, la 2e Brigade devint le 2e Régiment d’Infanterie Coloniale, on voulut garder le Bélut comme emblème et un insigne métallique avec ancre d’or, croix de Lorraine rouge et Bélut blanc, fut réalisé par Arthus Bertrand. Mais sur cet insigne, on avait oublié l’essentiel de l’animal : la boussole solaire. Il n’avait donc plus rien à voir avec l’emblème original !

Au cours de la première bataille de Bir Hakeim du 27 mai au 11 juin 1942, Reilinger reçoit les renfort des médecins capitaines Pol Thibaux et Paul Guillon. Dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, tous réussissent avec le personnel et le matériel encore utilisable à échapper à l'encerclement des troupes de la Deustch Afrika Korps.

Le 1er février 1943, Reilinger est promu médecin lieutenant-colonel et devient chef du Service de Santé de la 1ère Division Française Libre récemment créée pendant la campagne de Tunisie dont Takrouna.

Au début de 1944, promu médecin-colonel, Reilinger est affecté au commandement des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) à Londres

Il arrive en France en août 1944 avec pour mission d'organiser le Service de Santé des régions dès leur libération.

En avril 1945, il participe la libération de Royan et de la Pointe-de Grave et assure l'évacuation et le traitement des blessés

Le 22 avril 1945, le général de Gaulle lui remet personnellement la Croix de la Libération sur le front des troupes,

La Seconde Guerre Mondiale terminée, il est affecté en Allemagne puis en 1946, promu médecin général, il est nommé Directeur du Service de Santé des Troupes Coloniales au Maroc.

En 1950, Alfred Reilinger est directeur du Service de Santé d'Afrique du Nord et de la 10e Région militaire.

En mai 1955, il est promu médecin général inspecteur, il est Directeur du Service de Santé des Troupes coloniales puis en 1956, inspecteur général des Service de Santé des Troupes Coloniales jusqu'à son admission en 2ème section en 1962.

Alfred Reilinger est décédé à Paris le 29 décembre 1968 et il est inhumé à Strasbourg.

Croix de la Libération

Décorations :

  • Grand Officier de la Légion d'Honneur ,

  • Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945,

  • Grand Croix de l'Ordre National du Ménte,

  • Croix de Guerre 39/45 (3 citations),

  • Médaille de la Résistance,

  • Chevalier des Palmes Académiques,

  • Médaille des Evadés,

  • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance,

  • Croix du Combattant,

  • Médaille Coloniale,

  • Commandeur de la Santé Publique,

  • Légion of Merit (USA).

Michel Desrentes – médecin en chef (H) – Santé Navale - promotion 1965