Né le 16 juillet 1894 à Angers (Maine et Loire), fils d'Henri, médecin et de Renestine, Clarisse Betton

Il effectue ses études secondaires à Angers et il débute ses études à l'école de médecine d'Angers. Il est reçu au concours de l'externat des Hôpitaux de Paris en juin 1913 mais il est appelé sous les drapeaux en novembre 1913 et il signe un engagement pour trois ans au 135° régiment d'infanterie comme soldat de 2° classe.

Caporal brancardier au 20e régiment d'infanterie, il prend part à de sanglantes batailles (la Marne, Ypres, Loos, le Mont Saint-Eloi, l'Artois, la Champagne, Verdun, la Somme).

Il est promu médecin auxiliaire en décembre 1915 puis médecin sous-aide-major le 1° juillet 1917.

Le 1° juillet 1918, il est affecté au 66° régiment d'infanterie.

Il passe ensuite au Dépôt de la 22° section des infirmiers militaires le 16 janvier 1919 et il est démobilisé le 15 novembre 1919 et affecté en qualité de réserviste à la 9° section des infirmiers militaires en subdivision d'Angers

Il termine donc la guerre en qualité de médecin sous-aide-major, équivalent au grade d'adjudant-chef, au sein de la 18e Division d'infanterie.

Plusieurs fois cités, il reçoit la médaille militaire, la Croix de guerre 14-18 avec quatre citations et il est fait chevalier de la Légion d'honneur.

Dès sa démobilisation, Henri Fruchaud reprend ses études médicales, passe le concours de l'internat des Hôpitaux de Paris puis retourne à Angers où il s'installe comme chirurgien. Quelques années plus tard il devient chirurgien à la clinique Saint-Léonard d'Angers, puis à l'hôpital de Châteaubriant en Loire-Atlantique.

En 1925, il est promu médecin aide-major de 2° classe de réserve et le 20 décembre 1935, il est promu médecin-capitaine.

En 1937, il est professeur titulaire de clinique chirurgicale à l'École de médecine d'Angers.

Mobilisé le 2 septembre 1939 comme médecin-capitaine à l'hospice mixte d'Angers. Il refuse l'idée de la défaite et, entendant l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle. Il embarque fin juin 1940 à Saint-Jean-de-Luz à destination de l'Angleterre où il s'engage dans les Forces Françaises Libres.

Il est nommé Directeur du Service de Santé des Forces Françaises Libres (F.F.L.) à Londres. Tout est à créer et il met rapidement sur pied une formation sanitaire, l'Ambulance chirurgicale légère (ACL), destinée à accompagner le corps expéditionnaire envoyé à Dakar en septembre 1940 avec le Pennland et le Westernland.

A bord du Westernland, le médecin commandant Henri Fruchaud soigne les blessés de l'expédition de Dakar, et parmi eux le capitaine de vaisseau Georges Thierry d'Argenlieu.

Puis il est nommé médecin-chef de l'Antenne Chirurgicale Légère de la Brigade d'Orient

Participant à la campagne du Gabon (opérations sur Libreville) en novembre 1940, il prend part ensuite, en février et mars 1941, à la campagne d'Erythrée au cours de laquelle son talent de chirurgien et son dévouement apparaissent pleinement.

Après l'Erythrée, il quitte l'Ambulance Chirurgicale Légère pour prendre le commandement de l'Ambulance Hadfield-Spears en qualité de médecin-chef.

Avec son unité, il participe à la campagne de Syrie (juin 1941) avec déplacement de la structure à Derra puis Damas pour traiter un grand nombre de blessés issus des combats entre les hommes de la France libre et les Français restés fidèles à Vichy avant que ces deux camps ne signent un armistice le 14 juillet 1941 à Saint-Jean-d'Acre

Puis Fruchaud fait installée l'ambulance à Beyrouth où elle reste plusieurs mois et tient lieu d'hôpital de garnison. Henri Fruchaud tire profit de cette période d'accalmie pour mettre au point un poste chirurgical mobile consistant en deux camions pouvant être assemblés entre eux et projetés en avant du dispositif principal de l'ambulance.

Elle rejoint ensuite la Libye aux côtés de la 1ère Brigade Française Libre du général Koenig et notamment dans la position de Bir Hakeim de février-mai 1942. Fruchaud fait installer un poste chirurgical avancé, entièrement enterré et camouflé. Durant la bataille et sous les bombardements, il arrive à opérer les blessés dans des conditions désastreuses. Il reste sur place malgré l'arrivée de la relève le 30 mai et il est évacué avec son équipe le 10 juin.

Malade, Henri Fruchaud est évacué sur Alexandrie. Il est ensuite affecté à l'Hôpital militaire de Damas et nommé chirurgien-consultant des Forces Françaises Libre puis nommé à l'hôpital militaire d'Alexandrie.

Il est promu médecin lieutenant-colonel à titre temporaire le 15 mai 1942 il est affecté à l'hôpital militaire temporaire médecin Rottier puis à l'hôpital militaire temporaire Henri de Verbézieux.

En mai 1943 il est de nouveau à l'hôpital militaire Rottier puis mis à disposition du général, chef de l'État-Major général à Alger.

Le 18 septembre 1943, Fruchaud est nommé médecin-chef de la Formation chirurgicale mobile n°2 ( Base 901) créée pour accompagner le Corps Expéditionnaire Français en Italie.

Il y opère avec succès dans des conditions précaires jusqu'en mars 1944, date à laquelle il est affecté comme directeur de l'hôpital Saint-Louis d'Alep le 10 mai 1944 où il reste jusqu'en 1948 pour rejoindre la 9° Région Militaire.

Après la guerre, il est d'abord affecté en Tunisie ( décret du 15 septembre 1949) puis rejoint la Syrie jusqu'en 1957. En effet en 1957, les conditions de sécurité consécutives à la naissance difficile de l'État d'Israël le contraignent à revenir en France et il est affecté de nouveau à la 9° Région Militaire.

Il prend sa retraite le 31 mai 1957 et il s'installe à Poitiers où il exerce à l'hôpital public jusqu'en décembre 1959.

Il est admis dans l'honorariat de son grade le 7 août 1958.

Henri Fruchaud décède le 11 août 1960 à Brunoy dans l'Essonne.

Il a été inhumé à Trémentines dans le Maine-et-Loire.

Publications :

• La tradition chirurgicale, Angers, Éditions de l'Ouest, 1931.

• Chirurgie de la tuberculose pulmonaire : Indications, techniques et résultats, Paris, Saint-Amand, 1935.

• Éloge de l'esprit chirurgical, Angers, Éditions de l'Ouest, 1938.

• Traitement médico-chirurgical des pleurésie purulentes tuberculeuses, Paris, G. Doin, 1939.

• Forces françaises combattantes : Chirurgie de guerre, Beyrouth, Les lettres françaises, 1943.

• Anatomie chirurgicale des hernies de l'aine, Paris, G. Doin, 1956.

• Chirurgie de l'étage supérieur de l'abdomen, Paris, G. Doin, 1960.

Décorations :

• Commandeur de la Légion d'Honneur

• Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945

• Médaille Militaire

• Croix de Guerre 14/18 (4 citations)

• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)

• Médaille Coloniale avec agrafes "Erythrée", "Libye"

• Médaille de Saint-Georges (Russie)

Postérité :

• Une rue d'Angers porte son nom :

• Rue Henri Fruchaud – Chirurgien colonel de la France Libre, Compagon de la Libération

• La promotion 2018 de l'École de santé des Armées de Lyon porte le nom de : Médecin colonel Henri Fruchaud