Retraites
Prendre sa retraite, la coordination européenne en matière de sécurité sociale, la réforme des retraites en France, projet de mise en oeuvre d'un système universel par points.
Prendre sa retraite
Vous avez travaillé en France et à l’étranger, en UE ou hors UE dans des pays ayant chacun une convention bilatérale avec la France, liquider votre retraite est un « casse-tête ».
Votre retraite est un droit mais son attribution n’est pas automatique. C’est à vous de faire la demande.
Quand on a eu des carrières multiples, il est important de la demander à temps (compter six mois dans les cas simples). Il est recommandé de demander un relevé de carrière dès 50 ans. De nombreux Français de l’étranger ne le reçoivent pas automatiquement. La coordination européenne en matière de sécurité sociale, régie par les règlements 883/2004 et 987/2009, permet de prendre en compte, pour le calcul de la retraite acquise dans chacun des pays de l’Union, l’ensemble des périodes cotisées dans les divers régimes obligatoires. La coordination s’applique aussi bien pour les salariés que pour les professions libérales.
En France la retraite est calculée d’après
le salaire de base
la durée d'assurance au régime général
le taux en fonction du nombre total de trimestres tous régimes de base confondus (taux plein=50%).
Pour les petites retraites le minimum contributif (MICO) assure une retraite minimum. Pour avoir un MICO au taux plein, il faut avoir validé tous ses trimestres. Pour en savoir plus
Attention bien que les trimestres même validés à l’étranger soient pris en compte dans le calcul du MICO, ils sont cependant également proratisés.
Pour bien comprendre le système actuellement en vigueur, voir le lien ci-dessous relatif à la réforme de 2013 avec le tableau des calculs.
Les retraites depuis 2013 (hors régimes spéciaux)
* Retraités en Europe: "Le casse-tête de la couverture santé": Lire mon article à ce sujet dans la Voix de France de mars-avril 2014 (en téléchargement ci-dessous)
Le projet de réforme 2020
La réforme à laquelle le Gouvernement travaille vise à créer un système universel à points dans lequel un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le montant où il a été versé et quel que soit le statut de celui qui a cotisé. A savoir l'application d'un régime par points, à l'instar de ce que les caisses complémentaires ARRCO et AGIRC ont déjà adopté à l'initiative des partenaires sociaux. Le problème reste de savoir s'il convient de relever l'âge légal de 62 à 64 ans pour assurer l'équilibre du système à long terme. La négociation sur l'équilibre financier a été renvoyée aux partenaires sociaux jusqu'en avril 2020. Pour en savoir plus, consulter le site du gouvernement en lien ci-contre.
Les manifestations qui ont lieu en opposition à ce projet reflètent les craintes des Français sur les points suivants:
Crainte de voir repousser l'âge de départ à la retraite. Or si le nombre de trimestres pour avoir un taux plein augmente, c'est une manière déguisée de repousser l'âge de départ sans le dire. Les pays européens ont tous repoussé l'âge de la retraite après 62 ans sauf la France car la durée de vie augmente, le nombre d'actifs par rapport aux retraités diminue et il est difficile de ne pas prendre en compte ces facteurs.
Amalgame d'une part entre les régimes spéciaux financés par le contribuable et déficitaires et d'autre part les régimes autonomes financés par les assurés (avocats, architectes, médecins…) qui non seulement sont à l'équilibre mais même excédentaires. La spécificité de ces professions est prise en compte dans ces régimes (début de cotisation tardive car études longues, retraite au taux plein seulement à 65 ans pour les médecins). Avec un régime universel ils ne pourraient jamais atteindre le nombre de trimestres nécessaires au taux plein puisqu'ils commencent à cotiser vers 30 ans ou plus.
Crainte de ne pas voir prise en compte la pénibilité de certaines professions.
Le manque de précision sur des points importants de la réforme: on a assité ces derniers temps à des négociations avec certaines professions qui garderaient un régime spécial.
La question qui se pose est: Est-il possible en tenant compte: 1/ du nombre d'actifs qui diminue,
2/ du nombre de retraités et de chômeurs qui augmente, 3/ de l'allongement de la durée de la vie, de garder le régime actuel par répartition? Très franchement la réponse est non.
Pour l'heure en ce qui concerne le projet de réforme, la réponse est également non. D'ailleurs son financement n'est pas clair et n'a même pas été encore débattu devant les parlementaires!
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