publié le il y a 16 minutes par " Vivre a la Patetiere"
Nous avions écrit au SYTRAL pour les questionner sur l'impact de la pollution des sols sur les malheureuses brebis chargées de débroussailler la zone polluée.
nous avons reçu une réponse circonstanciée de Anna Pacitto,
avec les résultats complets des deux campagnes d'analyse de sol, en 2010 et en 2011.
Il est étonnant que leur avis actuel corresponde assez bien à celui que nous avons nous-même émis sur ce site l'an dernier (voir ci-dessous)
comme par hasard, après que le commissaire-enquêteur se soit servi de cette pollution pour renforcer l'intérêt du projet du Sytral, en reprenant l'argument aussi utilisé par la Mairie et par "Craponne à venir".
REPONSE PAR MAIL 16 02 2012
Bonjour Monsieur,
Suite à votre mail du 6 février dernier, je vous remercie tout d’abord de l’intérêt que
vous portez à notre chantier ainsi qu’à notre personnel (brebis et hommes).
Afin de répondre à vos interrogations, je me permets de faire un petit historique.
Eté 2010 : Une série d’analyses a été effectuée en 2010 pour permettre un diagnostic
de pollution des sols dans le cadre d’évacuation des terres ; le pont de la Patelière se
trouvant sur le tracé de LEOL.
Ceci pour 2 raisons évidentes :
- Le tracé se trouvant sur une ancienne voie de chemin de fer, il est connu qu’il y a
toujours de la pollution au droit des voies ferrées.
- Le pont a servi de décharge pour les habitants de Craponne pendant de nombreuses
années et a ainsi été remblayé.
Méthodologie : Cette étude a consisté à l’analyse de prélèvements réalisés à
différentes profondeurs (1,5m, 3,5m, 5m et 6 m de profondeur) à la pelle mécanique.
Résultats (voir tableaux) :
- Nature des sols correspond à des remblais.
- Des valeurs en arsenic, cadmium, chrome, plomb et mercure supérieures aux
gammes de valeurs couramment observées dans les sols au niveau local et national
au droit du prélèvement à 5m de profondeur.
- Des valeurs en mercure supérieures aux gammes de valeurs couramment observées
dans les sols au niveau local et national au droit des prélèvements à 1,5m et 3,5m
de profondeur.
- Des concentrations inférieures, en hydrocarbures pour l’ensemble des échantillons
analysés.
- Quelques constats organoleptiques de présence potentielle de pollution ont été
identifiés telle que la présence de terre noirâtres zonées ponctuellement entre 5 et
6m ainsi que la présence de bitume. Aucune odeur suspecte au droit de la fouille.
Ce qui implique :
- Les personnes intervenant sur le chantier devront avoir l’équipement nécessaire.
- Qu’il n’y a pas de danger pour les brebis qui débroussaillent puisque les racines des
buissons ne descendent pas à ces profondeurs.
- Cela a permis d’avoir un premier aperçu et la nécessité de sondages supplémentaires
pour établir le mode opératoire de l’évacuation et le traitement des terres polluées.
Eté 2010 : cette série de sondage a été effectuée pendant les sondages qui avaient
pour but de vérifier la solidité de l’ouvrage existant. La consigne avait été donnée aux
entreprises intervenant sur site de bien remettre « la terre dans le même sens » puisque
l’on se doutait de cette pollution.
Résultats : ces sondages ont permis de connaître l’état des fondations du pont et par
conséquent des travaux à réaliser sur cet ouvrage.
En 2011 : Des sondages complémentaires (à ceux de 2010) se sont avérés nécessaires
pour connaître le traitement à donner des terres polluées dans le cadre de l’évacuation
et identifier l’étendue de la zone.
Méthodologie : Cette étude a consisté en la réalisation de 6 sondages (de 2 à 7 m de
profondeur) à la foreuse mécanique et de prélèvements d’échantillons des sols pour
analyse des métaux lourds et des hydrocarbures totaux.
Résultats : Nature des sols correspond à des remblais. Quelques constats
organoleptiques de présence potentielle de pollution ont été identifiés telle que la
présence de terre noirâtres. Aucune odeur suspecte au droit des sondages.
Les analyses (voir tableaux) :
- présence d’arsenic à -3m, -4m, -5m de profondeur sur certains sondages.
- présence de mercure de -2m à -7m de profondeur sur certains sondages.
Aucune pollution en surface. De plus avec les pluies, les pollutions descendent dans les
sols.
Ce qui implique :
- Qu’il n’y a pas de danger pour les brebis qui débroussaillent puisque les racines des
buissons ne descendent pas à ces profondeurs.
- D’autre part, cela confirme quant aux dispositions à prendre pour les personnes
intervenant sur le chantier pendant le terrassement, elles devront être équipées des
tenues adaptées.
- Cela a permis aussi d’établir des devis pour l’évacuation et le traitement ultérieur des
terres polluées.
En espérant avoir répondu à vos interrogations.
Je reste à votre disposition.
Cordialement
Anna Pacitto
Chargée des relations riverains
PJ : sondages 2010, sondages 2011
Sondages pont la pateliere 2011endroit.pdf (2059k) " Vivre a la Patetiere",16 févr. 2012
Sondages pont la patelière 2010 endroit.pdf (911k) " Vivre a la Patetiere",16 févr. 2012
CI-DESSOUS LE DOSSIER REALISE EN MAI 2011
publié le 24 avr. 2011 12:08 par " Vivre a la Patetiere"
Le Sytral a annoncé que les analyses de sols prélevés à 5 m de profondeur pendant les fouilles sous le pont de la Patelière donnaient des taux importants en métaux lourds. Cette zone a été ainsi présentée comme une zone polluée. Cette découverte a été montée en épingle, comme une aubaine pour LEOL puisque les travaux de création de la ligne sous le pont permettraient de facto une dé-pollution du site.
Nous mettons en P.J les sites web spécialisés que nous avons consultés.
Ils permettent de constater que le Sytral s'est référé aux valeurs couramment observées dans les sols d'un département et non aux "seuils de réglementation". Si on étudie les taux en rapport avec ces seuils, ils sont en effet importants, un peu au dessus du seuil parfois, mais pas au point de conclure à une "pollution dangereuse".
Certes, si cette terre devait être retirée, elle devrait bénéficier d'une procédure spécifique de traitement ou de stockage (c'est annoncé dans l'étude soumise à l'enquête mais pas précisé spécifiquement dans le budget).
Mais ces prélèvements ont été effectués à - 5 m, alors qu'une couche en surface de 30 à 50 cm de terre saine empêche tout risque de contamination.
La terre a été très remuée lors de ces fouilles, la surface actuelle est certainement chargée des métaux qui étaient auparavant enterrés. Les poussières pourraient donc être nocives mais elles ont été stabilisées par la nouvelle végétation .
D'autre part, le risque de pollution par ruissellement reste à prouver: les analyses des puits à proximité ne révèlent aucune trace importante de métaux lourds, donc les nappes phréatiques éventuelles n'auraient pas été touchées. La pollution de l'Yzeron par le site de la Patelière n'est pas du tout démontrée non plus. (Par contre, la décharge Collet est une source de pollution avérée et bien plus proche de l'Yzeron).
post-scriptum : dans les tableaux transmis par la FRAPNA, apparaissent les taux considérés comme dangereux de classe I.
Le cadmium, le plomb et le cuivre sont présents à des taux bien inférieurs aux seuils de dangerosité.
Par contre, pour l'Arsenic, le taux limite est de 37 mg/kg alors que les concentrations relevées sont de 145 mg; cela indique quand même une dangerosité actuelle des sols du fait des fouilles. (L'arsenic était un des composants de la créosote, utilisée pour le traitement des traverses par les Chemins de Fer et comme défoliant.)
ci dessous, les photos des fouilles de l'été 2010:
Interprétation des chiffres/ pollution du sol en métaux lourds.
Manon Pasteur mars 2011-
Pour commencer, il n'y a pas de « seuil réglementaire » pour les métaux dans les sols. Les métaux sont des constituants à part entière des sols comme la matière organique, les sels minéraux, l'azote ou le phosphore..., ne pas en retrouver dans les sols serait très inquiétant.
Les valeurs qui figurent dans gissol correspondent aux teneurs moyennes (médiane...) qui sont analysées dans les sols du département. Par comparaison, c'est comme pour une prise de sang, où les valeurs "standards" sont indiquées pour différents paramètres recherchés. Elles ne sont en rien protectrices envers la santé humaine.
Gissol ne donne pas de valeur pour l'arsenic, la valeur donnée au niveau national est de 25 mg/kg
Quoi qu'il en soit, 145 mg/kg est une concentration très élevée qui peut engendrer effectivement des risques pour la santé humaine, risques liés à l'ingestion de terres, poussières...
Ce qui est vraiment important pour statuer sur le risque, c'est de savoir :
- si la pollution est présente dans les 1ers cm du sol : dans ce cas il y a un risque ;
- ou si elle est présente en profondeur : pas de risque.
( cf le visuo-schéma en pj.)
En revanche, les risques pour l'environnement semblent limités : pas d'impact sur les eaux souterraines, pas d’ impact remarquable sur la végétation à cet endroit .
Par contre, les aménageurs vont devoir dépenser des sommes très élevées pour dépolluer les matériaux extraits et réaménager le site (coût d'élimination des terres plus important, coût du retraitement ou du stockage spécifique, éventuellement mise en place de servitudes...)
AVIS DE LA FRAPNA de mai 2011 sur les valeurs relevées en métaux lourds au pont de la Patelière.
Ci-joint un tableau qui précise les bruits de fonds géochimiques pour les 4 éléments mentionnés (cuivre, cadmium, arsenic et plomb).cf [ Criteres_de_gestion_sites et sols pollués_avril_2009.xls (605.5 Ko) ]
En comparaison avec les valeurs exposées, il en ressort que celles-ci sont caractéristiques d'anomalies naturelles moyennes à fortes. Il peut donc s'agir de remblais anthropisés issus d'activités industrielles antérieures. Ceux-ci ne sont pas significatifs d'un risque majeur de contamination pour l'environnement, en termes d'ingestion ou de migration vers des ressources en eau. Néanmoins, en cas de travaux, leur évacuation doit être envisagée selon les filières réglementaires en vigueur.