En introduction, nous donnons copie de la lettre envoyée à Mr Lambert par Annie Ladreyt, riveraine du chemin de la Patelière, en décembre 2010, avant le vote du Conseil Municipal.
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux de Francheville,
Officiellement à ce jour, aucune décision n’a été prise relativement au tracé de LEOL à Francheville.
Pour le Sytral, il semble pourtant que la solution passant par Bel Air est celle qui serait retenue après un
semblant de concertation.
« L’incohérence paysagère guette le péri-urbain. Qu’y pouvons-nous ? » demande le CAUE du Rhône dans sa
lettre n°54 d’octobre 2010. « En dépit de ses intentions, la loi SRU 2000 ne semble pas pour l’instant capable de maîtriser la « tartinade » pavillonnaire et ses infrastructures collatérales. La balle est donc dans le camp du local, de l’élu, du technicien, et de l’habitant » répond-il dans cette même lettre. C’est en tant qu’habitante de ce quartier depuis 1977 que je souligne et m’adresse à vous, la décision étant du ressort de l’élu.
J’ai participé à l’enquête publique d'avril 2009 relative au shunt des esses où j'écrivais " Qu’en est-il du
projet global du Sytral et de sa poursuite au-delà du carrefour de la Table de Pierre ? On saucissonne un
projet pour le faire avaliser."
Cette année, lors de la concertation publique, j’écrivais au Sytral le 18 mai 2010 : Après le passage en force dans un
site à 150m d'une zone classée Znieff I, voici la suite... Cessez d'invoquer le manque d'altruisme des habitants des quartiers concernés, des permis de construire ont été délivrés sans tenir compte a priori des infrastructures routières et ensuite, on replâtre en détruisant irréversiblement l’ensemble du site… ! Ce projet de "site propre" n'est ni propre, ni efficace.
La référence au FOL fermé en 1954 (infrastructures détruites) est un leurre mensonger. Un tramway du XXIème siècle serait seul à même de transporter efficacement et sans nuisances sonores, olfactives, écologiques les habitants de l'Ouest lyonnais vers la ville.
L'argument que la RD 489 n'est pas assez large m'interroge... Par quel miracle le tracé Patelière /Tourette serait-il plus large ?
Et là, cela ne fait rien d'abattre des arbres ???
Sans doute vaut-il mieux déplacer, multiplier et élargir les zones de pollution olfactive, sonore, et détruire irrémédiablement la biodiversité existante par l'imprévoyance humaine ? Ce n'est pas mon avis.
Que vont devenir :
• le projet d’éco-quartier à Bel Air?
• le projet Nature Yzeron englobant l’ensemble des espaces naturels de Craponne et
de Francheville et qui fait l’objet, d’après le site municipal ( !), d’une politique active
de protection et de valorisation ? l’accès aux écoles maternelle et élémentaire ?
• la sécurité des enfants ? des piétons ? des cyclistes ? Sur le tracé du chemin de la
Patelière, il y a des immeubles, des villas, un lotissement, avec les mouvements de
résidents correspondants…
• les accès au sentier nature de l’Yzeron…
• Et les chênes centenaires…
Abonnée TCL depuis une trentaine d’années, ayant vu, éprouvé (et souffert de) l’asphyxie automobile
qui guette l’Ouest lyonnais, je pense que le projet Sytral et son étape 3 (contournement de la RD 489 par Bel
Air) n’est pas une solution durable au niveau efficacité et investissement et que c’est une solution
écologiquement désastreuse et irréversiblement destructrice d’un quartier où il faisait bon vivre.
Pourquoi la voie Romaine qui n’a plus (hélas) le même patrimoine naturel, qui est bien plus large que
le chemin de la Patelière, qui héberge de nombreuses entreprises et bureaux (mais pas d’écoles et un nombre
nettement inférieur de résidents) n’est-elle pas une solution plausible ?
Loin de moi l’idée de vouloir repousser les nuisances hors de ma vue mais que penser de la destruction
envisagée d’un quartier pour y faire passer des bus express (qui en plus, ne s’y arrêteront même pas) !
L’asphyxie routière de l’Ouest Lyonnais mériterait une solution davantage élaborée et concertée que
des crédits budgétaires à utiliser avant une date déterminée et une telle précipitation…
La deuxième étape LEOL (réponse du Sytral du 21 mai 2010 au verso) n’est toujours pas à l’ordre du
jour, le maire de Tassin y étant opposé, alors pourquoi avancer sur la troisième étape que le Sytral résume à
« Quant aux arbres qui d’après vous seraient à abattre, ils se réduisent à du taillis simple
souvent clairsemé. » ?
Un comptage de 1999 (Progrès du 9/11/2010) chiffrait à 9000 véhicules par jour sur la voie Romaine.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Pourquoi un tramway (ou un tram-train) envisageable (voir réponse Sytral) à partir
de 20 000 personnes par jour ne serait pas une solution plus durable et plus efficace pour inciter réellement à
l’utilisation des TCL ? 30 000 véhicules sont attendus dans 10 ans (Devant chez vous n°62 –décembre 2010).
L’objectif est-il bien d’inciter les gens à ne plus utiliser leurs voitures pour aller en ville ?
Au vu de l’épisode neigeux du 30 novembre, où TCL a arrêté la circulation de tous les bus à 15h, les bus n’étant pas équipés de pneus spéciaux … qu’en sera t’il de cette ligne « express » ? Et le 1er décembre, le chemin des Aubépines a été fermé le matin après que plusieurs véhicules se soient mis en travers de la pente… Quand les projets prendront-ils en compte les réalités du terrain et les conditions climatiques imposées par la nature ?
Les habitants du quartier de Bel Air sont très attachés à leur cadre de vie. La partie de ce quartier qui permet l’accès à l’Yzeron ne doit pas être dénaturée.
La responsabilité des élus est de prendre en compte le respect du patrimoine naturel qui ne leur appartient pas et la qualité de vie des habitants, au-delà des opportunités financières.
Les habitants de Bel Air en appellent à la conscience des élus, au-delà des enjeux électoraux qui seront nettement compromis au niveau de Bel Air.
Sachant tout ce qui vous lie à l’humanisme qui a fait éclore ce quartier il y a 30 ans, Monsieur le Maire,
certaine que vous souhaiterez en conserver l’âme et espérant que ce courrier retiendra toute votre attention
avant une décision expéditive lors du conseil municipal, je vous prie d’agréer Monsieur le Maire, Mesdames et
Messieurs les Conseillers, mes sincères salutations.
Annie Ladreyt
Ce courrier s'appuie sur la réponse du Sytral aux protestations laissées sur leur site web lors de la Concertation de mai 2010, cf ci-dessous, cela permet de résumer leurs positions:
Madame,
Le Sytral vous remercie de l’intérêt, bien que défavorable, que vous portez au projet LEOL.
Permettez-nous de vous rappeler la philosophie de ce projet : il repose sur la volonté de
convaincre les automobilistes de l’ouest de délaisser leur voiture au profit des transports en
commun afin, notamment, de protéger le cadre et la qualité de vie des habitants de
Craponne, Francheville, Tassin, Lyon 5° et 9°. Pour cela, il est indispensable qu’aux heures de
pointe, les déplacements domicile/travail et domicile/études en transports en commun, déjà
très attractifs par les conditions financières faites aux salariés depuis la loi entrée en vigueur le
1.1.2009 et aux étudiants par la volonté du Sytral, le soient aussi par la réduction du temps de
parcours. Le projet LEOL remplira cet objectif car les temps de trajets deviendront largement
inférieurs à ceux des voitures.
-« On ne saucissonne pas un projet pour le faire avaliser. » Depuis 2005 où le conseil Général et
le SYTRAL ont lancé publiquement des études pour la desserte en transports en commun de
l’ouest lyonnais, la volonté a été affermie. Le plan de mandat 2008 – 2014 du SYTRAL adopté
par le Grand Lyon et le Conseil Général l’atteste. Attendre qu’un projet d’une aussi grande
longueur soit prêt à être lancé dans son ensemble est le meilleur moyen pour qu’il ne se réalise
pas. L’essentiel est d’avoir un fil conducteur.
Par exemple après le Shunt des Esses qui était la 1er étape, la 2e devait être le site propre
Joliot-Curie avec la suppression du point noir au carrefour avec la route de Brignais
unanimement souhaitée par les utilisateurs des transports en commun. Cette 2e étape devrait
être maintenant en service, mais le SYTRAL, pourtant financeur du projet, attend toujours
l’autorisation du maire de Tassin pour commencer les travaux. Rien ne peut se faire sans
l’accord d’un maire. La 3e tranche soumise actuellement à la concertation publique, élaborée
d’une façon constructive depuis près de 2 ans avec les municipalités de Craponne et
Francheville, risque de subir, elle aussi, le même type d’aléa puisque le maire de Francheville,
encore très favorable en Février 2010, s’est transformé en adversaire à partir du 19 mars, sans
que l’on en comprenne les raisons.
-Passage en force dans un site à 150m d’une zone classée Znieff 1 ? Nous pourrions dire que
150m ce n’est pas dans la zone, mais pourquoi passage en force ? Rappelons que Tassin et
Francheville étaient d’accord et que l’enquête publique (à ne pas confondre avec
concertation publique) a été favorable.
-Pour les permis de construire, retournez vous vers les maires qui en ont la compétence, mais
pas vers le SYTRAL qui n’y peut rien (notamment à Bel-air où la densification va continuer).
-Un site ni propre, ni efficace ? Pour le propre, les arguments ne manquent pas mais le
développement serait trop long. Par contre, inefficace ? Vous êtes dans l’erreur totale.
-Un tramway dans l’ouest (mode de transport envisageable à partir de 20 000 à 30 000
personnes par jour) est le type même d’argument qui aboutirait à ne rien faire en raison d’un
bilan économique très défavorable. Or n’oublions pas que le budget du SYTRAL est constitué
d’argent public à 75%.
-La RD489 n’est effectivement pas assez large pour un aménagement garantissant toutes les
fonctions de déplacements : site bus bidirectionnel, 2 voies voitures, 2 files de stationnement (il
y a de multiples commerces), 2 trottoirs. Pour obtenir une largeur suffisante, il faudrait non
seulement abattre les arbres, mais aussi des maisons. L’emprise du CFOL sur le tracé
Pateière/Tourette (interdit aux voitures par contrôle d’accès) est largement suffisant pour
recevoir les voies pour LEOL, pour les vélos, pour les piétons. Quant aux arbres qui d’après vous
seraient à abattre, ils se réduisent à du taillis simple souvent clairsemé.
-Enfin en ce qui concerne la pollution, lorsque LEOL entrera en service, les bus hybrides auront
fait leur apparition à Lyon (les bus actuels sont déjà munis de pots catalytiques et de filtres à
particules). Précisons que les lignes 73 et 74 sont maintenues, et que LEOL ne fonctionnent
qu’aux heures de pointe, pas les week-end, ni pendant les vacances d’été.
Restant à votre disposition,
Salutations distinguées
Webmaster du Sytral
D'autre part, veuillez trouver en P.Jointes les courriers adressés aux élus et aux candidats aux cantonales pour leur demander de se positionner sur le projet de LEOL.
En fonction de leurs courriers et de leurs affirmations, nous leur avons répondu pour contester leurs propos à partir de nos propres relevés et études et pour les éclairer sur notre contre-proposition de réaménagement de la RD 489.