07 juin 1970

Tulsa (Assembly Center Arena)

Titres :
1. Spanish Castle Magic
2. Stone Free
3. Hey Baby (New Rising Sun)
4. Hey Joe
5. Freedom
6. I Don't Live Today
7. Foxy Lady
8. Red House
9. Message To Love
10. Room Full Of Mirrors
11. Flamenco Passage
12. Star Spangled Banner
13. Purple Haze
14. Ezy Ryder
15. Voodoo Chile (Slight Return) [pas d'enregistrement]

Le weekend suivant les deux concerts enregistrés professionnellement à Berkeley, le trio Hendrix/Cox/Mitchell repartait sur les routes sans toutefois suivre vraiment le schéma habituel du "Cry Of Love Tour", prévu pour laisser le reste de la semaine libre afin d'avancer sur le quatrième album studio, en effet, avant de se produire à l'Assembly Center Arena de Tusla le dimanche 7 juin 1970, le groupe a donné deux concerts au Texas les vendredi 5 et samedi 6 juin, mais il continuera sur la lancée en se produisant les mardi 9 et mercredi 10 juin suivants, peut-être les dates de trop ? Nous y reviendrons...Le répertoire est ici sans surprise : il est dans la lignée du reste de la tournée, et des deux concerts donnés à Berkeley.
Le concert débute par un Spanish Castle Magic solide, les deux soli de Jimi ne sortent pas spécialement des sentiers battus mais ils sont énergiques et montrent un groupe qui part sur de bonnes bases.
Joué pour la première fois avec le nouveau trio la semaine précédente à Berkeley, Stone Free jouit d'une certaine fraicheur à ce stade de la tournée, le solo central reprend certains éléments déjà connus des amateurs du guitariste, mais ne sent pas le réchauffé pour autant : il constitue au contraire le point d'orgue du titre., i ne reste de Hey Baby (New Rising Sun) que son introduction, très bien jouée d'ailleurs, mais trop courte pour extrapoler quoi que ce soit.
L'enregistrement de Hey Joe débute un peu avant le premier solo, qui s'écarte légèrement de celui de la version studio, avec Stone Free, c'est son premier Single face A et face B que Jimi a réintroduit dans son répertoire à Berkeley : cette version est toutefois nettement impressionnante que celle jouée la semaine précédente, notamment à cause d'un chant très moyen, Jimi nous gratifie de l'habituelle citation de circonstance du "I Feel Free" des Beatles, son second solo nous replonge quelques années en arrière : c'est avec les dents qu'il est exécuté...
Depuis le début du Cry Of Love Tour, Freedom n'a jamais constitué un des points forts des performances de Jimi, ce n'est pas à Tulsa que ça change : outre un chant plus qu'approximatif, le solo de Jimi est à certains moments complètement raté, suit I Don't Live Today, dont c'est la dernière version documentée, et donc peut-être la dernière version jamais jouée, le chant de Jimi n'est toutefois pas très appliqué.
Si Foxy Lady soulève l'enthousiasme des spectateurs, la version n'est pas très convaincante pour autant, le tempo est trop élevé, empêchant la lourdeur naturelle de la rythmique de pouvoir s'installer, le chant là encore assez limite, le solo central part (plutôt bien) sur les bases de la version studio, il est à un moment couvert par les manifestations de certains spectateurs, sans doute liées au jeu de scène de Jimi.
Red House est indiquée pour la forme : il ne subsiste que trois secondes du titre lui-même.
En l'absence de "Machine Gun", Message to Love est le seul rescapé du dernier album en date de Jimi, si le chant s'améliore sur ce titre, le solo central est assez moyen, prenant l'eau à certains moments, Room Full Of Mirrors est régulièrement jouée depuis le début de la tournée, mais là encore ce n'est pas une version très convaincante, le tempo est trop élevé, et le chant de Jimi ne fonctionne pas : les nouveaux titres du trio posent toujours autant problème...
Le passage flamenco souvent joué en introduction de "Hey Baby (New Rising Sun) fait le lien avec un Star Spangled Banner assez faible, sans lyrisme (d'autant qu'il semble que Jimi éructe dans le micro aux deux tiers de son interprétation), Jimi joue le thème assez rapidement, comme s'il voulait en terminer le plus vite possible.
Comme à Woodstock, Jimi enchaine avec Purple Haze, soutenu par les battements de mains de l'audience, là encore, c'est loin d'être une version inoubliable, lors du solo central, c'est l'amplification qui se joue de Jimi et non l'inverse comme lors des grands jours.
L'enregistrement se termine par Ezy Ryder avec un chant de Jimi bâclé, Voodoo Chile (Slight Return) est indiqué dans la setlist sur le site officiel, mais aucune note n'en a été enregistrée.
Au final ? Après un début plutôt réussi, la qualité musicale de ce concert décline inexorablement. Jimi semble peu impliqué, honorant ces dates pour des seules raisons contractuelles, afin de financer son propre studio, l'Electric Lady, où il ne va pas tarder à enregistrer ses ultimes séances... d'un tout autre niveau.