1er décembre 1968

Chicago (Coliseum) : 1er décembre 1968

10000 spectateurs


Titres :
1. Killing Floor
2. I Don't Live Today
3. Spanish Castle Magic
4. Foxy Lady
5. Red House
6. Sunshine Of Your Love
7. Voodoo Child (Slight Return)
8. Fire
9. Purple Haze

En année 1968, Chicago n’aura pas été oubliée puisque visitée en février, en août puis en décembre, le show du 1er décembre au Coliseum est le dernier des 149 donnés par l’Experience en 1968, lorsque l’on sait que le groupe a pris aussi le temps d’enregistrer un double album aussi abouti que ”Electric Ladyland”, on imagine que le mois de repos jusqu’à la reprise des tournées le 8 janvier 1969 en Europe a dû être le bienvenu.
Hendrix a choisi d’ouvrir son concert par une reprise du titre de
Chester Burnett Killing Floor (il y aura un faux départ), on notera que ce titre très peu interprété sera presque toujours placé en ouverture, que ce soit un concert de début 1967 ou de fin 1970, la version présentée est beaucoup plus longue que la célèbre interprétation de Monterey (près de 6 minutes contre 3), avec en particulier un très bon solo central.
Jimi dédicace le second morceau,
I Don't Live Today, aux Black Panthers et aux indiens d’Amérique, comme souvent en cette fin de tournée, le titre présente un très long solo divisé en deux parties reliées par un pont bruitiste, on continue sur les mêmes bases avec Spanish Castle Magic, qui témoigne comme les deux premiers titres de l’extraordinaire capacité d’improvisation musicale du groupe, en particulier de son leader, les couplets chantés sont fidèles aux versions studio, mais les solos s’étalent sur plusieurs minutes, il faut noter qu’ici la chanson est exécutée sur le même tempo, sans break ni moment calme pendant près de sept minutes.
Foxy Lady bénéficie d’une intro rallongée et d’une interprétation de tout premier ordre de la part de Mitch, on l’imagine aisément derrière ses fûts bouger dans tous les sens, comme pour les autres titres, le solo est rallongé, ce qui est assez rare pour Foxy Lady, qui présente généralement en live que peu de changements par rapport à la version studio.
C’est armé de sa Gibson SG blanche que Jimi s’attaque à
Red House, Jimi chante juste et avec conviction, et a le blues, le morceau est prétexte à des très longs solos inspirés, avec des accélérations imposées par Mitch, des moments très calmes, des breaks, la wha wha a capella, le tout s’enchaînant avec une fluidité extraordinaire.
Jimi rend un vibrant hommage à
Eric Clapton et à Cream pour continuer, puisque c’est Sunshine Of You Love qui succède à "Red House", toujours à la Gibson SG. Le morceau est joué en instrumental, ce qui permet à Noel de délivrer un excellent solo de basse distorsionnée, Jimi se contentant de jouer une rythmique étouffée pour mettre en avant son bassiste, le riff principal peut ensuite reprendre pour la fin du morceau.
Seul titre issu du nouvel LP du groupe ”Electric Ladyland”,
Voodoo Child (Slight Return) est mieux interprété que lors des précédents concerts où il était encore en rodage, le groupe est maintenant bien en place pour cette extraordinaire chanson qui ne quittera plus le répertoire du groupe et du ”Cry Of Love Band” jusqu’à septembre 1970.
Fire est comme toujours assez fidèle à la version studio, avec Noel aux backing, iL y a seulement une petite variante avant de reprendre le chant après le solo, le groupe joue quelques ligne reprenant le riff principal de la chanson, de manière calme et continue, ce qui permet à Mitch de faire étalage de son immense classe.
Un concert de l’Experience ne se termine pratiquement jamais sans
Purple Haze, qui permet de finir le gig en beauté, avec de bonne variations lors du solo joué en partie avec les dents, une partie de slide de la guitare contre le pied de micro et un final a capella joué lui aussi les dents.
C’est donc un excellent show qui a été offert aux spectateurs du Coliseum de Chicago, Jimi ne rencontrant pratiquement aucun problème de justesse flagrant, mis à part la présence de
Killing Floor, la Set-list est classique pour cette fin de tournée, le groupe est archi rodé, les interprétations sont toutes très bonnes.