28 novembre 1968

New York (Philharmonic Hall) [Premier concert]

Titres :
1. Fire
2. I Don't Live Today
3. Hear My Train A Comin'
4. Spanish Castle Magic
5. Foxy Lady
6. Red House
7. Sunshine Of Your Love
8. Purple Haze

Le 28 novembre 1968, le groupe s’est produit au très prestigieux ”Philarmonic Hall” de New-York, rebaptisé ”Avery Fisher Hall” en 1973, avant l’Experience, aucun groupe de rock n’avait eu l’honneur de jouer dans cette salle somptueuse : L’idée, très originale, était d’offrir à l’Expérience la possibilité de partager l’affiche avec, en première partie, un concert de clavecin joué par Fernando Valenti et la prestation d’une section de cuivres, le ”New-York Brass Quintet”, le programme prévoyait aussi qu’un des membres du groupe de Jimi devrait jouer avec le quintet lors du concert d’ouverture, si on imagine aisément les possibilités que cette opportunité pouvait offrir à Jimi (qui refusa poliment), c’est finalement Mitch qui s’y colla en jouant des percussions sur du Bach et du Mozart, mais il n’y a malheureusement aucun témoignage audio qui circule, le spectacle pris le nom de ”An Electronic Thanksgiving”.
C’est un groupe très en forme qui a ouvert le concert avec un
Fire comme souvent rapide et énergique. Jimi rallonge son solo de plusieurs mesures avant la reprise du chant, laissant même son batteur y insérer un mini solo de batterie.
Mitch débute pour le second titre l’intro de
I Don’t Live Today, si le premier couplet chanté est classique, la suite du morceau est pour le moins exceptionnelle ! Le début du solo de guitare est sans surprise, mais sa continuation durant plusieurs mesures n’est que déluge de sons de toutes sortes, Jimi se calme ensuite un peu avant de repartir de plus belle pour une fin démentielle.
Quelle énergie ! Quel délire à ce stade du concert ! Moins célèbre que beaucoup d’autres titres de l’Experience,
I Don’t Live Today n’en est pas moins fascinant, avec en live une expression de toute la colère de Jimi face au sort réservé aux indiens d’Amérique.
Jimi présente le morceau suivant comme une Jam nommé
Waiting For The Train, que l’on connaîtra par la suite sous le nom de Hear My Train A Comin', la chanson commence sur un tempo assez lent, qui restera le même tout au long du morceau, les premiers couplets présentent des vers qui seront changés par la suite sur les versions de 1969, ce n’est ici que la cinquième fois que le groupe joue le morceau, c’est en effet une sorte de Jam que le groupe propose, qui ne présentera finalement que très peu de changements par la suite dans sa structure.
Spanish Castle Magic est beaucoup plus court que lors du concert de la veille à Providence, le solo n’en est pas moins intense et réussi, avec un break joué a capella, suivi d’un passage avec les dents, Excellente version.
Foxy Lady est ensuite exécutée de manière efficace, comme pour Fire, on est rarement déçu par ce titre joué pratiquement systématiquement depuis les débuts du groupe.
Après ces deux titres explosifs,
Red House ramène un peu de calme dans le Philarmonic Hall, joué sur une magnifique Gibson SG blanche au son si caractéristique, le morceau démarre par une intro instrumentale très lente, jimi chantant ensuite ses couplets avec conviction, le solo est comme souvent inspiré et totalement improvisé, Mitch doublant ses coups de caisse claire durant toute une mesure, Jimi se sert ensuite d’une baguette de batterie pour produire des sons en tapant doucement sur ses cordes, le solo se termine a capella à la wha wha, avant que la section rythmique ne rejoigne Jimi pour la fin du solo et du titre.
Comme sur la vidéo du premier concert de Stockholm de janvier 1969, Jimi joue juste après ”Red House” le
Sunshine Of Your Love de Cream sur sa Gibson SG, Noel nous gratifie d’un solo de basse assez brouillon, pendant lequel on entend des bruits stridents certainement issus du contact entre un micro chant et les cordes de Jimi, Mitch fera aussi son solo de batterie, lui aussi non inoubliable.
Le groupe termine ensuite le morceau en reprenant le riff principal en baissant crescendo son tempo, le dernier morceau,
Purple Haze, est joué sur un rythme très soutenu, avec un solo sauvage à l’extrême, rallongé de plusieurs mesures, comme souvent, Jimi se trompe grossièrement dans ses paroles lors du dernier couplet, on entend ensuite de nouveau des sons produits par le frottement des cordes sur un objet métallique et le final du concert est joué avec les dents.
L’histoire retiendra aussi que l’anniversaire de Jimi a été fêté ce soir là au
Philarmonic Hall, à grand renfort de gâteaux et de cadeaux, c’est donc un super concert qui a été offerts aux spectateurs du Philarmonic Hall ce soir là, avec pratiquement aucun problème de justesse et des versions magnifiques.