30 juillet 1970

Maui (Haleakala Crater) [Premier concert]

Titres :
1. Spanish Castle Magic
2. Lover Man
3. Hey Baby (New Rising Sun)*
4. In From The Storm*
5. Message To Love
6. Foxy Lady
7. Hear My Train A Comin'
8. Voodoo Child (Slight Return)*
9. Drum Solo
10. Fire
11. Purple Haze*
* Titres où Mitch Mitchell a réenregistré sa partie de batterie en studio, la question peut se poser pour Billy Cox.

Une partie du matériel de ce concert est disponible officiellement :
Hey Baby (New Rising Sun)/In From The Storm est disponible sur le quatrième CD du coffret pourpre, Foxy Lady est disponible sur la compilation "Voodoo Child" publiée en 2001 par Experience Hendrix/MCA.
La qualité audio des titres non retouchés est pour du soundboard très mauvaise, l'enregistrement de la batterie de Mitch Mitchell ne correspond en rien à ce qu'on est en droit d'attendre de professionnels (ce qui explique les séances de studio postérieures), en effet, si les toms, la caisse claire et la grosse caisse passent à peu près, l'absence de Charleston et de cymbales multiplie l'aspect sourd de l'enregistrement, et lui font perdre beaucoup de sa musicalité, d'autant que le jeu de Mitch Mitchell, dont les principales influences viennent du jazz, est très aérien et nettement moins basé sur les toms que nombre de ses contemporains (Baker, Bonham).
Les titres retouchés jouissent d'une qualité audio qui est nettement meilleure, le mixage est différent, et on peut même se poser la question d'overdubs éventuels de Billy Cox sur Hey Baby (New Rising Sun), tant la qualité audio de sa basse est meilleur, le résultat est parfois mitigé, car les interactions Hendrix/Mitchell qui font le sel de leurs improvisations sont bien sûr absentes... et donne un coté parfois étrange aux versions.
Ces overdubs posent enfin problème pour le chroniqueur : ce n'est plus véritablement du Live.
Contrairement au premier CD de l'édition Purple Haze Records, "Spanish Castle Magic", qui ouvre le concert, est bien présent ici, la version est honnête... même si Billy Cox se plante en beauté à l'attaque du second refrain, Lover Man souffre d'un cut, de même que l'édition Purple Haze Records.

L'introduction de Hey Baby (New Rising Sun) est lesté par d'inutiles commentaires, on ne passe à la version retouchée qu'en cours d'introduction puis le groupe enchaîne sur In From The Storm, manifestement l'une des compositions les plus prometteuses du groupe en concert (dans la perspective d'un répertoire stabilisé).
Message To Love donne un sentiment de vide incroyable : c'est le jeu de cymbales de Mitch Mitchell qui donne aux versions du trio toute leur saveur, Foxy Lady est un titre officiel : on le retrouve sur la compilation "Voodoo Child".
Hear My Train A Comin' est l'un des moments forts du concert : Jimi livre de superbes parties de guitare, on notera aussi qu'il présente encore une fois cette composition sous le titre de "Get My Heart Back Together".
La version de Voodoo Child (Slight Return) est très intéressante elle aussi, on peut d'ailleurs se demander pourquoi elle n'est jamais sortie officiellement, le concert se termine par deux autres classiques de l'Experience : Fire (non retouché) et Purple Haze (retouché).
Au final ? Un bonne performance du trio Hendrix/Cox/Mitchell, le chant est parfois moyen, mais Jimi graves des parties de guitare mémorables.


Maui (Haleakala Crater) [Second concert]



Titres :


1. Dolly Dagger >

2. Villanova Junction >

3. Ezy Ryder*

4. Red House

5. Freedom

6. Beginnings >

7. Straight Ahead

8. Medley: Hey Baby (Intro)/Midnight Lightning (Riff)/Race With The Devil/Drum Solo >

9. Stone Free (avec citation de "Hey Joe")


* Sur ce titre, Mitch Mitchell a réenregistré sa partie de batterie en studio.


Source commentée : "Into The Clouds"


Le gros point faible de cette source est sa qualité audio. Elle est en effet encore inférieure à celle du premier concert : c'est bien la preuve qu'un enregistrement soundboard peut être de moins bonne qualité qu'une source audience, surtout en terme de musicalité.


La tonalité de ce second concert est fort différente de celle du premier : beaucoup de titres en devenir, et peu de classiques de l'Experience. Les conditions particulières de cette date expliquent sans doute cette setlist tout à fait à part dans le répertoire Hendrixien.



Le concert débute par une version assez moyenne de "Dolly Dagger" (dont c'est la première des deux versions documentées) : pas facile de reproduire la qualité de chant de la version studio lorsqu'on assure en même temps une partie de guitare rythmique complexe.


"Villanova Junction" (titre rare, dont c'est l'ultime version) manque de vigueur : le climat est tellement détendu qu'on pourrait croire par moments que c'est une jam de Clapton des années 70. Peut-être est-ce dû à la prise de son ? Quelques beaux traits de guitare toutefois.


"Ezy Ryder" : bonne surprise ! On comprend pourquoi Mitch Mitchell a réenregistré sa partie de batterie sur ce titre. Jimi chante avec conviction.


Excepté le solo central, "Red House" est jouée dans un esprit assez laid back là encore. C'est une bonne version, sans être inoubliable non plus : le chant est bien assuré mais le solo de guitare (2 cycles de 12 mesures) n'est pas un des ses meilleurs, dans la mesure où la qualité audio permet de s'avancer ainsi...


C'est un Jimi Hendrix en forme qui interprète "Freedom", dont la version est riche en enseignements : ce n'est pas tant la qualité d'interprétation qui pose problème avec ce titre que les arrangements joués : le format du trio trouve ici toutes ses limites. Depuis la fin de l'Experience, on peut tout de même trouver que Jimi fait preuve d'un certain manque de lucidité dans le choix de son répertoire.


"Beginnings" est un autre titre particulièrement intéressant : c'est la dernière des deux seules versions jouées en concert. Malheureusement, la qualité audio est déplorable. Non seulement les cymbales sont inaudibles, mais le reste est tellement sourd qu'on a l'impression de ne rien vraiment entendre.

A la 7ème minute, le groupe joue un riff inédit sur lequel Jimi taquine une mélodie proche du thème de "Cherokee Mist" (mais différente).


"Straight Ahead" : le rendu de l'enregistrement est très étrange. La construction même du titre est d'ailleurs surprenante (guitare rythmique et conclusion instrumentale). La voix passe mieux dans le mixage que le reste.


Le groupe attaque ensuite l'introduction de "Hey Baby (New Rising Sun)" (qui n'est pas chanté), enchaîne brièvement sur le riff de "Midnight Lightning" avant de jouer le boogie identifié comme étant "Race With The Devil" (je ne connais pas la version originale de ce titre). Etrangement, la batterie de Mitch Mitchell ressort bien au début de "Race With The Devil" - y compris les cymbales (sans overdubs). C'est à se demander ce qui s'est vraiment passé ce jour-là...


Le solo de batterie qui suit est surréaliste : le son est tellement mauvais qu'il ne ressemble plus à grand chose...


Le concert se termine par "Stone Free", dont le solo central est un peu confus. Le groupe cite très brièvement "Hey Joe" avant que Jimi ne claque un dernier solo nettement plus réussi.


Conclusion : A l'écoute des deux concerts du 30 juillet 1970, on ne peut que regretter la qualité déplorable de l'enregistrements des deux concerts. La performance du groupe contient de très bons passages, qui auraient sans doute justifiés la publication d'un album Live intéressant.

A défaut de pouvoir améliorer ça avec la technologie de 2008, Dagger Records serait inspiré de dépoussiérer ce concert et de nous en livrer une version optimisée - ce qui est certainement possible.