30 novembre 1968

Detroit (Cobo Hall Arena)

10000 spectateurs

Titres :
1. Fire
2. Spanish Castle Magic
3. I Don’t Live Today
4. Sunshine Of Your Love
5. Voodoo Child (Slight Return)
6. Red House
7. Foxy Lady
8. Hey Joe
9. Purple Haze

Voici un concert qui a bien failli ne pas avoir lieu, Mitch et Noel étaient sur place à Détroit mais pas Jimi, la petite histoire raconte que Jimi n’a pas pris son vol qui devait le mener de New-York à Boston, parce qu’il ne voulait pas y aller (Jimi est devenu dingue (freaked out) d’après Mike Jeffery), on ne sait pas ce que Jeffery lui a dit pour le décider, mais, musicien dans l’âme, ce n’est sûrement pas une rallonge de cachet qui a dû faire la différence, je verrais plutôt un truc du genre "Des milliers de kids t’attendent pour te voir jouer" et finalement Jimi est arrivé par Jet privé tout juste avant de monter sur scène.
Le show de Détroit est l’avant dernier des quelques 144 concerts environ (!!!!) donnés par l’Experience les onze premiers mois de 1968, après le show de Chicago du lendemain, on ne reverra le groupe sur scène que début 1969.

Lors de l’intro, juste avant l’accordage des instrument, Jimi annonce aux spectateurs que le groupe ne s’est pas entraîné et qu’il assisteront tout simplement à une Jam : "
We haven't been practicing so we'll just be jamming. So you might as well just relax and get into it".
Le concert commence par
Fire où Jimi s’arrête de jouer juste après le solo, certainement suite à un problème technique, la section rythmique assure l’intérim avant que le chant puis la guitare puissent reprendre, à la fin du morceau, Jimi reconnaît avoir quelques soucis d’amplis et Noel annonce à la foule qu’Eric Barrett, le fidèle roadie à tout faire, se charge de bricoler les amplis pour pouvoir continuer, à noter que les paroles des couplets sont inversées.
Le second morceau,
Spanish Castle Magic, est très court (3 minutes et demi environ), le solo est assez réussi, doublé par rapport à la version studio, et le chant se détache bien.
Jimi dédicace comme toujours
I Don’t Live Today aux indiens d’Amérique, mais aussi aux Black Panthers, l’intro de Mitch est un peu plus longue que d’habitude, avec un jeu subtile lors des couplets et du solo, la fin du morceau, après le pont, est très inspirée.
En présentation du morceau suivant,
Sunshine Of Your Love, Jimi précise bien qu’il n’est pas question de suppléer l’original crée par un groupe qu’il adorent, Cream, Noel y va de son solo, un peu comme Jack Casady l’avait fait à Winterland, ce qui nous permet d’apprécier le jeu en rythmique de Jimi, s'ensuit une Jam et un solo de Mitch qui feront durer le morceau près de dix minutes, on remarquera enfin que le groupe ne joue pas dans la tonalité du morceau original de Cream.
Voodoo Child (Slight Return) est présenté comme un morceau issu du nouvel album "Electric Ladyland", mais Jimi ajoute qu’il en a oublié les paroles, Red House doit très certainement être jouée sur une Gibson, si on en croit le son, comme toujours, c’est une démonstration de feeling au chant comme à la guitare qui nous est donnée, le tempo adopté est assez lent jusqu’au milieu du solo où le rythme s’accélère subitement, Jimi s’empare alors d’une baguette de Mitch pour frapper délicatement ses cordes, pour ensuite nous offrir un superbe solo a capella à la wha wha durant une mesure complète, la fin du morceau comporte un nouveau long solo avec la section rythmique, avant le dernier couplet chanté dans cette version de douze minutes.
Foxy Lady présente un très intéressant long solo central, efficace et inspiré et un final lui aussi très réussi.
Sans intro étendue,
Hey Joe est jouée un peu comme à Monterey, avec la citation des Beatles dans le troisième vers et avec un solo final joué avec les dents, mais malheureusement faux, Jimi annonce qu’il aimerait jouer Purple Haze, et aussi "Manic Depression", mais qu’il ne leur reste que deux minutes.
Y-a-t-il un problème de micro au début de
Purple Haze ? Toujours est-il que le chant commence assez tard après l’intro, après un couplet complet joué instrumental, le solo est comme souvent divisé en deux, avec une première partie fidèle à la version single, et une seconde improvisée, on entend Jimi dire "Not necessarily stoned" juste avant le final joué avec les dents, avec une exploration des notes les plus aigues possibles qu’il peut tirer de sa strat, à grand renfort de bends sur la dernière frette.
Au final, la prestation donnée par le groupe est très bonne, malgré l’électricité ambiante en coulisses.