18 février 1969

Londres (Royal Albert Hall)

Titres :
1. Tax Free
2. Fire
3. Get My Heart Back Together (Hear My Train A Comin')
4. Foxy Lady
5. Red House
6. Sunshine Of Your Love
7. Spanish Castle Magic > Message To Love (Riff)
8. Star Spangled Banner
9. Purple Haze
10. Voodoo Child (Slight Return)

Qu’en est-il de la musique ?
L’écoute de Tax Free et de Fire est malheureusement édifiante : Mitch Mitchell est manifestement sous l’emprise de diverses substances altérant la conscience, on a même l’impression qu’il joue un autre titre que les deux autres à certains moments, tant il est à coté de la plaque, c’est regrettable car Jimi joue bien, mais il surfe sur un magma rythmique flou où le tempo se dérobe à chaque instant sous ses pieds, il se passe ensuite manifestement quelque chose lors de Get My Heart Back Together (Hear My Train A Comin'), au sein même du titre, il y a une fluctuation de la qualité étonnante : après une introduction pour le moins difficile, Mitch complètement en dedans (on entend d'ailleurs Jimi lui gueuler dessus - qu'il rejoue en rythme), Jimi obligé de se ré-accorder, nous avons le droit à des couplets de très bonne qualité, particulièrement bien chantés, quant au solo central, c'est un monument d'intensité - et ce malgré un Mitch Mitchell qu'on sent vraiment en difficulté lors de ses breaks, Jimi brûle littéralement ici, il se cherche un peu plus en fin de solo, la fin du titre est étonnante : il imite le sifflement d'une locomotive avec son feedback !
Les choses s’améliorent un peu avec Foxy Lady (comparé aux deux premiers titres) : l’effet sur Mitch diminue-t-il ou est-il plus à l’aise sur ces arrangements ?
S
ur Red House, où l’on reconnaît le son caractéristique de la Gibson, l’état semi comateux de Mitch permet paradoxalement de se faire une idée très précise de tout ce qu’il apporte en temps normal à la composition, lors du solo notamment, Mitch est tellement perdu en fin de solo que Jimi reprend le dernier couplet en jouant le shuffle de la version studio en rythmique, sans surprise (Jimi est toujours sur Gibson), le groupe enchaîne avec Sunshine Of Your Love… mais il faut avouer que Jimi se retrouve avec une section rythmique dont certains amateurs ne voudraient pas.
Intéressant, après le solo de Spanish Castle Magic, Jimi lance le riff de ce qui deviendra "Message To Love", dans une forme encore très embryonnaire, jouée la plupart du temps a capella, la version de Star Spangled Banner ne souffre pas trop des excès de Mitch, mais ce n'est pas non plus la version de Woodstock, plus largement, l'impact émotionnel des arrangements de Jimi n'était jamais aussi fort que lors des versions jouées aux States...
Mitch n'est toujours pas au mieux sur Purple Haze... ce qui amène Jimi à donner le maximum lors de Voodoo Child (Slight Return) : le final joué en solo est notablement plus long que d'habitude, peut-être est-ce une manière de s'excuser de la performance de son groupe ?
Au final ? Mitch est en dessous de tout ce 18 février 1969, c'est un mauvais concert, où aucun titre n'échappe vraiment au massacre.