01 aout 1970

Honolulu (International Center)

Titres disponibles :
1- Straight Ahead
2- Ezy Ryder
3- Hey Baby (New Rising Sun)
4- Spanish Castle Magic
5- Red House (coupée au milieu du dernier couplet)
Suite possible du set-list selon le site officiel :
6- All Along The Watchtower
7- Foxey Lady
8- Purple Haze
9- Star Spangled Banner
10- Voodoo Child (Slight Return)
Source : extraits en ligne sur le site officiel.

Contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là, le dernier concert donné par Jimi Hendrix sur le continent américain n’est pas celui de Maui le 30 juillet 1970, mais celui donné à l’International Center d’Honolulu (Hawaii) deux jours plus tard.
La qualité audio pour le moins médiocre de celle-ci explique sans doute pourquoi le site officiel a rapidement mis les cinqtitres disponibles en ligne, coupant ainsi court aux pirates.
La performance du Cry Of Love Band semble forte et inspirée, il est cependant difficile d’être affirmatif car la qualité audio demande à l’auditeur une dose d’abstraction non négligeable, et par là même plus de subjectivité qu’à l’accoutumée.
Le concert commence avec une solide version de Straight Ahead, ce morceau a connu de drastiques changements en quelques semaines : du “Pass It On” (proto-“Straight Ahead”) que l’on peut entendre à Berkeley, il ne reste en fait plus que la structure rythmique, un nouveau texte et des couplets entièrement remaniés sont apparus entre-temps.
Ce n’est d’ailleurs pas un prétexte à une Jam informelle car le groupe reste dans le cadre de la composition, tirant ainsi les fruits de la mise en place faite en studio en juin/juillet 1970.
Le groupe embraye sur Ezy Ryder (qu’on retrouve régulièrement sur les set-lists cuvée 1970), c’est une bonne surprise car l’interprétation ne souffre d’aucune hésitation : carrée, recentrée sur la composition, on est loin d’une version approximative d’un titre en devenir.
Hendrix aime le risque : il enquille avec une troisième composition de son cru alors inédite : Hey Baby (New Rising Sun), contrairement aux deux titres précédents, il n’en existe même pas de version studio bien avancée ! Mais Hawaii semble réussir à Hey Baby (New Rising Sun), car la version semble d’un niveau comparable à celle de Maui, le solo de l’introduction et le chant sont posés ; le solo central est à peine plus nerveux : Hendrix joue ici avec les espaces, laissant respirer sa musique. Hendrix interrompt avant d’attaque le second couplet.
De saturation de l’espace sonore, il en est question dans le titre suivant, Spanish Castle Magic, devenu au fil des ans un incontournable, mais on devine plus le solo qu’on ne l’entend ; et Mitch Mitchell est carrément inaudible (impossible de juger de la qualité des interactions), de construction classique, le solo semble pourtant assez réussi.....Hendrix n’est pas très bavard ce jour-là : il n’y a pas de deuxième solo après le dernier refrain.
Le dernier titre dont il reste une trace audio est Red House, malheureusement coupé en milieu du dernier couplet; A l’image de la version jouée quelques semaines plus tard à Wight, le tempo est légèrement plus soutenu que par le passé, même si Hendrix reprend certains éléments thématiques commun à la plupart des versions : il nous gratifie ainsi de son traditionnel plan en sixtes au début du deuxième cycle de douze mesures, il est rare que le chant soit raté sur Red House, il est ici nuancé ; le volume sonore, plus réduit sur un blues permet d’en saisir les subtilités.
Le solo de Jimi est là encore relativement court : il n’est développé que sur trois cycles de douze mesures, comme à son habitude, il commence par un premier cycle relativement blues avant de jouer sans frein à main les deux cycles suivants.
La construction de son solo a évolué depuis 1969 : s’il garde l’idée d’un premier cycle (presque) classique avant une suite up tempo, il n’y a plus ici de retour au calme (avec jeu en accords, voire partie sans accompagnement) puis de reprise up tempo.