jetons

Comme les anciennes corporations et les autres compagnies judiciaires (notaires, procureurs, avoués, magistrats), les communautés d'huissiers ont fait frapper des jetons du XVIIème au XIXème siècle. Ces pièces, en cuivre ou en argent, étaient utilisées pour les distributions des droits de présence ou autres usages corporatifs (ils servaient parfois à identifier les membres de la profession).

D'une facture soignée et généralement bien décorés, ces jetons portent le plus souvent les emblèmes de la justice. Ceux qui ont été émis sous la monarchie étaient ornés essentiellement de symboles de la Royauté :

- effigie du monarque, dont toute justice émanait sous l'Ancien régime :

En haut : Louis XIV (huissiers du Grand Conseil, 1651) - 2ème ligne : Louis XV (huissiers à cheval du Châtelet ; huissiers à cheval du Châtelet 1731 ; huissiers des Aides) - 3ème ligne : Louis XV (huissiers et commissaires-priseurs) - 4ème ligne : Louis XVI (huissiers du Parlement)

mais aussi sous la Restauration :

Louis XVIII (Chambre de discipline des huissiers de la Seine, 1817 ; huissiers de la Seine, 1817) - Louis-Philippe Ier (huissiers de l'arrondissement d'Orléans, 1834)

ou sous le second Empire :

Huissiers de l'arrondissement d'Orléans

- armoiries royales :

Huissiers de la Chambre des comptes (règne de Louis XIII)

- sceptres, mains de justice, fleurs de lys et couronnes, aussi symboles d'autorité :

Huissiers du Grand Conseil (1651)

Huissiers à verge au Châtelet de Paris (1771)

Huissiers ordinaires de la Cour des aides de Paris (règne de Louis XVI)

L'usage des jetons a perduré au XIXème siècle. Désormais, les graveurs se référaient aux symboles républicains de la justice, tels que :

- la Loi, sous la forme du Code de procédure ou des Tables de la loi,

Huissiers de Versailles (1825) Huissiers des justices de paix de Paris Huissiers de Clermont Huissiers du département de la Seine

les Balances (associées à d'autres symboles),

Huissiers de Château-Thierry (1830) Huissiers de Seine-et-Oise (1822) ; huissiers de Senlis (1825) ; huissiers de Soissons (v. 1830) Huissiers d'Orléans (Napoléon III)

le Glaive, tenu par la Justice (dont l'huissier était traditionnellement le bras armé), associé tantôt aux balances, tantôt aux Tables de la Loi :

Huissiers commissaires-priseurs (Louis XV) Huissiers de la Seine (an X) Huissiers-audienciers du tribunal civil de la Seine (XIXème s.), Huissiers de Chartres (XIXème s.)

Huissiers-audienciers à la cour royale de Paris (XIXème s.)

Huissiers de Seine-et-Oise (XIXème s.)

Huissiers du tribunal civil de Laon (XIXème s.)

ou encore les foudres d'origine mythologique :

Huissiers à cheval du Châtelet, 1761 - revers.

et parfois au faisceau de licteur :

Huissiers de l'arrondissement d'Orléans (1834) - revers.

Accessoirement, ils ont entretenu le symbolisme de la Lampe (qui éclaire les hommes), du Caducée (symbole de paix et attribut du héraut), du Miroir de la Vérité ou de l'oeil rayonnant, emblème de la vigilance.

Huissiers de la Seine (an X) Huissiers de l'arrondissement de Versailles (v. 1830).

Des devises telles que « mon règne est celui des lois », « lex et aequitas » ou « legibus omnia pareant » véhiculaient elles aussi très nettement l'idée de légalité qui préside aux fonctions et aux actes du ministère de l'huissier.

Certaines productions plus récentes se contentaient d'indiquer, de manière sobre et en dehors de tout symbolisme, le siège de la chambre d'appartenance :

Médaille de présence des huissiers de l'arrondissement de Reims.

Dernière mise à jour le 25 mars 2014

© Reproduction interdite sans autorisation

Retour au sommaire