1h que j'attends assis sur mon sac gare Montparnasse
Les toilettes sont payantes et le sommeil me prend en chasse
Tous les cafés sont remplis de poupées bourrées de fric
Paris c'est plus hobo que l'Amérique
Je ne crois en personne pour
éponger ma famine et ma fatigue d'amour
2h que j'attends assis sur mon sac gare Montparnasse
à lancer aux reines des sourires de scie
tandis que sous le pont de mon bras passe
des éternels regards la dernière traînée de suie
Je ne crois en personne pour
supporter avec moi ce long corps qui respire
lourd de ses testicules lourds
assis sur son sac depuis trois heures dans la gare Montparnasse
qui tord sa langue pour ne pas se laisser endormir
Avec douceur le bruit écrase
mes tympans rendus mous comme une berceuse
longeant les étoiles allumeuses
plus vite que la vitesse de la beauté
Assis depuis une heure à bord du train fantôme
presque déshydraté
Les spectres me taillent la queue avec infiniment de tendresse
plus lents que le plus lent des métronomes
L'absence d'air me caresse
J'attends la soif j'attends la soif qui n'est pas arrivée
assis depuis vingt ans sur le pavé à regarder une porte pour qu'elle s'ouvre
j'attends la soif j'attends la soif je me tue à rêver