CIRCUIT FERMÉ
J’ai trop besoin de ce silence dompté de l’au-delà pour ne pas recouvrir ma vie d’un voile de voix communes ou vagues, buissons ardents porteurs de fruits en sueur, douceurs stériles,
mains agrippées à des bras maigres
bouches pendues…
L’été nocturne efface le sel des plaies, charrie les ombres vers des précipices inventés
et sur les plages de ciment bleu
on entend le râle sous-marin de notre odeur
si blanche
si pleine d’herbe et de cafards
rassemblés en sourires tronqués cherchant l’oubli
Insensé revolver
insensés rassembleurs des copeaux d’aube fusant des vagues,
allant à l’infini comme s’enfuient les hiboux
fuyant les œillades des havres et des phares
Insensées escalades des horizons
criblés de balles
ou de couleurs
harpons porteurs de sémillants voyages
C’est le déluge d’une fin cachée qui me pousse à la chute
Il n’y a plus que ce jour à franchir
marche à marche
dans l’air toujours plus noir
Cette voix là-derrière emprunte mon sillage
et suivant le circuit que ma bouche a tracé
titube
de toit en toit
vers le ciel
muselé
06/07/09, 2h du matin