l’hiver le soir les cheminées
ou alors
une automobile dans la brume
des oiseaux qui passent
lentement
le long des fils de chaussée détrempés
hier ou jamais les hommes marchent en colonne sous la pluie
derrière les lumières noires ces échos qu’on élime
encore
dans la pipe à cheveux blancs du tabac inodore
comme du bois humide au foyer
hier ou jamais la campagne aux poils de loup
sous la hache on assoit les aboiements le soir
enfin
le feu la voix qui dort entre des mains de laine
l’autre les cheveux d’herbe au fond du cendrier
l’oreiller d’un visage les lumières de décembre dans les bois du salon
la nuque sur la dalle le regard s’enfuit dans la fumée
l’hiver le soir les cheminées
une autre auto qui passe
sur la chaussée mouillée
hier ou jamais les mots pour se parler encore
et au fond de la gorge une voix qui tire mal
3oct. 2008