1
Les appels dans le désert
une mort tragique
l'attente
La nostalgie poussait des cris de reine
elle est partie
en nous laissant sa tête
2
Ce sont quatre poèmes
que j'endors
quand je dis mes prières
3
Les vitres où rôde ta peau
m'accompagnent
Le miroir entre deux pierres
se balance
vénéneux mais joli
comme du miel
4
Cet oiseau noyé
un pou
et son époux
Les pavots et les cloques
Des femmes conduisant le vent à l'abattoir
un homme nu sous l'ouragan
des vergers fleuris
le cul de Dieu
Je vous fusille.
5
D'un coup de paupière
les bateaux tombent
Ecoute
les cris silencieux
encombrent le ciel
Ses yeux
sont un plafond imaginaire
6
Voleur !
pardonne-moi
j'ai lacéré mes ailes comme une mer
Et moi aussi j'y ai perdu ma voix
les serrures sont aveugles
au milieu des décombres
7
Salut, Dirty Mois de Mai
Je flambe dans ta main
car j'ai baisé les deux épaules
horizontales et ruisselantes
de la Majorité Silencieuse.
8
Voilà ce qu'ils osaient nommer "vipère"
on nous l'offre aujourd'hui
la vierge ne rate jamais sa cible
Femelle, je suis un siècle entier de pluie
de cous tranchés
de malheureuses images
Elle sourit.
9
La faim me fait si mal
faut-il attendre encore,
comme la pauvre Anne,
l'écho ?
La saveur
de l'écran
s'alourdit.
Le ciel s'en va, malade,
vers les coulisses.
10
La vitesse
qu'on foule
protège la lumière.
Et l'oracle est devenu aveugle.
11
Dans les canyons, l'errant
qui n'a jamais aimé le soleil
claque des dents
Je suis le ravin noir, je suis
la très douce aventure
et tous mes cris sont traîtres
Le champ de bataille
c'est moi.