Derrière la palissade
la même histoire sans fin tire sur la corde
un vieillard qui ressemble à l'amitié
qu'ont les hommes pour les arbres
joue au mikado dans sa mémoire
avec ses propres organes
mis à nu
sur le pavé d'une école noire et blanche
l'enfant ouvre les yeux
son coeur n'a plus d'amour que pour les formes grises
alors il serre dans sa main tendre de jeune pomme
dans son cerveau où l'on ferme des grilles
les bras mutilés de personnages inventés en plastique
il fait très chaud le feu a recouvert la musique et les formes
bientôt nous ne parlerons plus qu'en vagues signes de lèvres
où des fourmis blanches passeront en cortège
nos têtes de bois
dans un placard
sous des fleurs fauves ou sur le fleuve
la même histoire tirera
sans fin
sur des cordes cassées
l'enfant aux phalanges déjà blanches danse
sur un piano muet