Publié le 13/09/2022 à 17:40 | Mis à jour le 14/09/2022 à 08:07
Samedi, à Romorantin, Isabelle Debouver a vu son chien se faire tuer sous ses yeux par un chasseur, alors qu'elle se promenait, indique-t-elle, dans sa propriété (NR de dimanche). Elle a visiblement été légèrement touchée par un éclat. Elle témoigne.
"En période de chasse, je me méfie. Mais là, hors saison de la chasse, je n'ai pas pensé aux autorisations spéciales (1)". Samedi, vers 8 h 45, la Romorantinaise Isabelle Debouver est donc partie se promener sur un chemin qui se trouve, martèle-t-elle, sur sa propriété, près du château de Rioubert à Romorantin. Elle part avec un beagle et un teckel et un malinois de 13 ans, Eloi, qui marche devant elle.
Elle arrive à une intersection, en limite de sa propriété. "Je fais toujours demi-tour avant. [Le malinois] en a l'habitude et fait demi-tour de lui-même", indique Isabelle Debouver qui explique que c'est également ce qui s'est passé samedi matin.
La Romorantinaise, commerçante bien connue de la ville, raconte la suite : "Le chien a donc fait demi-tour à cet endroit. Je suis trois ou quatre mètres derrière lui. Mais au moment où le chien fait demi-tour, j'entends un grosse déflagration. Et je sens que cela me pique au ventre". Elle voit alors le malinois s'asseoir, puis se coucher sur le flanc droit, sans encore réaliser ce qu'il se passe.
Le malinois de 13 ans est mort. Isabelle Debouver, 63 ans, a sans doute été légèrement touchée par un éclat, suite au tir. Un chasseur, à une distance qu'elle évalue à une cinquantaine de mètres, a tué accidentellement le chien. Elle appelle immédiatement les gendarmes qui ont entendu le chasseur et saisi son arme.
Depuis près de 13 ans, son malinois faisait office de vigile dans la bijouterie qu'elle tient dans le centre de Romorantin. "Je ne suis pas une animaliste. Mais on ne peut pas se faire descendre son chien chez soi, quand même !", commente la Romorantinaise, qui a déposé plainte. L'enquête de gendarmerie suit son cours et devrait sans doute aboutir sous peu.
(1) Même si l'ouverture générale de la chasse est programmée le dimanche 25 septembre, la chasse au sanglier est ouverte sous certaines conditions dès le 1er juin pour faire face aux dégâts qu'il peut commettre.
Le président de la fédération des chasseurs du Loir-et-Cher, Hubert-Louis Vuitton, ne mâche pas ses mots concernant l'accident de chasse qui s'est déroulé samedi matin, à Romorantin : "Je suis plus que navré, à l'aube de l'ouverture générale de la chasse. Vu le mal que l'on se donne, dans l'ensemble des fédérations et notamment celle du Loir-et-Cher pour marteler les consignes de sécurité". Avant d'ajouter : "La personne a tiré sur un animal non identifié, c'est la faute grave ! Qui plus est, c'est un animal, mais cela aurait pu être pire. On ne tire pas sur un animal non identifié ! C'est inacceptable pour moi". Le président de la fédération des chasseurs du Loir-et-Cher "demande aux chasseurs d'écouter les consignes de tir des présidents de chasse. Ne pas tirer est un acte de chasse !". Et conclure : "Je m'excuse au nom des chasseurs auprès de la dame qui a subi l'accident".