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Gironde : la balle d’un chasseur finit dans une baie vitrée

Lors d’une battue, une balle aurait ricoché avant d’atteindre une maison à Roaillan. Le chasseur et le chef de battue ont écopé de deux mois de sursis.

Le sanglier est la bête noire des agriculteurs mais aussi des chasseurs. Depuis une dizaine d’années, le suidé envahit les campagnes et s’approche des villes. Ils occasionnent de nombreux dégâts et sont source d’inquiétude pour les automobilistes. « Le sanglier est un problème sans fin, il ne cesse de proliférer », soupire à la barre du tribunal correctionnel de Bordeaux le lieutenant de louveterie qui organisait le 3 septembre 2016 une battue aux sangliers sur la commune de Roaillan dans le Sud-Gironde.

Ce jour-là, il dispose chacun des chasseurs à leur poste. L’un d’eux surplombe une petite route départementale quand, en fin de matinée, un sanglier poussé par la meute de chiens passe à portée de fusil. Le chasseur fait feu avec son calibre 12 chargé d’une cartouche à balle flèche à ailettes. L’animal n’est pas atteint mais le projectile aurait ricoché sur le bitume, il s’est déformé et a parcouru 342 mètres pour terminer dans la baie vitrée d’une maison. Par chance, sans faire de blessé. La propriétaire, présente, a néanmoins eu très peur et a déposé une plainte.

Un ricochet

Le chef de battue et le chasseur se sont donc retrouvés devant le tribunal correctionnel. « On a quand même récupéré l’essentiel de la balle dans le salon », rappelle le président Alain Reynal.

Les prévenus qui pratiquent l’activité cynégétique depuis plus de trente ans, reconnaissent avoir fait une erreur. « Depuis ma position, je ne voyais pas la maison », se défend le chasseur. « Cette histoire nous a tous marqués », dit le lieutenant de louveterie.

« On ne tire pas en direction d’une route, martèle le président Reynal qui ne croit pas à la thèse du ricochet mais pense plutôt à « un tir tangentiel ».

« On ne peut pas exclure un tir direct mais il semble y avoir eu un ricochet en raison de la déformation de la balle », estime le vice-procureur Jean-Louis Rey. « Cette balle a rebondi, c’est évident », observe Me Jacques Chambaud, avocat du chef de battue. « Il suffit d’une pierre, d’un bout de bois, et ensuite la balle est incontrôlable. La vérité, c’est qu’il ne fallait pas chasser cette parcelle mais on les a fait venir parce que les sangliers faisaient des dégâts partout. »

Le chasseur confie que, désormais, ils ne prennent plus les fusils en bordure de route. « C’est un tireur expérimenté qui respecte les règles », souligne son avocate Me Virginie Guérin.

Le chasseur et le chef de battue ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis et à 200 euros d’amende.

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