Saint Maixent 2e séjour
ECOLE D’APPLICATION DE L’INFANTERIE
SAINT-MAIXENT 2ème SEJOUR
À l'issue d'un long congé de fin d'études, du 5 août au 30 septembre 1956, et nommé sous-lieutenant le 1er octobre, je rejoignais l'E.A.I. de St MAIX. Le même jour pour un stage d'application d'une durée prévue de 9 ou 10 mois. A l'arrivée, des bruits, vite confirmés, nous apprirent que, l'Afrique du Nord ayant un besoin urgent d'officiers, notre séjour serait réduit à 2 mois d'instruction intense en contre-guérilla avec un séjour au Camp de La Courtine où des tirailleurs nous fourniraient des troupes de manœuvre. Nous apprîmes à nous déplacer de nuit sans bruit et sans lumière, à monter des embuscades, à rechercher des indices sur le terrain et même à calculer les quantités de matériaux nécessaires à la construction d'un bâtiment pour loger une section, ou pour la confection d'une citerne d'eau potable (Prévoir le ciment spécial pour la couche d'étanchéité !..), ou les longueurs de barbelés et le nombre de piquets nécessaires pour établir un réseau autour d'un poste. C'était du concret et cela nous mettait dans 1'ambiance de ce qui nous attendait. Bref des journées, mais aussi des nuits, bien remplies.
Le temps passait très vite et nous prenions conscience que le départ était proche. Nous nous demandions si nous serions à la hauteur des missions qui nous attendaient, quelles seraient nos réactions au premier accrochage, mais en même temps nous souhaitions rejoindre rapidement cette terre d'Afrique dont j'avais personnellement une certaine connaissance par mes précédents séjours au Maroc. Fin novembre, les cours se terminèrent et nous quittâmes St MAIX pour une très brève permission précédant l’embarquement à MARSEILLE. Désirant servir dans un bataillon de chasseurs, j’avais opté pour le 30ème qui était stationné au Maroc. Avant de nous lâcher, le Chef de Bataillon commandant la Première Brigade de la Division d’Application avait tenu à nous communiquer les notes que nous avions obtenues. J’eus ainsi le plaisir de constater qu’il prenait le contre-pied de mon instructeur de COET qui m’avait passablement matraqué…
Le manque de temps ne me permit pas de me faire tailler une tenue bleue mais un tailleur du cru put écussonner ma tenue jaspée du cor marqué du chiffre 30 et me livrer un képi de chasseur au bandeau de velours bleu foncé. Je trouvais aussi chez lui un insigne du Bataillon qui devait susciter bien des convoitises par la suite car, de fabrication ancienne, il portait, gravée sur le pavillon du cor, la devise du 30ème : " EN POINTE TOUJOURS ", ce qui n’existait pas sur les insignes du moment. J'ai réussi à le conserver et j’en suis heureux.