28e Bataillon de Chasseurs Alpins

Le 28ème BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS

Besançon

Besançon caserne Vauban - Fort de Montfaucon

Ayant réussi l'examen du brevet 1er degré infanterie et admis à entrer au P.P.E.S.M.I.A. de STRASBOURG, l'école me demandait de partir pour laisser la place à d'autres jeunes. Sur les conseils de mon père (les bons régiments sont dans l'est !...) je demandais ma mutation au 28ème B.C.A. à Besançon que je rejoignais le 16 mars 1954. Pour l’État-major à PARIS, ce bataillon était "à pied", à BESANCON il était "alpin" car issu du 13ème B.C.A rapatrié d'Autriche. Mon ordre de mutation portait la mention : 28ème Bataillon de Chasseurs à Pied. Je me présentais donc au Chef de Corps, le Commandant RONDET, sous cette dénomination. Immédiatement, je fus sèchement mis au courant que j'étais au 28ème B.C.Alpin, point à la ligne ! Je m’en rendis compte en percevant mon paquetage "bleu" qui comportait une cape et la "tarte" en lieu et place du manteau et du calot des "rapieds". Affecté à la 3ème Cie sous les ordres du Cne VILAIN, je prenais le commandement du groupe de mortiers de 60. Je pus régler quelques tirs au VALDAHON avec efficacité, le groupe étant bien soudé (A l'époque la durée du service était de 18 mois et les incorporations avaient lieu tous les 6 mois. Les appelés étaient répartis en 3 catégories qu'ils surnommaient eux-mêmes les "bleus", les "pierrots" et les "anciens". Dans mon groupe, je n'avais que des "anciens"...). Nous avions rejoint le camp par la route, en "marche de Bataillon", les compagnies se suivant en colonnes par trois, le Commandant en tête. A l'arrivée, après la présentation au Fanion, le Chef avait réuni tous les cadres pour leur tenir ce langage : "Il y a eu trois abandons à la marche d'aujourd'hui, c'est beaucoup trop ! Tous les déplacements au camp se feront à pied pour améliorer l'entraînement car au retour nous effectuerons la marche à la fourragère !…" Cette marche, avec départ de très bonne heure et détour par le Fort de MONTFAUCON pour remise de la fourragère, se terminait par un défilé en ville, au pas de chasseurs, derrière la fanfare. Cela avait été une bonne épreuve pour le mental et le physique.

La pause au bivouac.

Je fus ensuite détaché à l ‘encadrement du Peloton d'élèves gradés ce qui me permit de faire un séjour au Fort des ROUSSES où se trouvait la Cie de montagne qui nous hébergea. L'ambiance était bonne, le Sous-lieutenant VALETTE d'OSIA, (Je crois me souvenir de son nom) fils du grand résistant, très sympa. Un de mes camarades, sergent appelé, instituteur dans le civil, se mit en tête de nous faire chanter avec l'accord du Sous-lieutenant. Les résultats furent excellents et nous pûmes nous produire avec succès devant le Chef de Bataillon lors d'une inspection. Chargé de la partie mines et explosifs, je pus faire exécuter des abattages de sapins de gros diamètre aux environs du champ de tir. Ceci étant le prélude à la constitution d’abattis, il fallait faire tomber les arbres dans une direction bien précise, ce qui fut fait. Le retour sur BESANCON se fit à pied en 4 étapes. A celle d'ORNANS, la dernière, la fanfare du Bataillon nous attendait en donnant une aubade à la population qui l'apprécia comme il se doit. Malheureusement, au retour sur la garnison, l'un de ses véhicules eut un accident qui fit des morts et des blessés parmi ses membres.

Je passerai rapidement sur un exercice de franchissement du Doubs au cours duquel le moteur de la portière de bateaux M 2 (bateaux à fond plat en contreplaqué renforcé) qui nous transportait tomba en panne, ce qui nous obligea à prendre les pagaies pour lutter contre le courant qui nous entraînait loin du point d'accostage prévu. La même mésaventure arriva à une portière qui transportait un char et qui fut remorquée in extremis par une vedette du génie juste avant d'arriver sur un barrage formant chute; on voyait déjà le char se transformer en sous-marin mais à l'époque cela n'était pas encore prévu!...

Le sergent Bard sur sa 125, le sergent Kaplan et un autre sergent sur sa 250 BMW.

J'avais une 125 Peugeot, et avec mon camarade BOUTHIAUX, possesseur d'un Vespa et essayeur chez GURTNER (fabricant de carburateurs pour les deux roues), nous allions nous entraîner sur un terrain de moto cross et le Vespa restait quelque fois en équilibre sur une bosse plus pointue à cause de sa garde au sol plus faible. Mécontent de ce traitement pour lequel il n'était pas prévu, l'axe de ma roue arrière attendra d'être à STRASBOURG pour déclarer forfait.

Au moment où je m'apprêtais à rejoindre le PPESMIA, le Bataillon mettait sur pied une compagnie qui allait contribuer à former le 60ème RI au VALDAHON, avant son départ pour la Tunisie et dont j'aurais du, normalement, faire partie. Au cours de sa mise en condition, ce régiment devait être endeuillé par l'explosion d'un tube de mortier de 81 pendant un exercice de tir.

Passage du Tour de France au col de la Faucille.