ODON DE DEUIL, HISTOIRE DE LA CROISADE DE LOUIS VII
Fiche élève
HISTOIRE DE LOUIS VII
L'AN du Verbe incarné 1146, le glorieux roi des Français et duc des Aquitains, Louis, fils du roi Louis, étant âgé de vingt-cinq ans, et, afin de se rendre digne du Christ, portant sa croix à Vézelay le jour de Pâques, entreprit de marcher à la suite du Seigneur. (…) L’évêque de Langres, homme plein de religion, parla, d'une manière convenable à sa dignité, de la destruction de la ville de Roha, plus anciennement nommée Edesse, de l'oppression endurée par les Chrétiens, et de l'insolence des Païens. (…) Le pape Eugène (a précisé les dispositions) et il délégua ces soins au saint abbé de Clairvaux, Bernard. (…) Alors l'abbé, portant un esprit intrépide caché sous un corps délicat et comme à demi mort, vola en tous lieux pour prêcher, et en peu de temps les croisés se multiplièrent en un nombre incalculable. (…)Le roi … envoya des députés dans la Pouille au roi Roger. Celui-là lui répondit en tous points comme il le désirait : en outre il lui envoya des hommes nobles qui lui promirent que son royaume lui fournirait des vivres, des navires, et tout ce dont il aurait besoin, et que lui-même ou son fils s'associerait à son expédition. Le roi envoya aussi d'autres députés à l'empereur de Constantinople, dont j'ignore le nom, parce qu'il n'est pas inscrit dans le livre du voyage.
Le roi fit aussi demander aux rois des Allemands et des Hongrois la faculté de passer sur leurs terres et de s'y approvisionner sur les marchés, et il reçut d'eux des députés et des lettres conformes à ce qu'il désirait. (…)il se trouva dans l'assemblée des hommes qui dirent que les Grecs étaient remplis de perfidie, ainsi qu'ils le savaient par leurs lectures et par leur propre expérience. (…)
Sur ces entrefaites, on assigna le jour de la Pentecôte à ceux qui devaient partir, et on fixa dans la ville de Metz le lieu du rendez-vous, généralement désiré de tous, pour s'assembler sous un prince plein de gloire et d'humilité. (…) Ayant pris la bannière sur l'autel, et reçu du souverain pontife la besace et la bénédiction, il se retira dans le dortoir des moines.
LIVRE SECOND
De Metz (…), le roi envoya à Worms des hommes sages et religieux (…) afin qu'ils fissent préparer pour l'armée, qui marcherait à leur suite, les moyens de transport nécessaires pour passer le Rhin (…). Ils s'acquittèrent très bien de cette mission, et rassemblèrent de toutes parts une si grande quantité de navires, qu'on n'eut pas besoin de pont. (…)
Le roi leva son camp, et envoya en avant, à Ratisbonne, le vénérable évêque d'Arras, … pour rejoindre les députés de l'empereur de Constantinople, qui depuis plusieurs jours attendaient le roi en cette ville. Lorsqu'ils y furent arrivés, tous les pèlerins passèrent le Danube sur un très bon pont, et y trouvèrent une immense quantité de navires, qui dès lors transportèrent nos bagages et beaucoup de monde, jusque dans la Bulgarie. (…) et de là jusqu'à Constantinople nous n'eûmes plus besoin de bateaux. (…)
LIVRE TROISIEME
(…) Depuis le moment où nous entrâmes dans la Bulgarie, territoire des Grecs, notre courage eut à supporter des épreuves, et nos corps furent rudement exercés par la fatigue. (…) Ce fut principalement la Hongrie qui nous fournit ces vivres, que nous fîmes passer sur le Danube. (.. .) Mais voilà, à peine fûmes-nous entrés sur les terres des Grecs, que ceux-ci se souillèrent d'un parjure. (…) Dans les autres contrées les habitants nous vendaient honnêtement tout ce dont nous avions besoin, et nous demeurions avec eux dans les dispositions les plus pacifiques. Or les Grecs gardaient leurs villes et leurs châteaux, et nous faisaient passer ce qu'ils nous vendaient avec des cordes qu'ils glissaient le long des murailles. Cette manière trop lente de nous fournir des vivres ne pouvait satisfaire la multitude de nos pèlerins. Ceux-ci donc éprouvant une grande pénurie, au milieu même de l'abondance, se procuraient par le vol et le pillage ce qui leur était nécessaire. Quelques hommes cependant jugèrent qu'un tel état de choses provenait de la faute des Allemands qui nous précédaient, qui pillaient tout ce qu'ils trouvaient. (…) Ces Allemands étaient insupportables, même pour les nôtres.
(…) Cependant le roi des Français (…) adressa de vives prières à l'empereur des Allemands, pour l'inviter à l'attendre en deçà du bras de la mer. (…) Mais l'empereur, animé de l'ardeur qui l'avait dirigé dès le principe, se hâta, et ayant reçu de l'empereur grec un homme pour le guider dans son voyage, ou plutôt pour l'égarer et le mener à la mort, il traversa la mer (…) arriva donc à Nicomédie (… ) puis se dirigea vers Iconium. (…)
Les Français qui étaient arrivés demeurèrent à Constantinople. Les Grecs (…) envoyèrent pour les soumettre une immense multitude de Pincenates et de Comans, qui même tuèrent un grand nombre des nôtres dans les déserts de la Bulgarie, en leur tendant des embûches. (suivent d’autres descriptions d’attaques contre les Français…) L'empereur leur jura (aux députés du roi de France) qu'il avait tout ignoré, leur demanda pardon pour les siens, fit loger tous les nôtres auprès de son palais (…). Les députés auraient obtenu ainsi satisfaction, s'ils n'eussent reconnu qu'un nouveau crime s'était ajouté à un crime, car ils apprirent que l'empereur était en paix avec les Turcs. Ils acquirent la certitude que celui-là même qui avait écrit au roi qu'il marcherait avec lui contre les nations infidèles (…) avait conclu avec ces mêmes nations une trêve de douze ans. Ce qui prouvait encore mieux la perfidie des Grecs et y mettait le comble, c'est qu'on ne pouvait marcher en sûreté à travers leur pays qu'en se réunissant en grandes troupes. (…) Les Grecs (y ajoutent) le blasphème. Par exemple, si nos prêtres avaient célébré la messe sur leurs autels, aussitôt après les Grecs faisaient des cérémonies expiatoires et des ablutions, comme si les autels eussent été profanés. ( …) Mais, ô douleur! nous avons appris qu'ils commettent un crime digne d'être puni de mort, savoir, que toutes les fois qu'ils s'unissent en mariage avec quelqu'un des nôtres, avant de célébrer le mariage, ils rebaptisent celui qui a été baptisé selon le rit romain. Nous savons d'eux encore d'autres hérésies (…) Tels étaient les motifs pour lesquels les Grecs avaient encouru la haine des nôtres (…) qui jugeaient qu'ils n'étaient point chrétiens, que c'était moins que rien de tuer des Grecs ; et c'est pourquoi aussi il était plus difficile d'empêcher les nôtres de se livrer au vol et au pillage.
(Le roi de France arrive enfin à Constantinople où il est reçu par l’Empereur grec qui fit une bonne impression aux Français).
LIVRE QUATRIÈME
(Longue description de Constantinople)
Le roi attendait l'arrivée de ceux qui venaient par la Pouille, et qui traversaient la mer entre Brindes et Durazzo. (…)
L'évêque de Langres, ne comptant nullement sur leur bonne foi (des Grecs), dédaignant leurs empressements obséquieux, et prédisant les malheurs que nous avons éprouvés par la suite, donnait le conseil de s'emparer de la ville. (…) Il ajoutait que … quelques années auparavant, l'empereur, qui eut dû prêter ses secours aux Chrétiens, et non leur être contraire, avait osé lui-même attaquer le prince d'Antioche. (… ) et que dédaignant le patriarche de Pierre, il a institué aussi son patriarche dans cette ville. C'est à vous maintenant de juger si vous devez ménager celui sous le règne duquel la croix du Christ et son sépulcre n'ont aucune garantie de stabilité. (Certains contestent les propos de l’évêque de Langres au motif que le pape n’a pas donné l’ordre d’attaquer ces chrétiens orthodoxes).
(C’est alors que) Le roi (… ) s'embarqua pour passer la mer avant l'arrivée de ceux qu'il avait jusqu'alors attendus. L'empereur (…), lui fit fournir très promptement un grand nombre de navires. Or le roi, lorsqu'il eut traversé le Bras de Saint-George, passa quinze jours à attendre une partie de son armée, et autres quinze jours encore à supporter les perfidies des Grecs (car il y eut un contre-temps : des pillages, des Français pris en otage par l’Empereur et de nouvelles négociations).
(…) Mais voici un autre événement également déplorable, et qui survint en même temps. L'empereur des Allemands, trahi par son guide, qui l'abandonna secrètement au milieu des gorges des montagnes, après avoir perdu plusieurs milliers des siens percés par les flèches des Turcs, se vit obligé de rétrograder, comme nous le raconterons par la suite. Lorsque nous fûmes informés de ces faits, nous comprîmes mieux ce que signifiait le prodige céleste que j'ai rapporté plus haut, et nous pensâmes que notre roi et celui des Allemands ne faisaient qu'un soleil, attendu que tous deux brillaient de l'éclat d'une même foi (…).
LIVRE CINQUIÈME
Constantinople (…) a auprès d'elle le Bras de Saint-George, qui est une mer … et comme un fleuve (…) qu'on peut traverser d'une rive à l'autre, et sans aucun péril, sept ou huit fois en une journée. Au delà est la Romanie, très vaste territoire, hérissé de montagnes couvertes de rochers, qui s'étend vers le midi jusqu'à Antioche, et confine vers l'orient à la Turquie. Après avoir entièrement appartenu aux Grecs, ce pays est maintenant possédéen grande partie par les Turcs, qui en les expulsant ont dévasté toute la contrée. (…) (Ils se mettent en route pour aller)conquérir Jérusalem.
(…) Les Allemands qui avaient marché devant nous s'étaient séparés : le plus grand nombre, marchant avec l'empereur par la gauche, s'était dirigé vers Iconium, sous de sinistres auspices. Les autres prirent à droite avec le frère de l'empereur, et tout aussi tourna malheureusement contre eux. Pour nous, le sort nous jeta dans la route du milieu, et nous eûmes ainsi moins des inconvénients des deux autres routes.Après que nous eûmes laissé Nicée sur notre gauche, et comme nous étions établis sur les bords du lac de cette ville, des bruits qui circulèrent d'abord chez les Grecs, nous apprirent que les Allemands marchaient en hâte vers nous, et étaient poursuivis (par les Turcs). (…) Les députés envoyés en avant par (l’empereur) trouvèrent le roi (…) sur les bords du lac de Nicée, et lui rapportèrent les choses que nous avons racontées, lui demandant de marcher à la rencontre de l'empereur, qui venait sur leurs traces, et de lui prêter secours et conseil dans sa détresse. Le roi (…) prenant avec lui une nombreuse escorte de barons, pour se rendre aux vœux de l'empereur, il marcha promptement à sa rencontre. (…) Ils arrêtèrent que le roi attendrait l'empereur dans le château dit Lupar, et que ce dernier, après avoir pris des vivres à Nicée, viendrait le rejoindre. (…) Les nôtres arrivèrent ainsi au château de Lupar, et, selon les conventions, y attendirent les Allemands, que les Grecs, pendant ce temps, massacraient ou dépouillaient journellement de leurs .effets. (…) L'empereur envoya des députés au roi pour le supplier de venir au plus tôt à sa rencontre avec un corps de chevaliers (....) Le connétable Ives de Nesle, comte de Soissons, fut chargé par le roi de s'y rendre en toute hâte ; mais les Grecs ayant pris la fuite, il n'eut aucune peine à dégager les Allemands. (…) Hélas ! quel déplorable sort, que ces Saxons, ces Bataves féroces, et tous ces autres Allemands, devant qui trembla jadis toute la puissance de Rome, comme nous le lisons dans les antiques histoires. (…)
L'empereur donc ayant été amené auprès des tentes du roi (…) lui demande seulement de permettre que ses compagnons d'armes se réunissent aux siennes (…). Le roi décida en outre que l'empereur et lui logeraient toujours ensemble.
LIVRE SIXIEME
(…) Le roi cependant, conformément à ses résolutions, dirigeait sa marche vers Philadelphie. Il y avait, pour y arriver, huit grandes journées de marche; mais le roi n'avait pas les vivres dont il avait besoin pour ce temps. L'empereur en ayant été informé, prononça en présence du roi et des barons un discours (…) : « Voici, on vous propose deux routes, dont l'une plus courte ne présente aucune ressource, dont l'autre plus longue abonde au contraire en toutes sortes de produits. (…) Je vous conseille donc de tenir toujours les bords de la mer et de conserver toute la force de votre armée pour le service de Dieu… »
Le roi se rendit à ces paroles, plus fondées en vraisemblance que dans le fait; et pour éviter d'essuyer sur-le-champ quelques pertes et de courir des dangers, il n'arriva qu'avec peine en trois jours à Démétrie, ville située sur les bords de la mer, tandis que la portion de l'armée qui suivit la route directe y parvint en une demi-journée. (…) Enfin, ayant dépassé Smyrne et Pergame, nous arrivâmes à Ephèse, ville qui, entre autres débris de son antique gloire, possède de vénérables reliques, le sépulcre du bienheureux Jean, construit sur un petit tertre et entouré d'un mur destiné à lui servir de défense contre les Païens. Là le roi reçut des lettres et des députés par lesquels l'empereur grec lui faisait annoncer que les Turcs rassemblaient contre lui des forces innombrables, et lui conseillait de se réfugier dans ses propres châteaux. (…) Le roi se porta en avant, dans l'intention de célébrer la Nativité du Seigneur dans la vallée de Decervion. (…) Les Turcs, conduits par les Grecs, tendirent pour la première fois des pièges à nos chevaux réunis dans les pâturages. (…) Enfin au bout de quatre jours, (…), le roi, craignant d'être arrêté par les torrents (…) abandonna la vallée d'Ephèse, et se pourvoyant de vivres, s'achemina promptement vers Laodicée. (Les Turcs attaquent à plusieurs reprises les troupes du roi. Mais) On fit prisonnier un émir, qui fut conduit devant le roi et mis à mort, après avoir été interrogé. (…) Nous arrivâmes le troisième jour à Laodicée. (…)
De Laodicée à Satalie, où nous arrivâmes ensuite, après plus de quinze journées de marche, nous ne pourrions trouver de vivres en aucun lieu, et nous serions par conséquent tous réduits à mourir de faim, s'il nous devenait impossible d'acheter des denrées à prix d'argent. (…) (Après avoir acheté des vivres) nous partîmes de Laodicée, après avoir perdu une journée, et ayant toujours les Turcs et les Grecs tout près de nous, en avant et en arrière de notre armée. Dans les montagnes que nous traversions (…) encore toutes trempées du sang des Allemands (…) les Turcs et les Grecs tiraient sans cesse leurs flèches (…). Dans cette mêlée, le roi perdit son escorte, peu nombreuse, mais illustre. Et lui, conservant toujours un cœur de roi, agile autant que vigoureux, saisissant les branches d'un arbre, que Dieu avait placé là pour son salut, il s'élança sur le haut d'un rocher. Un grand nombre d'ennemis se jetèrent après lui pour s'emparer de sa personne, tandis que d'autres, plus éloignés, lui tiraient leurs flèches Mais, par la volonté de Dieu, sa cuirasse le préserva de l'atteinte des flèches, et de son glaive tout sanglant, défendant son rocher pour défendre sa liberté, il fit tomber les mains et les têtes de beaucoup d'ennemis. Enfin ceux-ci, ne le connaissant pas, voyant qu'il serait difficile de le saisir, et craignant qu'il ne survînt d'autres combattants, renoncèrent à l'attaquer, et s'éloignèrent pour aller, avant la nuit, enlever les dépouilles du champ de bataille.
LIVRE SEPTIEME
(…)Le jour du lendemain (…) nous fit voir l'armée ennemie, joyeuse, enrichie de nos dépouilles, et couvrant les montagnes de ses forces innombrables. (…) Déjà aussi les vivres manquaient pour les hommes, et cependant ils avaient encore à faire douze journées de marche, et les ennemis (…) , instruits de ces faits, nous harcelaient avec plus d'audace et d'avidité, depuis qu'ils s'étaient enrichis à nos dépens. Le maître du Temple, le seigneur Everard des Barres, homme respectable par son caractère religieux, et modèle de valeur pour les chevaliers, leur tenait tête avec l'aide de ses frères. (…) On résolut donc d'un commun accord, dans cette situation périlleuse, que tous s'uniraient d'une fraternité mutuelle avec les frères du Temple. (…)
Nous rencontrâmes sur notre chemin deux rivières, distantes d'un mille l'une de l'autre et difficiles à traverser, à cause des marais profonds qui les entouraient. Ayant passé la première, (…) nous nous dirigeâmes ensuite vers la seconde rivière, ayant à passer entre deux rochers, du haut desquels l'armée pouvait être criblée de flèches. Les Turcs accoururent des deux côtés vers ces rochers; (…) mais le corps de nos hommes de pied chassa tout de suite les Turcs de la place qu'ils tenaient. (…) Beaucoup de Turcs, étant ainsi poussés dans les boues, trouvèrent dans le même lieu et la mort et un tombeau.
(…)Tous les chevaliers ont appris des habitants de cette ville qu'il y a d'ici à Antioche, par mer, trois journées de marche (…). Par terre au contraire, il y a quarante journées de marche, par un pays que les torrents rendent impraticable, couvert d'ennemis, et partout d'une grande pauvreté : ils veulent donc se confier à la mer. (…) Le roi se vit donc contraint, bon gré mal gré, à tenter la mer et ses naufrages. (…) Le vent que nous espérions du Seigneur se fit désirer près de cinq semaines, et nous força en outre d'attendre aussi les navires que les Grecs nous avaient promis. (…) Les Turcs apprirent par les récits des Grecs que nos chevaliers manquaient de chevaux, et s'enhardissant à cette nouvelle, ils se préparèrent d'un commun accord à attaquer notre armée. Le roi en fut informé, et pour se mettre en défense, il fit venir près de lui les hommes les plus riches, qui avaient encore conservé leurs chevaux (…) et de plus les frères du Temple. Les ennemis ayant marché sur nous, le roi parut tout à coup devant eux, et leur tuant du monde les força à repasser la rivière sans pont, et à croire désormais que nous avions dans l'armée de très bons chevaux, et en grand nombre. (…)
Après y avoir passé cinq semaines, le roi s'étant embarqué, quelques-uns de ses vaisseaux furent brisés en mer ou mis hors de service : aucun cependant, grâces à Dieu, ne périt complètement; et au bout de trois semaines de navigation, le roi arriva enfin à Antioche. (…)
Fin de Odon de Deuil
Renseignements sur l’auteur
Eudes de Deuil(également appelé Odon de Deuil) est un moine bénédictinfrançais (1110- 1162). D’origine modeste, il devient le confident de l'abbé Suger, personnage important du royaume, abbé de Saint-Denis, conseiller des rois Louis VI le Gros et Louis VII et régentpendant l'absence de ce dernier lors la seconde croisade. C’est Suger qui impose Eudes en tant que secrétaire et chapelainde France. Ce poste prestigieux l'amène à entrer dans la suite du roi, et à participer à la seconde croisade en 1147. C'est ainsi qu'il rédige une chronique, intitulée De l'expédition de Louis VII en Orient, chronique nous permettant d'appréhender les difficultés rencontrées lors de cette croisade (relations avec Grecs, courants divergents à la tête de l'État, etc.). Cette chronique s’arrête lors de l’arrivée de la croisade à Antioche. Une fois rentré des croisades il fut abbé Saint-Denis en 1151, succédant ainsi à Suger, puis de l'abbaye Saint-Corneille à Compiègne.
Travail préparatoire à la maison
Au moyen de couleurs, identifiez :
1- Les références aux Occidentaux
2- Les références à la croisade et à son organisation
3- Les références à l’Orient byzantin
4- Les références à l’opposition entre les deux chrétientés
5- Les références à quelques éléments des territoires de l’Islam