STASIMON D'UNE TRAGÉDIE
AUDUTEAU Océanne
GOJOSSO Emmanuelle
BOURCIER Romy
Les rôles : Emmanuelle ; Achille (juge)
Romy ; Diomède (juge)
Océane ; Néoptolème (citoyen jugé)
Achille : Faites entrer l’accusé !
Diomède : Présente-toi.
Néoptolème : Je suis Néoptolème, de la grande maison des Eupatrides.
A : Néoptolème, tu es inculpé de crime contre les lois de l’état.
D : En effet, reconnais-u avoir fait participé une métèque au vote du prochain magistrat ?
N : Je l’assume, j’ai bien fait participé une métèque au vote du prochain magistrat.
A : C’est rare de voir un citoyen jugé, assumer de tels actes sans même avoir pris la peine de se défendre. Dis-moi, par simple curiosité, toi qui es le fils d’un grand citoyen, homme politique et qui a donc reçu une éducation de valeur, quelles ont été les raisons pour que tu puisses en arriver là ?
N : Toi-même tu le sais Achille, que j’ai été adopté par cet homme, mes parents (m’ayant abandonné sur le pas de la porte) étaient eux-mêmes, je vous l’apprends des métèques.
D : (coupe la parole, avec un ton scandalisé) Des métèques ! Mais c’est une honte que tu aies bénéficié de l’avantage d’être citoyen.
A : (ton calme) Mon ami, calme-toi, et laisses le continuer
N : Mes chers confrères, vous êtes vous-même des citoyens et des hommes de lois, vous savez donc que la démocratie est fondée sur l’égalité pour tous les citoyens. En commettant un tel acte, je prenais en compte que les métèques font partie à part entière de la vie de la cité. Ils y vivent, ils y travaillent et ils paient des taxes. Je pense, au plus profond de moi que les métèques ont le droit pour les explications que je vous ai cités d’avoir les mêmes droits politiques que les citoyens, et d’être égaux face à la justice.
A : Certes, tes arguments peuvent être compréhensibles, mais dans ce que tu nous expliques, à aucun moment tu ne parles des femmes, qui ne sont pas citoyennes et qui n’ont pas de droit politique.
D : Or, la métèque c’est bien une femme que tu as aidée à voter. Cette fois-ci quels sont les arguments que tu as à nous donner pour ta défense.
N : Sachez que les femmes, en tant qu’êtres humains, sont égales aux hommes. La seule différence est leur niveau d’études mais cela n’exclut pas le fait qu’elles puissent participer à la vie de la cité donc au vote. Ce sont des êtres humains réfléchis et capables de prendre des décisions tout comme nous les hommes.
A : Néoptolème, sache que j’ai appris de source sûre que tu entretenais un relation intime avec cette métèque. Bien que tes paroles soient nobles cette information me laisse penser que ce sont plutôt tes sentiments envers cette femme qui t’ont poussé à agir ainsi.
N : (d’un air embarrassé) Euh… Eh…c’est vrai, j’avoue entretenir une relation sentimentale avec cette métèque mais celle-ci n’a été que la conséquence de notre même vision sur la vie de la cité. Ce sont les ambitions de cette jeune femme avec lesquelles je suis entièrement d’accord, et le fit que je ne veuille pas me laisser commander par certains qui ont le pouvoir qui m’ont poussé à agir ainsi.
D : Bien que ces arguments soient valables et défendables pour certaines personnes, les lois restent les lois. Et pour le crime, tu dois être puni. Néoptolème de la grande maison des Eupatrides pour avoir initié ne métèque à l’exercice du droit de vote. Pour cela tu es condamné à l’exil. Fin du jugement.
AGÔN D’UNE COMÉDIE
ADA MBA Rachel
RIVES Ulysse
QOYCO Quentin
Personnages : Théoros (ambassadeur de Thèbes), Praxagona (épouse de Théoros), Sostrate (citoyen d’Athènes revendiquant la paix privée).
Sostrate, un citoyen venu d’Athènes, décide de rendre visite à l’ambassadeur de Thèbes afin de conclure une paix privée et de mettre fin aux conflits. Mais Théoros, l’ambassadeur, est accompagné d’une jeune femme, son épouse.
Sostrate (devant l’ambassadeur de Thèbes) — Qu’est-ce donc que cette niaiserie ? Une femme ? Que fait-elle là ? Ne devrait-elle pas élever ses enfants au lieu de prendre part à un débat des plus primordiaux ? Ô miséricorde !
Théoros — Cette femme, que vois-tu, n’est pas là pour participer au débat, elle t’apportera tout ce dont tu as besoin, n’importe quoi !
Sostrate — Bien, si cette femme, aussi jolie soit-elle, doit assister à un important débat, alors soit, c’est de ton pouvoir de décider. Sache tout de même que je ne me risquerai pas à l’aborder, et ne me laisserai pas envoûter par ses manies élégantes et ses mains baladeuses.
Théoros — Bien, à présent nous pouvons commencer, je te prie de prendre place sur le seuil.
Praxagora — Attendez ! Monsieur a chaud ! Mais oui, regardez-moi ces gouttes englober son visage, ces perles couler le long de ses joues ! Il a définitivement besoin de tissus pour éponger sa transpiration !
Sostrate (distant, recule d’un pas) — Non, ça n’est vraiment pas nécessaire, merci. Passons directement au débat, je ne veux pas faire attendre l’ambassadeur.
Théoros — Soit. Sostrate, tu es un jeune homme d’Athènes, tu ne vis pas dans la pauvreté, de quoi daignes-tu te plaindre ?
Sostrate — Les guerres incessantes nous affaiblissent, une malheureuse partie de nos gardes périt lors des batailles, la famine ravage la cité, et l’approvisionnement se fait rare, il faut que nous puissions…
Praxagora (interrompant Sostrate) — Misère ! J’en avais oublié les encas ! Sers-toi, mets-toi à l’aise, détends-toi…
Sostrate — À présent, cesse de m’interrompre ! Nous débattons affaire, et cela se fait avec des hommes. Que viens-tu faire ici de constructif, mis à part jacqueter et couper mes phrases ?
Théoros — J’ai bien entendu ta plainte, Sostrate, mais le peuple de Thèbes ne dispose pas des ressources nécessaires pour subvenir à ses besoins. Aussi, les guerres parviennent à réapprovisionner la ville, aussi violentes soient-elles.
Sostrate — Il faut qu’une paix privée intervienne, sinon la population mourra. Est-ce en cela que ton titre d’ambassadeur te reflète ? Est-ce cela que tu souhaites laisser à la pauvre ville d’Athènes ?
Théoros — Une paix serait trop brutale, que proposes-tu comme alternative ?
Praxagora — Sostrate, ne veux-tu pas vous asseoir ? C’est malheureux, pour un si beau jeune homme de ton gabarit de rester aussi longtemps debout. Assieds-toi je te prie !
Sostrate — Comment oses-tu ?! Tu interromps mes phrases incessamment, et ordonnes que je m’assoie ? Serait-ce là un ordre que je perçois ? Théoros, ambassadeur de Thèbes, je crains que cette femme ne soit pas la bienvenue durant notre aparté privé. J’exige de la faire sortir.
Théoros — Allons, Sostrate, calme-toi. Cette femme ne te coupera point la parole désormais, je te le promets.
Praxagora (sort de la pièce).
Sostrate — Cela fait depuis l’aube, déjà, que je ne cesse de voyager dans le but d’obtenir cette paix. Je suis exténué de toute cette route par Athènes et je ne voudrais point repartir sans acquérir satisfaction.
Théoros — Qu’ai-je à y gagner ?
Sostrate — Un échange amical et lucratif. Dès à présent, tu n’auras plus à te soucier de la frustration de devoir combattre pour subvenir aux besoins de ton peuple. Si nous mettons en œuvre un pacte, qui consisterait à réapprovisionner Thèbes en vivres et armement, alors une paix privée pourrait-elle définitivement s’appliquer ?
Théoros — Ton offre me paraît acceptable. Mais encore reste-il à mettre en place un montant ! Praxagora (reste en retrait, tout en faisant des signes distinctifs à Sostrate).
Sostrate (en murmurant d’abord quelques paroles, puis en haussant le ton) — Celle-là… Je proposer de faire parvenir jusqu’à Thèbes cinq-mille gardes et ce de manière mensuelle. Pour ce qui est des vivres, le comptage sera d’autant plus complexe que je n’y perdrai pas à tout compter. Peut-être plusieurs grandes rations, de quoi alimenter un ou deux millions de citoyens.
Théoros — Qu’ai-je entendu ? Un ou deux pauvres millions de citoyens ? Et seulement cinq-mille gardes ? Ne serais-tu pas tout de même en train de plaisanter, Sostrate ?
Praxagora (continue de faire des gestes étranges…)
Sostrate — Débattre pour obtenir satisfaction est quelque chose de permissif et de tout simplement admirable, et je te remerci également d’avoir accepté ma venue. En revanche, ne daignerais-tu point surveiller ce que cette femme fait là-bas ? C’est un miracle si son visage ne matérialise point d’expressions désuètes !
Théoros — Ce doit être la chaleur, savais-tu qu’elle pouvait déclencher des mirages dans la tête de ceux qui restaient trop longtemps au contact du soleil ? Je ne vois rien, pour ma part, alors concentre-toi sur le débat, et ne te laisse point distraire par des hallucinations.
Sostrate (en susurrant ces quelques paroles à soi-même) — Elle, je jure de lui faire trancher la tête…
Théoros (en insistant sur chaque mot) — Qu’as-tu dit ?
Sostrate — Moi ? Rien ! Hallucinations, sans doute ?
Théoros — J’accepterai d’échanger lorsque le montant sera confortable. Ving-cinq-mille hoplites, pour commencer, et des rations allant jusqu’à cinq millions d’habitants.
Sostrate — Bien. Puisque je ne peux plus supporter les manies douteuses de ta femme, j’accepte, à contrecoeur. Mais sache bien, Théoros, que peu importe le soutien supplémentaire que tu demanderas, nous ne te l’accorderons pas. Les Dieux ne te le cèderont pas. Que la malédiction d’Athéna t’atteigne jusqu’à la cinquième génération !