LE DÉFI DE LA CONSTRUCTION DE LA PAIX
Introduction
• Qu’est-ce que la paix ? À l’origine (verbe latin pacisci), faire un pacte pour éviter ou mettre fin à une guerre. La paix est donc simplement l’absence de guerre. Mais le terme s’est progressivement enrichi : l’Encyclopédie (1751) la définit comme « La tranquillité dont une société politique jouit, soit au-dedans, par le bon ordre qui règne entre ses membres: soit au-dehors, par la bonne intelligence dans laquelle elle vit avec les autres peuples ». Absence de guerre ou bien-être ?
• « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde » écrivait Albert Camus en1944. Le terme « paix » recouvre des réalités différentes. À chaque fois le problème est : de quelle paix parle-ton ?
• Revenons en effet à Clausewitz : « En aucun cas, la guerre n’est un but par elle-même. On ne se bat jamais, paradoxalement, que pour engendrer la paix, une certaine forme de paix ».
• Par quelles voies construit-on la paix dans le monde ? Et quel genre de paix ?
• Comment construire sinon la paix, du moins une paix de manière durable ?
• Comme pour le cours précédent, nous partirons d’un modèle (la paix de Westphalie établie en 1648) et nous montrerons comment il a fondé les relations internationales du XVIIe au XXe siècle. Nous nous interrogerons sur sa pertinence jusqu’en ce début de XXIe siècle.
1. Les congrès de Münster et Osnabrück (1644-1648)
2. Mettre fin à « une débauche de guerre » : la guerre de Trente Ans (1618-1648)
• Fiche élève sur Grotius
La guerre de Trente Ans
Vidéo https://www.youtube.com/watch?v=1FjIbhDSFBI
• Bilan humain
• Les misères et les malheurs de la guerre de Jacques Callot (1633) : https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO01001THM0001_callot
• Pour approfondir : La guerre de Trente Ans : Sur le champ : https://www.youtube.com/watch?v=tOO5qBoz5cs
3. Construire « une paix chrétienne »
1. L’Europe des diplomates
2. L’Europe des États : préparer la guerre en temps de paix
Fiche élève : Thomas Hobbes, Le Léviathan, 1651
1. Guerre, paix et équilibre des puissances
2. Les Lumières et le projet de paix perpétuelle
1. Refermer la parenthèse des guerres de la Révolution et de l’Empire
2. Mettre en place un « concert européen » hostile aux idées libérales
1. La SDN et le principe de la sécurité collective
2. L’ONU et la volonté de bâtir un nouvel ordre mondial en 1945
• Fiche sur Kofi Annan
1. Une volonté renouvelée de réguler les relations internationales
Exposé d’un élève sur une crise.
2. Un nouveau principe contesté
• Point de vue, le droit d’ingérence est-il possible ? Nathan p. 142
• Travail sur le dossier à la maison :
Découvrez les documents et développez les arguments en répondant aux questions 1, 2 et 3.
3. Un bilan contrasté
1. La fin de l’idéal de sécurité collective ?
2. La fin du « concert des nations » et de l’idéal de paix par l’équilibre ?
3. Comment faire la paix sans négociateurs ?
Conclusion
Depuis le XVIIe siècle, faire la paix et la maintenir est toujours un défi. Le problème, comme toujours, tient à sa définition même.
La paix selon Serge Sur: éditorial et article « cinquante nuances de paix » dans Questions internationales, n° 99/100, septembre / décembre 2019.
« La paix (…) demeure un objectif fondamental des relations internationales, en même temps qu’un objet qui tend toujours à se dérober, dont le maintien n’est jamais totalement assuré. La paix soulève en effet de multiples questions, dont la moins délicate n’est pas celle de sa définition: certains pensent vivre une paix durable et bénéfique, alors que d’autres estiment qu’elle repose sur des éléments qui constituent une oppression insupportable, une injustice contre laquelle il est juste de se rebeller. La Charte de l’organisation des Nations unies elle-même reconnait qu’il n’existe pas davantage de paix sans justice que de paix sans sécurité. De façon générale, les fauteurs de guerre ont tendu à disparaitre ou à se dissimuler, rares sont les mouvements qui se réclament ouvertement d’une volonté guerrière, et l’on combat très volontiers au nom de la paix, voire d’un ordre juste. Le terrorisme même, dernière forme active de conflictualité, ne fait pas exception, même si cette prétention parait insensée. »