Date de publication : Nov 21, 2014 2:21:34 PM
J'ai toujours beaucoup de plaisir à découvrir les paysages si variés de notre département, que l'automne magnifie. Que ce soit les étangs de la Dombes, les plaines de la Bresse, les montagnes du Bas-Bugey ou celles du Haut-Bugey aux sommets poudrés de neige. Et tout autant les flores très variées qu'on y découvre.
J'aime également le département du Gard et celle région d'Alès, si rude aux hommes par ces épisodes cévenols ravageurs et aux climats si tranchés. Cette terre garde les cicatrices d'anciennes mines et l'on distingue encore les entrées de puits ou des terrils que les pluies rabotent peu à peu. En ce samedi du début octobre, une petite randonnée ayant pour but le mont Rouvergue m'a permis de me replonger dans la flore méditerranéenne (que j'apprécie tant). Peu de fleurs, les mêmes séneçons que chez nous, mais de la callune bien fleurie. A nos pieds de très nombreuses châtaignes jonchent le sol. Les châtaigniers sont omniprésents en compagnie de Bruyères arborescentes et aussi chose inattendue : d'arbousiers. Cet arbre typiquement méditerranéen semble trouver ici un climat propice à son épanouissement. Si nous n'en avons vu qu'un au début du sentier, ils se font plus nombreux ensuite. A cette époque de l'année, ils sont chargés de "fraises" de couleurs jaune au rouge en passant par l'orange, plus ou moins mûres. Après les avoir goûtés et trouvés fort bons (contrairement à ce qui est écrit dans les livres. Son usage habituel est la confiture du fait de son acidité), nous nous en sommes gavés. En chemin, j'ai pu reconnaître le Chêne vert et le Chêne pubescent, des Cistes de Montpellier ou blanc en graines.
Le sommet du mont Rouvergue, utilisé il y a peu encore, comme vigie contre les incendies de forêt (petite maison en pierre) offre un splendide panorama sur 360 °. Là une autre surprise, en bordure de ronciers bien fournis : des Scilles d'automne, fleur que je n'avais jamais eu le plaisir de voir.
Quelques semaines ont passé depuis cette visite gardoise. Hier, je suis retourné dans la forêt de Seillon. Que de changements depuis mon dernier article. Sous l'humidité d'un brouillard stagnant, presque, au ras des cimes, des gouttes d'eau s'écoulaient de nombreuses feuilles. Le tapis coloré au sol, se fait maintenant plus moelleux grâce à une couche plus épaisse de feuilles mortes, mais qui cache pierres et racines glissantes. Les couleurs sont enfin apparues, le jaune étincelant des hêtres et des érables qui vient rehausser le marron des charmes et des chênes. Les champignons sont très présents, en colonies disparates de couleur blanche ou beige. Pour être si nombreux, ils ne doivent pas être comestibles. La forêt est presque en mode hiver. Les branches des arbres et arbustes sont de plus en plus dépouillées de leur feuillage laissant apparaître quelques nids d'oiseaux. Les flaques des dernières pluies passeront l'hiver car le soleil n'est plus assez ardent pour les sécher. Les forestiers vont reprendre possession de leurs coupes et faire entendre la stridence de leur tronçonneuse.