Date de publication : Jan 23, 2017 12:42:56 PM
Nom latin : Taxus baccata
Famille : des Taxacées
Remarque : l'ouvrage Flora Gallica indique que Taxus baccata serait la seule et unique espèce d'if en France en attendant d'autres travaux de recherche. Mais il existerait au moins une autre espèce en France : Taxus canadensis rencontré à la Sainte-Baume et dans le Var. On peut aussi découvrir des hybrides entre des ifs cultivés avec l'espèce naturelle mais la clef de détermination (que FG indique), je cite, "s'appuie sur des caractères trop subtils ou trop instables et son emploi est donc malaisé".
Cet arbre, peu rencontré, à l'état naturel (cf Localisation) doit sa rareté à sa grande toxicité pour le bétail et son élimination par les agriculteurs. La grande utilisation de son bois (cf Utilisation) est un autre facteur de sa raréfaction. Il a été abondamment planté dans les parcs et jardins (il existe de nombreux cultivars) et dans les cimetières (les clichés de cet article ont été prises au cimetière de Bourg en Bresse) car son importante longévité était symbole d'immortalité.
Port
Dressé, arbre ayant une silhouette plus large que haute dans sa "jeunesse" pour devenir plus élancé ensuite. Il peut atteindre une hauteur de 25 mètres. Son écorce grise à reflets rougeâtres forme de grandes écailles.
Les rameaux secondaires portent de nombreuses feuilles, légèrement courbées vers le bas. Elles sont acuminées (pointues) à leur extrémité d'un vert plus clair au revers et portent une nervure centralebien visible. Les feuilles des rameaux principaux forment comme des spirales en bout de branches. L'arbre dioïque (rarement monoïque) portent des fleurs mâles libérant de grande quantité de pollen au printemps. Le fruit est un arille (graine enveloppée d'une membrane d'origine tégumentaire) de couleur rouge déprimée à son sommet, légèrement ovale dont la forme caractérise l'if. L'if commun a une grande longévité, de près de 2000 ans pour des spécimens plantés dans des cimetières de France ou de Grande-Bretagne.
Origine du nom :
D'après F. Couplan, le mot if vient du gaulois ivos mot désignant cet arbre. Taxus vient du grec taxos dérivé de la racine indo-européenne teco signifiant "travailler habilement". Ceci fait référence à l'utilisation de son bois très tendre.
Utilisations :
Malgré sa grande toxicité le bois de l'if a été très utilisé. Au Moyen-Age, il servait à fabriquer des arcs mais aussi des flèches empoisonnées. Au Portugal, Jean-Marie Pelt relate des cas d'empoisonnement mortel de vignerons ayant utilisés le bois d'if pour la confection de tonneaux pour le vieillissement du vin. Une fois teinté, sa couleur sombre rappelant celle de l'ébène, le faisait utiliser pour la marqueterie et l'ébénisterie.
Toxicité :
L'écorce, le bois, les feuilles et les graines (si elles sont croquées libérant ainsi les molécules toxiques) sont toxiques voire mortelles. L'absorption de 2 graines, si elles sont croquées, suffisent à tuer un enfant . La mort survient dans les 2 heures après consommation des graines si rien n'est fait. L'absorption des feuilles en l'état ou en tisane conduit au même résultat. Les feuilles contiennent des substances anticancéreuses d'abord découvertes dans son bois (nécessitant la coupe de nombreux arbres pour récolter suffisamment de produit actif). Le taxol est maintenant obtenu par synthèse et entre dans de nombreux protocoles de chimiothérapies anticancéreuses.
Le miel d'if est toxique.
Seul est comestible, de goût assez fade et de consistance un peu gélatineuse, l'arille mais il faut recracher la graine.
Localisation :
D'après l'ouvrage Flora Gallica , l'if commun se rencontre en France de manière dispersée dans le nord-ouest, le nord-est, le Jura, les Alpes, le Massif Central, les Pyrénées et la Corse de 0 à 1700 mètres d'altitude dans les forêts à feuilles caduques et les rocailles.
Dans l'Ain : il est disséminé et peu fréquent dans le Bas-Bugey, le Haut-Bugey, la Haute-Chaîne du Jura et le pays de Gex. Il est extrêmement rare dans le Revermont. (source "La Flore du département de l'Ain, l'inventaire complet de A. C. Bolomier et P. Cattin 1999).
Floraison :
Février à avril.
Bibliographie :
Outre Flora Gallica, qui est une référence, pour la classification et la localisation des plantes et que j'utilise systématiquement, j'ai utilisé pour la rédaction de cet article l'ouvrage suivant : M. C. Paume Sauvages et toxiques (2009), éd. Edisud. Ce livre a été réédité en 2016. Il appartient à un triptyque dont les autres titres sont : Sauvages et comestibles et Sauvages et médicinales.
Ces trois ouvrages sont d'une grande qualité et parmi la production foisonnante qui existe sur ces sujets, font, pour moi, référence.