1952: Nanda Devi dédicacé JJ. Languepin

Extrait du monde du 19 juillet 1951

A la différence de l'expédition alpine française, qui le 3 juin 1950, avec Maurice Herzog et Louis Lachenal en personne, réussissait avec succès l'ascension de l'Annapurna, la deuxième expédition himalayenne nationale de l'après-guerre, partie le 24 avril dernier de Marseille pour le Gharwal et composée d'alpinistes lyonnais, aura rencontré l'adversité, et deux de ses membres les plus éminents auront disparu dans la fatale aventure. On a appris en effet hier mardi que la cordée de tête, composée par Roger Duplat, chef de l'expédition, et par Gilbert Vignes, après avoir réussi le 29 juin l'escalade du Nanda Devi (7 816 m.), s'était perdue corps et biens. C'est en voulant redescendre au camp de base, non par la voie de l'ascension, mais en tentant la traversée de l'arête reliant le sommet au piton oriental du massif (7 434 m.), que les deux alpinistes lyonnais ont dû être emportés dans les abîmes. Cette voie, qui ne descend jamais au-dessous de 7 000 mètres et surplombe des à-pics vertigineux, interdisait tout bivouac prolongé. Les camarades de Duplat, qui sur l'ordre de celui-ci s'étaient repliés au camp de base après avoir aidé la cordée de tête à établir quatre camps d'ascension, se lancèrent à la recherche des disparus le 8 juillet, allant même jusqu'à réaliser la performance d'escalader le sommet oriental du Xanda Devi, but théorique de la traversée de Duplat et de son compagnon. Là, huit jours de recherches n'aboutirent qu'à sonder le néant.