Aller Retour vite fait aux grandes rousses

Suite au raccourcissement à trois semaines de notre projet himalayen, il me restait une semaine de congé à prendre. Initialement prévue avec mon frangin, je me retrouvais seul après la défection de celui-ci. Je décidais néanmoins de descendre faire un petit coucou à nos alpes que je n’avais pas encore visitées cette année!!! Et pour commencer, je mettais le cap sur le petit massif des Grandes Rousses et plus précisément sur le pic de l’Etendard.

Une grande partie du trajet eut lieu sous une pluie diluvienne mais arrivé sur place le soleil déchira les nuages et je pus sans encombre rejoindre le refuge éponyme. A ma grande surprise celui-ci était encore gardé mais je ne regrettais pas d’avoir monté mes victuailles car la partie hors sac est vraiment quatre étoiles. Départ très matinal à 5H, un peu trop à mon gout pour cette saison, mais n’étant pas le seul candidat au sommet et étant forcement réveillé, je suis parti avec le groupe. Nous arrivons en vue du glacier aux premières lueurs de l’aube. Et nous constatons que les premières pentes sont en glace vive très dure à cette heure matutinale (la descente, une fois que la face aura pris le soleil, sera beaucoup plus facile!!!) En tout cas rien à voir avec le débonnaire «F» du topo.


Montée prudente puis le pourcentage s’adoucit et l’itinéraire traverse sur la droite avant d’attaquer la raide et crevassée rampe sommitale. Là, je me vois interdire - disons de manière assez virulente - l’accès à celle-ci par un guide «qui a un sommet à faire et ne veux pas perdre son temps à aller me chercher au fond d’une crevasse». Un ange passe. Sur le fond il n’a sans doute pas tort - et c’est bien pour cela que je redescends docilement - mais manifestement il doit avoir eu la partie pédago de son diplôme dans un paquet de Bonux. Encore un guide qui pense qu’il faut absolument gueuler pour se faire comprendre et qui ne réalise pas qu’en agissant ainsi il ne grandit pas sa profession. Pour me consoler, je vais trainer mes crampons au col de Quirlies ou la vue est ma fois fort belle sur la Meije et le Rateau et le proche pic Bayle. J’ai oublié de préciser que le lever de soleil sur le glacier fut somptueux et qu’ainsi je n’est quand même pas perdu ma journée. Retour par le chemin des écoliers en allant à la découverte des petits (et grands) lacs du coin. J’en profite pour mitrailler les aiguilles d’Arves, mon prochain objectif. Nuit au col de la Croix de Fer dans le Berlingo et réveil en fanfare au petit matin par un maousse orage. La voiture en tremble. Mais j’avais vu avant de partir que le lundi était placé sous le signe de la dépression. Je me dirige donc tranquillement vers Valloire. J’en profite pour aller consulter la météo à l’OT et constate que contrairement à ce que j’avais vu à Caen le retour du beau temps n’est pas évident. Pour demain néanmoins, ça doit être jouable. En fin de journée, la pluie consent enfin à s’arrêter et j’en profite pour monter vite fait au refuge des Aiguilles d’Arves. Mais en arrivant à celui ci, noyé dans le brouillard et bien sûr sombre et désert, j’ai comme un coup de blues et je me demande bien ce que je suis venu faire dans cette galère. Le lendemain matin, un pale soleil essaie de réchauffer l’atmosphère et je me mets aussi tôt en marche. Et au détour d’un tournant mes aiguilles apparaissent enfin.

Mais je crois que je peux mettre une croix sur la centrale qui était mon objectif : elle est complètement platrée (mais il est vrai qu’avec une limite pluie/neige prévue vers 2700M je m’en doutais un peu!!!) Je me rabats donc sur la septentrionale (dite tête de chat) qui est orientée est, risque de sécher plus vite et qui est aussi plus facile.

Mais je crois que je peux mettre une croix sur la centrale qui était mon objectif : elle est complètement platrée (mais il est vrai qu’avec une limite pluie/neige prévue vers 2700M je m’en doutais un peu!!!) Je me rabats donc sur la septentrionale (dite tête de chat) qui est orientée est, risque de sécher plus vite et qui est aussi plus facile.

Et c’est donc sec que j’arrive à la voiture. Avantage de ces conditions : à la descente il suffit de suivre ses traces et on est sur de prendre le bon couloir!!! La suite est prévu en Maurienne. Je repars donc de suite. En repassant à Valloire je m’arrête voir la météo et ne peut constater que les prévisions sont de plus en plus pessimistes. Je vais coucher au dessus de Bramans, à coté de l’ancestrale église romane de Saint Pierre d’Extravache, d’où l’on peut faire de si belles photos de la Dent Parrachée et la pointe de l’Echelle qui étaient mes objectifs avoués. Mais je ne fais plus d’illusions sur leur réalisation. Pour les photos au coucher de soleil, c’est rapé; tout est gris. Pour le lever de soleil, même tableau. Le moral à zéro je redescend dans la vallée voir sil a météo locale est un peu plus optimiste. Mes derniers espoirs s’envolent très vite. La dépression sera là à midi et entrainera au mois deux jours de mauvais temps avec un fort vent et une limite puie/neige qui doit descendre vers 2300M. Trois jours à attendre pour éventuellement une journée de beau, c’est beaucoup trop et je remets donc le cap sur la Normandie. Surtout que si ici je ne peux rien faire, à Caen j’ai toutes les photos du Ladakh à traiter!!! Il y a du boulot. Et le retour s’effectue lui aussi sous une pluie diluvienne!!