Quelques classiques dans les écrins (été 2014)

La météo de cet été fut fort capricieuse. Nous avions fini le «stage alpi» à La Bérarde. Nous sommes donc passé de l’autre coté de la Barre et du Coolidge, à Ailefroide, pour tenter de retrouver notre copain le soleil et revisiter quelques classiques de l’Oisans. Court à vol d’oiseau, un peu moins en voiture!!!

Et la première semaine ne fut pas folichonne. Nous avons juste réussi la traversée du Pelvoux. Cette traversée avait été une de mes premières courses en...1987!!! Et bien sur je gardais un grand souvenir du fameux couloir Coolidge et de la mémorable descente par le glacier des Violettes. Cette année les conditions de neige étaient bonnes et ces deux difficultés furent négociées sans encombres. Par contre je ne me souvenais pas de toute la caillasse de m.... qui suivait, ni des quatre rappels nécessaires pour regagner Ailefroide (dans mon souvenir, il y en avait deux). Mais peut être qu’en 27 ans cette partie de la course a changé de physionomie (plus de neige à cette époque?). En tout cas cette descente ne m’a pas séduit et il vaut mieux ne pas être trop nombreux dans certains passages!!!

La semaine suivante s’annonçait plus favorable et nous en avons profité pour enchainer. Deux courses au départ du refuge du Glacier Blanc et deux à partir de celui du Sélé.

Nous commençons donc par les Agneaux. Jolie petite course complète avec un peu d’escalade pour rejoindre le sommet et une magnifique vue décalée sur les principaux sommets des Ecrins. Eh bien, en plein mois d’août et par beau temps, nous étions la seule cordée au sommet. Incroyable!!!

Le lendemain nous allons escalader la voie «le vieux piton» à la pointe des Cinéastes. Escalade intéressante et sur du rocher fort correct. Mais comme au Moriond et à la face nord de l’aiguille de la Vanoise à Pralognan, le passage clé est rendu «assez sportif» par des résurgences.

Descente facile et courte. Au retour nous avons la surprise de voir Guillaume, Jean-Pierre et tout l’équipe du camp famille qui nous invitent à venir prendre l’apéro à leur camp de Vallouise. Nous gagnons donc ensuite le refuge du Sélé où nous avons également choisi une course de neige et une course rocheuse.

Coté rocher ce sera «super Pilou» à l’aiguille de Sialouze. J’ai déjà gravi cette voie il y a une bonne dizaine d’années avec Serge mais suite à quelques «tâtonnements» dans la recherche de l’itinéraire nous n’étions pas rentrés au refuge de bonne heure. Lors de la traversée de ces mêmes aiguilles, pendant le stage alpi de 2010, le retour avait également était assez tardif. Pas de problèmes d’itinéraire cette fois ci mais à trois cordées dans cette course d’ampleur (avec en plus deux cordées devant nous) l’horaire prévu s’était quelque peu rallongé.

Eh bien, nous n’avons pas dérogé à la règle!!! D’entrée de jeu nous nous étions mis un bon handicap en oubliant un brin de corde au refuge ce qui nécessita un aller/retour. L’escalade proprement dite fut cette fois rondement mené (à peine 5H pour 4 à 6H annoncées par le topo). Il est vrai que je connaissais les erreurs à éviter!!! Mais le coincement d’un rappel à la descente nous assura un retour à l’heure habituel.

Raoul, le célèbre gardien du refuge, nous accueillit néanmoins fort gentiment et s’enquit de nos projets du lendemain. Ailefroide répondons nous en coeur. Et lui, goguenard, «-ah bon vous redescendez». Non, non nous allons à l’Orientale. Il n’y a plus que nous dans la salle commune et nous dégustons en tête à tête le copieux et délicieux repas. La jeune aide cuisinière semble admirative du fait que nous repartions aux aurores le lendemain. Et du fond de la cuisine nous entendons la voix de Raoul qui lui dit : «ben ce sont de vrais montagnards». Nous allons nous coucher pour une très courte nuit mais fiers comme des bar-tabac.



La nuit n’a pas été très froide et cela se ressent sur les pentes de neige sommitales. Nous brassons copieusement dans une neige qui ne porte pas malgré les traces laissées par la cordée précédente. La progression est très laborieuse et j’avoue que l’idée de faire demi tour sans visiter le sommet m’effleure. Heureusement Alain m’en dissuade car la vue du sommet est absolument somptueuse. Encore peu de monde sur cette grande classique facile. Une cordée devant, une derrière...et c’est tout.

Nous avons également trainé nos chaussons dans les grandes voies des divers secteurs d’escalade d’Ailefroide. Mais ici, contrairement à la haute montagne, c’est la foule (notamment dans le secteur de la Poire). Et si l’on veut grimper tranquille, il vaut mieux arriver de bonne heure au pied de celles-ci. Une mention particulière à la voie «rivière Kwai». Si les six premières longueurs sont assez banales, les sept suivantes, après une traversée facile, sont superbes. Avec des «oreilles» dignes des granites corses dans L8 et L9.... et le passage de la rivière Kwai dans L12.

Pour finir nous nous sommes rendus dans les Cerces, du coté de la bucolique vallée de Névache, pour découvrir son calcaire sauvage. Deux courses furent réalisées à la pointe du Raisin et aux tours du Queyrellin. A la première nous fûmes accueilli au sommet par une fraiche ondée... A la deuxième nous avons attendu une heure au soleil que celui ci baigne la face tellement le fond de l’air était frais...

A noté que le 14 août au camping de Fontcouverte (situé à 1900m il est vrai) ‘à l’heure de l’apéro, le thermomètre atteignait péniblement les sept degrés!!!


Dom