Mon pote Fifi m’a permis de mettre la main sur ce chouette poste Sony. J’ai été le quérir chez son propriétaire et il m’a paru plutôt en bon état. Tout semble marcher même si la lecture déconne d’un côté (ça repart dans l’autre sens et la cassette ne tourne pas du tout). Il me faut donc séparer tous les éléments en démontant les 2 plaques métalliques qui rassemblent les trois blocs et permettent aussi de fixer les enceintes. Je constate la présence d’un film autocollant chromé sur le dessus du tuner. Bizarre, peut-être est-ce pour masquer des rayures. Je retire donc le plastoc et découvre avec surprise un véritable cratère, sans doute dû à un cigarillo oublié.
Finalement tout ça n’est si grave, on verra plus tard. Il faut donc que je m’attaque au lecteur cassette dont l’accès est facile, en enlevant quelques vis et en soulevant la carte électronique. Pare contre, retirer complètement le bloc de lecture s’avère être plus complexe et je n’ai pas envie de me lancer dans cette opération.
Je me contente de dégraisser les courroies qui paraissent en bon état puis de mettre un peu de graisse sur diverses roues dentées. Il n’y a donc aucun pinch roller dans ce mécanisme. A ma grande satisfaction, l’autoreverse marche maintenant comme une horloge. Je passe ensuite à des opérations plus classiques : nettoyage des têtes, des pinch rollers et des axes de cabestan bien encrassés. Je lubrifie ensuite le capteur d’auto stop associée au compteur de bande ainsi que les deux axes de cabestan.
Il est temps (déjà) de vérifier la vitesse de lecture et dans les deux sens. Il en manque un peu, on tourne aux alentours de 2980 mhz, mais la stabilité est spectaculaire, à peine une graduation de variation affichée par le sofware. Je dois donc agir directement sur le moteur ce qui oblige à déplacer le logements des piles pour y arriver. Tout semble OK, il est l’or de remonter le lecteur car je garde l’azimut pour la fin.
Bon, occupons-nous du trou de cigare, malgré que je n’ai pas de formation de carrossier. Je commence par couper le fond de la "bulle" pour en réduire la profondeur puis je colmate au papier de cache et remplis presque à ras bord avec le pistolet à colle. Après séchage, j’applique du mastic de finition acheté chez Norauto et je ponce en trois fois (400, 800 et 1000). Je termine avec une bombe de peinture Motip Autolack Acryl référence 55280.
Je rebranche tous les éléments et m’apprête à régler l’azimut lorsque je constate que le potentiomètre de volume gratte un peu, cela me fait l’occasion de jeter un œil à la partie ampli : la force tranquille. J’arrive, mais difficilement, à glisser le tube de la bombe contact dans la fente des potars et tout rentre dans l’ordre. Je règle l’azimut à l’oreille, je remets la trappe à cassette et c’est fini.
C’est vraiment un très bel appareil, super bien fini et de grande qualité. Déjà les courroies sont d’origine : un signe. C’est lourd malgré un gabarit raisonnable (55 cm de large). Il est clair que l’on est plus dans la catégorie mini-chaîne mais ce Sony FH-3 est indiscutablement un ghettoblaster grâce aux 10 piles embarquées dans le lecteur cassette.
Cette partie se clipse à l'arrière du lecteur cassette : c'est extrêmement pratique !
Au niveau puissance, ça envoie le bois (2x25w rms). Le son est magnifique, très équilibré, et les basses sont juste présentes mais sans "boumboum" qui gratte les oreilles. C'est frappant : dès qu'on lance une cassette, on sent que ça va dépoter. L’amplificateur possède un equalizer 5 bandes ainsi que deux entrées : une entrée CD line-in et une phono destinée à une platine disque optionnelle rare et hors de prix (référence PS-Q3). Le lecteur cassette logique à touche douce (soft control) est autoreverse et de belle facture. Deux particularités à signaler : un guide de bande réglable et ainsi que le capteur d'autostop (associé au compteur) qui n'est pas magnétique mais optique (jamais vu ça). A première vue, un faisceau lumineux est interrompu par une roue à ailettes, si cette intermittence s'arrête, cela déclenche le solénoïde de l'autostop.
Cela a l'air costaud et c'est le cas.
Un commutateur, curieusement situé à l’arrière, permet de lire indéfiniment la cassette ou de stopper une fois les deux faces lues. Le dolby est présent, ça fait toujours plaisir. Quant au tuner, il est basique mais l’indicateur des fréquences possède une led rouge et la qualité de réception est irréprochable. Et il n'y a pas de vu-mètre ? Si, mais il est très discret, juste au dessus du volume. Terminons avec la poignée de transport, très qualitative, qui maintient en place les enceintes lorsqu’elles sont clipsées. Avec le FH3, Sony nous en met plein la vue. Sortie en 1983 en version rouge, grise ou noire, cette chaine/boombox est une belle réussite et ce serait cool de mettre la main sur la platine disque optionnelle. Le constructeur japonais a récidivé avec des modèles plus perfectionnés mais qui ne peuvent être considérés comme de véritables radio-cassettes, notamment le FH-5 qui n'a pas d'alimentation à piles.