Inlassablement Frania Eisenbach Haverland, née en 1926 en Pologne, dans une famille juive qui sera décimée, parcourt depuis des dizaines d’année les lieux d’éducation des jeunes, collèges , lycées, internats, établissements spécialisés, pour faire connaître non seulement les drames de la Seconde Guerre mondiale perpétrés par le nazisme, en témoignant sur le sort de sa famille et sur ses propres épreuves, mais aussi pour encourager la jeunesse à dire non à ce qui avilit, à ce qui prive de liberté, et à dire oui à un monde qui est si merveilleux malgré tout ; pour l’encourager aussi à résister aux pulsions de haine , de mort ou de faiblesse qui sont enfouies dans chacun de nous, même jeunes ; pour l’encourager à faire quelque chose afin de contrer pacifiquement les puissances morbides qui ne rêvent que de détruire par la haine et la violence ce qui est beau et ce qui est noble ; pour la persuader de voir en l’autre un frère ou une sœur de la même race humaine. Elle n’hésite pas à raconter les événements historiques, à confesser ses propres hantises et son mal de vivre, et rend ainsi son discours crédible. Elle touche les cœurs innocents, et tous comprennent qu’elle a raison. Après trois heures de conférence, les adolescents sont encore là autour d’elle à réclamer des éclaircissements, des dédicaces, et dans les jours qui suivent, ils écriront dans les livres d’or des messages de gratitude. Frania Eisenbach Haverland, « passeure » de mémoire, est une de ces armes de paix, dont tous les responsables institutionnels font bien de s’inspirer pour insuffler dans les esprits des jeunes d’aujourd’hui les levains de l’espoir et de la confiance en leur avenir. Elle a écrit avec Dany Boimare, un ouvrage : « Tant que je vivrai », aux Editions Edite (2005).
François Carcassonne 2016
Frania Haverland a écrit : «Tant que je vivrai »
http://www.editions-edite.fr/product_info.php?products_id=41
Tant que je vivrai
Tarnów, Plaszów, Birkenau et autres lieux
L‘arrivée du fascisme dans l’univers d’une enfant de 13 ans
Septembre 1939, Frania Eisenbach d’origine juive polonaise est une jeune adolescente de 13 ans lorsque l’armée allemande envahit la Pologne. « Avec ma musique je vais te faire rire et te faire pleurer » lui disait son père, musicien et chef d’orchestre, disparu dans la tourmente nazie comme plus des soixante membres de sa famille. Meurtrie à jamais par l’enfer du ghetto et de la vie concentrationnaire, six longues années durant, elle attendra plus de cinquante ans avant de pouvoir témoigner. Sa rencontre avec Dany Boimare, l’amitié et la confiance qui en naîtront, auront permis enfin la naissance de ce livre. Il n’existe aucune parole, quelle que soit la langue, pour décrire l’indescriptible, et aucun mot pour nommer l’innommable. Tous les survivants de cette catastrophe ou d’autres génocides le savent et peut-être quelques rares autres personnes. Il nous faut alors apprendre à lire entre les lignes, entre les mots et écouter les silences…
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