Lettre ouverte



Lettre ouverte à l’usage de quelques chercheurs de vérité



Quand on pratique la spiritualité et que l'on considère ainsi avoir une vie spirituelle, sous-entendu que la vie spirituelle et la vie quotidienne ne se distinguent plus l'une de l'autre, on ne peut pas s'encombrer de toute une panoplie de disciplines, pratiques et techniques de méditation ou autres, de paradigmes et cosmogonies ou cosmologies purement conceptuelles et théoriques, pour ne pas dire dogmatiques, de commentaires métaphysiques appartenant à différentes traditions, d’enseignements, de livres et idées, qui tôt ou tard vont inévitablement se contredire, désaccorder et créer une énorme confusion dans l'esprit. Il faut au contraire être capable de revenir instantanément à l'essentiel de cette vie spirituelle et disposer de pratiques et pensées très simples et efficaces, si ce n’est qu'une seule d'entre elles, qui permettront à la vie mentale, autrement dit au désordre ou délire intérieur, de s'organiser et s'apaiser rapidement pour finalement s’estomper en attendant la grande libération, l'amour divin, la grâce, le paradis ou ce que l'on considère comme la finalité d'une telle recherche, la réalisation du Soi en ce qui concerne la recherche de non-dualité tant à la mode actuellement, ou au moins ce que l'on entend par "éveil spirituel".


Pourquoi ? Parce que c'est le mental qui est à l’origine de la souffrance, insatisfaction, illusion, ignorance et esclavage, de tous nos conflits intérieurs, chimères et misères existentielles, de toutes nos névroses et psychoses pour ainsi dire, et non l’ego comme l’enseignent aujourd'hui la plupart des Néo gourous incapables de comprendre les principes fondamentaux de l’Advaïta Védanta, le système philosophique à l'origine de leur absurde concept de nondualité, ce qui ne les empêchera pourtant pas d’enseigner leur propre version de cette connaissance sacrée très ancienne comme s’ils étaient soudainement devenus d’honorables Gourous suite à une petite expérience non ordinaire, un prétendu éveil spirituel, qui les fait sans aucun doute halluciner au lieu de les libérer au moins de leur arrogance. Et ils omettront bien sûr le nom traditionnel de cette connaissance pour la rebaptiser la "Nondualité" , ce qui n'est rien de plus que la traduction du mot Sanskrit Advaïta, afin d’éviter quelques petits problèmes et débats avec des experts en la matière, qui supportent en général assez mal les inepties professées par ces soi-disant gourous éveillés et libérés de personne ne sait quoi au juste quand on constate la corruption, l'ignorance et l'hypocrisie dont ils font preuve.


Il va sans dire qu'ils banniront aussi le mot "Gourou" de leur propre vocabulaire, un mot qu'ils méprisent comme s'il était un tant soit peu vulgaire ou pédant, peut-être trop pontifical, qui sait..., pour le remplacer par des termes infiniment plus modestes tels que guide ou enseignant spirituel, probablement pour exprimer leur infinie humilité, alors que le mot Gourou ne signifie rien d'autres qu'enseignant et guide spirituel, celui qui détient une connaissance et expérience que d'autres n'ont évidemment pas. Mais pour une raison assez étrange, le mot "Satsang" sera généralement toléré et même très apprécié peut-être pour son exotisme bien qu'il n'indique rien de moins qu'une assemblée "sacrée" autour d'un authentique discours spirituel, malheureusement absent ou complètement tronqué dans les soi-disant Satsang occidentaux.


Cette expérience ou soi-disant éveil spirituel, pour le moins un peu mégalomaniaque comme on peut facilement le supposer, leur aurait donc apparemment montré monts et merveilles, et surtout la non dualité et unicité de toutes choses, bref, la vérité suprême, et même servi sur un plateau d'argent comment l'enseigner sans même l'avoir étudier au préalable, bien qu’ils aient quand même tous lu comme par hasard et sans exception, avant ou après leur supposé éveil et libération spirituels, au moins un livre de Ramana Maharshi, un authentique Gourou dans le sens noble du terme désormais consacré superstar dans les milieux Néo spirituels, et qui lui bien sûr enseignait, devinez quoi..., l'Advaïta Védanta le plus traditionnel qui soit. Mais ils lisent en général ses paroles pour n'en prendre que ce qui les arrangent personnellement et les mélanger avec d'autres traditions, qui n'ont souvent aucun rapport avec la non-dualité ou quelque chose qui pourrait y ressembler, afin de créer tant bien que mal une sorte d'enseignement vaguement métaphysique, si ce n'est soporifique, comme c’est le cas entre autres pour ce très cher Mooji, qui joue le rôle du gourou à la perfection dans toute sa splendeur en se faisant même toucher ou baiser les pieds, mais qui n’a malheureusement rien compris au Védanta ou l'Advaïta, ni même ce que lui a enseigné son pseudo gourou Pounjaji, ce qui semble à vrai dire le cadet de ses soucis.


Ces Néo gourous ont pourtant tous une si bonne tête toujours souriante et mielleuse qu’on ne peut que leur pardonner leur imposture et leur acheter au moins quelques livres, CDs, DVDs et une photo de leur portrait après un Satsang grotesque en souvenir d'une performance digne d'un clown pitoyable. Toujours Mooji, un des plus humoristiques sur la scène spirituelle d'aujourd'hui, en arrive même maintenant à vendre la photo de ses pieds pour achever son rôle de très humble guide spirituel. Spiritualité ou idolâtrie, quelle différence à vrai dire ? Dans la mesure où le commerce de la spiritualité est rentable et spectaculaire, rien de moins qu'une sorte de reality show ou télévérité où chacun raconte sa petite vie et surtout ses expériences personnelles apparemment libératrices, personne ne s'en plaindra. Quoi de plus captivant en effet que d'entendre en guise d'enseignement spirituel "moi, je..., moi, je..., moi, je..., selon mon expérience, moi, je..., et déjà dans mon enfance, moi, je..., etc." à plus forte raison, quand ce "moi, je" prétend s'être libéré de son propre ego, autrement dit de son identité personnelle, le "moi" ?


Qu’il soit dit en passant que fonder toute une spiritualité sur l’annihilation de l’ego comme le font ces Néo Advaïta gourous est insensé et ne correspond pas du tout aux enseignements du Védanta ni même à ceux d'autres enseignements spirituels, ou la psychologie en général dans laquelle on trouve aussi ce terme d'ego. "Ahamkara" en Sanskrit, c'est-à-dire l’identité personnelle, le moi, je ou ego, ou encore la conscience de soi en tant que personne aussi intelligente que possible, n’a jamais été à l’origine de souffrances intérieures ni même celle de l’ignorance, qui cause tant d’illusions. Mais où ces Néo gourous ont-ils bien pu découvrir dans tout l’Advaïta Védanta et autres véritables enseignements sensés qu’il fallait se libérer d’une identité personnelle ou conscience individuelle, qui est évidemment indispensable pour vivre normalement et faire preuve d'un minimum d'intelligence ?


Imaginez simplement ce qui arriverait si soudainement après une expérience de la non-dualité ou d'une sorte d'unicité universelle vous ne pouviez plus vous référer à vous-même et perdiez la conscience de votre propre existence en tant qu’individu séparé des autres pour simplement exprimer vos propres pensées, qui ne seraient alors évidemment plus les vôtres. Ou qu’arriverait-il si vous aviez envie de vous gratter les fesses et ne puissiez plus faire la différence entre les vôtres et celles des autres ? Même un vrai Gourou libéré, qui aurait réalisé le Soi ou la présence d'une conscience universelle, deviendrait totalement fou et s’attirerait de sérieux problèmes. La libération ou éveil spirituel que ces Néo gourous préconisent et surtout décrivent en termes ronflants plus au moins métaphysiques et la plupart du temps incompréhensibles, des paradoxes comme ils le disent, ressemble plutôt à une espèce de dépersonnalisation ou désidentification insensée, une sorte de psychose euphorique ou lobotomie mentale aussi folle et absurde que leur sagesse, qui n’a aucun rapport avec une vraie spiritualité digne de ce nom.

Alors que sont les pratiques essentielles et principes fondamentaux d'une vraie spiritualité ? On peut sincèrement se poser la question si l'on ne connaît que le Néo Advaïta et New Age. Nous les connaissons tous déjà sans le moindre doute, mais probablement noyés dans une masse de pensées confuses, faux enseignements et connaissances spirituelles beaucoup trop sophistiquées pour être applicables dans les faits et gestes de la vie quotidienne à laquelle personne n'échappe ou se libère, y compris les âmes dites libérées de leurs propres corps et esprit. Les Néo gourous de la nouvelle vague spirituelle très populaire de nos jours les connaissent aussi, mais ils n'en parleront jamais ou alors ils les ridiculiseront pour se faire valoir personnellement comme s'ils s'étaient même libérés de la condition humaine, sauf, juste un petit détail insignifiant, tout ce qui concerne l'argent, le sexe, la notoriété et le pouvoir, autrement dit, ce qui intéressent tout le monde à différents degrés. Mais dans le domaine du show business spirituel, on constatera que ces Néo gourous se situent à un niveau beaucoup plus élevé que la moyenne et avec des visées illimitées.


Ramana Maharshi a toujours et seulement à vrai dire enseigné comme tous les autres authentiques Gourous le "Dharma", c'est-à-dire rétablir un équilibre juste et correct, et ce n'est probablement pas un hasard qu'il soit né avant la première guerre mondiale et mort cinq ans après la deuxième. Et en ce qui concerne la non-dualité, il enseignait Vichara, une méthode d'introspection qu’il a développée en une simple question pour que cette technique soit plus accessible au commun des mortels, cette question étant "Qui suis-je ?". Comme nous le constatons facilement dans les paroles de Shankaracharya, Gaudapada, Yajnavalkya ou Vashishta, quelques uns des plus grands maîtres de l'Advaïta ou non-dualité, cette pratique est aussi au centre de tous leurs enseignements. Notre véritable nature, celle de l'être conscient que nous incarnons de toute évidence, se découvre et se réalise évidemment en pratiquant une sorte d'introspection méditative et bien sûr aussi en demeurant pleinement conscient. "Chit" en Sanskrit, c'est-à-dire la conscience pure ou faculté d’être purement conscient, c'est-à-dire de connaître, est évidemment le principe fondamental de la spiritualité et de la connaissance en général. C’est si évident dans toutes les traditions orientales ou occidentales que l’on pourrait se demander ce que serait une libération ou révélation spirituelle aussi sublime soit-elle si l’on n’en était pas conscient. Si la conscience n’était pas en effet le principe fondamental de toute existence, découverte, expérience, libération et connaissance, qu’est-ce que cela pourrait bien être ? Le Néo éveil spirituel, qui rend obsédé par l'argent, le sexe, la notoriété et le pouvoir, et qui pousse à voyager partout dans le monde pour racoler toujours plus de clients ? On peut en douter.


A quoi se résume donc cette recherche de réalisation du Soi ou introspection, du Latin "introspicere" : regarder à l’intérieur de soi, c'est-à-dire dans le mental ? Vichara se pratique assis, comme la plupart des autres techniques méditatives, de manière à bien comprendre et expérimenter le pourquoi et comment de cette discipline spirituelle extrêmement simple puisqu'il n’y a rien à "faire", mais seulement "être et en demeurer pleinement conscient". Et Vichara se pratique bien sûr aussi dans la vie courante, à tout instant et à chaque fois que l'on s'en souvient, entre autres quand le silence mental s'impose spontanément. Certains appellent cela la méditation dynamique, "mindfulness" en Anglais, Sati, l'attention vigilante, la pleine conscience, et par d'autres noms selon les traditions ou courants spirituels modernes. Peu importe le nom qu'on lui donne, l'essentiel est de comprendre que cette pratique consiste à tout simplement porter son attention sur le fait d'être conscient et ainsi exister pleinement au lieu de s'égarer dans la complexité du mental et de nos pensées, qui aurait plutôt tendance à nous disperser, ou en d’autres termes, à découvrir "la plénitude de l’être" partout et tout le temps, et même en pensant ou en agissant.


C'est tout et c’est plus que suffisant pour une vie entière de recherche spirituelle. Et cela évitera aussi de se perdre dans une multitude d’autres pratiques, qui ne sont pas inutiles, mais qui conduiront tôt ou tard à cette introspection et question "Qui suis-je ?", une question qu'il ne faudrait pas intellectualiser, mais qui devrait au contraire nous ramener instantanément à cette plénitude de l'être. C’est bien de pratiquer différents exercices spirituels et en changer parfois pour mieux en apprécier leur qualité, encore faut-il savoir qui est celui qui les pratique et quelle en est sa véritable nature, la vraie nature de l'être conscient que le chercheur de vérité incarne lui-même. Cela semble en effet évident dans une recherche dite spirituelle, qui doit avoir d'une certaine manière un rapport direct avec l'esprit, notre propre esprit ou mental, c'est-à-dire celui du moi et de l'ego, du fait qu'il n'existe aucune différence entre ces 2 mots.


Tout processus d'identification tels que "Je suis une personne, un homme ou une femme, un être humain, un être vivant, un être pensant, un être conscient, etc." détermine de toute évidence que "J'ai un corps et un esprit, ils m'appartiennent, ce sont les miens, c'est à moi", et ce "moi" n'est rien de plus que l'ego, une identité personnelle, qui bien sûr incarne la présence d'une conscience individuelle capable de connaître ce qui détermine sa propre existence. Dans l’Advaïta Védanta et le sacré en général toujours concernés par l’origine et la vraie nature de toutes choses, il y a avant tout beaucoup d’évidences et de bon sens, qui font malheureusement défaut dans le Néo Advaïta et autres enseignements similaires comme le New Age.

Ce type d'introspection que l’on nomme donc Vichara, et qui est totalement différente de celle pratiquée en psychothérapie ou psychanalyse, se résume donc à accepter et observer les manifestations de la vie intérieure ou du monde extérieur avec un état d'esprit paisible et parfaitement attentif, serein pourrait-on dire, qui n'omet surtout pas la présence de la faculté d’être conscient à l’origine même de cette recherche. On n’essaie pas d’empêcher les pensées de se manifester ni les actes de la vie quotidienne de s'exécuter naturellement, ou les sensations et émotions de se manifester à l'intérieur de soi, et encore moins d'essayer de changer sa façon de parler – le dénommé "Advaita Speak" ou jargon non dualiste très à la mode actuellement est tellement ridicule que même certains Néo gourous trouvent cela complètement stupide bien qu'ils en usent sans s'en même rendre compte. Toutes les manifestations de la vie, du corps et du mental sont acceptées telles qu'elles sont, mais avec une attention et un état d'esprit pour ainsi dire conscient de lui-même. Voilà pour la pratique de cette introspection, en vérité très simple et facile à comprendre, et à laquelle on peut toujours revenir en toutes circonstances, ce qui est le facteur le plus important pour spiritualiser entièrement la vie intérieure et quotidienne, ainsi que le monde dans lequel nous vivons en permanence puisqu'il se manifeste dans le mental et nulle part ailleurs.


Il faut bien comprendre que ce que l'on vit à chaque instant est toujours le terrain le plus parfait qui puisse exister pour pratiquer la spiritualité et la recherche de réalisation du Soi ou d'éveil spirituel, et aussi pour tester si cette spiritualité sert vraiment à quelque chose parce qu’elle s’adresse de toute évidence à un être vivant et pensant, un être humain doté d'une identité personnelle, "moi, je" ou ego, et en plus d'une conscience individuelle, qui en général souffre ou pour le moins éprouve de profondes insatisfactions dans sa propre vie. Une telle recherche ne s'adresse évidemment pas comme l'enseigne le Néo Advaïta à Brahman, le Soi, Dieu ou la conscience universelle, qui eux sont censés incarner déjà et depuis tout temps une félicité infinie et éternelle, et qui n’ont bien sûr pas besoin d’être aidés, éveillés ou libérés de quoi que ce soit. L'idée que la conscience universelle ou divine puisse réaliser et enfin découvrir ce qu'elle, et en plus le faire grâce à nous personnellement, est complètement insensée, mais c'est pourtant ce que l'on entend dans les Satsang en occident. Cela revient tout simplement à dire en d'autres termes que Dieu a perdu conscience de ce qu'il est, et grâce à notre propre éveil spirituel, celui du "moi", il serait capable de s'en rappeler. C'est pour le moins une surestimation de celui qui enseigne de telles âneries, sans compter qu'une conscience universelle inconsciente de ce qu'elle est, et qui en plus aurait besoin de s'éveiller pour en redevenir consciente, n'a absolument aucun sens.


Bref, aucun Gourou digne de ce nom n’enseigne de telles idioties, ni à vrai dire comment entrer en transe ou vivre des expériences non ordinaires plus ou moins mystiques, transcendantales ou franchement psychédéliques, pour ne pas dire dans certains cas complètement psychotiques, des expériences extraordinaire que l'on trouve au cœur de tous les enseignements Néo Advaïta et New Age en général, et qui seraient le remède miracle à tous nos problèmes. Ce n'est pas du tout le but de la spiritualité qu'il ne faut confondre avec le mysticisme ou chamanisme, ou l'intention d'une authentique recherche de réalisation du Soi, d'expérience de la non-dualité, de Sahaja Samadhi ou Turya, un état d’esprit que l’on considère libéré, et qui détermine en principe l'état "naturel" et non "surnaturel" de l'être en soi. Un vrai Gourou ou guide spirituel est supposé apporter la lumière de la connaissance, qui dissipe les ténèbres de notre ignorance, c'est-à-dire un véritable éveil spirituel dans ce monde tel qu'il est et tel qu'on le perçoit comme tous les autres humains. Cela n’a même aucun rapport avec Nirvikalpa Samadhi et autres extases de ce genre. Des concepts tels que libération, réalisation, fin de la souffrance ou état naturel de l'être concernent évidemment une personne qui vit dans un monde de réalités ordinaires et non dans une dimension transcendantale, extatique ou divine.


Et la vie suit son cours bien sûr quoi qu’il arrive…, avec ou sans expériences spirituelles dites libératrices. C'est pourquoi cette pratique de Vichara a toujours et obligatoirement lieu dans le cadre du "Dharma" comme toutes autres disciplines et vies spirituelles d’ailleurs, autrement dit dans un contexte et sur une voie juste et correcte où l'on accepte les réalités de la vie telles qu'elles sont sans s'illusionner ou se mentir sur soi, les autres et le monde dans lequel on vit réellement, mais surtout sur soi pour une raison si évidente qu'il ne sera pas nécessaire de la commenter très longtemps. Il va de soi en effet que l’on n’effectue pas ce genre de recherche spirituelle pour libérer nos voisins de leurs souffrances, mais pour leur rendre à la rigueur la vie plus paisible, sinon la règle d’or la plus évidente sera comme d’habitude "le respect d'autrui" propre au Dharma, mais aussi à toute civilisation digne de ce nom.

Le Dharma en tant qu'ordre naturel de toute chose, ordre cosmique de l'univers et de l'humanité entière, et ordre social et moral à l'origine de toute civilisation, qui nous diffère de la sauvagerie et barbarie, n'est pas en effet l'exclusivité de la spiritualité, même si Patanjali entre autres insiste lourdement à ce propos dans ses Yoga Sutra en expliquant que Yamas et Niyamas, le code moral et social, sont les deux premiers moyens et conditions sine qua non de la pratiques du Yoga, c'est-à-dire d'une authentique recherche d'union spirituelle, réalisation du Soi et éveil spirituel. Nulle part au monde il n'existe de vraie spiritualité sans Dharma, pas plus qu'il n'existe de véritable éducation pour enfant sans apprendre à penser et se conduire correctement pour la simple raison que nous sommes en principe ou plutôt devrions être des êtres civilisés. Et comme nous pouvons le remarquer très facilement de nos jours en occident, ce n'est pas la culture, les arts, la politique, la science ou la technologie, qui nous civilisent, mais seulement la vie morale et sociale, autrement dit, la pratique du Dharma dont on ne veut malheureusement pas entendre parler dans notre soi-disant renaissance spirituelle.


En résumé, l’essentiel de la vie et recherche spirituelle est extrêmement simple à comprendre quelle que soit la pratique que l'on adopte. Il faut obligatoirement pour spiritualiser notre propre existence un "Dharma", autrement dit demeurer juste et correct autant que possible et en toutes circonstances, aussi bien avec nous-mêmes que les autres et notre environnement, cela permettra au moins de se poser quelques questions sur ce qui vraiment juste et correct au-delà de nos intérêts personnels. Et il faut bien sûr aussi une technique spirituelle que nous puissions pratiquer partout et à tout instant, et que nous expérimenterons aussi plus profondément dans des moments d'isolement et de paix, cela quotidiennement et en principe 2 fois par jour, le matin après le réveil et le soir avant de se coucher.


Le Dharma et l’expérience d’une discipline spirituelle quotidienne déterminent de toute évidence une véritable recherche et vie spirituelle, celles que plus personne ou presque ne veut encore enseigner ou pratiquer en occident aujourd'hui. Et c'est pourquoi notre soi-disant renaissance spirituelle a un sérieux problème parce qu'elle se limite généralement à des discussions de salon ou narratives intellectuelles vaguement métaphysiques, rien de plus en fait qu'un nouveau produit de consommation et divertissement bon chic bon genre pour des gens qui ne comprennent plus ce qu'ils sont et font dans le monde, et qui la plupart du temps sont bien sûr dépressifs, bien que la spiritualité n'ait aucun rapport avec une psychothérapie ou psychanalyse où toute science conforme à des principes éthiques est aussi absent.

Actuellement les Néo gourous suppriment en particulier le Dharma, quand ils ne le font pas systématiquement aussi avec toutes les autres pratiques spirituelles, parce qu'ils ne veulent surtout pas importuner leur clientèle avec des préceptes éthiques et l'idée d'une morale, un concept totalement banni de tous leurs discours, et qui bien sûr pourraient déranger le petit confort mental de leurs clients, ou avec des concepts tels que l'honnêteté ou la bonté envers autrui, qui pourraient aussi leur faire oublier leur recherche narcissique de bien-être si rentable pour ces Néo gourous, qui enseignent une soi-disant "voie directe" à l'éveil spirituel, un éveil purement et simplement égotique, pour ne pas dire neurotique.


Et ce Dharma est bien sûr remplacé par des sortes de Satsang, conférences ou discussions, qui seraient capables de transmettre comme par enchantement la Shakti ou Shaktipata, une supposée énergie spirituelle, connaissance et illumination, autrement dit le fameux "éveil", le grand mot à la mode dont personne ne connaît vraiment la définition puisque chacun a sa petite idée aussi vague que possible sur ce sujet. Mais du fait que tous ces Néo gourous très éveillés à leur propre hypocrisie et illusion sur eux-mêmes ne sont rien de plus que de pitoyables bonimenteurs, personne jusqu’à présent n’a réalisé le Soi ou serait devenu un Jivanmukta, une âme libérée, ni même éveillé à une sorte de conscience universelle grâce à ce genre de rencontres grotesques, qui se voudraient en plus surnaturelles, comme l’explique si bien le Néo gourou Tony Parsons pour essayer de valoriser son enseignement d’une nullité sans borne. Mais du fait qu’il a étudié en long en large et surtout en travers l’Avadhuta, Ribhu et Astravakra Gita, où l'on préconise une sorte de "renoncement au renoncement", et peut-être aussi le Sutra du diamant, pendant de nombreuses années et sans ne jamais comprendre les fondements d’enseignements aussi élevés et plutôt ésotériques, il s’estime au sommet et même bien au-dessus de tous les gourous traditionnels comme Ramana Maharshi, par exemple, qu’il n’hésite pas à ridiculiser lors de ses Satsang. Il ne reste alors plus qu’à applaudir le bouffon pour sa performance, qui maintenant souhaite, comme il le dit dans un interview, acheter une Lamborghini après avoir eu une Porsche. Il est vrai qu'après avoir été le disciple d'un gourou, qui possédait 96 Rolls Royce, c'est un modeste désir pour le moins très éveillé.


Le seul petit problème dans ce cirque spirituel et tous les enseignements Néo Advaita, rien de plus que de la New Age à 3 sous disponible au rayon ultra intellectuel de tout bon supermarché, enseignements très amusants et surtout rentables pour les soi-disant gourous qui en font commerce, mais beaucoup moins drôles pour leurs clients lorsqu’ils découvrent l’imposture et l'inutilité absolue ou perversité de leur discours, c'est que l'on ne peut pas pratiquer la spiritualité et effectuer une authentique recherche spirituelle sans "Dharma", cela n'a jamais eu lieu et n'aurait pas de sens non plus.


Seul le "Dharma", une recherche d'attitude, conduite et pensée juste et correcte, donne une véritable signification spirituelle, morale et sociale à une recherche aussi égocentrique et même purement égoïste si l'on veut l'entendre ainsi que celle de la libération spirituelle ou réalisation du Soi, une recherche qui se veut évidemment libérer l’individu qui l’effectue, le libérer lui et lui seul, et non les autres ou l'humanité entière comme l'affirment actuellement une grande majorité de Néo gourous. En d’autres termes très simples à comprendre, pas de Dharma et un minimum de décence, pas de spiritualité du tout, et sans Dharma et moralité, la recherche de libération ou d'éveil spirituel n’est rien de plus qu’une farce, si elle n'en est pas en vérité l'antithèse. De là à dire que les Néo gourous enseignent en guise de spiritualité rien de moins que de l'anti-spiritualité, il n'y a qu'un tout petit pas. Et il ne restera plus alors qu'à trouver quelques synonymes bien connus au terme d'anti-spiritualité et un peu d'imagination pour savoir ce que ces charlatans incarnent.

Pour prendre un très simple exemple afin de mieux comprendre le contexte spirituel que représente le Dharma en lui-même, en tant qu'ordre naturel et cosmique de tout chose, et sa nécessité impérative, c'est-à-dire le moyen de "compenser" une recherche exclusive de libération personnelle ou pour le moins individuelle, comment pourrait-on découvrir la vérité suprême, c’est-à-dire réaliser le Soi et s'éveiller spirituellement, sans avoir au moins recours au précepte "Satya" : être réaliste, honnête et sincère, ce qui est le premier principe de tout Dharma, celui de l'enseignement du Bouddha ou du Yoga de Patanjali par exemple, autrement dit en cherchant sincèrement la vérité et bien sûr en commençant par être vrai avec soi-même et les autres pour découvrir ainsi quelque chose de vrai dans la vie, si ce n’est la vérité suprême elle-même ?


Qui peut décemment imaginer que la libération et la vérité, qui ne sont que des termes interchangeables dans le contexte de la spiritualité, s’obtiennent en continuant à mentir aux autres et à soi-même, et en faisant preuve d'hypocrisie pour simplement satisfaire des petits désirs personnels, ou en prétendant et suggérant des tas de choses sans ne jamais vouloir les dire afin de se faire passer pour ce que l'on n'est pas, comme le font tous les Néo gourous avec leur soi-disant éveil et libération spirituels ? Comment pourrait-on sincèrement chercher le bonheur ou une quelconque libération en s'illusionnant sur soi et en ignorant l’existence des autres ? Ce serait tout bonnement une absurdité et absence totale d’équilibre psychologique dans la vie mentale que l’on essaie pourtant d’apaiser en attendant un authentique éveil spirituel – même un enfant le comprendrait sans grande explication.


Mais c'est pourtant ce qu'enseignent la soi-disant renaissance spirituelle occidentale, le Néo Advaita et la "sagesse folle" actuelle, qui est à vrai dire une parfaite expression d'un "culte du moi" totalement libéré de toute restreinte et la glorification du pouvoir et des valeurs de l'ego, sous-entendu de l'égoïsme, l'avidité et l'hypocrisie. Que pourrait-on espérer d'autre de toute façon d'une spiritualité qui enseigne clairement ou à mots couverts que nous sommes Dieu ou la conscience universelle, et par conséquent, fais ce qui te plaît ? Et ce ne sont pas des stages de pensées positives où l’on apprend en réalité à perdre tout esprit critique et devenir complètement niais, qui risquent d’anéantir ce culte égocentrique de la bêtise ou disons plus gentiment, la célébration de cette anti-spiritualité.


Est-il alors nécessaire d'expliquer qu'une telle pseudo-spiritualité conduise tôt ou tard à des déséquilibres mentaux ou névroses, et dans certains cas, de sérieuses dépressions nerveuses et le suicide dont on parle très peu actuellement dans les milieux spirituels pourtant bien informés, mais qui deviennent aussi de plus en plus courants comme s’en rendent compte des psys dans le milieu médical, qui récupèrent des soi-disant disciples ou chercheurs d'éveil spirituel totalement brisés psychologiquement grâce à l’enseignement d’autoproclamés Néo gourous très connus, très connus surtout pour la qualité de leur commerce et la publicité qu’ils se font gratuitement sur YouTube ? Et devrions-nous aussi mentionner les Néo gourous eux-mêmes, qui suivent une psychothérapie pour avoir leur dose de sérotonine afin d'assumer leur rôle de gourous libérés ? Sommes-nous encore en train de parler d'une soi-disant spiritualisation de l'occident ou plus précisément de véritable crise culturel ?


Ce type de spiritualité que l'on appelle Néo Advaita ou nondualité à la mode occidentale, qui n'est pas la pire dans le New Age si on la compare au Néo chamanisme, se résume à jeter de l'essence sur un feu pour l’arrêter. Et le mental adore bien sûr le feu, et il est prêt à payer cher pour ce genre d'enseignement, qui flatte bien sûr son caractère aussi longtemps que cela l’excite et ne le brûle pas trop. Ce feu ou ardeur, qui l'enthousiasment pendant un certain temps, aussi longtemps qu'ils ne le détruisent pas entièrement, se résument à des slogans publicitaires dans le style : "Vous êtes déjà libéré et absolument parfait, soyez donc ce que vous êtes. La réalité n’est que la projection de vos pensées, cessez par conséquent de penser et vous inquiéter pour rien. Vous êtes la conscience universelle et le Divin en personne, qui s'offre une expérience humaine pour se divertir, vous êtes en fait divin et non humain. Le libre arbitre est une illusion, l'univers entier est une illusion, tout arrive selon la volonté divine, c'est-à-dire selon votre propre volonté puisque vous êtes Dieu. Les pratiques spirituelles sont totalement désuètes et surtout inutiles parce qu'elles renforcent la présence de l'ego qui les pratique, pratiquez par conséquent la spiritualité sans pratique. Soyez positif et ne cherchez surtout pas à comprendre quoi que ce soit, et surtout pas ce genre d'enseignement beaucoup trop paradoxal pour votre petite intelligence, demeurez totalement éveillé et libéré sans chercher d'éveil et libération. Esprit critique, jugement ou ego, c'est le mal incarné de toute manière, laissez tomber de telles horreurs. La réalité n'est rien de plus que la danse de Shiva, une performance illusoire, une comédie ridicule, un jeu cosmique de mauvais goût, ne vous en souciez pas, ce qui vous dérange ne vous concerne pas. Votre petit bien-être égoïste est tout à fait naturel puisque tout le monde est égoïste et cherche le bien-être, alors ne vous en offusquez pas, exprimez tous vos désirs et soyez purement et simplement narcissique. Quoi qu'il arrive, ce n’est pas de votre faute ni votre responsabilité, mais le problème de ‘votre ego’, ne vous en préoccupez donc pas non plus. La non-dualité traditionnelle était bonne pour des primitifs, qui vivaient dans des grottes perdues dans l’Himalaya et qui ne pouvaient décemment pas connaître la psychologie transpersonnelle, l'éveil libéré de tout dogme et croyance, ni Internet, la seule source d'information spirituelle où l'on trouve tous les plus authentiques Néo PayPal gourous. Ne croyez pas vos pensées, ce ne sont que des pensées crues et vos ennemis. L'ego est aussi votre ennemie, détruisez-le. Etc.", bref, en guise d'enseignement spirituel, un lavage radical de cerveau, qui ne peut que tôt ou tard conduire à une psychose ! Et bien ce feu démagogique et enseignement insensé pour ne pas dire franchement stupide n'est rien de moins que du poison mental présenté sur un magnifique plateau d’argent en guise de spiritualité nondualiste, évolutionnaire ou autres en fonction des goûts du jour et ceux du Néo gourou. Et il est évident que cela n'a aucun rapport avec ce que l'on appelle la spiritualité, heureusement d'ailleurs sinon il n'y aurait plus le moindre espoir pour essayer au moins de trouver un équilibre à l'intérieur de soi !

Quand, dans une de ses vidéos sur YouTube, un Néo gourou belge dénommé Gérard, docteur en médecine et psychothérapeute selon ses dires, ose demander à une femme de toute évidence très fragile si elle a déjà vu son ego, comme s’il lui était possible d’observer dans le cerveau ou le mental l'identité personnelle probablement diabolique et très méchante, qui la fait souffrir, on peut se demander s’il prend les gens pour des imbéciles. Mais cela ne l’empêchera pas de continuer à manipuler cette pauvre femme et la harceler avec d’autres idioties de ce genre jusqu’à ce qu’elle craque et fonde en larme. Et c’est ce qu’il appelle alors un "éveil spirituel". Et pour couronner son enseignement, ce grand maître un tant soit peu pervers finira son entretien avec la remarque très appropriée "Bienvenue au club" ! Il a d'ailleurs supprimé cette vidéo depuis la parution originale de cette lettre ouverte. C'est dommage parce qu'elle était très édifiante, mais peut-être même un peu trop révélatrice sur sa façon d'éveiller les gens en les cassant.


Ce genre d‘enseignements insensés fondés sur des absurdités, la flatterie et une recherche de pseudo bien-être conduit en vérité le participant à plus d'égoïsme, avidité et hypocrisie, et surtout à toujours plus d’illusions, les mêmes caractéristiques mentales, qui le faisaient déjà souffrir avant même de commencer une recherche spirituelle dont l’objectif était pourtant de l’en libérer. On peut alors dire sans se tromper que ce pauvre chercheur de vérité est parti à reculons sur la voie de la libération grâce à ce type d'enseignements Néo Advaita et New Age. Il ne lui restera alors plus qu’à remercier les soi-disant gourous, qui l’ont conduit sur cette voie directe de la libération, mais malheureusement dans le mauvais sens. Pas de chance pour le chercheur de vérité, qui lui était au moins sincère et honnête, et qui en plus paye pour ce genre de supposée thérapie spirituelle !


Et pendant ce temps où tout le monde s'élève vers la lumière divine pour retomber plus bas dans les ténèbres, la recherche spirituelle de ces braves gens est une affaire très rentable pour la bande de Néo gourous toujours prêts à organiser avec bien sûr beaucoup d’amour et de compassion des conférences, stages, workshops et retraites en tout genre dans la mesure où elles procurent encore plus de satisfaction narcissique à leurs clients, et qui surtout souhaitent avant tout leur vendre un maximum de livres, CDs, DVDs et consultations privées sur Skipe, qui dérangent beaucoup moins leur vie très méditative et éveillée, paisiblement assis chez eux ou sur une plage en rigolant de leur propre enseignement, et surtout de la naïveté de ceux qui le suivent. Eux ont sans aucun doute très bien compris ce qu’est la vraie valeur de la libération spirituelle qu’il propose généreusement à leurs clients, valeur financière évidemment.

Il faut savoir qu'un simple CD ou DVD vendu à plusieurs millions d'exemplaires, comme c'est le cas pour tous les grands gourous internationaux, en particulier américains et bien connus sur Internet, rapporte à son auteur plusieurs millions de dollars ou d'euros multipliés au minimum par 10, mais souvent beaucoup plus, tout dépend de l’avidité du gourou en question, qui n'hésitera pas à produire autant de DVD que de Satsang puisque ce n'en est que l'enregistrement la plupart du temps. La spiritualité n'est pas un petit commerce aujourd'hui, mais une véritable industrie pour les imposteurs comme Eckhart Tolle, qui n’hésite pas non plus à demander entre 150 à 300 dollars pour assister, assis au milieu de centaines d’autres gens, à l'une de ses conférences, ou Deepak Chopra qui s’est surtout fait connaître en publiant des livres pour réussir dans la vie et ne pas vieillir, et que l’on ne peut décemment pas considérés comme très spirituels, ou Gangaji, Byron Katie, Adyashanti, Rupert Spira et la centaine d'autres charlatans en tête d'affiche. Leur fortune personnelle obtenue grâce au commerce de la spiritualité s'évalue au minimum en million de dollars, voire beaucoup plus. Le magazine "Forbes" estime la fortune personnelle du Néo gourou américain Winfrey Oprah à un minimum de 3 milliards de dollars.


N'oublions pas non plus, ce qui est le comble de tout ce commerce du sacré, qu'il s'agit de spiritualité et Néo Advaïta enseignés par de soi-disant gourous occidentaux, qui ont récupéré et réadapté en particulier des enseignements hindouistes et bouddhistes, de Ramana Maharshi et d'autres authentiques Gourous, obtenu la gratuitement ou à très bon marché en Asie, surtout en Inde, un des pays les plus pauvres du monde, pour les revendre à prix d'or en occident. Merci à Bouddha, Shiva, Ramana Maharshi et même le pseudo gourou Pounjaji, qui n’ont jamais demandé un centime à leurs disciples ! Mais les Néo gourous actuellement préfèrent les oublier, les mentionner le moins possible, décrocher les tableaux et ne plus rendre hommage à la source d’informations à l’origine de leurs soi-disant enseignements, un pot-pourri fait de n'importe quoi, mais toujours de ce que leur publique souhaite entendre. Cela évitera ainsi à leurs disciples de s’égarer trop loin du troupeau et surtout d’aller consommer dans la boutique d’un autre, qui aurait pu être plus substantiel.


Est-ce que cela signifie que la vraie spiritualité passe forcément par la souffrance, la misère, la dureté, l'autopunition, l’altruisme, le renoncement à soi et l’austérité d’une ascèse surhumaine, que ce serait une forme de masochisme obligatoire sinon ce ne serait pas vraiment de la spiritualité, ou qu’il faille vivre pieds nus en plein hivers et avec des haillons comme un mendiant dans la rue – ou sur un banc dans un parc comme le prétendait Eckhart Tolle pour se faire connaître au début de sa carrière, ce qu'il a d'ailleurs renié plus tard dans un interview – pour être pris au sérieux et passer enfin pour un vrai Gourou ? Alors pour les un tantinet simplistes ou humoristes, qui se poseront inévitablement ce genre de bonnes questions, qu'ils se demandent si être bon, respectueux et correct dans la vie et dans leur pensées est une très ancienne forme de torture, si demeurer pleinement conscient de ce qu’ils sont, de leur psychologie personnelle un tant soit peu égocentrique, leur vie intérieure autrement dit, et le monde dans lequel ils vivent vraiment en tant qu'être humain sans se prendre pour Dieu, le Soi ou la conscience universelle est systématiquement une voie de la souffrance, et si se regarder en face en pratiquant Vichara ou Mindfulness, c’est-à-dire en demeurant pleinement conscient de la réalité telle qu’elle est, est forcément monstrueux et qu'il faille par conséquent l'ignorer.


Comment peut-on sincèrement effectuer une recherche spirituelle sans au moins essayer de se connaître personnellement et faire de son mieux pour s'améliorer ? Que ceux qui puissent comprendre ouvrent les yeux sur ce qu’on leur vend au nom de la spiritualité et du sacré. Et dommage pour les autres, qui perdent leur temps et leur argent pour rien, si ce n'est pour s'enliser dans un marasme encore plus ténébreux.


Que cela nous plaise ou non, l'ordre cosmique et naturel de toute chose dans l'univers s'exprime en ce qui nous concerne personnellement par un ordre moral et social, et ce n'est sûrement pas en l'ignorant que nous pourrions mieux vivre ou nous en libérer.


Hari Om Tat Sat

mel patrick


N'hésitez pas à faire circuler cette lettre ouverte à ceux qui seront capables d'en comprendre la signification et la publier si vous le souhaitez dans votre site Internet, blog ou forum. Pour les autres un peu ou très naïfs, on ne peut que leur souhaiter bonne chance parce qu'ils vont vraiment en avoir besoin, et qu’ils n'oublient pas que Prozac, Zoloft et tous les autres neuroleptiques les attendent au tournant de leur soi-disant "voie directe" et surtout narcissique avec un grand sourire aussi généreux que celui de leurs Néo gourous :-)

23 / 6 / 2014




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