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Ego



27 / 11 / 2011


L'art de la Persona


"Tout le talent de l'acteur consiste à faire éprouver aux spectateurs des émotions qu'il ne ressent pas lui-même." Sacha Guitry

L'ego en fait autant, sauf que lui n'est pas immunisé contre ses propres émotions. Quant aux acteurs, on peut parfois douter qu'ils en soient toujours capables, Hollywood, par exemple, est suffisamment bien connu pour ses folies et grands délires.

En règle général, on ne joue pas avec les émotions, on ne joue pas avec le mental et on joue le moins possible avec la Persona parce que c'est un jeu dangereux, qui se termine toujours mal. En d'autres mots, on ne joue pas avec le Karma parce que l'on ne peut pas savoir ce que l'on fait réellement. Aussi il est préférable de le "simplifier" autant que possible, ne pas le compliquer pour des raisons stupides telles que des masques, rôles et fausses prétentions, mais au contraire, le rééquilibrer. Dans ce contexte, le concept de "purification", c'est-à-dire réajustement et authenticité, peut être intéressant.

Karma, la relation de cause à effet, signifie entre autres dans la culture contemporaine "psychologie".



3 / 12 / 2011


Vie de l'ego, vivre avec "Moi, je", c'est-à-dire avec soi


Penser quelque chose dans sa tête, dire autre chose avec sa bouche, et agir autrement avec son corps. Et parfois bien sûr, l'ego ne sait plus où il en est, rien d'étonnant à vrai dire !

L'ego, "Moi, je", n'est pas humain, c'est une entité psychologique et spirituelle incarnée dans un corps humain. Et il en profite autant qu'il peut pour le mieux, mais aussi pour le pire. Vous et moi sommes ce "Moi, je" qui pense et agit avec un corps et des facultés mentales, une combinaison spatiale très sophistiquée et parfaitement bien adaptée au monde dans lequel nous vivons.

Le mental se crée une identité que l'on appelle l'ego pour s'exprimer personnellement. Et cette identité personnelle devient très vite une sorte d'entité psychologique parfaitement consciente d'elle-même, ce qui signifie que le mental est conscient. Si vous vous imaginez différent de votre propre ego, vous n'avez pas compris ce qu'est le processus d'identification, qui permet au mental de penser "C'est moi !". La conscience n'en dirait jamais autant, pour quoi faire ? Sa présence est parfaitement évidente.

Il n'existe pas de faux ou vrai "Moi, je", de conscience individuelle illusoire ou authentique, d'ego différent de l'identité personnelle, qui exprime ce que le mental pense, de "moi" en train d'écrire et "vous" de lire ces mots à présent avec votre propre cerveau et ses facultés mentales. Nous sommes ces entités purement conscientes d'elles-mêmes, des âmes si vous voulez l'entendre ainsi, à la recherche de notre vraie nature, le bonheur, la libération, etc.

La question évidente qui se pose alors est en fait très simple, et en plus elle contient déjà la réponse : "Que pourrait bien être la vraie nature d'un phénomène mental, qui est de toute évidence conscient de lui-même en tant qu'entité séparée du mental et de son corps ?" Qui pourrait sincèrement prétendre "Moi, je ne suis pas conscient de moi-même et de ce que j'incarne" ?

La réponse est plus qu'évidente, la vraie nature d'un phénomène mental, qui semble et est de toute évidence conscient de lui-même ne peut être que la conscience elle-même, une conscience dès lors impersonnelle. Ce qui beaucoup moins évident, par contre, c'est de réaliser ce qu'est cette conscience indépendamment de tout ce dont elle est consciente, c'est-à-dire ce qu'est sa vraie nature. C'est le propos de ce que l'on appelle la réalisation du Soi.



5 / 12 / 2011


Le grand show


_ Ego ?

_ Vous voulez dire "Jamais assez" ?

_ L'ego est beaucoup trop égocentrique pour imaginer une seconde que la conscience n'est pas une faculté mentale à sa disposition. C'est en fait la conscience qui dispose de l'ego et du mental pour apparemment se divertir et contempler le spectacle de la réalité, le monde et l'individu qui y vit.

_ Peut-être, mais pour quelle raison si ce n'est seulement pour admirer un triste spectacle ? N'y a-t-il rien d'autre que la souffrance et ne jamais en avoir assez ? C'est le genre de spectacle dont tout le monde se passerait avec plaisir.

_ La souffrance est le plus subtil de tous les spectacles, elle ne nous permet pas d'imaginer que nous pourrions nous en passer. En souffrant, nous sommes absolument sûrs d'exister personnellement, d'être quelque chose de bien réel, qui ne peut plus alors être remis en question. "Si je souffre, je suis..., et j'en suis parfaitement conscient. Et en plus, je deviens même extrêmement important, au moins pour moi-même". C'est un cercle purement mental et vicieux. On peut alors se demander quelle est vraiment l'utilité d'une telle importance de soi si ce n'est que pour souffrir et se situer au centre du monde.

Aujourd'hui, nous avons trouvé un autre nom à l'enfer, on l'appelle le narcissisme, mais dans les milieux spirituels à la mode, on préfère le mot ego, c'est probablement moins psychotique. Et devinez quoi, nous n'avons même pas besoin d'attendre la mort pour y aller.



8 / 12 / 2011


Insatisfaction permanente


Le culte du moi devrait être une très solitaire célébration, mais cela ne l'est jamais.

Si nous aimons nous faire du mal, cela devrait pourtant être une affaire très personnelle, à quoi bon partager ça avec les autres ? Pour nous rendre plus intéressant ? Est-ce que les souffrances intérieures ont vraiment une autre fonction ? Qui a sincèrement besoin de souffrir pour rien, pour des raisons qui, par définition, sont complètement inutiles puisqu'elles font souffrir, souffrir à cause d'un passé révolu que l'on ne se souvient pas très bien et d'un avenir qui est souvent différent de ce à quoi on s'attendait ?

A quoi sert toute cette souffrance si ce n'est pouvoir se dire "Moi, je souffre" et constater qu'inconsciemment "J'en suis ravi". C'est purement et simplement insensé, mais c'est ainsi que le mental et l'ego fonctionnent.

Si la souffrance n'était pas complètement inutile, pourquoi chercherait-on à s'en libérer et en même temps s'en satisfaire ? Si les souffrances intérieures n'avaient absolument aucune fonction mentale, elles ne se manifesteraient tout simplement pas. C'est aussi quelque chose que l'on peut réaliser pour s'en libérer. Dans ce contexte, la souffrance signifie "Moi, je suis".


Le meilleur Mantra de l'ego, le plus adorable


"Jamais satisfait, jamais content !"

Et quand il l'est, c'est encore pire. Heureusement, il ne l'est jamais très longtemps. Aussi les Grecques disaient autrefois : "Si tu n'es pas content, c'est de ta faute."

C'est ce que l'on pourrait appeler de la "psychologie instantanée ultra décapante" pour les gens qui n'aiment pas perdre leur temps parce qu'ils ont probablement mieux à faire. Mais l'expérience de la vie mentale semble démontrer que la psychologie n'est pas aussi simple. L'est-elle ou ne l'est-elle pas en fait ?

Nous avons toute notre vie pour le découvrir. Et après, on verra bien si la souffrance avait vraiment une raison d'être. Si elle prend tant de place dans notre vie et nos pensées, nous pouvons supposer qu'elle n'est pas inutiles bien qu'elle soit en principe très désagréable et que nous nous passerions sans le moindre problème.

"Si tu n'es pas content, c'est de ta faute." En fin de compte, la psychologie n'explique rien d'autre. Une telle sentence peut sembler bon marché, mais elle est efficace, et cela pourrait même être une bonne idée... de ne pas l'oublier !



10 / 12 / 2011


Enfer intérieur


Le narcissisme permet de quitter la réalité telle qu'elle est pour vivre en fait dans un monde d'illusions. Mais pouvons-nous vivre en dehors de cette réalité apparemment maudite, au-delà de ce monde de réalités ordinaires et quotidiennes, si répétitives qu'elles deviennent fastidieuses, insupportables, un véritable enfer ? Si ce monde de réalités ordinaires que le "moi" perçoit mentalement comme telles n'était rien de plus, l'humanité serait folle ou pour le moins souffrante et incurable.

Que cela nous plaise ou non, c'est l'ego qui cherche sa propre libération, se libérer d'une réalité qu'il ne supporte pas, ce n'est pas l'être que nous incarnons et qui lui se situe évidemment dans la réalité telle qu'elle est, qui n'est ni un enfer ni un paradis, mais juste entre les deux. Si la recherche de libération n'était pas l'expression d'un désir suprême de bonheur, qu'est-ce que ce serait ? Désir ou ego, quelle différence ? Désir ou enfer, il n'y a pas de différence non plus.


15 / 12 / 2011


Savoir ou le croire


"Tu sais que je sais que tu sais, et je sais que tu sais que je sais. Et en plus, tu voudrais continuer à jouer la même comédie. Mais pour quoi faire ?"

Le moi se délecte de sa propre ignorance en imaginant qu'il a tout compris jusqu'au jour où il réalise qu'il n'a rien compris, absolument rien, mais alors vraiment rien ! Et maintenant enfin, il peut avoir l'impression d'être libéré... ou complètement dépressif. L'ego est incroyable, il peut prendre ses propres réalisations très bien ou alors très mal.



17 / 12 / 2011


Paranoïa


Le moi avec toutes ses peurs et anxiétés pour simplement survivre et ne pas douter de sa propre existence se sent en fait vraiment bien quand tout va mal. Dans le monde d'aujourd'hui, il devrait donc être pleinement heureux, mais il ne l'est pas toujours, très rarement à vrai dire. Une de ces bizarreries existentielles, peut-être ?

Quand tout va mal, l'ego ne peut en fait que s'en réjouir, et même dire aux autres : "Voyez, je vous l'avait dit. Vous ne m'écoutez jamais et pourtant je le savais." Qui penserait que l'ego n'est pas incroyablement intelligent et heureux ?

Si nous sommes vraiment intelligents, nous devons être heureux. A quoi cela servirait d'être intelligent pour être malheureux ? Intelligent devrait signifier heureux. Et on peut avoir recours à l'inverse pour aussi comprendre ce que cela signifie.


Forteresse intérieure faite d'ivoire pourri


L'amitié, c'est donner et recevoir librement. C'est communiquer gratuitement. Pour l'ego, c'est plutôt difficile, voire impossible. La gratuité n'est pas son fort, mais plutôt un refuge impénétrable.

La solitude est par conséquent délectable, personne ne peut la déranger. Mais l'ego peut aussi avoir l'impression d'y étouffer à en mourir. C'est toujours difficile de savoir ce qu'il veut réellement.


Amour propre


Respectez vous-même comme un dieu, et vous respecterez les autres comme vous-même. Respecter les autres comme s'ils étaient des dieux et sachez que vous êtes aussi un dieu.

Manque de dignité ou simple constatation de l'importance que l'on s'accorde ? Le moi choisit parfois le mieux pour en arriver au pire, et vice versa. Mais il a un sérieux problème pour s'oublier. On pourrait d'ailleurs se demander si cela lui est possible.

Juste s'oublier pour voir ! Mais pour voir quoi, le vide existentiel de sa propre vie ? Il faut bien dire que quand il s'arrête de penser, il n'est déjà plus grand chose.



28 / 12 / 2011


Parlons-en pour changer


_ Tant de discussions à propos de l'ego. Mais qu'est-ce que c'est réellement au juste ?

_ Très simple à expliquer, c'est vous.

_ Mais...

_ Non, c'est vous et rien d'autre.

_ Mais...

_ Il n'y a pas de mais, tant que vous ne comprendrez pas cette simple vérité, vous serez sur une fausse voie spirituelle. C'est vous qui cherchez à vous libérer de vous-même. C'est le moi qui désire vivre une expérience extraordinaire, non ordinaire, spectaculaire et insensée. C'est l'ego qui cherche dans ses fantasmes et son imagination quelque chose qui pourrait pleinement le satisfaire en sachant que jamais rien ne pourra vraiment le combler.

La vraie libération est le dernier de ses soucis parce qu'elle ne révèle que la réalité telle qu'elle est. L'ego n'est pas le propos d'une quête spirituelle parce qu'il est celui qui cherche la libération, et sans lui, il n'y aurait aucune recherche ni libération, mais seulement la vie telle qu'elle est.



5 / 1 / 2012


Sourd comme un pot jusqu'au jour où le pot se casse


L’ego est suffisamment rusé pour se convaincre qu’il a réalisé le Soi. Il peut en effet facilement imaginer qu’il est éveillé, illuminé, enfin libéré et pourquoi pas non plus Dieu en personne. Pour donner des leçons aux autres, il sera au minimum le roi..., mais de quoi ?

Rêver, c’est tout ce qu’il sait faire. Et bien cher ego, fais de beaux rêves, et ne te plains pas quand tu rencontreras ton alter ego. Lui a aussi une petite histoire à te raconter, et tu seras obligé de l'écouter. L'ego, l'alter ego, le super-ego, l'ego transcendantal...., que diable, on ne peut jamais être seul chez soi !


Une perfection tant désirée


_ "Qu’est-ce qu’une vie absolument parfaite ?"

_ "Toutes sauf la mienne" répondra l’ego.



12 / 1 / 2012


Insatisfaction satisfaisante


L’ego dirait :

"J’aime quand c’est mieux. Je n’aime pas quand c’est parfait parce que c'est faux. Rien n'est parfait dans ce monde. Je suis bien placé pour le savoir, j'y vis depuis ma naissance."

On peut supposer qu'il y aurait encore plus de suicide si tout allait parfaitement bien, selon bien sûr l’idée que le moi se fait de la perfection. Et pourtant, il désire tant être parfait que l'on pourrait presque se demander pourquoi il ne l'est pas. En fin de compte, ne l'est-il pas d'une certaine manière selon sa propre conception de la perfection et de la vérité ? On pourrait facilement dire qu'en fait, il est parfaitement imparfait. Rien d'étonnant que l'ego puisse vivre dans un monde de dualité, qui n'a pas de sens, et que certains cherchent la nondualité là où ils ne la trouveront jamais.



23 / 2 / 2012


Réveillez-vous, les morts


"Réveille-toi gros orteil !" Dans le film "Kill Bill" de Quentin Tarantino.

Si "Moi, je" est seulement un concept, comment puis-je décider de ce que je vais faire ? Ai-je réellement le pouvoir de choisir et faire ce que je veux faire ? Ou est-ce que je sais ce que je vais faire avant de le décider et d'agir, et ensuite pense que je peux choisir de le faire ? Ce que je sais réellement, c'est qu’en cas d’urgence, je n’ai pas besoin de penser et choisir ce que je vais faire sinon je serais déjà mort depuis longtemps.

Il est évident que nous avons besoin du corps et du mental pour aller au-delà du corps et du mental. Mais il est plus difficile, voire impossible, de comprendre que nous avons besoin d’incarner l’ego pour aller au-delà de l’ego, c'est-à-dire choisir, décider et vouloir le faire.

Mais pour incarner et connaître la vérité, nous n’avons en fait besoin de rien, absolument rien. Il suffit d'être soi-même, et cesser de s'identifier à notre petite histoire personnelle, c'est-à-dire s'illusionner et se mentir. Toute histoire personnelle est forcément beaucoup trop subjective pour être vraie et non une sorte de psychose, il ne peut pas en être autrement.

Et c'est alors qu'un ego sans histoire... personnelle commence à être très intéressant. C'est toujours le même ego bien sûr, mais avec un potentiel très particulier, un pouvoir spirituel, celui de connaître la réalité telle qu'elle est, ni bonne ni mauvaise. On pourrait presque dire qu'elle est autre. Que pourrait bien être, en effet, une histoire personnelle sans histoire... ni migraine ?


Mensonge créatif


Mentir, c’est comme respirer, il n’y a rien de plus facile pour l’ego, même le pire crétin en est capable. C'est même la première chose que l'on apprend à faire par soi-même.

"Non non, ce n'est pas 'moi' qui ait mangé le gâteau", dit-il la bouche couverte de chocolat.


Moi, je suis expert en tout


Pour apprécier la qualité d’une musique, il suffit de l’écouter. Il n’est pas nécessaire d’étudier la musique ou être musicien.

Pour aimer ou détester une nourriture, il suffit de la manger. Il n’est pas nécessaire d’être cuisinier ou cordon bleu.

Pour exprimer son avis sur quoi que ce soit, il suffit d'y penser. L'ego aura toujours des opinions sur tout, et il s'en félicitera.


Humour insoupçonné


"Je ne m’intéresse pas à moi-même" est le plus gros de tous les mensonges de l’ego. Et il y en a qui le croient.

Encore faut-il faire la différence entre narcissisme et psychopathie, qui sont pour le moins un sérieux problème mental, et l'égocentrisme et égotisme basiques résultant d'un instinct de survie indispensable pour s'exprimer intelligemment.

Etre, réintégrer ou réaliser une sorte d'unicité universelle est une grosse plaisanterie, seul l'ego pourrait le croire. Si quelqu'un y réussissait vraiment, il ou elle serait absolument incapable d'y penser. On ne peut pas croire à quoi que ce soit sans y penser.

26 / 2 / 2012


Ego et intelligence


Peut-on dire qu'à son origine, l'ego est l'expression d'une conscience de soi, c'est-à-dire d'une conscience individuelle, née de l'instinct de survie dans un contexte où les nécessités vitales cessent d'être le souci principal de cette faculté d'être conscient et ainsi connaître sa propre existence aussi bien physique que mentale ? En d'autres termes, l'ego tel qu'on le conçoit et éprouve avec toutes ses difficultés et complications serait plus une identité intellectuelle, sociale et culturelle qu'instinctive, vitale et nécessaire.

Si l'on accepte la théorie de l'évolution humaine, la formation de l'ego et son épanouissement mental à tendance égocentrique, narcissique et finalement destructive correspondrait donc au moment où l'humain serait passé d'une sorte de nomadisme errant à la sédentarisation, de la cueillette et la chasse à la culture, de la nature sauvage à une nouvelle nature réorganisée, c'est-à-dire partiellement détruite puis reconstituée selon des besoins collectifs et sociétaux. Il apparaîtrait par conséquent à un moment de l'Histoire où la nature serait réorganisée selon des besoins humains dit civilisés. Et que pourrait-il être plus humain, naturel et nécessaire pour l'Homo Sapien que d'exister, c'est-à-dire "être" et en particulier être conscient de lui-même, ce qui s'exprime naturellement en dehors de tout contexte sauvage ou civilisé par "Moi, j'existe, et je vais tout faire pour au moins survivre le plus longtemps et le mieux possible, et bein sûr par tous les moyens possibles" ?

Mais la vraie question concernant la spiritualité d'aujourd'hui et cette supposée "évolution de la conscience" serait plutôt de savoir si l'on peut vraiment concevoir que cet instinct de survie puisse encore fonctionner sans conscience de soi, c'est-à-dire sans ego, sans identité personnelle, sans au minimum le sens de l'individualité, qui permet de se distinguer personnellement des autres et du monde extérieur, autrement dit sans la notion d'esprit indépendant et doté de facultés physiques et mentales exprimant bien sûr "C'est moi !".

Si cet instinct de survie et le programme génétique, qui permet à toute créature vivante d'évoluer selon sa propre nature et se préserver le plus longtemps et le mieux possible, et bien sûr par tous les moyens naturels ou technologiques disponibles, sont indissociables de la conscience de soi, cela signifierait donc que tous les êtres vivants aussi grands ou microscopiques soient-ils sont conscients de leur propre existence individuelle et séparée. Tout être déterminerait par conséquent la présence d'une sorte d'esprit ou mental doué d'un minimum d'intelligence, c'est-à-dire d'une entité consciente puisqu'elle est au moins capable de survivre en ayant recours à ses propres facultés intelligentes.

Mais en vérité ce programme d'auto-préservation ou auto-conservation ne concerne pas que les êtres vivants, les humains, animaux et insectes. Tout est programmé dans le monde végétal et minéral pour évoluer naturellement et se préserver aussi longtemps que possible. Une pierre, par exemple, ne se transforme pas soudainement en sable sans raison et surtout sans des raisons, qui n'ont aucun rapport avec la nature en général et son évolution. Peut-on alors parler de l'esprit de la nature en tant que telle, de celui d'un arbre, d'une montagne, d'une vallée ? De la conscience d'exister et l'intelligence de la planète ou même de l'univers dans sa totalité ?

Quand on parle d'ego, c'est-à-dire de conscience de soi en tant qu'entité séparée de tout ce qu'elle ne détermine pas, nous savons tous de quoi il s'agit. Cela se traduit simplement par "C'est moi et pas l'autre ou une autre chose". Bien que le concept de conscience collective soit abstrait, il a une signification pour nous personnellement parce que cette conscience est constituée d'un groupe d'humains, et nous constatons très facilement que cette conscience dite collective s'exprime par des cultures différentes. Les Chinois, par exemple, ne survivent, vivent ni se préservent physiquement et culturellement comme les Français. Nous sommes tous l'incarnation d'une consciente, personnelle et culturelle entité, ne serait-ce que par la langue que l'on parle. Là où cette notion de conscience et identité séparées, autrement dit d'esprit différent de son environnement, devient plus difficile à aborder, c'est quand on l'introduit dans un contexte qui n'est pas humain, comme celui de la nature en général, pour la simple raison que nous nous considérons comme les seuls êtres intelligents dans le monde et même dans tout l'univers, qui, soi-dit en passant, nous n'avons pas encore exploré.

Quand on prend en considération le concept d'ego, c'est-à-dire d'esprit et conscience de soi, on l'associe systématiquement à la notion d'intelligence personnelle. Mais comment s'expriment vraiment cette intelligence humaine ? Nous constatons que depuis la nuit des temps, nous essayons tous de survivre et nous préserver le plus longtemps et dans les meilleurs conditions possibles. Rien de plus avant tout autre chose que faire durer ce qui est, et dans la mesure du possible l'améliorer, mais sans vraiment savoir si ce supposé progrès se dirige vers un mieux ou le pire. Et comment accomplissons-nous un tel exploit ? Nous créons, préservons et détruisons l'environnement, notre corps et le mental, tout ce qui se manifeste physiquement et mentalement, c'est le seul propos de toutes nos recherches et inventions. En ce qui concerne la destruction, le corps et le mental, il est tout à fait évident que nous cherchons à éliminer tout ce qui va à l'encontre de la vie et sa préservation, telles que les maladies physiques et mentales, par exemple.

Peut-on alors dire qu'un animal, un insecte, une plante, un caillou, une montagne, la planète ou l'univers dans sa totalité sont aussi intelligents puisque d'une certaine manière, tous sont capables d'en faire autant, et fort heureusement d'ailleurs sinon nous ne pourrions plus survivre ? De là à dire que tout dans le monde est conscient et détermine la présence d'un esprit intelligent selon ses propres besoins, il n'y a qu'un petit pas.

Une telle vision de la vie et du monde dans le quel nous nous situons peut sembler animiste. Peu importe comment on la qualifie, elle nous permettrait simplement de comprendre que tout dans notre monde civilisé et la nature en général devrait être respecter et préserver parce que c'est l'unique propos et programme de la création. La notion de destruction devrait être associée à celle du temps seulement, et non un privilège que s'accorde l'ego.


14 / 4 / 2012


En fait, il n’y a pas de conscience de soi en tant que telle


Est-ce que l'on vit en permanence avec l’impression d’être conscient de soi ? Bien sûr que non, quand nous nous absorbons dans n’importe quelles activités, actions, pensées, sensations ou perceptions, cette conscience de soi ou d'exister personnellement en tant que telle disparaît instantanément. Mais si cela est vrai, elle n’apparaît jamais non plus. Et affirmer "Je ne suis jamais conscient de moi-même" est pourtant absurde. Comment alors savoir ce qui est vrai ? La pratique de la méditation peut beaucoup aider si l’on n’oublie pas ce que l’on cherche à réaliser.

Le "Moi, je" ou ego est illusoire parce qu'il détermine une somme de phénomènes et perceptions, qui ne cessent évidemment de changer, et avec lesquels il s'identifie pour acquérir une sorte de réalité, qui elle semble constante ; toute identification ne peut avoir lieu qu'avec des manifestations physiques ou mentales, qui ne durent jamais. La conscience d'être et exister est par contre un fait irréfutable et permanent tant que sommes éveillés, et elle n'a pas besoin de s'identifier avec quoi que ce soit pour être évidente. C'est ce que révèle toute pratique de méditation si l'on y prête un peu d'attention.

Nous considérons aussi généralement que nous percevons le monde que manifeste le mental à travers, grâce et d'une certaine manière par l'intermédiaire de notre faculté mentale d'être conscient, ce qui exprime bien le pouvoir remarquable de l’ego et de la réalité dans laquelle il vit, un véritable non-sens, parce que si c'était vraiment le cas, cela signifierait que l'ego est totalement indépendant, détaché et séparé du mental et toutes ses facultés, et pourtant capable de percevoir et connaître ce que le mental manifeste. Mais comment et par quel moyen pourrait-il faire quelque chose d'aussi extraordinaire si lui-même ne dispose d'aucune faculté mentale ?

Et encore plus absurde, si le "moi, je" ou ego dispose de cette faculté mentale d’être conscient et percevoir la réalité par l'intermédiaire, à travers et grâce à elle, cela signifierait évidemment que l'ego lui-même n'est pas du tout conscient. Quelle sorte d’être ou entité serait-il donc alors s'il n'a aucune réalité et qu'en plus il est totalement inconscient ? Cela n'a purement et simplement aucun sens.

"Si moi, je dispose de la faculté mentale d'être conscient, ce qui semble plutôt évident, cela signifie pourtant que je ne suis moi-même ni conscient ni inconscient, autrement dit, je ne suis rien et ne peux pas exister, et encore moins le savoir".



10 / 5 / 2012


Les grands rêves


L’ego rêve toujours à de grands desseins. Et s’il n’y avait aucune ambition, sa vie serait exactement la même. Il peut toujours se flatter de ses projets, succès et réussites, mais il constatera aussi qu'ils sont surtout le fruit du hasard et des circonstances, autrement dit d'un Karma qu'il n'a pas choisi, en commençant pas sa naissance. Rêve, mon ami ! L'ego dispose du libre arbitre, mais il a aussi une destinée à vivre, et celle-là, il ne la choisit sûrement pas. Cela signifie simplement que qu'elle que soit sa vie, il va devoir apprendre. Mais apprendre quoi ? Lui seul le saura. Apprendre, mais pour quelle raison ultime ? Un grand mystère pour certains, et la connaissance pour d'autres !



5 / 6 / 2012


Ego ou fantôme ?


Le concept "Le fantôme dans la machine" offre le choix d'être le fantôme ou la machine. Qu'est-ce que vous préférez ? Fantôme ou ego, c'est le même concept. "Mon ego" signifierait par conséquent que vous êtes la machine. Etrange conception de soi, c'est le moins que l'on puisse dire.

Avec de telles idées dans la tête... de la machine, la seule libération spirituelle possible se trouverait donc dans une décharge publique ou à la casse, peut-être à la rigueur une station de recyclage, parce que jusqu'à présent, on n'enterre pas les robots dans les cimetières et encore moins les fantômes.



11 / 7 / 2012


Ego ou hypocrisie


Au lieu de penser que mon ego est responsable de tous mes défauts et misères comme si cela ne me concernait pas réellement, ne serait-il pas plus correct de dire que c’est à cause de mon amour-propre, bêtise, égoïsme, avidité, mensonge et ainsi de suite ? Culpabiliser pour des choses dont on n'est pas responsable est absurde ou pour le moins un problème psychologique, mais tout mettre sur le dos de l'ego est franchement malsain et complètement stupide.


Si je pense, donc je suis, et cela signifie que je ne suis pas


Tout ce que je pense de moi-même est une illusion pour la simple raison que mes pensées ne peuvent pas être ce que je suis. Mais le fait de penser détermine pourtant que je suis.

Etre, par contre, ne peut pas être une illusion parce que le simple fait d’être conscient révèle instantanément et sans le moindre doute ma propre existence, ce "Je suis" dont on parle tant dans la spiritualité contemporaine ou traditionnelle.

Que dire à propos du corps et de la faculté mentale d’être conscient ? Toute identification avec le corps et le mental en général détermine évidemment ce que je suis, autrement dit "Moi, je suis et existe avec un corps et des facultés mentales, et je peux à juste titre m'y identifier puisque ce sont exclusivement les miens".

Mais si la souffrance existentielle ne concerne à vrai dire que ce "Moi, je suis", ce n'est pas le problème de mes facultés mentales et mon corps, qui eux ne font que l'exprimer. Si ce "Moi, je suis" n'est pas uniquement le produit d'un processus d'identification, mais qu'il est vraiment séparé de ce qui détermine son apparente existence, c'est-à-dire le corps et le mental, cela signifie en fait que ce "Moi, je suis" n'existe nulle part, pas dans le monde mental ou physique, et pourtant il souffre pire qu'en enfer.

Quand j'affirme donc "Moi, je suis et j'existe", cela signifie en vérité "Moi, je ne suis pas ni existe" parce que le moi ne peux pas se manifester sans identification, mais c'est pourtant ce qu'il pense. Et c'est peut-être finalement pourquoi cette entité ou identité personnelle en souffre.

"Si je suis celui qui s'identifie avec son corps et le mental, ce que je ne peux évidemment pas nier, je ne suis pas mon corps et le mental, ni même le processus d'identification. Mais le problème dans un tel raisonnement, c'est que sans identification, corps et mental, je ne suis absolument rien." Et ça, c'est sûr que l'ego ne va pas l'apprécier. "Moi, rien..., est-ce une plaisanterie ?"


11 / 7 / 2012


Est-ce que cela a un sens ?


_ Je ne sais plus qui je suis. J’ai cette personnalité, et elle est mal en point, mais c’est moi. Et je me vois devenir cette personne, qui agit normalement, qui dit ce qu’il faut dire, mais ce n’est pas moi.

_ Vous vous sentez différente, n’est-ce pas ?

_ Bien sûr que je me sens différente. C’est le but de mon traitement, non ?

_ Oui, c’était en effet le but. Vous n’êtes seulement pas encore à l’aise avec la nouvelle personne que vous devenez.

_ Mais je ne peux pas être cette personne sans médicament.

_ Les médicaments vous aident à prendre vos distances.

_ J’ai l’impression que tout est seulement camouflé.

_ Je vous encourage à continuer le traitement, mais ce n’est pas mon choix. C’est votre choix.

Dans le film "Prosac Nation" de Erik Skjoldbjaerg.


Pourquoi citer ce dialogue dans le cadre de la spiritualité ? La patiente dit : "J’ai cette personnalité… c’est moi." J’ai ou je suis ? Si j’ai cette personnalité ou ego avec une histoire personnelle et un caractère particulier, ce n’est pas moi bien que l'ego et le "moi" soient identiques. Et si je suis cette personnalité ou ego, c’est alors moi parce que seule la personnalité avec ses caractéristiques spécifiques, son histoire et vécu détermine ce que je suis personnellement. Il faut choisir, mais cela ne peut être les deux à la fois et en même temps.

Mais pourquoi donc cette confusion règne dans l’esprit de cette personne et dans le nôtre aussi ? Nous savons tous intuitivement que notre vraie nature, la vraie nature de notre propre être et existence n’a aucun rapport avec notre personnalité. La personnalité exprime plutôt comment l'être que nous incarnons se manifeste dans le mental et le monde social. Elle s'exhibe de multiples façons et pas toujours les mêmes, par contre, l'expérience d'exister et être soi-même est unique en son genre. Le "Je suis" qui détermine ma propre présence et existence ici et maintenant est identique à celui qu'il a toujours été dans le passé. L’assertion "J’ai cette personnalité, c’est moi" ne choquera pourtant personne, elle est néanmoins absurde. On ne peut pas être ce que l’on a ou avait dans la passé, et en plus être quelque chose qui se modifie continuellement.

L'expérience d'être et exister et l'idée d'être ou avoir été ceci ou cela ne sont pas du tout identiques. Si l'on veut parler de l’importance que l'on s'accorde et qui procure tant de problèmes, on ne peut pas parler de l'ego comme d'une identité séparée de soi parce que les deux ne sont pas différents. Et si nous voulons parler de nos problèmes psychologiques et personnels, nous ne pouvons pas non plus en rendre responsable l’ego parce qu’ils sont inséparables. Par contre, l'expérience d'être et exister individuellement et personnellement dans un monde de réalité est une évidence que l'on ne peut pas nier.

Ceci dit, quand on parle d'ego comme on le fait actuellement dans la Néo spiritualité occidentale, la moindre des choses serait quand même de définir clairement de quoi on parle. On ne peut pas limiter l'ego à tous nos problèmes personnels et en plus l'en rendre responsable, cela n'aurait aucun sens et ne pourrait surtout que créer encore plus de confusion et problèmes dans l'avenir, ce dont personne n'a réellement besoin.


Problématique égocentrique


Ne rien aimer, c’est n’aimer que soi, et très vite le regretter.


Les temps modernes, l’ego moderne


S’il n’est jamais trop tard pour bien faire, pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ? Pourquoi ne pas tout simplement faire ce qui doit être fait quand il faut le faire ? L'ego veut se libérer de toute contrainte, sauf celle de jouir en permanence, ce qui revient à dire qu'il cherche systématiquement et par tous les moyens la souffrance parce que c'est impossible. Comment sa vie pourrait être que plaisir puisque tout prouve le contraire, y compris l'idée même de plaisir ?

Est-ce qu'il comprend ce que signifie le mot dualité ?



27 / 9 / 2012


Stress


"J’aimerais bien l’avoir fini avant de commencer."

S'il fallait situer l'ego quelque part dans le temps, il irait très bien dans le passé et l'avenir, mais très difficilement dans le présent.

Idem en ce qui concerne l'espace. Mis à part dans son imagination et illusions, on peut se demander s'il a déjà jeté un coup sur la réalité du monde où son corps se situe pourtant.

C'est si évident qu'en fait, seule la conscience peut réaliser ce que signifie ici et maintenant. Et pour une raison plutôt étrange, elle se situe elle-même nulle part et à aucun moment. Où se trouve-t-elle donc ?



2 / 11 / 2012


Croyance


L’ego a besoin de croire en quelque chose, il ne peut pas subsister sans système de croyance. Il peut même en arriver à croire qu'il ne croit en rien. Peu importe ce en quoi cette entité psychologique croit, il faut absolument qu’elle puisse croire en quelque chose pour simplement penser et croire en ses propres opinions ou absence de croyance. En fin de compte, croire et penser sont identiques, mais il préférera néanmoins penser au lieu de croire pour la simple raison que certains mots sont plus à la mode que d'autres, rien de plus !

L’ego va donc croire en Dieu ou que Dieu n’existe pas. Vous devez croire que ce que vous lisez actuellement est correct ou totalement faux, ou que vous avez une autre opinion et que la vôtre est évidemment plus ou moins subtile, plus intelligente pensera plutôt l'ego, que le ciel est bleu ou une illusion, que demain sera peut-être mieux ou pire qu’aujourd’hui, que vous vivez et qu’un jour vous mourrez, ou que vous êtes éternel, etc.

Cela n’est pas un conditionnement culturel ; c’est purement et simplement vital parce que vous ne pouvez pas vivre sans croyances, sans identité personnelle, sans tout ce qui vous fait croire que vous existez en tant qu’entité séparée, pensante et agissante. Sinon ce serait comme penser que vous pouvez vivre sans pensée. Si c'était vrai, vous arrêteriez de penser et n'y penserait simplement jamais. Pour quoi faire ? Et il en va de même bien sûr avec le fait d'avoir réalisé la vérité !

"Je vis sans 'je', sans moi, sans ego" n’a en vérité aucun sens. Quant à imaginer "Moi, je me suis libéré de mon ego", ce n'est même pas la peine d'en causer tellement c'est absurde. Mais c’est pourtant en leur absence que se révèle la vérité suprême, la connaissance sacrée, et que l'illumination éblouit la conscience. "Moi, je" est une croyance, un concept, des mots, l’identité personnelle que le mental utilise pour s’exprimer en tant que personne, en tant qu'être humain, alors que de toute évidence, il n’est pas une personne ni même son corps. Pour autant que l'on sache, le mental détermine nos facultés mentales et rien d'autre, et c'est en plus un vrai mystère.

Le mental, c’est le grand spectacle magique, le petit univers intérieur et le monde extérieur de nos perceptions sensorielles, la création dans sa totalité, le fantasme, le rêve, une performance et illusion en perpétuelle transformation. Mais avec l'humain, il peut enfin s’oublier pour essayer de se connaître. Et que découvre-t-il lorsqu’il y réussit ? Rien évidemment !


La spiritualité, pour quoi faire ?


Prenez un pauvre, donnez-lui richesse et pouvoir, et très vite, il pensera et se conduira exactement comme n'importe quel autre riche et puissant, et vice versa bien sûr.

L’ego et personne d’autre est le vrai super pouvoir, qui gouverne le monde, tous les mondes. Les Illuminatis ou 100 familles…, si vous voulez les appeler ainsi, mais l’ego sans le moindre doute.

Et la spiritualité dans tout ça ? Sortir de cette roue du Karma, cette relation de cause à effet, qui en fin de compte se termine toujours mal. Mais pourquoi nos pensées et actions devraient systématiquement aboutir à plus de misère, insatisfaction, mécontentement et souffrance ? La raison en est très simple ; sans spiritualité, l'ego ne peut pas réaliser ce qu'il est et ce qu'il fait vraiment. Et ce n'est pas la psychologie qui pourra l'aider.

Par spiritualité, j'entends bien sûr connaissance cosmogonique ou modèle pour "savoir" ce que l'on est, où l'on se situe et ce que l'on fait, pratiques spirituelles, qui permettent de faire l'expérience directe de ce savoir et vérifier son authenticité, et Dharma, c'est-à-dire éthique et moralité, qui facilitent un réajustement à l'ordre cosmique et naturel des choses de la vie.

Sans une spiritualité complète, notre petit univers intérieur et le monde extérieur sont trop vastes pour comprendre quoi que ce soit, la vie n'a tout simplement aucun sens. Et si l'on ne comprend pas ce que l'on est, ce que l'on fait, pourquoi on le fait et où l'on se situe dans le monde, qu'est-ce que l'on pourrait bien comprendre ?

Une cosmogonie n'est peut-être qu'un modèle et représentation de ce qui est réellement, mais elle structure au moins et clarifie l'esprit. Les pratiques spirituelles ne sont peut-être que bénéfiques pour l'ego, mais rendent sa vie beaucoup plus paisible. Et éthique et moralité ne sont peut-être que des codes et conventions, mais cela différencie la sauvagerie de la civilisation. Et nous commençons tout juste à le réaliser. Inutile de remercier ceux à qui de droit !


L’empire de la jouissance narcissique


Aujourd’hui, on n’a même plus besoin d’être deux pour s’aimer, n'est-ce pas fantastique ? Et on peut en plus économiser beaucoup d'argent pour presque le même plaisir, et sans migraine !


29 / 1 / 2013


La compassion, c’est aussi comprendre


La compassion n'est pas seulement un noble sentiment ou une gentille émotion, c'est aussi chercher à comprendre le pourquoi de toute chose.

Certaines personnes ne peuvent pas s’empêcher de cracher leur poison au visage des autres, et généralement à ceux qui ne le méritent pas parce qu'elles ont peur de ceux qui justement en auraient bien besoin. Mais elles ne réalisent pas qu’elles ont en permanence ce poison dans leur bouche, et que c’est lui qui les empoisonne vraiment et non les autres.

Comprendre que l'on peut critiquer et juger sans haïr, et même sincèrement supporter ceux qui apparemment ne le mérite pas, exprime plus de compassion que se vouloir à tout prix positif.

La compréhension détient cet étrange pouvoir de pardonner ce que l'on ne saisit pas vraiment, ou peut-être simplement parce que c'est trop tard de toute façon.


Misère quotidienne d'un pauvre ego


- Que faites-vous du matin au soir ?

- Je me subis.

Cioran



11 / 2 / 2013


Le serpent qui se mord la queue


Qui peut transcender l’ego si ce n’est l’ego lui-même ?

On peut facilement douter des soi-disant spiritualités qui proposent des expériences non-ordinaires en guise d'éveil spirituel et se diriger plutôt vers l'extrême simplicité de la vie et la sagesse, rien de plus que la réalité telle qu'elle est. Si une quelconque libération, illumination ou réalisation spirituelle peut avoir lieu quelque part, elle se situera inévitablement ici et maintenant, dans ce monde dit ordinaire et non dans un autre plus ou moins subtile et éthérique, si ce n'est psychédélique.

C'est complètement absurde de chercher une solution à nos problèmes personnels là où l'on ne vit pas, mais où l'on peut néanmoins avoir accès à l'aide de moyens beaucoup plus magiques que spirituelles. Les hallucinogènes et états de conscience modifiés ou altérés ne sont pas des solutions spirituelles ni thérapeutiques. Elles provoquent des expériences plus traumatisantes que libératrices que l'ego appréciera sans aucun doute dans l'immédiat et regrettera ensuite.

S'il cherche sincèrement une authentique réalisation spirituelle, il doit comprendre qu'il ne cherche pas une nouvelle expérience. En vérité, c'est exactement le contraire, la fin de toute expérience personnelle. De toute façon, l'expression "états de conscience modifiés ou altérés" explique très bien de quoi il s'agit, on ne réalise pas ce qu'est la conscience pure en transformant son état ou sa vraie nature, ni en changeant nos propres perceptions de ce qui se passe dans le mental et le monde dans lequel on vit.

Transcendance de soi, de la réalité telle qu'elle est et du monde dans lequel on vit, mais pour finalement en arriver à quoi au juste ? Pour réaliser que la conscience est suprême ? Mais il n'y a rien à transcender pour cela. L'ultime vérité est toujours juste en face de soi, n'importe où à l'intérieur ou l'extérieur de soi, partout où l'on porte son attention.

La vérité, c'est ce stupéfiant pouvoir de l'attention, autrement dit le pouvoir de la connaissance. Il n'y a pas d'autre véritable réalisation, et cela n'est pas une expérience comme on l'entend généralement parce qu'elle est impersonnelle. Et une expérience impersonnelle n'a en vérité aucune signification. Quoi qu'il en soit, comment pourrait-on vivre une expérience ordinaire ou non-ordinaire si l'on en était pas conscient ? C'est la seule question à se poser si l'on cherche la vérité. Il faut revenir à l'extrême simplicité, à l'origine de l'être en soi et de toute expérience possible.

L'ego pourra toujours tout convertir en réalité non ordinaire, tout transcender, sauf une chose, lui-même, c'est-à-dire la présence illusoire qu'il incarne personnellement. Quand une entité illusoire a l'impression de vivre une expérience, qu'elle que soit cette expérience, elle ne peut être qu'illusoire. Facile à comprendre !



14 / 2 / 2013


La démesure dans toute sa splendeur


L’ego n'est rien de plus que le sous-produit de notre instinct de survie, qui prend soudainement une dimension mentale grandiose et où l'ego lui-même se situera inévitablement en plein centre et nulle part ailleurs. Rien de plus, mais cette dimension est si gigantesque qu'elle ressemble à un univers infini où il ne peut que se perdre. Et c'est ce qu'il fait d'ailleurs en permanence sans réaliser qu'il contemple en fait son propre nombril. Ego, mental et centre du monde sont identiques. Pour l'ego, il n'existe pas d'autre monde que le mental. Rien d'étonnant alors qu'il puisse parfois penser que le monde est complètement illusoire.


4 / 3 / 2013


Etre ou ne pas être… un idiot


Si après avoir étudié une connaissance sacrée comme le Védanta, on pense que l'on a tout compris en ce qui concerne la création, Dieu et soi-même, non seulement on serait de parfaits imbéciles, mais l'arrogance de l'ego ne connaîtrait plus la moindre limite. Nous ne pouvons quand même pas oublier que notre petite intelligence en matière de connaissance conceptuelle est purement théorique, et par conséquent très limitée, et qu'elle n'ira jamais au-delà de pensées et raisonnements, qui se résument à rien de plus qu'un grand baratin, qui n'explique en vérité rien du tout parce que l'on pourra toujours demander : "Oui, mais pourquoi cela, quelle en est l'origine ?". Et n'oublions pas surtout que nous ne sommes absolument rien au milieu de l’univers dont on ne connaît même pas les limites si toutefois il en a, ce qui réduit encore plus notre petite intelligence qui n'était déjà pas très grande, à l'infini pour tout dire.

Si l'on pense comme le dit le Védanta que "Je suis Brahman, Dieu, le Soi, l'être suprême, la conscience et l'intelligence universelle, la félicité, l'amour, l'éternité, l'infini, etc.", et qu'on le prend personnellement, il vaudrait mieux étudier un peu plus sérieusement cette connaissance sacrée parce qu’il est évident que l'on n'y a rien compris. Arrêtons de délirer avec des interprétations insensées, les Rishis d'autrefois n'étaient pas des psychopathes.

Dieu est Dieu, pas de doute à ce sujet, mais prétendre que "Moi, je suis Dieu", c’est être sans aucun doute absolument parfait, mais uniquement dans le domaine de l'ignorance et la bêtise, sans compter celui des illusions chimériques, mégalomaniaques et franchement digne d'un malade, qui aurait plutôt besoin d'aller se faire soigner en toute urgence au lieu d'enseigner de telles âneries comme le font de nombreux Néo gourous actuellement.

Notre vraie nature est divine, la vraie nature de la conscience de soi est le Soi, si vous préférez. Mais la vraie nature de qui et de quoi au juste ? De tout ce qui n'est pas divin ni le Soi, bien sûr. Le moi et le Soi ne sont pas identiques, l'ego et le Divin encore moins.



21 / 3 / 2013


A ne pas dire dans le commerce de la Néo spiritualité


Pourquoi utiliser le mot "ego" pour le rendre responsable de nos misères comme si nos défauts, qui en sont responsables, ne nous concernaient pas personnellement ? Si notre égoïsme, avidité, hypocrisie, arrogance et stupidité nous causent des conflits intérieurs et problèmes de conscience, pourquoi les projeter sur le dos d’une entité psychologique comme l’ego, qui pour une raison bien étrange ne déterminerait pas vraiment la personne que nous sommes alors que c'est son unique fonction.

Comment peut-on sincèrement penser que la spiritualité n’est pas justement le moyen de se regarder en face, bien se voir et une bonne fois pour toutes sans en avoir honte ? Et si cela peut vous rassurer, sachez que tous les défauts de l’humanité se trouvent potentiellement à l’intérieur de tout le monde. Vous n’êtes pas seul à en avoir, et qui plus est, ce qui est un défaut pour quelqu’un sera peut-être une qualité pour un autre. Bienvenue dans le monde de la dualité réversible et l'honnêteté, celui de la spiritualité et la recherche de la vérité !


Non non non..., moi, je ne suis pas l’ego, pas question !


Quelle différence pourrait-il y avoir entre "le renoncement à soi-même", expression vieille comme le monde, et l’injonction très moderne et complètement hypocrite "Renoncer à l’ego" ?

Seul l'ego peut penser avec son esprit d'une subtilité parfois burlesque : "C'est à moi, c'est le mien, c'est mon ego." La conscience se contente d'observer le spectacle sans avoir besoin de s'y attacher ou y renoncer, c'est déjà un fait accompli avant même d'y penser.



7 / 4 / 2013


Ce que l’ego devrait savoir


"Chacun rate sa vie, à sa manière, selon ses moyens et ses convictions."

Léon Aréga "Le Débarras"


Point de référence paradoxal


L’ego est un centre opérationnel très intelligent, qui pense lui-même être indépendant de tout son fonctionnement. Il est comme une horloge qui donnerait l'heure exacte, mais qui penserait bizarrement que toute la mécanique à l'intérieur d'elle n'a pas de rapport avec l'heure qu'elle indique.

Par conséquent, pourquoi l'ego ou l'entité personnelle qu'il incarne a l'impression et pense être différent du mental ? Si c'est le mental qui crée, projette et utilise ce soi-disant ego pour s'exprimer lui-même, pourquoi l'ego pense personnellement être différent et séparé du mental ? C'est quand même très étrange.

Par exemple, la faculté de penser est de toute évidence un processus mental, c'est une propriété du mental, pourquoi l'ego pense alors être le penseur différent et séparé de sa propre faculté de penser ? La seule réponse qui pourrait avoir une sens est que cet ego doit avoir un élément ou constituant très spécifique, qui ne semble pas appartenir au mental et sa faculté de penser en autres, et ce constituant ne peut être que la conscience individuelle, c'est-à-dire la conscience de soi.

C'est ce que l'on réalise bien sûr en pratiquant la méditation. Et comment se manifeste cette différence ? Toutes les facultés du mental révèlent des phénomènes de courte durée alors que la faculté d'en être conscient ne change jamais. La faculté de connaître nos propres perceptions est de nature totalement différente de toutes nos perceptions. Cognition et perception ne sont pas du tout identiques. Et c'est ce que l'ego incarne réellement, une conscience individuelle et personnelle. A partir de cette évidence, on peut élaborer des théories sur l'existence de l'âme, mais cela est un autre sujet.

Blasé


Ras le bol des gens toujours insatisfaits, qui ont tout pour ne pas l’être.

_ Vous devez devenir quelqu’un.

_ Et pourquoi ne pas simplement être moi-même ! Ne suis-je donc absolument rien tel que je suis ?

_ La différence crée l’individualité, la personnalité, une vraie identité, et elle forge aussi le caractère.

_ La différence provoque aussi la souffrance, la jalousie, l'égoïsme, l'envie, la discorde, etc.

Tout le monde connaît la rengaine, on peut même la voir dans toutes les pubs. Mais pourquoi donc tant de gens se sentent si seuls s’ils vivent continuellement avec leur ego, et qu'en plus ils veulent s'en libérer ? Pour devenir quelqu'un de spirituellement très important et totalement différent des autres alors qu'ils sont déjà suffisamment important pour eux-mêmes, et en fin de compte, pour ne plus l'être du tout ?

Toujours désirer plus et autre chose, quelque chose de différent et pas forcément mieux, détruit réellement ce que nous sommes personnellement et spirituellement, mais néanmoins sans pouvoir nous libérer de quoi que ce soit.

Le grand avantage d'être ce que nous sommes tel quel sans nous mentir est vraiment simple. S'il y a quelque chose que nous n'aimons pas, nous pouvons toujours le changer au lieu d'essayer de l'ignorer alors que c'est impossible. Nous le savons très bien, la conscience ne nous permet pas d'ignorer ce que nous sommes et faisons.


11 / 4 / 2013


C’est une contradiction et non un paradoxe


Il n’y a pas d’erreur dans la création. L’ego est une identité nécessaire pour s’exprimer personnellement tout autant que la pensée et l'intellect le sont, mais cette identité n’a pas à être égoïste, avide, hypocrite, délirante et ainsi de suite, et finalement avoir à souffrir de ses propres traits de caractère, son histoire personnelle comme le dit poliment de nos jours.

L’ego détermine un degré de développement dans l’évolution humaine et celui de la création, et cette identité personnelle n’est pas synonyme de souffrance. Pourquoi le serait-elle, pourquoi le moi ne devrait que provoquer de la souffrance alors qu'il est aussi capable de jouir que de souffrir ? C’est en fait le refus et la peur de la souffrance, qui le fait encore plus souffrir, et sans même se rendre compte que sa souffrance lui permet d'affirmer sa propre identité.

En d'autres termes, si "Moi, je souffre", le moi ne peut plus douter de sa propre existence, et c'est finalement l'ultime propos de toutes ses souffrances parce qu'elles sont beaucoup plus importantes et persistantes que ses jouissances. Tout le monde sera bien d'accord que la souffrance est parfaitement inutile puisque tout le monde souhaite s'en libérer, mais si elle est si courante, c'est uniquement parce qu'elle n'est pas gratuite. Elle a une fonction mentale et spirituelle très précise, qui se résume à "Moi, si je souffre, je suis, et par conséquent, ma propre réalité ne peut plus être mise en doute".

Quand nous sommes heureux et éprouvons du plaisir, nous ne nous plaignons pas. Pourquoi ? N’est-ce pourtant pas évident que le plaisir et la souffrance sont inséparables, ce qui en fait devrait complètement gâcher tous nos plaisirs et les rendre impossible ? La libération spirituelle que de nombreux adeptes de la spiritualité cherchent est un rêve parce qu’ils souhaitent se trouver dans un état de bonheur et félicité permanente totalement indépendant du domaine de la souffrance, ce qui est impossible du fait qu’il ne peut être connu qu’en le mettant en relation avec des états de souffrance. Simplement dit, si le mental ne peut plus souffrir, il ne peut pas faire l'expérience du bonheur non plus. Et là, l'ego va devoir chercher autre chose que son propre bien-être et plaisir si veut se libérer de ses souffrances.

La félicité, Ananda, ou véritable libération spirituelle n'est pas un état de bonheur que l'on pourrait comparer à la souffrance, une telle félicité ou sérénité se réfère uniquement à la vraie nature de l’être en soi. Et tout le monde incarne déjà de toute évidence cet être en soi sans le moindre effort, ce qui est bon a savoir. Comme le dit Sri Sankaracharya dans "Aparokshanabhuti" :

"Le Soi immuable est le substrat de l’ego."

Quand l’ego, le moi en quête de vérité, cherche la vraie nature de l’être en soi qu'il incarne inévitablement, il découvre la conscience, le simple fait d’être conscient, parce que le mental à l’origine de l’ego résulte lui-même de la réflexion de la conscience sur l’intellect, comme l'explique aussi Sri Sankaracharya. Cela peut sembler un peu compliqué, mais c’est en vérité très simple à comprendre. Regardez-vous dans un miroir ou mieux encore, pratiquez Vichara, une introspection spirituelle pendant 5 minutes, et vous comprendrez instantanément. Il n'en faut pas plus pour réaliser une vérité fondamentale sur l'être en soi et le Soi lui-même. L'être en soi n'est rien de plus que la réflexion du Soi, c'est-à-dire de la conscience pure, dans l'intelligence humaine.

La vraie connaissance que l'on cherche tous ne doit pas être intellectuelle, mais uniquement fondée sur des expériences directes. Aucun raisonnement ne pourra convaincre l'ego, c'est-à-dire vous et moi, que toutes ses souffrances sont absolument inutiles et illusoires. Mais s'il fait l'expérience d'une absence totale de souffrance, ne serait-ce que pour un court moment, il ne pourra plus en douter. Il ne lui restera alors plus qu'à transformer tous ses défauts en qualité, c'est-à-dire s'améliorer sans même rêver à devenir un saint. En effet, ce n'est pas parce qu'il ne souffre plus, qu'il n'a plus rien à faire ou qu'il disparaît, ou alors qu'il serait devenu parfait, une incarnation divine. L'ego ne pourra jamais s'empêcher de faire, penser et agir, pas plus qu'un être humain ne pourrait survivre sans faire preuve d'un minimum d'intelligence et de relation avec le monde quotidien, alors autant qu'il le fasse bien et simplement, cela lui permettra de découvrir une sagesse qui ira bien au-delà de toute illumination et expérience non ordinaire, de tout ce qu'il pourrait penser.

L'ego capable de se libérer de son ego n'a pas de sens, c'est complètement stupide d'imaginer que cela soit possible. La vie ne s'arrête pas sous prétexte qu'une personne est spirituellement éveillée, libérée ou qu'elle a réalisé le Soi. L'ego, le mental ou le corps ne sont pas les problèmes à l'origine de la souffrance, ce sont des véhicules, qui permettent à l'ego d'évoluer ou murir si vous préférez.

Mais évoluer jusqu'où ? Y a-t-il une fin à ce processus d'évolution ? De toute évidence, il évolue pour se régénérer en permanence puisque nous en faisons tous l'expérience à chaque instant au moins, par exemple, dans le processus de la pensée, mais pour évoluer jusqu'où ? Cela n'a en fait aucune importance, sincèrement parlant, ce n'est pas du tout le problème de l'ego. Bien au contraire, le concept d'évolution permanente est sa véritable raison d'être, l'éternité, ce qui signifie dans son propre entendement, la continuité. Ceci est son plus intime et suprême désir, et c'en est un on ne peut plus naturel puisque l'ego lui-même est le produit de son propre instinct de survie, ce qui motive cette entité séparée à penser et agir pour elle-même, c'est-à-dire de manière purement égocentrique.

Quand l'ego cesse de souffrir et atteint, pour ainsi dire, la fin de sa recherche spirituelle, il réalise qu'il est une âme éternelle et que sa substance est le Soi immuable, une conscience universelle, qui n'a ni commencement ni fin. La conscience elle-même n'a pas besoin de le réaliser, elle le sait déjà très bien puisque la conscience et le Soi sont identiques.

N'y a-t-il donc aucune libération spirituelle possible et définitive en ce monde ? Est-ce que la libération ou éveil spirituel est un processus en perpétuelle évolution comme le prétendent certains Néo gourous actuellement ? C'est en fait le contraire, la libération ou éveil spirituel n'est possible qu'en ce monde puisque de toute évidence c'est là où nous nous situons et c'est ce que nous sommes, mais cette libération et réalisation du Soi ne détruisent bien sûr ni l'ego ni l'âme, c'est-à-dire l'être en soi, qui eux de toute façon sont éternels. Comme le disent les Hindous, Atman et Brahman sont identiques, au cœur de l'âme se trouve la conscience pure, la connaissance éternelle et infinie. Et l'Atman que l'on trouve, découvre ou réalise dans le Jivatman ou Jiva-Atman, l'être humain, est bien sûr aussi éternel puisque c'est le même. Peu importe tous ces termes sanskrits, quand on parle d'une personne, un individu, on dit que c'est un être humain, un être, qui a évidemment la particularité d'être humain, d'avoir un corps et des facultés mentales.

Maha Samadhi, la grande libération au moment de la mort, n'est pas la fin de l'existence de l'être en soi ni la fin du monde bien sûr. Si l'on réalise que le substrat de l'ego est le Soi, c'est-à-dire que la substance de l'âme et de l'être en soi est immuable, et par conséquent éternelle, les idées que l'on se fait généralement à propos de réintégration et dissolution pour expliquer ce qu'est la libération spirituelle sont complètement fausses.

La métaphore d'une goutte d'eau, qui réintègrerait l'océan est totalement erronée parce qu'aucune goutte d'eau ne peut se situer hors de l'océan en ce qui concerne l'être en soi et le Soi. L'image d'une vague sur l'océan est beaucoup mieux car elle montre que quoi qu'il arrive à cette vague, cela ne changera pas ce qu'elle est, une forme et un nom, et qu'elle peut continuellement changer de forme et de nom selon les circonstances. Elle peut devenir plus grande ou plus petite, et presque disparaître. Elle peut prendre n'importe quelle forme et nom, et perpétuellement se transformer, c'est-à-dire en ce qui concerne l'âme, s'incarner et se réincarner de sa propre substance, qui est éternelle.

Le Divin est éternel, l'ego cosmique ou âme universelle à l'origine de toutes les âmes individuelles sont aussi éternels, l'univers entier est en perpétuelle évolution et éternelle, le pouvoir de la vie elle-même, qui nous permet personnellement d'exister pendant un certains temps, est aussi éternelle, le corps et le mental ne survivrait pas sans. Par contre, les cycles de création, préservation et destruction, la dimension spatiale et temporelle en général, ne déterminent que des manifestations éphémères, ce qui apparaît et que l'on peut percevoir durant un certain temps. Cela ne concerne en rien l'éternité et immuabilité, le Divin et la vraie nature de l'être que nous incarnons. Etre et paraître sont très différents. L'ego incarné ne peut que paraître et la conscience ne jamais se monter.

Libre arbitre


Sommes-nous capables de faire plus que réagir comme des animaux ou robots organiques ? Oui, si l'on choisit et le veut en agissant... ou en agissant sans agir.

Cela signifie que le moi, c'est-à-dire l'ego, peut réagir spontanément parce qu'il est programmé mentalement, physiquement et naturellement pour le faire et surtout pour survivre, ou alors il peut prendre du recul si l'on peut dire, autrement dit prendre conscience de la situation telle qu'elle est et prendre aussi en considération tous les facteurs connus, qui déterminent cette situation, y réfléchir en connaissance de cause... et d'effet à cours et plus ou moins moyen terme, puis prendre une décision et finalement agir. Nous connaissons tous ce processus mental, cela s'appelle réfléchir or simplement penser intelligemment.

Et s'il s'intéresse à la spiritualité, il peut aussi développer un état d'esprit méditatif et de pleine attention. C'est le propos de Mindfulness ou de la méditation en action si en vogue actuellement, et agir en se contentant d'observer attentivement la situation dans laquelle il se trouve, y compris sa propre présence en action. En d'autres termes, il agit en situation sans y intervenir personnellement en ayant recours à sa propre volonté, désirs et choix personnels, mais il le fera selon sa propre nature et en pleine conscience de ce qui s'y passe réellement.

Cela signifie qu'il agit véritablement sans agir, ce qui est a priori incompréhensible, mais qui ne l'est plus quand on en fait l'expérience. Et c'est évidemment le propos de la spiritualité, celui d'avoir une vie spirituelle expérimentale et bien sûr vécue au quotidien.

"Juste observe et laisse-le aller."

"Sois dans le moment présent et ne blesse personne."



7 / 8 / 2013


Cessez de rêver et intellectualiser


C’est l’ego qui est le chercheur spirituel, c'est lui qui cherche la vérité parce qu'il ne la connaît évidemment pas, il est purement et simplement ignorant, il incarne cette ignorance et obscurité, le contraire de l'illumination.

Sans ego, il n'y aurait pas du tout de recherche spirituelle. A qui d'autre pourrait-elle bien servir ? Inutile de mentir, ne serait-ce pas "moi" qui cherche la vérité, la libération, un éveil ou je ne sais quoi d'autres, paix, amour et justice dans le monde par exemple, pour mon propre intérêt ou au moins bien-être le temps d'une vie ?

Et une spiritualité qui ne servirait à rien ne serait pas du tout spirituelle, ce serait tout au plus une sorte de philosophie et métaphysique sans réel intérêt et propos si ce n'est orgueil et estime de soi, des impressions et pensées que l'on oublierait dès que l'on pense à autre chose.

La spiritualité est purement pratique. Si elle n'est qu'intellectuelle, autant chercher autre chose de plus divertissant et moins répétitif. Spirituel ne signifie pas intellectuel.


8 / 8 / 2013


Quoi, comment et qui pourrait-on bien s’identifier personnellement avec son propre ego ?


On entend actuellement des choses incroyables, pour ainsi dire impensables, mais qui sont pourtant dites, réfléchies et même enseignées sans vergogne dans des soi-disant Satsang comme si elles étaient des espèces de révélations ou inspirations provenant d'éveils spirituels.

Seul l’ego peut s’identifier avec son corps, ses pensées, ses émotions, ses expériences, sa personnalité, sa voiture, sa maison, sa montre, ses chaussures, etc. Mais aujourd’hui, des kan-gourous occidentaux ne provenant pas forcément d'Australie nous informent que nous sommes en plus personnellement aussi capables de nous identifier avec notre ego, qui détermine déjà en principes tout ce qui est personnel. Cela signifie simplement que le moi serait maintenant capable de s'identifier avec son propre moi, et qu'il ne serait plus le même moi. Qu'est-ce que cela pourrait bien être alors si seul le moi peut s'identifier avec quoi que ce soit ?

De nos jours, on n’arrête plus le progrès... même en psychologie dite transpersonnelle et spiritualité supposée évolutionnaire et nondualiste. En effet, on peut actuellement non seulement s’identifier avec son ego, mais le faire aussi avec le Soi, rien de moins que Dieu qui aurait une expérience humaine, et dire à la petite personne que nous incarnons : "Cher ami, ne le prenez pas mal personnellement, mais j'ai bien l'intention de me libérer de vous et me débarrasser définitivement de ce que vous êtes, un corps toujours plus ou moins défectueux et un esprit pour le moins neurotique et dépressif."

Quel merveilleux programme, quand les poules auront des dents peut-être ? On peut dire que la spiritualité a bien évolué en occident depuis au moins Sodome et Gomorrhe.



22 / 8 / 2013


Le lecteur est l’ego qu’il désire anéantir


Le chercheur de vérité pense évidemment être une entité séparée de la vérité qu’il cherche, et en tant que telle, cette entité séparée ne peut pas être chose que l’ego. Et bien sûr, cet ego, c'est-à-dire le lecteur, n’acceptera jamais une telle vérité à plus forte raison avec tous ces enseignements ridicules, rien de moins que du lavage de cerveau nocif, qui affirment que nous avons un ego et qu'il faut en plus le détruire. C’est pourtant "toi", l’ego, qui lit ces mots, et qui devra un jour l’admettre, le jour où tu décideras d’arrêter de t’illusionner sur toi-même. A propos, j'oubliais, c'est aussi "moi" , l'ego, qui est en train d'écrire ces mots. Ne le prenez donc pas mal !

Si ce n'est pas moi, le moi et l'ego, qui cherchent la vérité, mais qui cela pourrait bien être ? Il faudrait quand même au moins arrêter de délirer et croire en n'importe quelle sorte de soi-disant enseignement spirituel si l'on cherche sérieusement la vérité.



3 / 10 / 2013


Programme initial qui préserve l’univers de son autodestruction


Univers physique ou univers mental, cela n'a pas d'importance. D'une certaine manière, ce sont les mêmes.

_ La seule chose sur laquelle vous pouvez compter est que les gens feront n’importe quoi pour survivre.

_ Je veux seulement vivre, je m’en fous comment.

Dans le film "The Island" de Michael Bay


Vérités évidentes mais incomplètes


"Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort." Nietzsche

Certains ont bien compris la leçon, mais ils n’en ont pas compris les conséquences, la relation de cause à effet, le Karma.

Ne pas voir plus loin que le bout de son nez n’est pas une preuve d'intelligence et sagesse, c’est tout au plus une porte ouverte sur le pouvoir, l'égoïsme, l'avidité, l'hypocrisie et la souffrance. Ce qui ne nous tue pas peut aussi nous donner envie de nous suicider, et cela ne va pas nous rendre plus fort, mais complètement dépressif ou réellement mort.

Qu'il soit dit en passant que Nietzsche, tant admiré de son vivant et par la suite pour son génie, a très mal fini, aussi bien physiquement, socialement que mentalement.



24 / 10 / 2013


C’est quoi réellement mon problème ?


Le vrai problème de tous les problèmes est qu’aucune solution problématique ne pourra résoudre un autre problème. Voilà le fait le plus simple que l’ego devrait comprendre une bonne fois pour toutes au lieu de passer sa vie à se plaindre s'il désire vraiment spiritualiser sa propre existence.

Substituer un problème à un autre ne résoudra évidemment aucun problème. Que l'ego se contente donc d'avoir un seul vrai problème, qui résume tous les autres, celui de ne jamais être content, par exemple, et y chercher une vraie solution.

S'il comprend la finalité de sa véritable recherche, il résoudra instantanément tous ses problèmes. En effet, s'il réalise que son seul et unique vrai problème se résume à ne jamais être content, il ne lui restera plus qu'à cesser de perdre son temps avec un problème aussi stupide. Mais la réalité de sa vie mentale semble beaucoup trop compliquée pour qu'il le comprenne. Il ne peut donc que simplifier sa vie mentale. Mais comment ? En pratiquant la spiritualité au lieu d'y penser.

Enseigner comme de nombreux Néo gourous le font aujourd'hui que toutes les pratiques et disciplines spirituelles sont inutiles parce qu'elles affirment l'identité de l'ego, qui est censé pratiquer, est aussi stupide que de lire le menu d'un restaurant quand on a faim et ne jamais y entrer pour manger.



19 / 12 / 2013


Le concept de super-ego


Il n’y a que le soi-disant super-ego qui puisse en fait se libérer de son ego, mais en demeurant pleinement conscient qu'il ne sera jamais rien de plus ou de mieux qu'une facette un peu plus mégalomaniaque de son ego ordinaire.

Bravo, on peut dire qu'il a fait un grand pas dans sa recherche illusoire de la vérité en se libérant de son identité ordinaire. A présent, il n'est rien de moins qu'une sorte de psychopathe, qui s'imagine libéré alors qu'il se retrouve avec encore plus de désordres mentaux, pour ne pas dire parfois des comportements schizophréniques : "C'est moi le gourou, votre guide spirituel, je suis éveillé et libéré, suivez-moi, je vais vous faire réaliser la vérité par tous les moyens, et peu importe que je sois malade, pervers ou violent." C'est ce que l'on voit et entend maintenant de diverses manières plus ou moins subtiles dans la spiritualité occidentale libérée de toute décence et sanité, et bien sûr, dogmes, doctrines, croyances traditions, et ainsi de suite.

Le concept de libération spirituelle, avant d'avoir réalisé la vérité, ne peut pas aller au-delà d’une image de soi, c'est un "ego-trip" dans le meilleur des cas ou dans le pire, rien de moins que la démence, qui peut comme on le sait entraîner des suicides collectifs. Il faut par conséquent chercher autre chose et surtout ailleurs que ce genre de délire spirituel, et cesser d'imaginer que "Moi, je vais me libérer de moi-même". Mais chercher quoi et où ? Si l'on s'intéresse sérieusement à la spiritualité, la réponse est très simple, et elle se trouve dans tous les enseignements spirituels authentiques, ceux de Bouddha, Lao Tzu, Jésus, tous les grands sages de tous les temps et traditions, mais personne ne veut actuellement l'entendre parce qu'elle n'est évidemment pas flatteuse, mais alors pas du tout !

Tous les enseignements spirituels authentiques expliquent comment en finir avec le narcissisme sous toutes ses formes, ce que l'on appelle actuellement l'ego. C'est tout ce qui est vraiment nécessaire de comprendre. Ensuite, il suffit de choisir une voie spirituelle avec laquelle on a le plus d'affinités, celle de la connaissance, dévotion ou renoncement à soi jusqu'à ce que l'on réalise qu'en fait, il n'y a qu'une seule voie, l'expression d'une sincère recherche de vérité.


Créer et détruire


C’est toujours beaucoup plus facile et rapide de détruire que créer. Et c'est en cela que le destructeur peut se considérer supérieur au créateur, mais jamais le contraire parce qu’en créant, le créateur est toujours préoccupé d'une certaine manière par sa recherche de perfection inachevée, qui ne sera jamais parfaite amis en perpétuelle évolution, alors que le destructeur s'en moque totalement. Après avoir détruit, il peut parfaitement considérer que son œuvre est pleinement achevé.

A présent, observez ce qui se passe dans le monde, dans vos relations avec les autres et avec vous-même, observer comment fonctionne le mental avec toutes ses souffrances, et vous comprendrez qu'il est beaucoup plus facile pour l'ego de souffrir qu'être heureux, de détruire que créer.

On pourrait presque dire dans un tel modèle analytique que la souffrance est l'expression de la paresse. Quoi qu'il en soit, toute souffrance est par définition stupide parce qu'elle est inutile, tant et si bien que l'on essaie de s'en libérer, la peur est stupide, la haine est stupide, les prétentions sont stupides, l'hypocrisie, l'avidité et l'égoïsme sont stupides, la fausseté en général est stupide parce qu'ils ne peuvent être vrais et créatifs.

Ceci dit, on peut tous avoir de très bonnes raisons de souffrir, des raisons tout à fait justes et raisonnables, sincères et humaines, mais cela ne changera pas le fait qu'elles ne peuvent s'exprimer qu'en fonction de l'importance qu'on s'accorde. En matière de libération spirituelle, l'amour propre est de prime importance. Amour propre, importance de soi ou ego, c'est quasiment la même chose. L'ego ne peut que s'aimer pour en souffrir et finalement s'accorder encore et toujours plus d'importance. C'est une cercle vicieux sans commencement ni fin, qui peut tourner très longtemps.


Soyons un tout petit peu vrai


Qu’est-ce qui pourrait bien me fait croire que je mérite une quelconque libération spirituelle ou réalisation du Soi, une expérience de félicité pure ou même d'un moment de paix absolument sublime ? Suis-je si important et si génial, si pure, bon et généreux, si parfait ?

Arrêtons un peu le délire et commençons à pratiquer la spiritualité au lieu de chercher une expérience incroyable que l'on est de toute évidence incapable de vivre puisqu'on la cherche. C'est souvent en cessant de courir après des chimères que l'on trouve quelque chose d'encore plus impensable. Cela peut même arriver avec un trousseau de clés.


Simple, mais pas si simple


Pas de prétention, pas de problème !

A écrire sur le miroir jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à voir.


23 / 12 / 2013


Ego maléfique


Le processus d’identification est un mécanisme mental tout à fait naturel et nécessaire pour survivre et vivre normalement, et il n’y a évidemment pas d’ego sans identification avec le corps et le mental.

Alors est-ce que l’ego ou le processus d'identification sont vraiment le problème à l'origine de la souffrance ? Et si l’on parlait un peu d’égoïsme, avidité et hypocrisie pour changer, de toutes ces magnifiques qualités que l'on incarne sans vergogne et que l'on préfère ignorer comme si elles n'existaient tout simplement pas ? Non pas d’accord, jamais d'accord, et on peut se demander pourquoi parce que l'on ne se gêne pourtant pas d'en causer quand il s'agit de celles des autres.

Le respect de soi et d'autrui pourrait être la solution à tous les problèmes de l’humanité sans la moindre exception, ce ne serait même pas la peine de rêver à un monde d’amour et de compassion. Mais l’ego ne sera jamais d’accord, sûrement pas. Comme certains le disent :

"Si l'humain perdait son égoïsme, le ciel et la terre se détruiraient."

C'est peut-être un peu exagéré, mais une chose est sûre, c'est que l'ego pensera toujours discrètement "Après moi, le déluge !". Certains lecteurs ne seront évidemment pas d'accord, et on ne peut que les en remercier. Il faut quand même des gens biens, des bien-pensants, pour nous faire croire que l'on fait mal et détruit pour l'amour de l'art, l'art de la destruction, et peut-être aussi du pouvoir en passant. Que des qualités exagérément égocentriques ou simplement narcissiques !

Un ego sans pouvoir, après tout, sans le pouvoir de faire mal aux autres et lui-même, ce serait comme un baiser sans moustache, on ne serait pas sûr de bien l'avoir senti passer.



5 / 1 / 2014


Nouveau paradigme pour le mental et son identité personnelle, l'ego


Et en voilà un très intéressant, qui risque de changer tout son petit univers mental !

_ Vie privée !

_ Mythe absolu, cela n’existe pas.

Dans le film "Paranoia" de Robert Luketic

Pour l'ego, tout est privé, il ne peut en être autrement. Par conséquent... ?


Bhakti Yoga, celui de l'amour et la libération


_ La Bhakti, c’est être bien sûr reconnaissant au moins pour tout ce que l’on a et reçoit quotidiennement.

- Oui..., tout compte fait, le Hatha Yoga est aussi très intéressant, on peut au minimum conserver un joli corps. Ou peut-être le Jnana Yoga, cela semble plus intelligent que la dévotion et l'acrobatie.

_ Et le Karma Yoga, un inlassable dévouement au bonheur des autres !

_ Alors là, cher ami, j'ai déjà assez de problème avec le mien. La libération spirituelle, c'est bien gentil, mais il ne faudrait quand même pas que cela devienne un problème encore pire que ceux que nous avons déjà.

_ Après tout, c'est vrai, si la recherche de libération spirituelle doit devenir un problème, autant y renoncer tout de suite, c'est d'ailleurs ce qu'enseignent maintenant certains grands Néo gourous. Autant renoncer au renoncement avant d'avoir commencé à renoncer à quoi que ce soit, on saura au moins de quoi on est libéré et en plus on économisera beaucoup de temps et d'argent. Le renoncement en fait, c'est bien pour ceux qui n'ont rien à perdre, c'est-à-dire ceux qui n'avaient rien avant même de commencer à y renoncer.

Avec de telles pensées, l'ego devrait quand même se demander si le concept de renoncement à un sens ou si ce n'est qu'un mot complètement absurde et désuet parce que si l'on ne peut renoncer qu'à condition de ne rien avoir à renoncer, c'est sûrement le genre d'exploit que l'on accomplit déjà tous n'importe quand et partout. Soyons tous les plus égoïstes champions poids lourd du renoncement, et surtout libéré de tels non-sens !



9 / 1 / 2014


Liberté fatale


Cela peut sembler étrange, mais il n’y a pas de différence entre le libre arbitre et la destiné, sous-entendu la fatalité. Il n’y a que des impressions subjectives sans réelle signification que le mental interprète en fonction de l’importance qu’il accorde à son identité personnelle, l'ego.

Est-il donc possible d'être libre de choisir, choisir ses actions et pensées, en plus dans un contexte de destiné, si le libre arbitre n'est que purement subjectif ?

Il faut commencer par comprendre que la subjectivité et le mental sont identiques pour réaliser que ce type de liberté ou libre arbitre est un mythe. Le mental est programmé et perpétuellement en train de se reprogrammer et mettre à jour pour réagir comme il se doit et le mieux possible selon ses propres moyens d'entendement. Le concept de liberté ne le concerne absolument pas, aussi il n'a aucun choix d'aucune sorte et en toutes circonstances. Choisir n'est tout simplement pas une de ses fonctions et facultés mentales alors que beaucoup de ses pensées pourraient le laisser croire.

Par contre, la conscience de soi, la conscience individuelle que l'on incarne personnellement et dont personne ne niera la présence en tant que fait tout à fait ordinaire, est en permanence libre d'accepter ou refuser, être d'accord ou pas d'accord avec ce que le mental manifeste et propose, et cette proposition devient alors un choix, non pas un choix pour le mental, mais pour la conscience elle-même.

Pratiquement parlant et dans les faits, cela signifie simplement que si la conscience individuelle accepte la proposition du mental, et elle en a évidemment le pouvoir, une action en découlera, et que si elle refuse cette proposition, le mental est programmé pour offrir une autre proposition, et que si à présent elle est acceptée, elle provoquera une autre action. Et en admettant que la conscience refuse toutes les propositions que lui offre le mental, celui-ci est programmé pour chercher par tous les moyens une nouvelle proposition et patienter avant d'agir, c'est sa fonction, ainsi que celle du cerveau, et il est très facile de le vérifier dans nos pensées quand, par exemple, nous changeons d'avis. Ce n'est le mental ou le processus de la pensée qui change d'avis, mais la conscience individuelle, qui signale au mental et la pensée qu'elle n'est pas d'accord.

Ceci n'est pas théorique ou hypothétique, nous en faisons tous l'expérience en permanence et nous pouvons facilement nous en rendre compte à chaque instant. Par exemple, est-ce que j'accepte ce que je pense actuellement ? Oui ou non ? Si je ne l'accepte pas, le mental, mon esprit si vous préférez, proposera instantanément une autre pensée. Suis-je alors d'accord ? Oui ou non ? Et ainsi de suite, c'est ce que l'on appelle tout simplement réfléchir. On peut ainsi facilement comprendre pourquoi nous ne sommes pas toujours d'accord avec nos propres pensées, un fait plutôt étrange en vérité, et que par conséquent, nous en cherchons d'autres. Et en admettant que je sois enfin d'accord avec une de mes pensées, une pensée proposée par le mental et le processus de la pensée bien sûr, le mental provoquera une action, en l'occurrence écrire cette pensée.

Si l'on comprend ce mode de fonctionnement du mental en relation avec la conscience individuelle, l'ego n'a en fait aucune excuse pour les erreurs qu'il commet, bien qu'étant lui-même une identité personnelle au service du mental, qui lui-même n'a aucun choix ni libre arbitre. En fin de compte, l'ego, "moi, je", est responsable de ses propres actions, mais seulement sous le pouvoir absolu de la conscience individuelle sur le mental pour la simple raison que l'ego autant que le mental lui-même est inséparable de la conscience individuelle. En d'autres mots, l'ego est un instrument de cette conscience, et si cette identité personnelle pense être consciente, ce n'est pas totalement faux..

Nous incarnons tous un être conscient, c'est-à-dire une conscience individuelle totalement différente de la dite conscience pure et universelle, c'est impossible de le nier. Et nous sommes tous totalement libres de choisir, autrement dit d'accepter ou refuser, être d'accord ou pas d'accord avec ce que le mental propose. Cette explication n'est bien sûr pas à prendre ou à laisser, mais à vérifier. Observez comment fonctionne le mental et le processus de la pensée, et vous comprendrez.


18 / 3 / 2014


Remise à jour


"Le XXIe siècle sera spirituel ou ne le sera pas." Attribué à André Malraux

"Le XXIe siècle sera le siècle suprême de l'ego ou ne sera pas." André Malraux revu et corrigé dans le contexte de notre néo spiritualité, "Le culte de l'ego".

Ma libération spirituelle, mon éveil, ma réalisation, mon ego, mes expériences, mon bonheur, etc., de quoi s'agit-il selon vous ?


Ego et persona


"L'homme est le moins lui-même quand il parle en son propre nom. Donnez-lui un masque et il vous dira la vérité." Oscar Wilde



23 / 6 / 2014


Prétextes pour ne rien faire


Même si nous pensons que la réalité n’est qu’une illusion, ce qui, par définition, n’a absolument aucun sens, puisque le réel détermine en principe ce qui n’est pas illusoire, et vice-versa, lorsque nous aidons quelqu'un qui en a vraiment besoin, ce n’est certainement pas une illusion pour cette personne, et encore moins pour celle qui l’aide et qui considérera inévitablement sa propre générosité comme une sorte de sacrifice et peut-être même une perte de profit.

De telles pensées deviennent encore plus absurdes puisque si tout était vraiment une illusion, pourquoi ne pas alors passer notre vie à aider ceux qui ne le savent pas et en rire avec eux car en fin de compte, rien ne serait plus sérieux et la vie entière ne le serait en fait qu'une énorme plaisanterie ? Le concept d'illusion devrait logiquement conduire à l'altruisme et un renoncement total à soi-même, et non une recherche de profit ou intérêt personnel : "Plus on est de fous, plus on rit" comme disent certains, et plus on devrait en principe être heureux. Mais très curieusement, on peut facilement remarquer que ceux qui pensent que tout est une illusion sans réelle importance sont souvent les plus malheureux et égoïstes, et parfois complètement dépressifs aussi.

Sans compter que si tout était vraiment illusoire, la souffrance personnelle de l'ego qui le pense et sa quête de libération spirituelle seraient totalement dénuées de sens, que pourrait bien être le but d'une telle quête illusoire dans un monde d'illusions ? En bref, une bonne illusion où tout le monde rit ensemble serait toujours préférable à une mauvaise, et surtout bien mieux que sombrer dans le narcissisme et une dépression nerveuse.

C'est bien de s'intéresser à la spiritualité hindoue, mais si c'est pour que l'ego interprète des termes comme Maya n'importe comment et surtout de façon avantageuse dans certaines circonstances et non d'autres, il ferait mieux étudier d'autres types de spiritualité plus compréhensibles car ce genre d'interprétation finira par se retourner contre sa propre réalité et vie illusoires. Laissons l'ego imaginer, par exemple, que l'argent est une illusion, ce qu'il ne pense généralement jamais, et on verra ce qu'il lui arrive.

Penser que Maya est une illusion, une sorte de rêve que nous projetterions pour une raison absurde, si ce n’est le plaisir de nous divertir, est plutôt facile et assez stupide, et il peut rapidement devenir dangereux aussi.


6 / 9 / 2014


Swargatham, bienvenue au paradis


En d’autres termes, vivre sans psychodrame, psychodra-moi-moi-moi, sans masque et Persona, les autres s'en chargeront inévitablement de toute façon.

Pourquoi ne pas essayer au moins quand on communique avec eux. On verra le résultat instantanément, en faisant bien attention à ne pas trop rire, c’est toujours gênant pour autrui.

Le sérieux est trop souvent l'expression d'une pantomime égocentrique : "Moi, je suis sérieux parce que je me lamente, j'ai trop de problèmes, ma vie est un cauchemar..., sinon je plaisante et j'en ris." Mais on sait très bien qu'il faut activer beaucoup plus de muscles pour se renfrogner que sourire. Sérieux s'abstenir parce que c'est finalement fatiguant et si ennuyeux.

Mais il semblerait qu'il n'existe pas de réalité ni triste ni amusante. La vie doit d'une certaine manière être au moins excitante dans un sens comme dans l'autre, autrement on pourrait croire qu'elle n'a pas de sens.

En fait, la réalité telle qu'elle est, est-ce qu'elle existe quelque part dans ce monde ? La réalité telle qu'elle est, c'est le paradis parce qu'elle montre beaucoup plus que ce que le moi peut voir ordinairement.


Ego absolument génial, minable ou simplement indispensable


On pourrait dire qu’il y a ceux qui cherchent à affirmer une identité personnelle gratifiante, d’autres qui la renient en la dégradant, et d’autres encore qui ont compris que le moi permet simplement d'exprimer des pensées, qui n’ont rien à prouver en particulier sur celui qui les exprime. La pensée peut en effet se limiter à un échange d'informations impersonnelles. Mais l'ego aura néanmoins beaucoup de difficulté à ne pas au moins croire qu'il a raison et que les autres ont par conséquent toujours plus ou moins tort, et si les pensées des autres sont une source d'inspiration, elles deviendront les siennes de toute façon. Pas de copyright pour l'ego en matière de pensée, la pensée n'est quand même pas une découverte scientifique !

La libération spirituelle n'est pas l’extinction de la faculté de penser et raisonner comme le prouvent tous les grands Maîtres spirituels à leurs disciples. Et rien ne les empêche d'avoir recours à des mots comme "moi" et "je" si c'est nécessaire ? Le "Neo Advaita Speak" ou parlé nondualiste moderne, qui bannît ces deux termes, est complètement absurde et risible. Que ne ferait-on pas pour montrer que l'on n'a plus d'ego, mais quand même se faire valoir aux yeux du grand public ?


Eros


Ego, Eros, Héros, Zero, Xerox..., sans commentaire, c'est trop facile et complètement ridicule !


Etrange


Si l'on devient soudainement conscient de soi-même tel que l'on est naturellement, le délire de l'ego cesse instantanément et le silence règne dans le mental. Ce soulagement ne dure pas très longtemps en général, mais c'est quand même un fait bien étrange à remarquer. Après avoir goûté à ce silence et plénitude à l'intérieur de soi plusieurs fois, on peut alors se demander comment la faire durer. Pourquoi s'en priver quand on sait qu'elle est disponible partout et tout le temps.

Mais l'ego sans délire mental n'appréciera pas du tout ce genre de plaisanterie : "Je délire, donc je suis."

Jugement dernier


_ Vous pouvez me juger autant que vous le voudrez, mais s'il vous plaît, faites-le sans "moi".

_ Je vous en prie, restez parmi "nous" !



9 / 10 / 2014


Aller simple pour l’enfer


"L’amour de soi, cette passion dont toutes les autres sont des modifications."

Stendhal


3 / 12 / 2014


Raison en tout état de cause


L’ego est capable de gymnastique mentale tout à fait extraordinaire. Il trouvera toujours le moyen d'imaginer qu'il avait raison de penser et agir comme il l'a fait ou découvrir des prétextes pour s’excuser en imaginant que de toute façon, ce n’était pas de sa faute, les circonstances devaient être beaucoup plus responsables de ses erreurs que lui.

Mais pourquoi tant de contorsions parfois ahurissantes dans son fonctionnement ? Simplement parce qu’il veut vivre en paix et dormir tranquille comme tout le monde, c'est-à-dire avoir la conscience tranquille et ne rien avoir à se reprocher. Cependant, comme chacun le sait très bien, le problème que l’on rencontre dans ce genre de structure mentale est qu’elle s'écroule tôt ou tard. Et comme cela arrive parfois, cela peut faire très mal et s'exprimer en troubles psychologiques.

Si une recherche spirituelle commence toujours par le Dharma, éthique et moralité, c’est justement pour apaiser le mental jusqu’à ce qu’il devienne silencieux et relativement équilibré, ce n'est pas pour créer plus de conflits et désordres intérieurs comme certains le croient en bannissant toute espèce de moralité sous prétexte que cela empeste l'hypocrisie, des religions corrompues et l'inquisition. Ensuite, la recherche du Soi et de la vérité peut vraiment commencer. Sans réajustement à l'ordre naturel des choses de la vie, l'ordre cosmique que l'on appelle aussi Dharma ou Tao, l'ego ne comprendra jamais qu'il n'a ni tort ni raison, et que la spiritualité est véritablement un enseignement, ce n'est pas seulement une voie pour se débarrasser de ce qui l'importune.



5 / 2 / 2015


Oui, mais en fait non


_ C’est plus pratique, ce qui compte de toute façon, c’est le résultat. Qui se préoccupe des moyens de toute façon ? "Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. "

_ Dans le domaine de la concurrence et du commerce sauvage à la rigueur, et encore ? Il est toujours préférable de respecter les règles du jeu. Mais en ce qui concerne la spiritualité, tout compte, tout est important, il n'y a pas un seul détail, qui puisse passer inaperçu du fait que votre pratique est de tous les observer attentivement. Comme on dit : "Le diable se trouve dans les détails."

_ Quel diable ? Dans la nondualité, il n'y a ni bien ni de mal.

_ Oh oui, cause m'en quand tout ira mal !


Etre quelqu’un ou soi-même


Riggan : "C’est important pour moi. Okay ? Peut-être pas pour toi ou tes amis cyniques dont la seule ambition est de se propager partout. Mais pour moi… Pour moi…, c’est Dieu. C’est ma carrière, c’est l’occasion de faire quelque chose qui a vraiment un sens."

Sam : "Qui a sens pour qui ? Tu avais une carrière avant ton troisième film comique, avant que les gens commencent à oublier qui était dans le costume d’oiseau. Tu es en train de jouer dans une pièce de théâtre, qui a été écrite il y a 60 ans pour un millier de blancs riches et vieux dont le seul réel souci est de savoir où ils vont manger du gâteau et boire un café quand ce sera fini. Regarde la réalité en face, papa, ce n’est pas pour l’amour de l’art. C’est parce que tu veux de nouveau être utile. Très bien, il y a un monde entier à l’extérieur où les gens se battent pour être utiles tous les jours. Et tu agis comme s’ils n’existaient pas ! La vie arrive dans un endroit que tu ignores volontairement, un endroit qui t’a déjà oublié. Je veux dire, qui es-tu ? Tu détestes les blogueurs. Tu te moques de Twitter. Tu n’as même pas une page Facebook. Tu es le seul qui n’existe pas. Tu es en train de faire ça parce que tu es effrayé comme nous tous de n’avoir aucune importance. Et tu sais quoi ? Tu as raison. Tu n’en as pas. Ce n’est pas important. Tu n’es pas important. Mets-toi ça dans la tête papa !."

Dans le film "Birdman" de Alejandro González Inarritu.



1 / 5 / 2015


Héros ou Zéro


Si le moi aime tant les romans, films, légendes et héros, c’est seulement parce qu'il ne peut pas être autre chose que le héros, mais très souvent aussi le zéro, de sa propre histoire, son vécu.

Ego et histoire personnelle ne sont pas identiques, mais l'un ne va sûrement pas sans l'autre. Et s'il en fait le bilan, il en arrivera forcément au degré zéro de sa propre existence. Va-t-il finalement en conclure que la vie ne valait pas la peine d'être vécue ? Après l'avoir tant bien que mal vécue pleinement, il serait bien hypocrite d'en arriver à une telle conclusion. C'est pourtant ce qu'il fera la plupart du temps.

C'est toujours plus facile pour lui de détester que d'aimer sa vie. Mais en fin de compte, qu'est-ce qui ne va pas avec la réalité telle qu'elle est. Il ne comprend vraiment pas de quoi il s'agit. La réalité n'est d'autre que la manifestation de l'ordre cosmique, comment le Divin exprime sa toute puissance et félicité.


Obsession ou nature humaine, perdant ou gagnant


Un monde bien étrange en vérité, si l’on pouvait donner un euro aux gens qui ne parlent pas de leurs problèmes quand ils ont l’intention de le faire, on résoudrait tous les problèmes de la planète, et tout le monde serait riche et heureux.

Mais s'ils devaient payer un euro chaque fois qu’ils parlent de leurs problèmes, ils se plaindraient encore plus et seraient très vite complètement fauchés. Est-ce à propos d’argent ou psychologie ? Demandez à l'ego, c'est le seul qui peut connaître la réponse.

Perdre pour perdre et finalement ne plus rien avoir à perdre, c'est quand même un raisonnement un peu bizarre, mais c'est sûrement le meilleur moyen de commencer à gagner. Dans la culture occidentale actuelle, on ne peut être qu'un gagnant ou perdant. Celui qui ne se préoccupe ni de gagner ou perdre est encore pire, c'est un nul. Bravo l'ego, on peut dire qu'il a gagné le gros lot.



2 / 6 / 2015


Tout passe et se remplace


N’oublions pas que nous sommes et serons toujours les premiers et derniers à souffrir de nos propres folies et problèmes. Entre temps, les autres ne font que passer sans s'en trop s'en préoccuper. Et ils ont bien raison d'ailleurs parce qu'eux-mêmes ont aussi leurs propres folies et problèmes.

Cela ne signifie pas que nous sommes tous fous comme le prétend la psychologie pour entretenir le commerce, mais que le mental ne peut pas s'empêcher d'halluciner ou simplement croire en des choses qui n'existent pas du tout ; d'où le concept de réalité telle qu'elle est, un concept que l'on a malheureusement tendance à oublier dans la spiritualité actuelle au profit d'une pensée soi-disant positive, si positive qu'elle ne peut en fait que révéler la négativité de celui qui la cherche en dépit de ce qu'il pense réellement. Encore une autre folie et problème peut-être !


11 / 9 / 2015


Identité personnelle et identité spirituelle


Si le moi pense, par exemple : "Je respire et je suis en train d’écrire", il affirme de toute évidence son identité personnelle en tant qu'entité séparée, c’est-à-dire l'ego, qui apparemment respire et écrit. C’est la fonction la plus ordinaire de ce "Moi, je" que l’on nomme dans d'autres contextes identité personnelle ou conscience individuelle. Et cette identité détermine bien sûr la présence d’un sujet agissant, un soi-disant "acteur ou faiseur" en l'occurrence en train de respirer et écrire.

Et quand celui-ci considère en l’absence d’identification, en vérité beaucoup plus hypothétique que factuelle, que la respiration est un phénomène physiologique naturel, qui s’exécute de toute manière sans sa propre volonté et désir, ou que le fait de penser et écrire a lieu spontanément aussi sans que lui-même ait besoin de penser et écrire du fait qu'il peut se contenter d'observer cet acte de l'esprit et du corps s'accomplir sans sa propre intervention, il se crée en fait de toute pièce une identité dite spirituelle dont l’origine ne peut être que le "Moi, je" ou ego, qui maintenant se considère passif et imagine ne rien faire, si ce n'est observer ce qui se passe dans son esprit et la réalité du monde où se trouve son corps heureusement toujours en train d'agir et vivre.

Mais quelle que soit son expérience dans le présent, elle ne concerne pas celle d’une autre personne ; c'est "la sienne", ce qui signifie celle du moi ou ego. Il ne peut pas nier ce fait évident à moins d’halluciner ou simplement consciemment ou inconsciemment se mentir.

Quoi qu'il en soit, il est important de bien comprendre que c'est le moi qui crée ou projette si l'on préfère l'entendre ainsi cette identité dite spirituelle afin de pouvoir l'incarner pour observer les manifestations de son corps et du mental. La présence consciente qu'il incarne dans son propre esprit pour observer ce qui s'y passe n'est ni spontanée ni naturelle, il en est l'instigateur et créateur. Et il crée bien sûr cette identité spirituelle à partir de rien, si ce n'est son désir et sa volonté de ne plus s'identifier avec son corps et le mental.

Quelle est donc véritablement la différence entre l’identité personnelle, le sujet agissant ou acteur, et l’identité spirituelle ou témoin, cette espèce de présence impersonnelle capable d'observer ? La description et le point de vue sont différents, l’état d’esprit dans lequel le moi se trouve en d’autres termes, rien de plus du fait que c’est toujours lui qui considère qu’il est ou n’est pas le facteur agissant, celui qui agit, pense, écrit et respire.

L’identité personnelle et l’identité spirituelle sont en fait fondamentalement identiques, mais elles se manifestent bien sûr de façon totalement différentes. L’identité spirituelle est même pire si l'on peut dire que l’identité personnelle parce que, non seulement l'ego se différencie de tous les humains dit ordinaires, mais il le fait aussi avec lui-même en n'ayant plus l'impression d'être humain, mais être seulement devenu une présence purement spirituelle, une sorte de conscience impersonnelle et universelle capable d'observer son corps et son esprit sans identification.

Par conséquent, quelle est la vraie nature de ce "Moi, je" ou ego en tant qu’identité or présence spirituelle ? Elle n'est bien sûr pas Dieu ou la conscience universelle, et elle n'est plus humaine et tout à fait ordinaire non plus. Elle n'est en fait qu’un espace mental de prétention et illusion, un ego, super-ego spirituel ou ego transcendantal, qui s’imagine plus subtil que les autres simplement parce qu’il ne veut plus être ordinaire et bien sûr comme les autres. En fait, il veut se libérer de lui-même.

Un tel entendement ou effet secondaire de ce genre de pratique méditative n’exprime rien de moins que de l’arrogance spirituelle, qui ne résoudra sûrement pas le problème de ses souffrances, mais au contraire, les rendra tôt ou tard encore pire. Il va sans dire que tous ces commentaires critiques concernent évidemment l'interprétation que l'on peut avoir de la pratique de la méditation, Mindfulness en autres, et non la pratique elle-même, qui se limite à développer le pouvoir de l'attention et la concentration mentale.

A quoi servent donc de tels commentaires si désobligeants sur l'interprétation de ce qui se passe réellement durant la méditation, une noble pratique spirituelle ? Avant toute autre chose, ils peuvent aider à ne pas délirer simplement parce que l'on est capable d'observer le corps et le mental sans identification. En effet, on ne réalise pas soudainement le Soi ou s'éveille spirituellement parlant juste en cessant de s'identifier avec la personne que l'on incarne ordinairement. D'autre part, ils peuvent aussi aider à cesser de s'illusionner et se mentir, soit volontairement ou soit involontairement, lors d’une recherche de la vérité, ce qui n'est sûrement pas rien dans une telle recherche.

L’intégrité, l’honnêteté et la sincérité sont les seules lignes directrices que nous avons au sein de notre propre ignorance et hypocrisie naturelle pour chercher ce qui est vrai. Et dès que nous le comprenons, cette ignorance et délire plus ou moins mensonger ne sont plus aussi stupides qu’à l’ordinaire parce que la vérité de notre réelle expérience libère déjà de nombreuses illusions, entre autres celle d'être libéré, éveillé, illuminé, etc. comme cela arrive souvent de nos jours.

Il faut rester prudent et ne pas interpréter à la va-vite le pouvoir de la conscience et de ce que l’on appelle "Mindfulness" ou pleine attention introspective, qui peuvent à certain moment faire "croire" que nous ne sommes pas le moi ou ego en train de faire, agir et pratiquer la méditation. Aussi longtemps que l'identité personnelle ou spirituelle sera en train de faire quelque chose, y compris imaginer qu'elle ne fait rien ou qu'elle se contente d'observer des manifestations mentales ou physiques, le moi vivra dans ses propres illusions. Il ne peut en être autrement du fait que seule la conscience pure peut se connaître et incarner la vérité.

Observer très attentivement ce qui se passe dans le corps et le mental signifie simplement "être", ce que le moi ne souhaite pas vraiment connaître pour de très bonnes raisons. Il n’y a pas de "Moi, je" ou ego dans la conscience pure, le simple fait d'être conscient ou dans la faculté de connaître. Il n’y a absolument rien ni personne, ni identité ou entité d’aucune sorte. Il n'y a que le pouvoir de l'attention.

Dans l’être pure, la conscience pure et la félicité pure, il ne peut y avoir qu'une présence qui révèle évidemment cet être, conscience et félicité. La conscience se connaît par elle-même et elle ne peut pas cesser de se connaître parce que c’est évidemment sa propre nature et unique fonction. Et c'est bien sûr ce que l'on peut réaliser en faisant simplement face à soi-même et en cherchant la vérité, il suffit d'observer très attentivement.

S'imaginer éveillé, illuminé, libéré, réalisé... est la plus grande de toutes les illusions. Celui ou plutôt celle qui l'est vraiment ne peut être que la conscience pure. Et elle n'a bien sûr rien à dire sur elle-même ou à ce propos. Elle n'a pas la faculté d'en causer puisque c'est elle qui observe la pensée, le mental et le corps de celui qui pourraient en discuter. Peu importe ce que le moi pense, ressent ou croit, la conscience se contente d'observer le spectacle. Aucune manifestation physique ou mentale, phénomène naturel ou surnaturel, aucune impression particulière ne peut révéler ce qu'elle est.

De son côté, la personne qui a réalisé cette simple vérité peut être plutôt tranquille et même sereine en continuant à apprécier ce qui lui arrive durant une méditation ou dans la vie quotidienne. Comment pourrait-elle s'exciter à propos de quoi que ce soit puisque la conscience demeure imperturbable en tout état de cause. Une telle personne se préoccupe sûrement de sa propre survie, ce qui est tout à fait naturel pour tout le monde. Que pourrait-elle faire d'autres ? Sauver le monde, encore un grand spectacle et rêve insensé ? Une personne ou être humain, c'est un organisme physique et mental programmé pour survivre et vivre sa vie dans le monde où elle se situe. Egoïsme ou altruisme sont totalement hors propos en ce qui concerne la conscience et réalisation de la vérité.

Quand la conscience individuelle, l'identité personnelle ou spirituelle, c'est-à-dire le moi réalise ce qu'est la vraie nature de la conscience qu'il incarne, cette réalisation révèle que la libération est complètement illusoire parce qu'il n'y a plus de confusion, ignorance et souffrance, qui pourraient se manifester, et rien à libérer de quoi que ce soit, c'est ce que signifie le concept de vérité et réalité telle qu'elle est. La personne est ce que tout être humain représente de toute façon, un corps doté de diverses facultés mentales, et de son côté, la conscience demeure ce qu'elle a toujours été et sera. Et il n'y a jamais eu de conflit entre les deux.

Par conscience pure, il faut simplement comprendre qu'il n'y rien d'autre, elle ne peut pas se trouver en présence ce qui ne serait pas l'être, la conscience et la félicité absolument pure.


5 / 6 / 2017


1% seulement, c'est peu, mais cela peut suffire


99% des discussions entre egos ou avec soi-même se résume grosso modo à

"J’ai raison, t’as tort".

Une fois bien compris, les grandes vacances commencent, 99% de silence et 1% de pensées, qui ont enfin un sens. Il va sans dire que rares sont ceux capables d'un tel exploit.

Le plus grand génie de la pensée, c'est forcément celui de penser que l'ego ne pense plus.




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