Saint-André

Saint-André (Sant Andreu de Sureda)

Population : 3 200 andréens ou andreuencs

Canton : Argelès-sur-Mer

Arrondissement : Céret

Région naturelle : Plaine du Roussillon


Palau-del-Vidre

Sorède

Saint-André[1]



Argelès-sur-Mer

Communes limitrophes de Saint-André

  • Saint-André-de-Sorède

Le village de Saint André doit son origine au monastère bénédictin dit de Sorède, pour le distinguer de Saint André d’Eixalada.

Le monastère de Saint André fut fondé par l’abbé Miro, en l’an 800.

En premier lieu, il se situait à Saint Martin de la Vall et après à l’emplacement actuel sur la rivière de Taxo.

Un premier précepte accordé à l’abbé Sisegut, successeur de Miro, par l’empereur Louis le Pieux en juin 823, à la demande de Gaucelm comte de Roussillon, met l’abbaye et ses biens sous la protection de l’empereur et lui concède l’immunité.

Ce précepte fut confirmé en mai 844, par Charles le Chauve et Charles le Simple le 23 février 869.

Le monastère bénéficia grâce à ses nombreuses possessions d’une grande importance et d’une certaine prospérité.

Bien qu’il ait été traditionnellement sous la protection des comtes du Roussillon, l’abbaye de Saint André fut soumise au monastère de Sainte marie de La Grasse l’an 1109, par Agnès du Roussillon, en l’absence de son mari, le comte Girard I partit en Terre Sainte.

Cette initiative s’inscrivait dans l’esprit de la réforme grégorienne alors en pleine expansion.

Quelques années plus tard l’église abbatiale fut reconstruite partiellement et consacrée l’an 1121.

Dans l’acte de consécration Pere évêque d’Elne confirme à l’abbaye la possession de l’église sainte Marie contiguë au monastère ( elle était l’église paroissiale du village déjà formé), et également celle de Saint Michel de Candell, Saint Martin de la Riba ( à l’ouest d’Elne) et de Saint Clément de La Réglella ( à l’est d’Ille).

Vers les années 1151, l’abbaye de Saint André fut victime d’exactions, dommages et usurpations, provoquées par les guerres entre le comte Girard II et son père Gausfred III.

Malgré son importance le monastère de Saint André commence à décliner vers le XIII° siècle.

Et en 1592, le roi Philippe II, obtint du pape Clément VIII, l’union de Saint André de Sorède avec l’abbaye d’Arles, lien qui subsista jusqu’à la Révolution française.

L’ancienne église monacale de Saint André est aujourd’hui l’église paroissiale du village.

Cette église est classée Monument Historique.

L’unique document concernant le cloître date de 1744 (ADPO H192.)

Il aurait été détruit au XV° siècle, par les troupes de Philippe II.

L’église du monastère Saint André de Sorède aujourd’hui paroissiale présente des témoignages de trois étapes de construction, lesquelles s’observent de manière claire dans les appareils des murs, encore qu’il soit difficile d’en déterminer la datation avec certitude.

Le plan du sanctuaire correspond de toute évidence à l’étape la plus primitive : préromane. Il s’agit d’un plan en forme de croix latine composé d’une nef d’une certaine ampleur, bordée de deux collatéraux très étroits, et d’un transept. Elle est terminée par un chevet à trois absides, celle du centre étant beaucoup plus grande.

Les collatéraux qui affectent la forme de couloirs ne permettent pas d’accéder au chœur. Les piliers qui servent à délimiter les collatéraux forment en réalité de véritables contreforts intérieurs.

La nef couverte en plein cintre est soutenue par des arcs légèrement outrepassés, qui la divisent en quatre travées de largeur irrégulière. Les voûtes en plein cintre sont très hautes, elles sont soit supportées par des doubleaux retombant sur un chapiteau pour les collatéraux, soit sur un imposte pour les pilastres.

Les bras du transept sont couverts de voûtes plus basses que celles de la nef, avec laquelle ils communiquent par des moitiés d’arcades en plein cintre sur des piliers adossés avec des impostes.

Dans cette église les arcs et leurs supports présentent une grande variété de solutions architecturales, lesquelles sont la conséquence de différentes étapes de construction.

La porte d’entrée principale est située sur la façade ouest, elle est appareillée en blocs de granite taillés.

Le linteau de la porte est sculpté d’un Christ en majesté, porté par des anges agenouillé entre six personnages sous arcades. Au-dessus le tympan circonscrit par une frise en dents d’engrenage et en arcs plein cintre, est décoré d’une croix de Saint André, portant le chrisme en son centre.

Au-dessus de cette porte, se trouve une fenêtre rectangulaire appareillée en marbre sur trois côtés, décorée de rinceaux. Elle est surmontée d’un arc de décharge aux claveaux appareillés. C’est au-dessus de cette fenêtre qu’apparaît le décor d’arcatures et de bandes lombardes. On retrouve le même décor sur le chœur couronné de petites arcatures sur consoles.

Sur cette même façade ouest, deux démons sont représentés sous forme de simiots dont un mange un serpent et l’autre tient un agneau.

D’autres ouvertures existent de chaque côté du transept, celle du sud servit plus tard à la communication du sanctuaire avec le clocher roman inachevé, celle du nord devait donner sur le cloître disparu. Elles sont composées d’un arc en plein cintre et d’un tympan monolithique. Les fenêtres de l’église sont toutes d’origine et en plein cintre.

A l’époque romane (XII° siècle) fut construit un clocher tour de plan carré adossé au côté sud de l’église, dans l’angle de la nef et du transept. De ce clocher, il ne reste que la base dont il manque les niveaux d’ouvertures. Le rez-de-chaussée sert de sacristie.

Il devait s’agir d’un clocher d’aspect massif et robuste, d’une hauteur considérable. On ignore s’il a été détruit ou inachevé. La partie conservée présente sur la face sud, une porte en plein cintre qui communiquait avec l’extérieur ou avec les dépendances du monastère, et une fenêtre haute comportant un arc monolithique de marbre.

Dans la partie supérieure, on devine le départ d’une lésène en marbre blanc, c’est tout ce qu’il reste de la décoration lombarde qui devait aussi comporter une frise d’arcatures.

Adossé aux restes de ce clocher tour roman, un clocher arcade à deux baies en plein cintre s’élève aujourd’hui. Il est surmonté d’une corniche et coiffé de deux rampants en volute supportant une croix.

Sur les murs de l’église, on observe trois types d’appareil qui correspondent à différentes phases de construction.

Les parties basses de l’édifice sont composées de grands blocs de pierre ainsi que de galets, disposés en rangées d’opus spicatum, le tout lié au mortier. Les chaînages d’angle sont appareillés de carrés quadrangulaires assez volumineux et bien équarris, cet appareil correspond à l’époque préromane.

Au-dessus, on rencontre un appareil de pierres plus petits disposées en rangés uniformes et liées abondamment au mortier. Cette étape se distingue de la précédente par des chaînages d’angle en carreaux plus petits et taillés avec soin.

Finalement l’appareil des parties hautes correspondant au décor lombard, visible surtout dans les parties est et ouest, est composé de petits carreaux parfaitement taillés et polis en pierres granitiques parfaitement jointées.

Les étapes constructives les plus primitives de cet édifice se retrouvent au monastère de Saint Genis des Fontaines et de Saint Pierre de Rodes, autant dans l’architecture que dans la sculpture.

A Saint Genis on constate l’analogie du plan, avec un transept détaché et des absides profondes.

A Saint Pierre de Rodes nous retrouvons, la même composition dans les supports, les voûtes, les chapiteaux, et les collatéraux très étroits.

Saint André de Sorède correspond au type architectural autochtone qui se développe dans les Albères avant l’an mil jusqu’au début du XI° siècle avant la période de l’art roman d’origine lombarde.

On distingue nettement à saint André de Sorède deux grandes étapes de construction :

L’édifice préroman à nef couverte en charpente avec transept détaché et trois absides, appareillé en opus spicatum.

Cette église fut surélevée au XI° siècle, et couverte entièrement de voûtes, reposant sur leurs supports (piliers, colonnes et chapiteaux) à l’origine des couloirs latéraux.

Au début du XII° siècle, quand le monastère de Saint André de Sorède fut annexé à l’abbaye de sainte Marie de La Grasse, des réparations furent entreprises dès 1109, car l’édifice avait été malmené. D’où la nouvelle consécration en 1121, de l’édifice avec ses parties supérieures à décor lombard.

Selon certains historiens, on aurait réutilisé des éléments (chapiteaux, bases, et colonnes) du cloître détruit et démantelé, dans le cloître de la cathédrale d’Elne.

Aujourd’hui, huit chapiteaux proviendraient du cloître de Saint André. Un se trouve à l’église de Saint André, un à l’église de Saint Genis des Fontaines, un à Saint Jean Lasseille, et 5 à Sainte Combe de Cabanes.

Il avait été construit dans la première moitié du XII° siècle , près de l’aile nord de l’église.

L’église conserve une table d’autel à lobes du XII° siècle (C), un bénitier du XII° siècle (C), des fragments de peintures murales (XII° siècle), sur un mur du cloître, un autre fragment du XIII° siècle, deux cippes romains (C), et autre mobilier.

Le clocher conserve au premier étage ( du moins en 1982), au-dessus de la sacristie, une statue d’évêque (Saint Honoré) en mauvais état de conservation (XIX° siècle) et une statue de Saint Paul en très mauvais état de conservation (Fin XVIII° - début XIX° siècle).