Corneilla-de-Conflent

Corneilla-de-Conflent (Cornellà de Conflent)

Population : 464

Canton : Prades

Arrondissement : Prades

Région naturelle : Conflent

  • Sainte-Marie de Corneilla-de-Conflent

Corneilla fut l’ancienne résidence des comtes de Cerdagne et de Conflent, qui installèrent en 1097, une communauté de chanoines de Saint Augustin.

En 1100, Corneilla devient capitale du comté.

De la construction initiale de 1018, subsiste le clocher et la muraille nord.

Il s’agit d’une église à trois nefs, construite au XII° siècle, tout comme son cloître.

Le chevet semi-circulaire est une reconstruction de 1150, il est composé d’un bel appareil en pierres de taille très soigné. A l’extérieur, la corniche de l’abside est ornée d’arcatures reposant sur des modillons, surmontés d’une frise en dents d’engrenage.

L’abside est ornée de trois fenêtres dans lesquelles se nichent des tores sculptés, supportés par des colonnes et des chapiteaux, en marbre. Une frise en dents d’engrenage est placée sur les claveaux de chaque ouverture.

Durant la même époque, on élève le grand transept qui donne à l’église son plan en forme de croix latine. Deux absidioles sont creusées sur chaque bras. Ce transept fut prolongé au sud, au XIV° siècle.

En 1150, des modifications furent aussi apportées à la nef : élévation du niveau du sol, reconstruction des voûtes et de leurs supports, (nouvelle couverture en berceau brisé sur la nef principale, et en quart de cercle sur les collatéraux).

Au XVI° siècle, l’édifice reçu une couverture sur croisée d’ogives.

En façade, on peut voir des fenêtres ornées de dents d’engrenage et de marbres sculptés.

Cette nef est appareillée de blocs taillés de granite doré sans joints apparents.

L’édifice comporte deux portails. Un grand portail du XII° siècle situé sur la façade ouest, est surmonté d’une fenêtre avec deux chapiteaux. Il est en marbre sculpté, et ses archivoltes reposent sur des piliers et colonnes, son tympan est orné d’une Vierge en majesté. Un petit portail se situe au sud, il est composé de granite.

Le clocher se situe face à l’entrée de l’église, à droite.

C’est une tour carrée composée de petits moellons disposés en assises rectilignes, il est orné de lésènes et d’arcatures, à chaque étage.

Le premier étage comporte des meurtrières, le 2° présente sur chaque face deux fenêtres à double ébrasement, surmontées à l’ouest d’une horloge, et le troisième étage deux larges ouvertures surmontées d’oculi.

Deux cloches sont situées dans le clocher.

La cloche des quarts, datée du XIV° siècle et refondue au XIX° siècle, porte l’inscription :

" Sit nomen domini benedictum … Dieu des airs donnez à ma sonore voix le pouvoir de recueillir des bons chrétiens, et que l’écho retentisse plus que le tonnerre et l’empêche de frapper mes paroissiens. Fonte primitive 1357. Fonte actuelle 1853. Fait par Raimond Cribailler, fondeur à Perpignan ".

Avant sa refonte cette cloche portait l’inscription suivante, relevée par Bonnefoy :

" + Anno domini MCCLVII fuinus facta tempore domini Iauberti priorem ".

La cloche des heures date de 1357, et porte l’inscription :

" + Ecce crucem domini fugite partes adverse ; vincit les ".

En frise :

" Ave Maria gracia plena ".

Le cloître primitif se tient au nord de l’église Sainte-Marie et fut construit en 1097. En 1050, il fut doublé d’un étage. Ces deux galeries superposées communiquaient avec l’église. Il est aujourd’hui en ruines.

L’église conserve la table du maître-autel romane, les stalles des chanoines, des inscriptions funéraires (1177, 1314, 1334, XVIII° siècle), les sépultures de l’ancien cloître (1258, 1311, 1319), un retable de 1345, de Jacques Cascall de Berga, un retable de Saint-Raphaël (1698), une mise au tombeau (XV° siècle), un Christ (XVII° siècle), une Vierge (XIV° siècle), deux croix reliquaires (XIII° siècle), une Vierge " de la crèche " (XIV° siècle), cinq chandeliers en fer forgé (XIII° et XV° siècles).