Osséja

Osséja (Oceja)

Population : 1 468

Canton : Saillagouse

Arrondissement : Prades

Région naturelle : Cerdagne

  • Saint-Pierre d'Osséja

En 839, l'église d'Osseja est citée comme appartenant au diocèse d'Urgell, un document qui date en réalité du X° siècle. En 947, l'évêque Wisade la remet au monastère Saint-Pierre de Rodes.

En 1198, l'église est saccagée par le comte de Foix et il fallut la reconstruire une première fois en 1219. Elle fut consacrée et rattachée à Sainte-Marie de Lillet. Des importants remaniements du XIV° siècle, il ne reste que la chapelle gothique de Sainte-Lucie.

Cette église possède une abside romane et une fenêtre du XIII° siècle, seuls vestiges du Moyen Age, car elle est démolie presque entièrement en 1894, pour en reconstruire une nouvelle. De cette église primitive, nous savons que les murs de sa nef unique étaient peints.

En 1867, sous le second empire, une polémique oppose le conseil municipal et le curé, à propos des travaux entrepris à l'église, en effet, le conseil municipal voudrait préserver la pureté de l'église primitive, mais sous prétexte qu'il faut agrandir l'église, la démolition est entreprise par le curé et le conseil de fabrique en 1893.

En 1894, les fonds nécessaires à ces travaux ne sont pas suffisants et on obtient un secours pécuniaire du sous-préfet, qui émet des conditions, et entre autres, de diminuer du tiers la hauteur du clocher qui dans le projet est trop élevé. Finalement les modifications subies par l'église, et sa reconstruction néogothique aboutissent à un ensemble assez passable.

Il s’agit d’une église à nef unique terminée par une abside semi-circulaire à l'est. Cette abside est la seule partie romane de l’édifice qui soit parvenue jusqu’à nous.

Dès 1832, la mairie projette de déplacer le cimetière dont la présence indispose les riverains, c'est chose faite en 1838. Le cimetière donnait sur la face sud où l'on voit aujourd'hui une fenêtre de granite datée de 1783.

On y accède par un portail moderne, en granite et arc brisé, situé à l'ouest de l'édifice.

L’église est appareillée en moellons grossiers de schiste et de granite liés au mortier, avec un chaînage d'angle en blocs de granite taillés. L'église est couverte de schiste.

Le clocher est une tour quadrangulaire située sur la façade nord-est de l'église, il est coiffée d'une cage en ferronnerie pittoresque et surmontée d'une girouette.

Il se présente comme un clocher à trois étages qui s'élève à 20 m. de hauteur. Il abrite trois cloches, dont deux datent de 1769 ; une horloge est placée sur la face nord de ce clocher. Il est venu remplacer l'ancien clocheton arcade à trois ouvertures, qui était adossé au presbytère sur la face ouest sur la toiture, en 1895.

En effet, en 1843, le maire se plaint : "l'église se manque de clocher et les deux ogives élevées sur la toiture pour servir de clocher sont beaucoup trop vastes. Pour cette cause, le son des cloches, retenu dans une sphère trop restreinte, ne peut parvenir aux extrémités de la commune et prive souvent bon nombre d'habitants d'assister aux cérémonies du culte".

Le nouveau clocher est percé de baies géminées en arcs brisés, simples à l'ouest et au nord, et doubles sur les faces est et sud.

L'église conserve un retable du Rosaire par Joseph Sunyer (1699), ainsi qu'un retable d'Antoine Peytavi du XVI° siècle, un retable de Sainte Lucie (XVIII° siècle), un retable de Saint Sébastien (1734), attribué à Paul Sunyer, du maître autel (1774), un Christ gisant du XVII° siècle, un retable provenant de l’église de Valcebollère (vers 1564 – C), un Christ sculpté du XVIII° siècle, une statue de Saint Joseph du XVII° siècle, des restes de peintures murales (XII°/XIV ?).

En 1651, la cloche de l'église sonne pour appeler le conseil, car un corps de cavalerie espagnol vient en effet loger à Osseja, et il faut donc leur fournir le gîte et le couvert.

En 1870, le conseil de fabrique de l'église se réunit à propos de la demande de l'évêque de Perpignan, qui sollicite la mise à disposition d'une cloche de l'église d'Osseja au préfet face aux "graves circonstances où se trouve notre chère France". Il se trouve que l'église d'Osseja ne possède que deux petites cloches, l'une servant à signaler l'office et l'autre à l'horloge. Pour cette raison, le curé refuse de mettre à disposition la cloche demandée par l'évêque, d'autre part le budget du conseil de fabrique, déjà en déficit ne permet pas d'acquérir une nouvelle cloche.

  • Saint-Roch