ANIMAL
masques
du 29 mai au 29 juin 2025 du jeudi au dimanche de 14h30 à 18h30
vernissage le samedi 31 mai à partir de 17h
présence de l'artiste tous les samedis et dimanches
sortie des masques le samedi 28 juin à 17h
© Pascal PEYRON
Animal
Là devant vous qui passez il appelle
Animal paré de ces atours pour séduire sa belle et son beau
Il parle aux mémoires profondes de la chair et de l’âme
Il appelle ce passant éternel enfant à l’œil clair
C’est un masque lourd de songes sur un trépied de fer
C’est une vision un rituel une danse sauvage pour les mains
C’est une ombre de grillage un animal de colle et de papier
Une folie du désir arrangée lentement au fond d’une caverne
Animal et masque à la fois
Ils sont sortis au dehors pour une ronde
Que peuvent-ils ?
Un regard, un sourire, un cri
Pascal PEYRON mars 2025
© Pascal PEYRON
Pendant trente années j’ai animé un atelier de matière artistique et un groupe de danse-percussions dans le cadre de ma profession d’éducateur.
C’est là que j’ai commencé à associer grillage, papier, colle et eau. Ce fut une initiation aux défis physiques et techniques de cette matière à la fois extrêmement malléable et à la résistance de l’acier, le grillage à poules.
Nous avons pendant plus de dix ans, érigé chaque année des bonhommes carnaval, tous partis en fumée, et des « grands personnages » qui accompagnaient nos déambulations musicales.
La peinture, je l’ai découverte pendant l’enfance et ma jeunesse parisienne lors des visites régulières des musées le jeudi après-midi avec ma grand-mère et plus tard dans l’atelier des beaux-arts de Grenoble sous les auspices de Claude Blanc-Brude.
La couture, je l’ai toujours pratiquée depuis l’enfance, pour réparer et modifier mes vêtements, mes déguisements, ceux de mes enfants et les objets qui m’entourent.
Les masques, j’ai commencé à les réaliser légers et portables. Nous les utilisions avec ma compagne danseuse, pour des spectacles et des week-ends de contes-dansés pour les enfants, accompagnés d’amis musiciens et d’instruments de l’Afrique de l’ouest, balafons, kamele n’goni, djembé, flûtes, cloches et sonnailles... Cela pendant une dizaine d’années.
Et puis progressivement, les masques se sont alourdis.
Ils sont devenus de plus en plus lourds, de moins en moins praticables. Installés sur leurs trépieds de fer à béton, ils n’ont plus quitté ni l’atelier, ni la maison dont ils peuplent les espaces. Le troupeau n’a cessé de grandir..
Masque animal... Masque esprit.
S’approcher de l’animal, d’abord à distance, tourner autour, plus près, commencer à voir, sentir l’esprit, le laisser apparaître d’abord léger, presque invisible, transparent comme le grillage, souple et élastique, cousu au fil de fer. L’idée devient image, représentation, puis volume, elle se déploie dans l’espace, elle trouve sa forme. Elle se densifie, elle s’opacifie avec une première peau de colle et de papier. La forme se révèle, simple, structurelle.
La deuxième peau est un modelage, d’os, de cornes, de bec, de poils, de plumes et de chair. Pour argile du papier et de la colle, pétri, roulé, façonné infiniment.
L’animal apparaît révélant son caractère et ses accidents.
Il reste là tapi dans un coin, il est là de papier, il attend la réponse ; où s’arrêter? Que faut-il pour qu’il soit revêtu d’une dernière peau de peinture ?
Le Papier, c’est la trace des arbres, c’est du bois souple, un support sacré. J’ai trouvé avec « le Petit Bulletin » le grammage parfait. Ce compagnon grenoblois a disparu un temps, mais il vient de renaitre en VRaAC … Merci.
Le raphia c’est le signe du masque, il est la trace du dissimulé, du non visible.
L’animal parle directement à ce qui en nous reste de l’enfance, de notre humanité, d’un état naturel, il est cet autre que nous dans sa forme originelle.
Le temps est venu de «sortir les masques»…
Pascal PEYRON
© Pascal PEYRON
© Pascal PEYRON
© Pascal PEYRON