Stéphanie MIGUET

Papiers découpés

Exposition du 18 mars au au 3 avril 2021

du mercredi au dimanche de 15h à 19h (de 14h à 18h en cas de couvre feu à 19h)

Présence de l’artiste tous les mercredis.


la caravane ©Stéphanie Miguet



les sushis ©Stéphanie Miguet



le wagon ©Stéphanie Miguet


"L'art ne vient pas coucher dans les lits qu'on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu'on prononce son nom : ce qu'il aime c'est l'incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s'appelle."

Jean Dubuffet


Stéphanie Miguet installe à Alter Art ses papiers découpés du 18 mars au 18 avril 2021. La galerie associative devient sa maison, elle habille la vitrine, les murs de papiers, tableaux, motifs ornementaux, elle expose les outils de son travail...

L’artiste revendique une absence de hiérarchie ; elle vagabonde d’un sujet à un autre, d’un motif collé à la fresque d’un immeuble en coupe, d’un objet décoré à un livret, dans un rapport ludique aux âges de la vie, aux gestes, objets, animaux quotidiens. Lieux communs, lieux de solitude, d’amour, d’amitié, lieux de solidarité et de rencontres: il s’agit ici d’imager un univers éminemment humain, en pénétrant dans une maison, une caravane, un jardin public…


Parfois l’espace créé est un travelling, juxtaposant en patchwork cuisinière, amoureux, artistes, télétravailleur… Parfois de petits portraits inventent une famille, comme sur le mur du salon : telle silhouette de Patti Smith, un oncle inconnu, mon chat et moi – bref ce qui constitue une culture et ses empreintes du passé, ainsi qu’un relationnel ici et maintenant, l’épaisseur d’une histoire à la fois personnelle et collective..


La série humoristique Dead can dance est à la fois danse macabre et illustration de moments de vie, légendés par des titres de chansons pop. Tel ce squelette surpris à la poubelle de tri sélectif : I will survive, évidemment…

Conteuse d’histoires, l’artiste nous apprend qu’Andersen était aussi un grand découpeur. Elle proposera d’ailleurs le premier avril une conférence sur l’histoire de l’art du découpage, art ancestral souvent méconnu. Grâce à cette installation d’art populaire, nous voici invités à entrer dans une esthétique que nous ne connaissons guère. Qui a visité les salles réservées à Jean-Paul Marchal, graveur et imagier, au Musée de l’image d’Epinal ?


Nous voici invités à prendre du temps pour regarder chaque détail d’une œuvre, chaque épisode d’un bout de vie. Nous voici invités à faire des liens entre notre expérience et celle des petites silhouettes qui nous font face. Nous voici invités à sourire, rêver, respirer un art de vivre sensible, tendre et foisonnant, en noir et blanc, affuté au scalpel, avec une finesse de dentellière.

La force émotionnelle de ces papiers découpés réside, me semble-t-il, dans les relations qu’ils nous amènent à créer entre ce qui est représenté et notre mémoire. Ils nous font rire, soupirer, respirer, vivre ensemble… Et ce n’est pas rien en ces temps troublés !

Janine Lautier-Desmazières (février 2021)

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