Isabelle Baeckeroot

Rencontres

verre : tableaux et sculptures

Vernissage le jeudi 3 avril à 18h - Exposition du 2 au 26 avril 2014 du mercredi au dimanche de 15h à 19h

le samedi 5 et le dimanche 6 avril de 10h à 19h à l'occasion des Journées Européennes des Métiers d'Art

Ateliers "le temps de la création" le samedi 5 à 18h et le dimanche 6 à 15h

Présence de l'artiste tous les samedis et dimanche (sauf le 26 avril).

© Isabelle Baeckeroot - photo S. Nagy

© Isabelle Baeckeroot - photo S. Nagy

"L’origine, ce qui est en train de naître dans le devenir et dans le déclin, est un tourbillon et elle entraîne dans son rythme la matière de ce qui est en train d’apparaître. Quelque chose qui est par là même inachevé et toujours ouvert" Walter Benjamin (Origine du drame baroque allemand)

Isabelle Baeckeroot, formée aux Beaux-Arts de Paris a commencé à travailler la mosaïque, la peinture, le dessin, la gravure avant de se former aux techniques du "fusing" (assemblage à froid de plaques ou de morceaux de verre qui sont ensuite fusionner dans un four aux environs de 800°) . Elle utilise en coloriste les émaux, les strates de verre et multiplie les points de vue sur l’œuvre dont les tons, le dessin, la profondeur, la lumière, le grain même changent selon la manière dont on fait tourner la pièce dans la main.

Ses tableaux et sculptures en verre fusionné et émail ouvrent des espaces qui nous questionnent. Certes on y repère des visages aux lignes épurées comme des figures primitives, des silhouettes parfois, la forme d’une barque ou d’une terre; mais les collages, croisements, émiettements des couches de verre nous emmènent au-delà d’une figuration, en dehors de tout anthropomorphisme. C’est dans le détail, dans le pli de la matière, telle transparence ou telle opacité que l’objet nous interroge, nous impressionne, nous enchante.

Face à ces œuvres, pourquoi a-t-on la sensation de retrouver d’autres expériences : le regard qui se perd dans l’observation des nuages par jour de grand vent et découvre une image de ses fantasmes, ou bien ce qui se dessine à la surface de l’eau, de la terre, des pierres, ces lignes rencontrées par hasard à un moment de pause dans la nature?

Prendre le temps de la contemplation, laisser la lumière jouer avec notre regard, toucher la matière ainsi créée, la laisser faire alchimie et les couleurs chaudes vibrent.

En fait, ce qui frappe, c’est ce travail sur le lien et le pli ; lien entre les visages et les cosmogonies qui les incluent ; pli entre deux couches de verre comme un trait qui viendrait marquer un horizon ou la ligne exacte qui sépare et adjoint deux univers : limite entre crêtes des montagnes et ciel, cheminement sinueux des nuages, vague mouvante d’écumes sur le sable...

Ce travail nous relie à l’univers. Intérieurs des visages et extérieurs des mondes se répondent ; passé, présent et avenir se tiennent la main, l’un s’appuyant sur l’autre. Comme une strate de pierre vient se poser sur une autre et laisse deviner ce que deviendra la falaise, ainsi les pièces de verre se feuillettent et nous embarquent dans un très beau voyage, entre présence et absence, lumière et opacité, caché et dévoilé.

J. Lautier-Desmazières - Mars 2014

A propos de l'exposition :